PRODUITS DE LA MER N°187 NOVEMBRE 2018 ❘ 38 ❘ Dossier ❘ LOGISTIQUE bandeau accr

PRODUITS DE LA MER N°187 NOVEMBRE 2018 ❘ 38 ❘ Dossier ❘ LOGISTIQUE bandeau accroche 3 ou 4 colonnes chaque titre sur 2 lignes (ETI), partenaire principal du catama- ran expérimental Energy Observer, pre- mier navire propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables. Le groupe a aussi développé avec Renault Trucks un camion 100 % électrique. L’autre question cruciale que soulève la supply chain des produits frais est la pénibilité. De fait, la filière subit de fortes contraintes qui dégradent sa performance économique et les conditions de travail des salariés. Ce qui joue sur leur santé et L ’accord de Paris sur le climat a certes vu le retrait des États-Unis, mais les engagements de la France demeurent pour réduire de 29 % les émissions de gaz à effet de serre dans les transports sur la période 2015-2028. Dans ce contexte, le ministère chargé des transports et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ont lancé en 2016 le programme Objectif CO2. Complémentaire de la charte Objectif CO2 - Les transporteurs s’engagent, plan d’enga- gement volontaire visant la réduction des émissions de CO2, le programme de l’Ademe crée un label reconnaissant la performance environnementale des transporteurs. Stef Transport a obtenu la labellisa- tion Objectif CO2 - Transport écorespon- sable pour la période 2016-2019 grâce à la mise en place d’une politique d’écono- mie d’énergie pour les véhicules et les bâti- ments. Après une diminution de 20 % ces dernières années, l’indicateur de perfor- mance, qui prend en compte l’ensemble des activités de Stef dans la supply chain, tend toutefois à se stabiliser. Car « le déve- loppement de la distribution fine, l’aug- mentation du nombre de points de vente livrés et des volumes traités compliquent sensiblement l’organisation des tournées de distribution », indique Stef. Lui aussi détenteur du label, le groupe Olano, spécialiste de l’Europe du sud et de la péninsule ibérique, s’engage en 2014 avec Stef dans une démarche écorespon- sable commune en créant Seafoodways, premier réseau européen de collecte et de distribution de produits de la mer, des- servant en moins de 48 heures les grands bassins européens de production et de consommation. Le groupe Delanchy, lui, a publié son pre- mier rapport RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Une démarche volontaire pour cette entreprise de taille intermédiaire La filière des produits frais génère un flux continu de 10 millions de colis par jour, soit 38 000 t ... Réduisez les gaz ! La logistique des produits alimentaires n’échappe pas aux règles de réduction des émissions de CO2. Les enjeux sont nombreux et les entreprises de transport multiplient les démarches pour y répondre. LOGISTIQUE Tous concernés par la planète Acteurs alimentaires, groupez-vous ! Le casse-tête du dernier kilomètre Dossier : Anne-Caroline RENARD “ N otre plateforme logistique interne de massification de Landivisiau reçoit les produits à MDD de notre site de Quimper et de nos usines de Pologne et d’Écosse, et les poissons fumés à marque Petit Navire, autre entreprise de Thai Union. Nous avons passé un accord avec les dis- tributeurs pour massifier l’ensemble de ces produits. Nous travaillons aussi sur le regroupement entre industriels, qui peut passer par des schémas de transport amont pilotés par les distribu- teurs. Carrefour, par exemple, fait du multipick ou multi-enlèvement pour massifier les volumes MDD de plusieurs fournisseurs avec des camions qui partent directement sur ses bases régionales. Si cette organisation n’existe pas, une autre voie consiste à se regrouper avec d’autres indus- triels pour fonctionner sur le même principe avec un transporteur. C’est ce que nous souhaitons faire sur le frais avec Hénaff, Guyader, Bonduelle Traiteur, dans le cadre du groupement d’inté- rêt économique Chargeurs Pointe de Bretagne. Cela réduirait les coûts et éviterait les réseaux de groupage qui génèrent des ruptures de charge, des manipulations pouvant abîmer les pro- duits, et surtout des pertes de temps. » Laurent Jamier, directeur des opérations France de MerAlliance : Une logistique collaborative PRODUITS DE LA MER N°187 NOVEMBRE 2018 ❘ 39 ❘ Dossier ❘ LOGISTIQUE mée à 10 % : détente et lissage des flux, taux de remplissage des camions, diminu- tion du tri et des coûts sociaux. Grâce au meilleur remplissage des camions et au moins grand nombre de palettes à repo- sitionner, la réduction de l’impact carbone atteint 15 %. La démarche se déploie à présent en Bretagne. Élodie Le Provost, déléguée générale de Bretagne Supply Chain, porteur du projet, explique : « Il s’agit de valider les résultats dans un autre contexte régional, qui diffère par un bas- sin de consommation important et une saisonnalité plus forte, notamment sur les magasins de la côte. » n nuit à l’attractivité des métiers. En 2016, la Carsat Rhône-Alpes et le Pôle d’intel- ligence logistique Europe du sud (Pil’es), en nord Isère, ont lancé des expérimen- tations pour identifier les points critiques dans cette filière regroupant 18 rayons différents (dont la marée et la saurisse- rie) et 10 000 à 12 000 références pro- duits à DLC courtes (inférieures à 10 jours) ou longues (10 à 120 jours) sous tempé- rature dirigée. « L’approche classique de la prévention des risques professionnels par secteur d’activité trouve ses limites dans la logistique où les accidents du travail et les maladies professionnelles sont importants, explique Cécile Michaux, directrice géné- rale du Pil’es. Une approche filière s’impo- sait car les difficultés résident à l’interface des différents maillons de la supply chain et se répercutent de l’un à l’autre. » Plus de 30 industriels dont MerAlliance, Guyader, Labeyrie, des transporteurs, des plateformes de distribution et des magasins, dont Intermarché, Système U, Carrefour Market et Casino ont participé au projet. Parmi les difficultés majeures : les flux hypertendus avec des délais de livrai- son inférieurs à 24 heures, la fréquence de livraison – souvent six fois par semaine –, qui concernent des rayons frais comme la boucherie, la volaille, les fruits et légumes, la marée. « Si le respect des délais est un impératif sur ces produits fragiles, l’enjeu est d’améliorer l’efficience de la chaîne et de réduire le stress généré par l’ur- gence », note Cécile Michaux. Détendre les flux en livrant en A pour C apparaît donc comme la clé du problème. « Nous subissons la pression des transporteurs qui ont progressivement avancé les départs des camions de 14 heures à 11 h 30. Nos clients grossistes ont du mal à comprendre qu’à 9 heures, il est déjà trop tard pour commander, témoigne un mareyeur bre- ton. Même problème du côté des cen- trales d’achat, qui avancent les plans de charge pour une arrivée des produits vers minuit sur leurs plateformes. » Mais au niveau de l’entrepôt, d’autres problématiques apparaissent, comme celle de la palettisation, très hétérogène selon les fournisseurs et soumise à des cahiers des charges différents selon les enseignes. « Cela oblige à décharger les palettes et à en remonter de nouvelles pour les maga- sins, occasionnant beaucoup de manuten- tions manuelles », souligne Cécile Michaux. De l’entrepôt du fournisseur au rayon du magasin, la logistique des produits frais génère 30 % d’activité avec reprises manuelles de colis. L’enjeu est ici d’har- moniser les cahiers des charges de palet- tisation par typologie de produit. Avec, à la clé, une réduction des risques profes- sionnels mais pas seulement. La réduction des coûts globaux de la chaîne a été esti- … fabriqués, préparés, transportés et distribués dans 15 000 magasins en tout point de l’Hexagone, 6 jours sur 7, 305 jours par an. Un label, symbole de progrès D epuis 2016, le label Objectif CO2 - Transport écorespon- sable reconnaît la performance environnementale des entreprises de transport. L’attribution du label s’appuie sur un audit indépendant qui vérifie la fiabilité des données et l’atteinte d’un niveau suffisant de performance environne- mentale (émissions de CO2). L’indicateur gCO2/t/km permet en particulier de quantifier le CO2 émis pour transporter une tonne de marchandise sur un kilomètre. DR DR PRODUITS DE LA MER N°187 NOVEMBRE 2018 ❘ 40 ❘ Dossier ❘ LOGISTIQUE D e nombreuses initiatives com- mencent à émerger concernant la logisitique du dernier kilo- mètre. Elles émanent des col- lectivités locales, associations interpro- fessionnelles, prestataires de transports, distributeurs en réseau de magasins ou en vente à distance, éditeurs de logiciels… « On sait aujourd’hui beaucoup de choses sur le sujet, mais chacun dans son propre domaine, sans qu’une vision d’ensemble cohérente ne se dégage », note un rap- port de l’Institut du commerce. Tout en reconnaissant la complexité de la logistique urbaine. Avec la croissance du e-commerce et le boom des livraisons à domicile en horaires négociés, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) prévoit une demande de plus en plus axée sur la proxi- mité en zone urbaine. Si la mutualisation apparaît comme une solution adaptée à tous les logisticiens, « il n’y a pas de modèle unique, convient Xavier Hua, directeur général de l’Institut du commerce. Chaque centre urbain pré- sente une multitude de configurations dif- férentes, dont résulte une grande diversité de contraintes de livraison ». La mutua- lisation peut concerner des véhicules, uploads/Industriel/ logistique-reduisez-les-gaz.pdf

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