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1 Ce document est transmis à titre gratuit, pour fins d'information seulement. Les opinions émises n'engagent que son auteur. Musique : Une industrie à la dérive. Sylvain Lecours – 28 mars 2003 La musique est sans conteste un élément clé de l'identité culturelle canadienne; nous nous classons au deuxième rang des pays industrialisés en termes de consommation d'enregistrements sonores per capita, et l'écoute d'enregistrements sonores est l'activité culturelle à laquelle participe le plus fort pourcentage de Canadiens (81 pour cent) après la lecture des journaux (92 pour cent) selon Statistique Canada.1 "Toute une industrie s'est développée et assure le financement de la production d'enregistrements et la supervision de leur fabrication, leur distribution et leur mise en marché. À l'échelle du monde, on évalue les revenus annuels de cette industrie à plus de 40 milliards de $ canadiens" 1. Mais nous sommes actuellement les témoins silencieux du déclin de l’industrie de la musique et si nous prolongeons notre mutisme et notre inaction, il est probable que l’on assistera alors à son effondrement. J’apporte donc ici mon témoignage, espérant humblement susciter une réflexion et un échange d’idées saines et constructives quant à l’avenir d’une industrie qui est présentement à la dérive. 2 Effritement de la vente au détail « Pour la première fois depuis 1983 et l’introduction dans les magasins du CD, nous observons un repli des ventes d’albums » a indiqué Jay Berman, président directeur général de l’IFPI (la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique regroupe 1,400 producteurs et distributeurs de musique dans 76 pays). « En 2001, notre activité a été prise dans une véritable tempête sous l’effet du piratage de masse, de la compétition de nouveaux produits et du ralentissement de l‘activité économique... Il s’agit de l’environnement le plus difficile jamais connu par l’industrie musicale, à cause des nouvelles technologies, des nouveaux formats (CD enregistrables, MP3) et de l’Internet » poursuit le PDG de l’IFPI.2 « Il s’agit de l’environnement le plus difficile jamais connu par l’industrie musicale » Le disque compact a été inventé par Sony et Philips à la fin des années 1970 3 et il est apparu sur le marché au début des années 80 ; Dans le numéro de décembre 1994 de « Wired », cinq experts convenaient déjà que ce produit était appelé à disparaître d’ici à 2010 4. Il est probable que la sombre prédiction se réalisera bien avant. Les statistiques sont éloquentes. Au Canada, après avoir atteint $740 millions de ventes d'albums en 1998, les résultats de 2002 n'atteignent que $614 millions5. Les données de la CRIA (Canadian Recording Industry Association) indiquent des ventes de 52 millions d’albums au Canada en 2002, alors que Réseau Circum indique que plus d'un milliard de chansons ont été copiées au Canada.6 On calcule donc que la valeur, en dollars, des copies et téléchargements illégaux dépasse celle des albums légitimes vendus. Les impacts sont donc prévisibles. Déjà, la performance pauvre du marché canadien a entraîné une purge au sein de HMV North America, basée à Toronto. De plus, nous avons assisté à la fermeture de la majorité des magasins de la chaîne « Sam The Record Man » et à la faillite du distributeur « Song Corporation ». Préparons-nous à d’autres annonces en 2003. Aux Etats-Unis, Nielsen SoundScan rapporte une diminution de 11% des ventes d’albums en 2002. Nous avons déjà assisté, en février 2002, à la faillite du plus important grossiste distributeur de musique aux Etats-Unis, Valley Media.7 Et l’année 2003 s’amorce bien mal : Best Buy (propriétaire de « Future Shop » au Canada) vient de couper 700 emplois en fermant 107 magasins de sa division « Musicland ».8 La chaîne planifie la fermeture de 40 autres magasins, suivant ainsi les conseils d’un analyste de l’industrie de la musique qui avait recommandé à Best Buy de se retirer entièrement du marché de la musique au détail aussi tôt que possible. Pour sa part, Wherehouse Entertainment, qui avait acheté « Blockbuster Music » pour $115 millions US en août 1998, vient de se placer sous la loi de la protection de la faillite (« Chapter 11 »), invoquant une augmentation des transferts de fichiers musicaux de l’Internet et la concurrence des « détaillants à escompte ».8 Wherehouse avait déjà fermé 30 magasins; 120 autres subiront le même sort dans les 3 prochains mois. Trans World Entertainment et Tower Records prévoient aussi la fermeture d’un total de près de 30 magasins.9 Au grand total, selon les prévisions d’observateurs, c’est près de 500 magasins de musique qui disparaîtront aux Etats-Unis en 2003. Le Canada pourra-t-il échapper à cette tendance, malgré les particularités de son marché? Les 5,000 canadiens (dont 1,250 au Québec) travaillant dans le domaine de la distribution et la vente au détail d'enregistrements sonores devraient-ils s'inquiéter? Sachant que "les détaillants fonctionnent selon une marge de 35à 40 pour cent et, généralement, visent à réaliser un profit de 4 à 5 pour cent sur les recettes" 10, il est facile de calculer qu'ils affichent maintenant des pertes, maintenant que les ventes baissent d'environ 10% par année. Heureusement, les ventes de DVDs montrent des progressions spectaculaires, procurant ainsi à certains détaillants des revenus qui compensent pour la diminution de la vente de disques compacts. Cependant, "la solution DVD est peut-être très temporaire" affirme Yves-François Blanchet de Diffusion YFB11. «Le DVD ne sauvera pas l’industrie» Son confrère Mario Labbé, de la maison de disques Analekta ajoute que "le DVD ne sauvera pas l'industrie"12 À mon avis, avec l'apparition des graveurs de DVDs, il faut s'attendre à la progression du piratage de films et de vidéos sur Internet, ce qui affectera à nouveau le marché traditionnel. Copiage et piratage L'avocate française Anne-Laure Caquet exprime bien les opportunités offertes par l'avènement des nouvelles technologies, tout en soulignant le danger des utilisations illégales: «S Si i o on n a a d d' 'a ab bo or rd d p pe er rç çu u l la a t te ec ch hn ni iq qu ue e n nu um mé ér ri iq qu ue e c co om mm me e p pe er rm me et tt ta an nt t d de e f fa ac ci il li it te er r l la a c cr ré éa at ti io on n, , l la a c ci ir rc cu ul la at ti io on n o ou u l la a d di is st tr ri ib bu ut ti io on n d de es s œ œu uv vr re es s, , o on n s s' 'e es st t t tr rè ès s v vi it te e a ap pe er rç çu u q qu u' 'e el ll le e f fa av vo or ri is sa ai it t é ég ga al le em me en nt t l la a c co on nt tr re ef fa aç ço on n. . L L' 'i in nf fo or rm ma at ti iq qu ue e a a p pe er rm mi is s l la a c cr ré éa at ti io on n m ma ai is s a au us ss si i l la a r re ep pr ro od du uc ct ti io on n a as ss si is st té ée e p pa ar r o or rd di in na at te eu ur r e et t a a p pa ar r- -l là à m mê êm me e m mu ul lt ti ip pl li ié é l le es s o oc cc ca as si io on ns s d de e p pa ar ra as si it ti is sm me e. . L L' 'a ac cc cè ès s a au ux x œ œu uv vr re es s e et t a au ux x i in nt te er rp pr ré ét ta at ti io on ns s e es st t p pe eu ut t- -ê êt tr re e t tr ro op p f fa ac ci il li it té é, , e en ng ge en nd dr ra an nt t l la a m mu ul lt ti ip pl li ic ca at ti io on n d de es s o oc cc ca as si io on ns s d de e c co op pi ia ag ge e e et t d de e p pi ir ra at ta ag ge e » »1 13 3 J’aborderai plus loin, en détail, les questions relatives au piratage sur le réseau Internet, mais pour le moment, examinons les pratiques de copies de disques compacts, à l’aide des « graveurs ». La forte prédominance de la « copie maison » est identifiée comme une menace uploads/Industriel/ musique-une-industrie-a-la-derive-sylvain-lecours-28-mars-2003.pdf
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- Publié le Dec 16, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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