1 PROGRAMME D’APPUI A LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET PROMOTION DE L’EMPLOI STIMULE

1 PROGRAMME D’APPUI A LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET PROMOTION DE L’EMPLOI STIMULEES PAR LE SECTEUR PRIVE DU MALI COMPOSANTE 1 ANALYSE DU MARCHE ET DU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE MAÏS AU MALI Rapport final Juillet 2017 Paul ONIBON 2 RESUME ANALYTIQUE La présente étude « d’analyse du marché et du développement de la filière maïs au Mali » s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Croissance Economique et Promotion de l’Emploi par le Secteur Privé du Mali (PACEPEP) sous le financement de la Coopération Danoise au Mali, mis en œuvre par le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) avec l’assistance technique du Bureau d’Etude Danois NIRAS. Elle est réalisée spécifiquement au profit de la Composante 1 du programme qui se préoccupe de « Renforcer la compétitivité des acteurs du secteur privé malien dans un environnement favorable aux affaires » autour des filières : bétail/viande, lait, fruits et légumes, volaille, maïs, artisanat. L’objectif global visé par cette étude est « d’analyser le marché du maïs sous l’angle de l’approche chaine de valeur dans le contexte de changement climatique et du changement continu des habitudes de consommation des ménages au Mali en général et, en particulier dans les zones d’intervention du programme ». Il est attendu au terme de l’étude :  L’évaluation de l’offre et la demande des produits et sous-produits de la filière ;  Une meilleure connaissance du marché de la filière maïs dans les zones d’intervention du PACEPEP ;  La cartographie et l’analyse des flux d’approvisionnement et de commercialisation des produits et sous-produits de la filière maïs ;  Les calculs des coûts de production par catégorie d’acteurs directs ou maillons des chaines de valeurs ;  L’analyse des risques et les mesures d’atténuation des risques par catégorie d’acteurs ;  L’identification des hypothèses de bases et les pistes d’augmentation de la compétitivité des produits de la filière maïs;  Des recommandations pour accélérer le développement de la filière maïs. Par rapport à la production du maïs au Mali La production du maïs a connu une évolution exponentielle au cours de ces quarante dernières années. De 140 066 tonnes en 1985, la production du maïs s’est multiplié par 16 et a atteint 2 276 036 tonnes en 2015. Il en est de même des rendements moyens du maïs qui s’améliorent progressivement. Ils sont passés de 1, 2 et 3 t/ha en 2015-2016. Et, d’après les Experts de la recherche agricole au Mali, le rendement moyen du maïs pourrait aller au-delà de 3 t/ha si les producteurs adoptaient massivement les semences de variétés améliorées de maïs et s’ils respectent les itinéraires de production du maïs. La répartition de la production nationale du maïs montre que le grand bassin de production du maïs est la Région de Sikasso avec 1 532 964 tonnes au cours de la campagne agricole 2015-2016, soit 68% de la production nationale en maïs (i.e. : environ les 2/3 de la production nationale). D’après la DRA Sikasso, cette production est de 1 906 746 tonnes1 au cours de la dernière campagne 2016-2017. La Région de Sikasso est suivie dans cette dynamique par Koulikoro (21%) et Kayes (8%). Au sujet de l’offre et de la demande du maïs (2016) L’offre du maïs est constituée de la production nationale ôtée des pertes post-récoltes, additionnées de la quantité importée du maïs de l’extérieur. Elle est estimée en 2016 à 1 935 421 tonnes de maïs. La demande en maïs est constituée par l’addition de la demande de consommation humaine du maïs, la demande de maïs pour la transformation farine, la demande de maïs pour la volaille, la demande de maïs pour le bétail, la demande sociale de maïs (OPAM, PAM). Elle est estimée à : 1 448 228 tonnes. Le pays dégage un solde positif en maïs de 487193 tonnes de maïs (i.e. 25% de l’offre de maïs disponible). Ce solde en maïs est un gain qui contribue non seulement à la sécurité alimentaire 1 Service Suivi-Evaluation de la DRA Sikasso 3 nationale, mais permet la constitution de stocks stratégiques pour conquérir des parts du marché extérieur de maïs et produits transformés à base de maïs. Sur la cartographie des acteurs et analyse des flux d’approvisionnement et de commercialisation des produits et sous-produits de la filière maïs Les principales chaînes de valeur de maïs sont :  CVA Maïs grain pour le marché local  CVA Maïs grain pour le marché sous-régional ;  CVA Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour le marché local et sous-régional  CVA Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local ;  CVA Farine améliorée de maïs (infantile, adulte, malades) pour le marché local, régional et international (qui n’utilise pas pour le moment le maïs dans sa formule des farines améliorées telles que « MISOLA ») Les cartographies des acteurs des CVA révèlent un début de contractualisation entre :  Les multiplicateurs de semences améliorées de maïs et les coopératives de producteurs de semences ;  Les coopératives de producteurs de maïs, les gros producteurs de maïs et les commerçants/grossistes de maïs ;  Les commerçants grossistes et les transformateurs de maïs et les fabricants de provendes On dénombre souvent deux à trois intermédiaires (collecteurs, demi-grossistes et grossistes) entre les producteurs et les coopératives de producteurs de maïs et les consommateurs finaux, ce qui rend le prix du maïs « élevé » pour ces derniers. Le circuit national de commercialisation du maïs part des marchés locaux des zones de production (Sikasso, Koutiala, Keniéba, Diéma) vers les marchés des zones de destination (Bamako, Kayes, etc.) en passant par des marchés intermédiaires ou de transit (Sikasso, Koutiala, Niono, etc.). Les flux externes d’exportation du maïs partent des marchés d’origine (Sikasso, Kayes) vers les marchés extérieurs de Sénégal, Niger, Mauritanie, etc. Par rapport aux structures des coûts Au niveau des producteurs, les systèmes de production des Gros Exploitants qui utilisent des semences améliorées, les engrais minéraux (à bonne dose), les engrais organiques et les herbicides, en plus le tracteur pour le labour, ont des coûts de production les moins élevés par kg comparativement aux systèmes des Petits et Moyens Exploitants qui utilisent encore la traction animale dans le labour, les semences non améliorées et des engrais chimiques et organique à doses minimisées. Les coûts de la transformation de farines de maïs par la minoterie de Karangala/Koutiala (à base de gas-oil) sont de 30 FCFA plus élevés que ceux de COGETRAM à Bamako (à base d’énergie électrique). Cela est dû aux frais élevés d’entretiens, de gas-oil et de main d’œuvre de la minoterie de Karangala. Les coûts de production (de la transformation de la farine jaune de maïs) des chips par SOMABIS révèlent une cherté des frais d’emballage (31% du coût total). Les coûts de production du biscuit SOMABIS sont constitués à 78% de matières premières (blé, maïs) importés de l’extérieur. Le maïs utilisé par cette société est importé à cause des problèmes technologiques (les minoteries la place n’arrive pas à donner satisfaction). Le coût de production de la provende est fonction des prix d’achat du maïs le long de l’année. Le maïs local occupe en moyenne 58% dans la formule de la provende, mais 35% du coût de la production de la provende. Il est suivi par la farine de poisson qui fait 15% dans la formule et prend part à 23% au coût de sa production. 4 Au niveau de la commercialisation, en dehors des coûts d’achat du maïs ce sont les frais de transports qui paraissent élevés pour les intermédiaires commerciaux de maïs sur le marché local et le marché sous-régional. Le coût de transport vers le Niger est de 45000 F/t et vers le Sénégal : 30000 F/t (soit, respectivement : 30 F/Kg) (45 F/Kg) Au sujet de l’analyse de la rentabilité des maillons des CVA le long des CVA maïs Ce sont les transformateurs qui réalisent les meilleurs scores en matière de la création de la richesse et de gain (RNE). Ils sont suivis par les producteurs, puis des commerçants grossistes. Ces derniers, quoiqu’ayant des marges réduites au kg comparativement aux producteurs et transformateurs réalisent à la fin de gros chiffres d’affaires du fait qu’ils commercialisent de grands volumes de maïs par an. C’est la CVA Maïs jaune pour la transformation agro-alimentaire (farine, semoule, brisure, biscuit, pain, etc.) pour le marché local et sous-régional qui dégage la VA et le RNE les plus intéressants. Elle est suivie de la CVA Mais jaune pour usine d’aliment de volaille pour le marché local. La CVA Maïs grain pour le marché sous-régional se positionne en dernière position, après la CVA Maïs grain pour le marché local. Il en résulte que les CVA qui développent la transformation locale du maïs sont plus créatrices de richesses et de revenus que les autres orientées vers le vente du maïs brut sur le marché local ou sous-régional. Du point de vue de la performance et compétitivité de la filière maïs Les uploads/Industriel/ rapport-final-filie-re-mai-s.pdf

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