Sénégal Dakar chiffres clés • Superficie en milliers de km2 : 197 • Population

Sénégal Dakar chiffres clés • Superficie en milliers de km2 : 197 • Population en milliers (2002) : 9 855 • PIB par habitant en dollars (2002) : 506 • Espérance de vie (2000-2005) : 52.9 • Taux d’analphabétisme (2002) : 60.7 Perspectives économiques en Afrique © BAfD/OCDE 2004 341 DEPUIS LA DÉVALUATION DU FRANC CFA en 1994, le Sénégal a retrouvé un rythme soutenu de 5 pour cent de croissance par an en moyenne dans un contexte de stabilisation de son économie. Pour autant, ce pays reste confronté à un chômage élevé et à une grande pauvreté l’ayant conduit à être classé en 2001 par le Conseil économique et social de l’ONU dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Ses performances économiques restent largement tributaires de l’agriculture, et donc des variations climatiques, ainsi que de l’aide internationale et des transferts des migrants qui viennent soutenir une consommation très dynamique. Toutefois, malgré l’adoption d’une stratégie volontariste dans ce domaine, l’investissement privé et la diversification de l’économie tardent à se matérialiser, pénalisés par le problème de l’engorgement de la ville de Dakar mais aussi de la mauvaise qualité des infrastructures de transport vers la sous- région. Parallèlement, le mécontentement politique des déçus de l’alternance démocratique s’intensifie et les inégalités persistent, tant entre la péninsule du Cap Vert et le reste du pays, qu’entre la classe moyenne dakaroise et les pauvres urbains et ruraux. Le Sénégal devra faire face au défi du monde agricole, dont l’accès à la terre est réduit par la désertification et par l’intensification de l’urbanisation. Alors que le climat social et politique a commencé à se détériorer, la consommation est restée dynamique grâce aux transferts des travailleurs émigrés et à l’aide. -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 2005 (p) 2004 (p) 2003 (e) 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 Figure 1 - Taux de croissance du PIB en volume Source : Données de la Direction de la prévision et de la statistique ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prévisions (p). L’année 2002 fait figure d’exception : l’effondrement plus fort que prévu de la production agricole, et notamment d’arachide, du fait de la sécheresse de l’été 2002, a fait chuter la croissance à 1.1 pour cent et reculer le PIB par habitant (la baisse de 20.6 pour cent de la production du secteur primaire a coûté à elle seule près de 3 points de PIB en 2002 au Sénégal). De surcroît, cette baisse de production a été entièrement reportée en 2002 en raison d’un changement de comptabilité nationale1. Malgré cette crise, la consommation des ménages, principal moteur de l’économie, est restée très dynamique, ce qui a entraîné une accélération des importations ; la consommation des administrations a quant à elle chuté dans le même 1. Le Sénégal se cale désormais sur la méthode de l'UEMOA du PIB le plus comparable (notamment, les campagnes agricoles de l'année n, n+1 sont comptabilisées totalement en n). Ce changement de méthode explique en partie l’écart important concernant les taux de croissance de PIB pour 2002 entre les Perspectives économiques en Afrique 2002/03 et 2003/04. Perspectives économiques en Afrique © BAfD/OCDE 2004 342 Sénégal temps. En 2003, la progression de l’activité économique est estimée à 6.2 pour cent, en fort rebond par rapport à l’année précédente en raison de la reprise de la demande intérieure. Toutefois, affectée par la chute des revenus ruraux en 2002, la consommation privée a commencé à décélérer. Côté offre, l’activité a rebondi dans le secteur primaire et a marqué le pas dans les domaines miniers et chimiques. La crise en Côte d’Ivoire n’a eu que des effets modérés sur l’économie sénégalaise en 2003 via une légère augmentation des activités portuaires et une accélération plus substantielle des exportations non traditionnelles en valeur vers la sous-région. Toutefois, le poids de ces activités étant marginal dans le commerce extérieur du pays, leur accélération n’a pas eu un effet réel significatif. A l’horizon de la prévision, l’activité devrait ralentir doucement pour atteindre une progression de 6.3 pour cent en 2004 et 5.8 pour cent en 2005. Développements économiques récents Le secteur primaire a enregistré en 2002 une chute historique (-20.6 pour cent) en raison du repli d’une ampleur inattendue de 30 pour cent de la production agricole affectée par une sévère sécheresse. La production d’arachide en est la plus forte expression avec une chute de 70 pour cent, partiellement due à une désorganisation des circuits de commercialisation consécutive à la privatisation de la filière. Cette situation a provoqué une baisse des revenus ruraux et un risque de famine début 2003. Pour ces raisons, l’État a lancé un programme d’aide d’urgence au secteur rural. La production agricole a rebondi en 2003 (+36.3 pour cent) grâce à l’amélioration des conditions climatiques qui a permis une récolte record des céréales traditionnelles (mil, sorgho) et du riz. La culture du maïs a bénéficié d’un programme spécial de relance destiné à redonner confiance aux paysans et à diversifier le secteur agricole, de telle sorte que sa production a également augmenté de façon significative. La production de coton devrait atteindre le niveau record de 54 893 tonnes, soit une augmentation de 40 pour cent par rapport à la campagne précédente. La culture de l’arachide a bien rebondi (+71 pour cent) mais reste loin de son potentiel (-34 pour cent par rapport à la moyenne de production des cinq dernières années). Elle a pâti de la forte diminution des superficies plantées (-35 pour cent) et de semences en quantités plus faibles et de moindre qualité suite à la mauvaise récolte précédente. Les produits de la pêche artisanale et de l’élevage ont connu une progression (+22 pour cent de débarquement de pêche artisanale sur les neuf premiers mois de l’année 2003 par rapport à la même période de l’année précédente et +4.2 pour cent d’offre globale de viande). La production industrielle a crû de 3.7 pour cent en 2003, en ralentissement par rapport à l’année précédente. Le secteur du bâtiment et travaux publics ■ Afrique ■ Sénégal 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 Figure 2 - PIB par habitant au Sénégal et en Afrique (en dollars courants) Source : FMI. Perspectives économiques en Afrique © BAfD/OCDE 2004 343 Sénégal ■ Valeur ■ Prix ■ Volume -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 PIB à prix de marché Services publics Autres services marchands Commerce Transports et télécommunications BTP et énergie Industrie Agriculture, élevage, pêche et forêt Figure 4 - Contributions à la croissance du PIB en 2002 Source : Estimations des auteurs sur la base des données de la Direction de la prévision et de la statistique. Industrie Agriculture, élevage, pêche et forêt BTP et énergie Commerce Transports et télécommunications Services publics Autres services marchands 14% 14% 20% 22% 7% 6% 17% Figure 3 - Ventilation sectorielle du PIB en 2002 Source : Estimations des auteurs sur la base des données de la Direction de la prévision et de la statistique. est resté dynamique (+10.2 pour cent) en raison de la vigueur des investissements immobiliers de la diaspora sénégalaise. Après un début d’année difficile, l’extraction de phosphates a enregistré une croissance de 4.5 pour cent à la faveur du démarrage de l’exploitation d’un nouveau filon dans la mine de Tobène en octobre 2003. Toutefois, ce phosphate de qualité supérieure n’a pas encore contribué à la production d’acide phosphorique et les produits chimiques de base ont enregistré une baisse de 10 pour cent. Plus exceptionnel, l’industrie du tabac a connu une percée fulgurante (+43.2 pour cent), probablement suite aux difficultés rencontrées par la Côte d’Ivoire pour fournir ses clients dans la sous-région. Le poids de cette industrie reste toutefois Perspectives économiques en Afrique © BAfD/OCDE 2004 344 Sénégal marginal dans le secteur productif sénégalais. L’activité industrielle a bénéficié pour sa part du renforcement de la production énergétique (+10.2 pour cent), après une année 2002 troublée par une série de délestages, à la faveur du raccordement au réseau de la centrale hydroélectrique de Manantali et de la mise en route d’une nouvelle centrale thermique de 30 MW en février 2003 à Dakar (Cap des Biches). A côté de ces évolutions positives, les activités agro-alimentaires ont globalement ralenti sous l’effet de la poursuite du déclin de l’activité des huileries d’arachide (-35 pour cent). En 2003, le secteur tertiaire est en léger ralentissement par rapport à l’an passé, avec une croissance de 4.8 pour cent même si, globalement, les indicateurs de suivi des marges commerciales et des chiffres d’affaires des services sont bien orientés (+7.2 pour cent et +15.5 pour cent respectivement). Le transport terrestre de marchandises (-33.1 pour cent) et le commerce (+5 pour cent contre +5.9 pour cent un an plus tôt) ont été affectés par la mauvaise campagne agricole 2002/03. En revanche, la téléphonie et les services divers ont poursuivi leur expansion et l’activité du Port autonome de Dakar a uploads/Industriel/ senegal-2-0.pdf

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