erreur code html Retour L'Art du Peigner Conférence faite à l'Ecole Municipale

erreur code html Retour L'Art du Peigner Conférence faite à l'Ecole Municipale de Tissage de Lyon sous les auspices de la Société des Anciens Elèves par A.Pradat, Fabricant de Peignes à Tisser, en 1927 (Texte intégral) Carte commerciale des Ets PRADAT J'intitule ma causerie "L'Art du Peigner", car nous trouvons ce terme dans l'ouvrage de Paulet : L'Art du fabricant d'étoffes de soie, couronné par l'Académie Royale des Sciences, le 20 mai 1775. Vous savez certainement que l'origine du peigne remonte à la plus haute antiquité. Pourtant, dans les métiers primitifs, c'est à dire dans les métiers à chaîne verticale (1), l'on ne servait pas de peigne, mais de règle nommée spatha, avec laquelle on frappait la trame pour réduire l'étoffe. Il est incontestable que ce moyen primitif a été remplacé avantageusement par le peigne à tisser. Celui-ci a été employé dès l'apparition du métier à chaîne horizontale, et quoique son emploi ait été constaté de tous temps chez les Chinois, son origine remonte aux Egyptiens, où il a remplacé l'aiguille babylonienne. Avant de vous parler du peigne proprement dit, je vous entretiendrai brièvement des rasteaux de pliage, de cantres et des peignes envergeurs. L'on appelle rasteau de pliage un genre de peigne fixé à la base et ouvert à sa partie supérieure, dans lequel le plieur distribue la chaîne, généralement par demie-musette. Une musette étant de 40 fils, c'est donc par 20 fils qu'elle sera mise en rasteau. Les rasteaux ont été tout d'abord construits par les navetiers, qui perçaient des trous dans des cadres en bois aux dimensions demandées, et les garnissaient de tiges de fer, de cuivre, de bois et même d'ivoire. Toutes ces tiges étaient primitivement droites, et de diverses grosseurs selon les réductions, ce qui réunissait les fils en paquets, qui s'accumulaient les uns sur les autres et créaient un défaut au tissage, appelé rayures de muselage. Pour éviter ce défaut, l'on avait coudé les tiges métalliques par le milieu, de façon à placer la partie supérieure des tiges dans la ligne du vide inférieur, et en passant une verge dans l'envergure, on partageait les fils; de ce fait, la demie-musette se trouvait distribuée par moitié sur deux plans différents, et l'on évitait ainsi le paquetage des fils, ce qui constituait un premier perfectionnement. Mais dans la construction de ces rasteaux, un nouveau défaut s'est présenté à l'usage: quoique les tiges soient fortement fixées dans le cadre, elles prenaient du jeu et tournaient fréquemment. On imagina alors un rasteau dont les tiges ou dents étaient inclinées et soudées à la base, ce qui les empêchaient de tourner. Ainsi a été constitué le rasteau définitif. Collection Atelier du Caméléon - France Collection Atelier du Caméléon - France Je dis définitif, car le tissage ayant évolué au métier mécanique, les préparations se sont également transformées, et l'ourdissage par fils a presque complètement remplacé le pliage par musette qui subsiste encore pour les métiers à bras, de moins en moins nombreux (ndlr : ce texte a été écrit en 1927). L'ourdissage par fils emploie, selon les régions, des cantres inclinées et des cantres circulaires Les cantres inclinées sont munies de deux rasteaux. Le premier est un rasteau diviseur composé d'autant de divisions que la cantre (en soierie, mot féminin) a de rangs, et chaque rang a un nombre de passages correspondant au nombre de roquets. Le second rasteau, régulier, est destiné à régulariser la nappe des fils avant le peigne envergeur, qui de ce peigne va au peigne de mise et de là sur le tambour d'ourdissage. Les cantres circulaires n'emploient que des peignes envergeurs et des peignes de mises. Il y a différents genres de peignes envergeurs : envergeurs simples, doubles, triples, etc. Pour les peignes de mises, il y a une échelle de différentes réductions. Je vais maintenant vous parler de la fabrication des peignes à tisser en général. Le peigne à tisser est connu sous différents noms, notamment sous le nom de rot, parce que les premiers peignes étaient tous en roseaux, ce qui explique que notre corporation est encore dénommée par l'Administration : lamiers-rotiers. Néanmoins, le nom de peigner était déjà employé au XVII° siècle, comme l'indique Paulet dans son ouvrage. Préparations à la fabrication des peignes - A la fabrication des peignes est intimement liée la fabrication de la dent. Pour les peignes en roseau, c'étaient les peigners qui faisaient eux-mêmes leurs dents. Jusqu'en 186, certaines maisons de Lyon faisaient même les dents métalliques; ce n'est qu'à partir de cette époque que la fabrication de la dent est devenue une industrie spéciale. La fabrication de la dent en roseau était d'une grande délicatesse, car l'on ne pouvait se servir pour cette fabrication que de l'écorce du roseau. Je n'entreprendrai pas de décrire cette fabrication, mais pourtant je tiens à en signaler quelques particularités. Collection Atelier du Caméléon - France Le choix des cannes était fait trés méticuleusement, notamment en ce qui concernait le diamètre, qui donnait, par rapport à l'épaisseur, différentes largeurs de ents. Les cannes étaient tout d'abord coupées de longueurs, puis ensuite refendues en lamelles qui formaient les dents. Pour cette opération, l'on employait au début des moyens très primitifs, qui se sont peu à peu perfectionnés, et l'on servait en dernier lieu d'outils spéciaux, appelés rosettes, c'est à dire des mandrins métalliques cylindriques sur lesquels étaient disposés des couteaux destinés à refendre les tuyaux. Après cette opération, chaque dent était calibrée dans une filière, pour lui donner sa largeur définitive et régulière, ainsi que son épaisseur. Les cannes en roseaux étant poreuses à l'intérieur et polies à l'extérieur, leur écorce naturelle présentait une surface plus résistante au frottement des fils, et donnait une forme mi-ronde à la dent. L'ouvrier peigner plaçait donc les dents de façon que la face polie par la nature soit constamment en contact avec les fils, c'est à dire présentant cette face à l'extérieur, des deux côtés du peigne; pour celà, à la moitié du peigne, l'ouvrier retournait la dent, car ce sont les deux extrémités qui fatiguent le plus, le milieu n'éprouvant cette fatique que par graduation. Ces peignes en roseau étaient liés par du ligneul poissé qui constituait une ligature d'une certaine solidité, et formait de ce fait une sorte de soudure; la poix se liant d'une spire à l'autre faisait bloc. Fabrication des broches métalliques ou dents de peignes - Les dents ou broches métalliques se fabriquent avec des fils d'acier doux non trempant. Au début, cette fabrication était rudimentaire; les matières employées étaient de qualités inférieures, aussi il y avait souvent des parties pailleuses. Le premier outillage employé était aussi rudimentaire : les laminoirs se manoeuvraient à la main, ce qui rendait les opérations très longues et les dents irrégulières. Mais l'outillage a suivi constamment le progrès, il est aujourd'hui à l'apogée de son perfectionnement. Les principales opérations de la fabrication des dents de peigne sont les suivantes: 1. Le laminage, qui écrase le fil rond pour l'amener en un ruban plat. Il se fait en plusieurs passes, selon les numéros et largeurs. 2. Le tirage de large, qui consiste à calibrer la largeur, car le laminage laisse toujours des irrégularités. 3. Le gougeage, c'est à dire l'abattement des angles. Cette opération se fait spécialement pour la dent des peignes de soieries; elle n'est pas nécessaire pour la dent des peignes de cotonnades, qui ne subit qu'un simple polissage. 4. Un premier dressage du champ et du plat, car les opérations précédentes ont modifié le métal dans les deux sens. 5. Le polissage, qui se fait avec un jeu de limes et de la toile émeri très fine. 6. Le dressage final, pendant lequel se fait une vérification minutieuse avant l'enroulage sur les bobines de livraison. De la fabrication des peignes divers Des rots ou peignes en roseau - La partie la plus importante de cette fabrication était la préparation des dents et du ligneul. Pour le montage de ces peignes, l'outillage était à peu près le même que celui employé aujourd'hui pour les peignes en acier, dénommé montage à la main. Celui-ci se fait encore fréquemment de nos jours pour le montage des peignes spéciaux dont je parlerai dans la suite. La fabrication des peignes en roseau se fait encore, mais de moins en moins, car la Chine et le Japon, qui en employaient encore, se servent de plus en plus de peigne métallique. La première évolution de ce peigne s'est manifestée par l'emploi de dents en acier pour les lisières ou cordons des peignes en roseaux. Ensuite la dent en roseaua été complètement remplacée par les dents métalliques; ce genre de peigne a été appelé peigne poissé, car les ligatures sont restées en ligneul ou en coton poissé. Le peigne poissé est encore préféré dans les articles de drap et de lainage, car il conserve une élasticité que l'on ne peut obtenir avec des peignes soudés, montés mécaniquement. Au début de l'emploi de la dent métallique, les peignes se sont montés encore très longtemps à la main, puis l'on a uploads/Industriel/l-x27-art-du-peigner.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager