Le secteur industriel national soulève des questions pertinentes, mais toujours
Le secteur industriel national soulève des questions pertinentes, mais toujours passionnelles. Les enjeux restent de taille, particulièrement en ces moments de difficultés économiques, mais aussi de tensions politiques et sociales. Certes, ce n’est pas chose facile d’atteindre les objectifs escomptés en si peu de temps, mais les atouts sont là. La volonté politique aussi. Reste la manière, une feuille de route et un cahier de charge à respecter de part et d’autre pour créer les richesses et les emplois en mesure d’offrir aux citoyens de meilleures opportunités de développement humain. Lancé en 2009, le Pacte National pour l’Emergence Industrielle s’inscrit parfaitement dans cette logique. En mobilisant et coordonnant les actions de l’Etat et des opérateurs économiques, il vise principalement à construire un secteur industriel compétitif et à créer un cercle vertueux de croissance. Pour en donner du goût et du sens, l’Etat et le privé ont scellé ensemble ce Pacte en formalisant un contrat programme couvrant la période 2009-2015. Dans un document conjoint, les signataires s’attendent à apporter à l’ensemble des investisseurs la visibilité nécessaire sur ce que sera l’industrie marocaine de demain. Cette formule contractuelle est également une garantie de bonne exécution des mesures décidées en assurant la mobilisation de tous (mais vraiment de tous…!) autour d’actions précises, concrètes, concertées et budgétisées. Sommes-nous pour autant sur la bonne voie ? Le ministre, Ahmed Réda Chami, se veut rassurant, très rassurant même. Le bilan, dit-il, est probant : “Les chiffres d’ailleurs sont là et parlent d’eux-mêmes : les investissements espagnols et français ont augmenté en 2010 respectivement de 76% et de 50% et en 2010, les exportations du secteur automobile se sont inscrites en hausse de 50%, celles de l’aéronautique de 36%, de l’électronique de 23%, et de l’offshoring de 27%”. Et d’ajouter, chiffres à l’appui, que ces secteurs ont permis la création de 15.000 emplois en 2010, et ce conformément aux objectifs du PNEI, relevant que ces résultats « nous incitent à passer à une vitesse supérieure en matière de promotion et d’accompagnement des investisseurs dans le but de créer 20.000 postes d’emploi en 2011 ». Concernant les secteurs du textile et de l’agroalimentaire, qui constituent les deux tiers du tissu industriel marocain, la valeur des exportations du textile s’est améliorée de 4% en 2010 pour atteindre 31 milliards de DH, alors que celle de l’agroalimentaire a cru de 5% pour un montant de 17 milliards de DH. On annonce à ce niveau que le secteur du textile devra, dans l’avenir, profiter de la création d’une école de mode et de l’implantation d’opérateurs de renommée mondiale, telle la société « Li & Fung », alors que l’agroalimentaire devra bénéficier de l’installation d’unités industrielles liées au secteur agricole, prévues dans le cadre du plan ‘‘Maroc vert’’… D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le patron du Cabinet McKinsey, Dominique Barton, a tenu à présenter lors de cette deuxième édition les opportunités que le Maroc devrait saisir pour accélérer sa croissance : ‘‘la croissance du secteur industriel mondial sera demain tirée par les pays émergents. Et s’il s’en donne les moyens, le Maroc dispose de certains atouts pour en tirer profit. C’est le cas de la position logistique unique, des coûts de production raisonnables, et un accès aisé aux marchés européens’’… Les sept conventions de la deuxième édition 1) La première signature de convention est relative à la mise en place de la plate-forme industrielle intégrée de Nouaceur. Elle concerne l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion de la plate-forme industrielle Intégrée de Nouaceur. 2) La deuxième concerne l’application relative à la mise en place de la plate-forme industrielle intégrée de Tanger, dont l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion 3) Signature de la Convention relative à la création d’un Fonds d’Investissement Public Privé dédié au financement des PME pour réaliser, directement ou indirectement, toutes opérations liées à la prise et détention de participations minoritaires et majoritaires dans des PME marocaines. Le montant s’élève à 430 MDH. 4) Signature de la Convention relative à la création d’un Fonds d’Investissement Public Privé dédié au financement des PME pour un montant de 400 MDH. Ce fonds a pour objet de réaliser, directement ou indirectement, toutes opérations liées à la prise et détention de participations minoritaires et majoritaires dans des PME. 5) Signature de la Convention entre partenaires fondateurs du programme INMAA. Cette convention concerne la définition des conditions et des modalités de mise en oeuvre du Projet « INMAA» ainsi que les engagements des parties. 6) Signature de la Convention relative à la mise en place du programme de promotion de la Santé et Sécurité au Travail (2011 – 2014). Cette convention concerne l’opérationnalisation par l’INCVT (Institut National des Conditions de Vie au Travail) du programme de promotion de la santé et la sécurité au travail à travers notamment la sensibilisation et la mise à niveau des entreprises. 7) Signature de la convention relative à la mise en place et la gestion de l’Institut de Formation aux Métiers de l’Industrie Automobile (IFMIA) de Kénitra. Cette convention concerne la définition du cadre et des modalités de mise en place et de gestion de l’Institut de Formation aux Métiers de l’Industrie Automobile de Kénitra. Les Métiers mondiaux du Maroc Les objectifs du Pacte national pour l’émergence industrielle se focalisent essentiellement sur les Métiers mondiaux du Maroc (MMM), c’est-à-dire les filières dont le Maroc présente des avantages compétitifs. Ces derniers se déclinent en deux catégories : les métiers orientés Investissements directs étrangers (IDE) et les métiers traditionnels. La première catégorie de métiers regroupe l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique et l’électronique. Dans ce sens, ces métiers bénéficieront, dans le cadre de ce programme, de la création de 22 plates-formes industrielles intégrées (P2I) qui sont des sites d’accueil pour les investisseurs. Sur une superficie de plus de 2.000 hectares, ces P2I seront dotées également de guichets uniques complets. Les métiers de l’offshoring, quant à eux, leur seront accordées des aides à l’installation et à la formation ainsi que des avantages fiscaux. Pour le secteur aéronautique, une convention a été signée pour la mise en place, la gestion et le développement de l’Institut des métiers de l’aéronautique de Casablanca. Concernant la seconde catégorie des MMM, elle est représentée par les métiers traditionnels à savoir : le secteur du textile-cuir et de l’agroalimentaire. Pour le secteur du textile-cuir, l’Etat prévoit un appui à la commercialisation au niveau international. En parallèle, des zones logistiques dédiées seront notamment créées et des réformes tarifaires seront mises en place. L’agroalimentaire n’est pas en reste, puisque l’Etat encouragera l’investissement dans les filières à forte valeur ajoutée (agrumes et huile d’olive par exemple), et appuiera les meilleurs acteurs des produits de grande consommation (confiserie, biscuiterie entre autres). L’Etat favorisera également les projets intégrés dans les denrées de base comme le lait et la viande par exemple. uploads/Industriel/ documents-1.pdf
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- Publié le Jui 19, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
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