1 Université Mohammed V-Rabat Année Universitaire Faculté des Sciences Juridiqu
1 Université Mohammed V-Rabat Année Universitaire Faculté des Sciences Juridiques 2018/2019 Economiques et Sociales Salé Filière : Sciences Economiques et Gestion Elément de module : Histoire de la pensée économique Equipe pédagogique: Professeur Mr. Khalid HAMMES Pr. Chargée des TD : Mme. Sonia BOUSHABA Chapitre : LES HETERODOXES (la pensée Marxiste) Karl Marx et la critique de l’économie politique : Mots-clés : Matérialisme historique, mode de production, lutte des classes, marchandise, valeur, travail abstrait/concret, force de travail, plus value, exploitation, reproduction, capital, baisse tendancielle du taux de profit. Biographie de Marx : Marx et son temps : Karl Marx est né en 1818à Trèves en Allemagne dans une famille aisée. Son père exerçait la profession d’avocat. Très jeune, il s’est nourri des idées de « lumières » (Diderot- Condorcet- J.J Rousseau).Le jeune Karl Marx étudie d’abord le droit à Berlin, puis la philosophie dans la même université de Berlin où il soutient sa thèse en philosophie. Comme beaucoup d’étudiants de sa génération, il est influencé par Hegel alors philosophe incontesté et fréquente les « hégéliens de gauche ».il se voit refusé le poste de professeur de philosophie à cause de ses idées subversives (contre le régime en place). Il se tourne vers le journalisme et finit par diriger la « Gazette Rhénane »et s’y distingue par de vives attaques envers le gouvernement prussien (Allemagne n’existait pas du temps de Marx, elle s’appelait la Prusse). Enfin de compte, la revue a fini par être interdite en 1843. Marx décide cependant de poursuivre son combat politique, se sépare des « jeunes hégéliens »et s’établit en France à Paris. A Paris, Marx fréquente les socialistes français (Proudhon et Fourrier). Il se lit d’amitié avec Engels et développe avec lui une grande complicité 2 intellectuelle. En 1845, son activisme politique (il diffuse des idées de gauche) vaut à Marx d’être expulsé de Paris. Il se refugie alors à Bruxelles, il entreprend avec Hegel la rédaction de l’idéologie allemande qui ne trouvera pas d’éditeur et ne sera publié qu’à titre posthume (après sa mort). Ouvrage cependant important car les deux auteurs y posent les bases du matérialisme historique. Fin de 1847, ils rédigent le « Manifeste du Parti Communiste » (Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !)Marx est de nouveau expulsé de Bruxelles et s’établit à Londres où il meurt. Introduction : On reconnait généralement trois influences à Marx, la On reconnait généralement trois influences à Marx, la philosophie allemande (Hegel en particulier), le socialisme français (notamment Proudhon et sa citation « la propriété est un vol » à qui Marx substitue l’exploitation de « l’homme par l’homme » et enfin l’économie politique britannique en particulier Ricardo à qui il emprunte la théorie de la valeur travail qui sera revue et corrigé par Marx. À travers son œuvre, Marx va à la fois s’inspirer de ces auteurs suscités et de critiquer ces trois courants de penser (qui sont la philosophie allemande, le socialisme français et les auteurs classiques –Ricardo). Marx et Engels reprochent aux socialistes français leur excès d’idéalismes et de ne pas avoir saisi la véritable nature de la société capitaliste, en particulier l’importance de la lutte des classes. (Les utopistes préconisent une société idéale sans violence pour y parvenir). Le socialisme de Marx et Engels se veut « scientifique » contrairement au socialisme utopique. Le matérialisme historique et la lutte des classes : Cette thèse est exposée dans le « Manifeste du parti communiste ». Elle se résume dans la formule « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes des classes ». Ces classes correspondant à deux groupes antagonistes (aux intérêts opposés) : • La bourgeoisie ou capitalistes détenteurs des moyens de production. • Et Les propriétaires détenteurs de la force de travail. Cette conception est matérialiste c'est-à-dire dans l’homme, il y’a à la fois des facultés intellectuelles (connaissance et réflexion) et des facultés productives ou économiques. Ces facultés intellectuelles sont des formes vides pour Marx, la pensée est conditionnée par le milieu. Pour contre, les facultés productives au contraire déterminent l’homme. Le progrès ne consiste pas dans le développement des connaissances. Il se définit par un accroissement économique. Tout est commandé par la matière. Le communisme est une notion marxiste caractérisant une société débarrassée des hiérarchies sociales et de l’exploitation de l’homme par l’homme. Marx adopte une conception matérielle de l’histoire : Les rapports sociaux sont déterminés par les conditions et les rapports de production. Quant aux rapports de force, ils jouent un rôle central dans l’analyse de Marx. • Condition matérialiste de l’histoire : 3 Marx et Engels cherchent à penser le devenir des sociétés humaines, leur évolution. Selon eux, le principe de transformation sociale est à retrouver non au niveau « des idées » ou de l’esprit, mais à celui des rapports de force et les conditions matérielles d’existence des hommes en société. Ces deux éléments (rapport de force et les conditions matérielles) s’imposent aux hommes qui ne les choisissent pas et déterminent leurs idées et leur façon d’appréhender la réalité. Ce schéma d’analyse a reçu le nom de matérialisme a reçu le nom de matérialisme historique. Il s’agit d’abord d’un matérialisme car se sont les conditions matérielles c'est-à-dire la base économique de la société qui expliquent le mouvement de l’histoire. Ce ne sont donc pas les idées qui mènent le monde, mais les contradictions qui naissent au sein du mode de production de chaque société (contradiction à l’origine du développement de la lutte des classe). Karl Marx est ainsi amené à opposer l’infrastructure d’une société (son mode de production) à sa superstructure qui comprend l’organisation juridique (le droit), l’organisation politique (l’Etat, les partis), le système de valeur (Religion, idéologie etc). Une superstructure caractérise donc tout mode de production, mais elle est le reflet, la conséquence. Ce matérialisme peut être qualifié en outre d’Historique, car Marx montre comment les modes de production se sont nécessairement succédé dans l’histoire. Il s’agit cependant de l’histoire occidentale, le mode de production asiatique ne constituant pas l’histoire de l’Occident. Ainsi, la vie économique implique donc l’antagonisme de classe et leur lutte entraine la transformation sociale, le mouvement de l’histoire dont elle est le MOTEUR. « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de lutte des classes…. une lutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société toute entière, soit par la disparition des deux classes en lutte » (Manifeste du parti Communiste, Marx et Engels). Cette idée d’antagonisme de groupes sociaux aux intérêts opposés n’est pas propre à Marx puisqu’elle était déjà au cœur de la pensée des principaux auteurs « classiques ». Mais tout en la simplifiant (en passant à deux classes) Marx utilise la notion de mode de production. Les modes de production : Marx considère qu’à chaque grande période de l’histoire correspond un mode de production spécifique constitué de deux éléments : Un état de développement des forces productives matérielles et humaines qui conditionnent (qui assurent) la capacité d’une société à produire des richesses : degré de développement technologique, avancement de la division de travail (amélioration), les formes prises par le capital, niveau général des connaissances, etc….. Ces forces productives tout comme l’histoire des sociétés sont en perpétuelle évolution. A l’occasion de cette activité de production, les hommes nouent entre eux des relations sociales que Marx appelle les rapports de production. Les rapports de production –esclavage –servage-salariat Le rapport de production détermine les positions des groupes sociaux et montre qu’à chaque période, une classe domine l’autre dans l’organisation de la production. 4 Ainsi au lieu de penser régime économique, ou de structure sociale à une époque donnée, Marx utilise la notion de mode de production, il peut alors distinguer les étapes de l’histoire humaine en déterminant quatre modes de production à savoir : • Le mode de production asiatique Se caractérise par des sociétés quasi-esclavagistes dans lesquelles la population est subordonnée. (Rattaché, soumise et dépend de lui) qui est relativement développé, centralisé et fort. • Le mode de production antique Se caractérise par l’esclavage. • Le mode de production féodal Est défini par les servages. La société étant divisée en deux camps antagonistes, les seigneurs et les serfs. • Le mode de production capitaliste Ne se distingue pas par la propriété des moyens de production, mais par le SALARIAT qui assimile le travail des hommes à une marchandise qui peut être achetée et vendue. La dynamique des modes de production : Pour Marx, le mouvement de l’histoire s’explique par les contradictions entre les forces productives et les rapports de production. Dans un mode de production, les forces productives représentent un élément dynamique comme le montre l’histoire des découvertes, les inventions, les progrès de la division du travail, la rationalisation de la production etc. Marx lui donne un aspect plus radicale - l’exploitation et surtout dynamique. Loin de figer « l’histoire (immobiliser) comme chez Ricardo, l’antagonisme de classe devient la clé d’interprétation de son évolution (évolution de l’histoire) ». Comme les rapports de production sont, en revanche, relativement stables et immuables uploads/Industriel/la-pensee-marxiste.pdf
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- Publié le Jul 04, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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