Guide des bonnes pratiques apicoles Chapitre R Conduite des ruchers L’objecti

 Guide des bonnes pratiques apicoles Chapitre R Conduite des ruchers L’objectif de ce chapitre est de décrire les bonnes pratiques relatives à la gestion courante des ruches aussi bien en ce qui concerne les mesures de gestion des colonies, de prophylaxie, que le respect de la réglementation. R1 : CHOISIR L’EMPLACEMENT DU RUCHER R2 :  CHOISIR, ENTRETENIR ET NETTOYER LES RUCHES ET LE MATÉRIEL UTILISÉ AU RUCHER R3 : RENOUVELER LES CIRES ET STOCKER LES CADRES BÂTIS R4 : VISITER LES COLONIES R5 : NOURRIR LES COLONIES R6 : TRANSHUMER DANS DE BONNES CONDITIONS R7 : PRÉPARER L’HIVERNAGE Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers  Guide des bonnes pratiques apicoles © J. Regnault GRANDS THÈMES ABORDÉS DANS CETTE FICHE 1. Assurer l’environnement optimal pour l’emplacement des colonies 2. S’assurer des ressources suffisantes pour les colonies 3. Respecter la réglementation sur l’implantation des colonies 4. Préserver les relations de bon voisinage autour du rucher 5. Assurer l’accessibilité des ruches 6. Identifier et déclarer le rucher 1 Juin 2018 Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers © ADANA CHOISIR L’EMPLACEMENT DU RUCHER LES IDÉES CLÉS - Connaître les caractéristiques de l’emplacement (ensoleillement, humidité, vent). - Connaître les ressources des colonies autour de l’emplacement. - Respecter les distances pour l’implantation du rucher. - Déclarer le rucher une fois par an. - Identifier le rucher. POURQUOI L’emplacement des ruches et du rucher permet d’assurer aux colonies des conditions optimales de développement, de production et/ou d’hivernage. Le choix de l’emplacement dépend des besoins de l’abeille et de l’objectif de l’apiculteur : production de miel, de gelée royale, pollinisation, hivernage, élevage, etc. L’emplacement doit répondre également à certaines contraintes pratiques et réglementaires : facilité d’accessibilité, proximité, voisinage. La loi impose : - des distances minimales à respecter pour implanter les colonies vis-à- vis du voisinage ; - la déclaration annuelle des ruchers et leur identification. ? ? R1 Fiche R1 2 Juin 2018 Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers 2 © S. Martaresche 1. Assurer l’environnement optimal pour l’emplacement des colonies Protéger les ruches des conditions climatiques et de leurs aléas § § Éviter les zones humides et maîtriser l’humidité dans la ruche : - incliner la ruche vers l’avant ou préférer installer un plancher grillagé (ou partiellement grillagé) ; - isoler les ruches du sol ; - éviter les pneus usagés comme support qui constituent des réserves d’eau favorisant certaines maladies ; - protéger les ruches contre les risques d’inondation en évitant les zones à risque (fond de vallon, bord de rivière, zone inondable…). Se renseigner en mairie sur l’existence d’un plan de prévention des risques d’inondation. § § Protéger les ruches du vent : - installer les ruches à l’abri des vents dominants en bordure de haie ou en contrebas d’un relief naturel ; - si besoin maintenir le toit de la ruche par une pierre, ou un système d’attaches. § § Préférer une orientation de l’entrée vers le soleil levant. Optimiser la disposition des ruches § §  Disposer les ruches de façon à limiter la dérive des abeilles pour éviter la dissémination des agents pathogènes et un déséquilibre de populations : disposition en courbe, en carré avec les entrées orientées différemment, utilisation de repères naturels ou artificiels colorés ; § §  Privilégier un ombrage protégeant des grosses chaleurs d’été mais restant ensoleillé en hiver (par exemple en lisière de bois) et prévoir un toit isolant ; § §  Assurer une bonne circulation entre les ruches pour faciliter le travail et le chargement. Éviter les risques et les conflits § §  Éviter les zones à risque de contamination par les métaux lourds : proximité d’industries « polluantes », autoroutes ; § §  Éviter également les zones pouvant entraîner des conflits : proximité d’industries manipulant des produits sucrés (raffinerie, confiserie…), lotissement avec des piscines. Voir aussi la fiche M10 : Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes. Astuce : Consulter une carte de la zone •  Consulter la base de données BASOL qui recense les sites et sols pollués par commune http://basol.developpement-durable.gouv.fr. •  Consulter la base de données BASIAS qui inventorie les sites industriels abandonnés ou non, susceptibles d’engendrer une pollution de l’environnement : http://basias.brgm.fr. R1 Juin 2018 Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers 3 © ADA AURA 2. S’assurer des ressources suffisantes pour les colonies  Connaître les ressources alimentaires (pollen et nectar) potentiellement disponibles pour les colonies pendant tout le temps où elles seront sur l’emplacement, dans un rayon d’environ 2 km : § §  en cas de ressources insuffisantes, compléter par un nourrissement de la ruche, mais toujours en l’absence de hausse (cf. fiche R5 : Nourrir les colonies) ; § § s’informer sur la présence d’autres ruches à proximité. S’assurer de la disponibilité en eau dans un rayon de 100 m environ et de sa qualité : § § en absence d’eau, prévoir une petite mare, un réservoir ou un abreuvoir avec de l’eau courante ; § § éviter de placer les abreuvoirs sur les trajectoires de vol ; § § installer des flotteurs ou des pierres affleurant dans l’abreuvoir pour éviter la noyade des abeilles. Astuce : Connaître la flore mellifère et pollinifère Quelques bases de données existent en ligne : •  base de données photographiques « participative » des plantes visitées par les abeilles (INRA d’Avignon) : www.florabeilles.org ; •  inventaire palynologique et botanique apicole (INRA du Magneraud) : http://apibotanica.inra.fr ; •  identification assistée par ordinateur des fleurs communes de France (Université Pierre et Marie Curie – Paris VI) : http://abiris.snv.jussieu.fr/flore/flore.php. Apiculture biologique Les miellées doivent provenir essentiellement :  de cultures conduites selon les règles de l’agriculture biologique ;  de flore spontanée ou de forêts ;  de cultures traitées au moyen de méthodes ayant une faible incidence sur l’environnement. Les ruchers doivent être suffisamment éloignés des sources susceptibles de contaminer les produits de la ruche ou de nuire à la santé des abeilles. ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (OGM) En France, à ce jour (juin 2018), aucun OGM n’est cultivé à des fins commerciales depuis 2008, ni à titre d’essai (essai INRA sur des peupliers arrêté depuis juillet 2013). La situation peut évoluer. S’informer de la culture d’OGM en France et consulter le registre national des cultures OGM sur : http://ogm.gouv.fr. info info AB R1 Juin 2018 Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers 4 4 3. Respecter la réglementation sur l’implantation des colonies La loi impose des règles d’implantation des colonies afin de protéger les riverains. L’apiculteur, en tant que détenteur d’animaux, est responsable des dommages causés par ses colonies.  Consulter les arrêtés préfectoraux ou communaux (se renseigner en mairie) sur l’implantation des ruches mentionnant la distance entre les ruches et : § § la voie publique ; § § les habitations ; § § les établissements à caractère collectif. Par défaut, appliquer le Code rural : § §  ne sont assujetties à aucune prescription de distance les ruches isolées des propriétés voisines ou des chemins publics par un mur, une palissade en planches jointes, une haie vive ou sèche, sans solution de continuité ; § §  les murs, les palissades en planches jointes, les haies vives ou sèches, sans solution de continuité, doivent avoir une hauteur de deux mètres au-dessus du sol et s’étendre sur au moins deux mètres de chaque côté de la ruche. S’assurer en responsabilité civile pour les ruches. 4. Préserver les relations de bon voisinage autour du rucher  Implanter les ruchers en accord avec le propriétaire du terrain et respecter les termes de l’accord (nombre de colonies, rémunération par exemple). Prévenir avant l’arrivée des ruches.  S’informer sur la présence d’autres ruches à proximité et éviter d’implanter des ruches à proximité immédiate d’autres ruches déjà en place.  Privilégier le dialogue avec le voisinage. En particulier, travailler en bonne entente avec les agriculteurs voisins.  Prévenir d’éventuels conflits en étudiant les ressources qui peuvent attirer les abeilles, par exemple l’eau d’une piscine.  S’informer de passages éventuels de véhicules, animaux de rente, chemins de randonnée, etc. à proximité du rucher.  Protéger les ruches par une clôture en cas de présence de bétail ou d’animaux sauvage susceptibles de bousculer les ruches.  Si c’est possible, dans les zones urbanisées, intervenir sur les ruches à des moments où le voisinage sera moins dérangé. TRAITEMENT DES CULTURES Les traitements des cultures réalisés au moyen d’insecticides et d’acaricides sont interdits sur les cultures visitées par les abeilles durant toute la période de floraison et pendant la période de production d’exsudats. Des dérogations peuvent être accordées pour certains produits. Une mention « Abeilles » peut alors figurer sur l’étiquette du produit concerné. En tout état de cause, les traitements avec ces produits portant la mention « Abeilles » doivent être effectués en absence d’abeilles sur la plante. Cette règle ne s’applique pas aux fongicides. Attention ! Il existe des zones uploads/Ingenierie_Lourd/ 02-chapitre-r-conduite-des-ruches.pdf

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