Premières A & B PETITES QUESTIONS D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 1789, année décisive de

Premières A & B PETITES QUESTIONS D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 1789, année décisive de la Révolution française. La Révolution française (1789-1799) s’ouvre sur une année qui concentre des événements exceptionnels : mais l’année 1789 peut-elle pour autant résumer l’ensemble du processus révolutionnaire ? Le 21 juin 1789, les députés du Tiers-État, chassés du château de Versailles se réunissent en une « assemblée nationale », dans la salle du jeu de Paume, pour prêter serment de donner à la France une « constitution ». Le 14 juillet, craignant une réaction royale, les Parisiens prennent d’assaut la prison de la Bastille et s’emparent de la poudre : le peuple de Paris vient de se constituer en une milice révolutionnaire. Dans la nuit du 4 août, les députés de la noblesse mettent fin à la société d’ordres et de privilèges dont ils sont les héritiers et les bénéficiaires. Le 26 août, enfin, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui proclame « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (Article 1er) est votée. En trois mois un régime de plus de 1 000 ans s’est effondré. Il ne s’agit pourtant là que d’une révolution politique : la question sociale va se poser de manière aigüe quand la guerre (1792-1798) demandera aux pauvres d’aller mourir pour la République. Les femmes dans la Révolution. Les femmes sont actrices de premier plan de la Révolution française (1789-1799). Les femmes sont au cœur des combats, surtout lors de leur marche sur Versailles (octobre 1789) pour réclamer le retour de la famille royale à Paris. Marie-Antoinette est particulièrement visée par les émeutières. Décapitée (1794), elle est victime de la diabolisation des femmes politiques. Manon ROLAND, rousseauiste, intelligente, anime avec son mari le parti girondin qui tente de trouver un équilibre entre la dynamique révolutionnaire radicale et la réaction monarchiste. Arrêtée par les Jacobins, elle est guillotinée (1793), LAMARTINE (Histoire des Girondins, 1847) lui fait dire : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ». Olympe de GOUGES autrice d’une Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne (1791), milite pour l’égalité des sexes et l’abolition de l’esclavage, écrivant « […] le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n’y avait aucune part […] l’injuste […] intérêt des Blancs avait tout fait […] » (Réflexions sur les hommes nègres, 1788). Ces trois femmes, assassinées pour être sorties du rôle que leur assignait une société patriarcale, préfigurent le sort fait aux femmes par le Code civil (1804) au XIXe siècle. La Restauration (1815-1848) : le retour de la monarchie absolue ? La chute de NAPOLÉON Ier (1815) permet le retour des Bourbons, LOUIS XVIII puis CHARLES X, rois de France non « des Français » (1815-1830). Une charte est « octroyée » par le bon vouloir du roi, tente un équilibre entre les acquis révolutionnaires (Les biens des nobles vendus pendant la Révolution ne sont pas rétrocédés) et la monarchie. La Charte fait du souverain « par la grâce de Dieu » la pierre angulaire du système, il nomme les ministres, a l’initiative des lois, les promulgue, nomme les pairs héréditaires (Chambre haute). La propriété, le Code civil (1804), l’élection (au suffrage censitaire) des députés mais aussi des maires, l’égalité de droit sont conservés. La Charte peut donc être lue comme absolutiste ou constitutionnelle : elle sera l’une et l’autre. La révolution de 1830 porte au pouvoir LOUIS-PHILIPPE Ier (1830-1848) amende la Charte, développant les éléments de parlementarisme. Le cens est abaissé, on compte 240 000 électeurs en 1848 contre 150 000 en 1830. La monarchie de Juillet ne réussit pas à entendre les appels au Suffrage Universel, et minée par la corruption, les épidémies (Choléra) et la crise économique s’effondre après une vaine tentative de résistance (Massacre de la rue des Capucines). Nationalités et nationalismes en Europe avant 1848. La Nation est le nouveau paradigme politique hérité de la Révolution française (1789-1799) : un peuple uni par sa langue, son histoire partagée, ses pratiques culturelles, orienté vers un futur imaginé en commun, où chaque citoyen est l’égal politique de l’autre. Les armées impériales en diffusant le Code civil (1804), propagent l’idée de Nation. Le progrès politique, le libéralisme économique et le progressisme social sont pensés dans le cadre de la Nation. Le Congrès de Vienne (1815) met en place la Sainte Alliance qui promet l’assistance militaire aux royaumes menacés par les libéraux. Les Français interviennent en Espagne pour rétablir le principe d’une monarchie absolue. La Pologne est partagée entre les vainqueurs de 1815, l’Italie divisée en une multitude d’États inféodés à l’Autriche. Seul le nationalisme grec, parce que chrétien, trouve grâce aux yeux des Puissances : révoltés depuis 1821, les Grecs sont défaits par les Ottomans. Le massacre de Chios, de DELACROIX (1824) témoigne de la mobilisation des Européens en faveur d’un État grec. En 1827, une coalition européenne défait les Ottomans, l’indépendance de la Grèce est proclamée (1830) mais elle ne concerne qu’une partie du peuple grec. Les Puissances s’empressent de donner au jeune État grec un roi … bavarois. La métropolisation. La métropolisation caractérise le renforcement du poids des plus grandes villes dans le tissu urbain et leur rôle dominant dans l’organisation de l’espace mondial. Lieux des pouvoirs politiques à toutes les échelles (Comme Paris, capitale de la France, siège des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaire mais aussi siège de l’UNESCO et de l’OCDE), elles accueillent les plus grandes universités (Comme Columbia à New York), les centres de recherches (Comme ceux de la Silicon Valley à San Francisco), les plus grandes entreprises (Comme Apple à Cupertino près de San Francisco, Samsung à Séoul en Corée), les plus grands cabinets d’audit et les agences de notations. Les plus grands aéroports s’y trouvent (Londres avec Heathrow, Paris avec Charles-de-Gaulle, Tokyo avec Narita). Mais ces métropoles sont le lieu des injustices sociales : les écarts de revenus y sont plus grands qu’ailleurs. La Californie concentre 50% des Sans Domiciles Fixes des États-Unis, San Francisco compte autant de SDF que de millionnaires… Ce que dénonce Saskia SASSEN dans Expulsion. Brutalité et complexité dans l’économie globale (2014, Harvard). En conséquence la ségrégation socio-spatiale est forte : les ghettos côtoient les gated communities (Comme au Cap en Afrique du Sud où les résidences fermées sont à deux pas des townships). Dubaï, métropole mondiale émergente. En 2019, 2 millions d’habitants vivaient dans l’émirat, un des cinq des Émirats Arabes Unis (EAU, 1971), dont 95% d’étrangers, dont 65% d’Indiens et de Pakistanais travaillant dans les gigantesques chantiers, comme le lagon artificiel de Palm Jumeirah, construit (2001-2009) pour un montant de 11 milliards US$. Le burj Khalifa, la plus haute tour du monde, (828 mètres, 160 étages) accueille 35 000 personnes, 2 millions de personnes la visitent chaque année. Le port de Dubaï, Jebel Ali, 10ième port de conteneurs du monde (8 millions conteneurs / an) abrite la plus grande zone franche du monde, de 6 000 entreprises de 120 pays : les facilités règlementaires font de Dubaï la plaque tournante des trafics. L’aéroport de Dubaï (3ième mondial) avec 70 millions de passagers / an peut recevoir 26 Airbus A380 : l’aéroport est aussi une zone franche, avec 8 millions de touristes / an, le tourisme d’affaire et de commerce représente 25% du PIB de l’émirat. Un métro connecte ces hubs internationaux au Central Business District (CBD) de Dubaï. L’exploitation des immigrés, l’endettement record (100 milliards US$), l’ultralibéralisme économique, l’opacité financière et bancaire, et une empreinte carbone deux fois supérieure à celle des États-Unis expliquent ce fort dynamisme. Les gated communities, phénomène mondial ? La mondialisation a renforcé le poids des métropoles au sein des espaces productifs : en conséquence, les villes les mieux insérées dans la mondialisation tendent à adopter des dynamiques d’organisation sociales et spatiales convergentes. Lieux des créations de richesses, les métropoles sont aussi celui de la ségrégation socio- spatiale. Les villes ou résidences fermées, réservées à une classe sociale, voire une génération (Résidences du troisième) se multiplient. La villa Montmorency dans le XVIe arrondissement à Paris est un des exemples de ces « communautés » qui privatisent l’espace public et se ferment aux classes moyennes et aux pauvres. Hier, les loyers et le prix du foncier expulsaient les classes moyennes et les pauvres, maintenant des murs et des grilles leur interdisent même de le traverser. L’un des rôles majeurs de la ville (Mixité sociale permettant par le biais des rencontres aléatoires de mettre en contact inventeurs et investisseurs) est amoindri, le sens même de la ville comme carrefour communications en est modifié. Le phénomène de l’entre-soi (GUILLUY, Fractures françaises, 2010) concerne aussi les classes moyennes qui fuient les banlieues habitées par les immigrés pour regagner les villes moyennes, plus « autochtones », c’est le White flight, « l’envol des blancs ». Métropolisation et mondialisation. La métropolisation caractérise le renforcement du poids des plus grandes villes dans le tissu urbain et leur rôle dominant dans l’organisation de l’espace mondial. La mondialisation (Interconnexion et interdépendance des territoires à l’échelle mondiale) en uploads/Ingenierie_Lourd/ 2-1-9-3-2-petites-questions-h-g-correction-1ere-a.pdf

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