23 thème le climat automne 2020 archiscopie s o m m a i r e p. 3 Éditorial Fran

23 thème le climat automne 2020 archiscopie s o m m a i r e p. 3 Éditorial Francis Rambert p. 4-7 Brèves p. 8-67 le THèME le climat p. 9 Ce que le climat fait à l’architecture Olivier Namias p. 20 Les fondamentaux de l’architecture remis en question Mathieu Mercuriali p. 26 Quand la mer monte... Sophie Trelcat p. 32 Faisceaux d’énergies Gabriel Ehret p. 38 Quand l’immersif fabrique un climat Philippe Trétiack p. 44 Et si la transition écologique pouvait se passer du numérique... Jean-Baptiste Marie p. 50 Hassan Fathy et le malkaf Serge Santelli p. 56 Servis sur un plateau, un cloître et son jardin Christine Desmoulins p. 60 L’air, la matière, le milieu, le climat Christine Carboni p. 68-77 L’ENTRETIEN Bas Smets Francis Rambert p. 78-109 l’espace Critique p. 79 De la vraie nature de l’architecture Richard Scoffier p. 82 Brest, ville-paysage en transition Amandine Diener p. 88 Transformer pour mieux jouer Francis Rambert p. 94 Ce qui se cache derrière l’ornement Can Onaner p. 100 L’architecture au risque du public Guy Lambert p. 104 Confinement, variations Rémi Guinard p. 108 Architecture et environnement Florence Lipsky p. 110-128 la BIBLIOGRAPHIE ARCHISCOPIE 23 1 Couverture : École normale supérieure Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette, 2020, Renzo Piano Building Workshop arch. Ph. © Michel Denancé. ARCHISCOPIE Revue trimestrielle éditée par la Cité de l’architecture & du patrimoine Directrice de publication : Marie-Christine Labourdette Rédacteur en chef : Francis Rambert Rédactrice : Mélanie Meunier Secrétaire de rédaction : Wilma Wols Relecture : Raphaëlle Roux Conception graphique : Jean-Michel Brisset www.archiscopie.fr / www.citedelarchitecture.fr Les articles publiés dans Archiscopie sont indexés sur www.archires.archi.fr Imprimerie Merico - 12340 Bozouls Dépôt légal 4e trimestre 2020 issn 0768-5785 • N° Cppap 0522 T 81986 ARCHISCOPIE 23 3 é d i t o L’architecture aux prises avec le climat par Francis Rambert Un jour, le soleil s’est mis à briller à l’intérieur d’une ancienne usine transformée en musée. Intitulée The Weather Project, l’éblouissante installation d’Olafur Eliasson dans le grand volume de la Turbine Hall à la Tate Modern, en 2003, posait clairement la relation entre l’architecture et le climat. Dix- sept ans après cette vision d’artiste, Philippe Rahm, dont on se souvient du manifeste d’architecture météorologique Digestible Gulf Stream à la Biennale d’architecture de Venise 2008, nous dit que l’architecture ne suit désormais plus la fonction mais le climat… Au passage du siècle, des architectes comme Diller + Scofidio et leur architecture-nuage flottant sur le lac d’Yverdon, ou bien Nick Grimshaw et ses biomes de l’Eden Project, inscrit dans une ancienne carrière en Cornouailles anglaise, ont montré que ce thème du climat était bien au cœur de leurs préoccupations. Comme Grimshaw pour ses bulles protectrices de la biodiversité, Bjarke Ingels s’est inspiré du travail sur les dômes géodésiques de Buckminster Fuller, dont le pavillon des États-Unis à l’Expo universelle de Montréal en 1967 reste l’icône de ce champ de recherche, pour imaginer une ville sur Mars. Un défi à l’hostilité du climat. L’idée de la bulle s’est ainsi regonflée. Bulle, coque et autres dômes. On se souvient d’un Greenaway nous montrant dans Le Ventre de l’architecte un concepteur obsédé par la sphère de Boullée. Depuis, on a lu Sloterdijk nous décryptant l’univers des sphères et des bulles produites par différentes écumes. Prodigieuse immersion. Dans les années 1970, marquées par les chocs pétroliers, le slogan “On n’a plus de pétrole mais on a des idées” avait amené à reconsidérer l’architecture solaire et le bioclimatique. Reyner Banham avait alors prôné une “architecture of the well-tempered environment”. On notera que depuis une décennie, le Solar Decathlon engage régulièrement les écoles d’architecture européennes à expérimenter sur le sujet écologique et climatique. Si l’enjeu pédagogique n’est plus à démontrer, parallèlement, les idées d’écoresponsabilité et de réutilisation ont bien fait leur chemin. À l’heure où le thermomètre ne cesse de grimper - le mois de septembre aura été le plus chaud jamais enregistré - et où les catastrophes climatiques se répètent, on regarde la banquise se déliter tragiquement et l’on met des bâches sur les glaciers des Alpes italiennes pour ralentir la fonte. Le paysagiste Bas Smets nous révèle que la nature est un algorithme complexe qu’il ne faut pas hésiter à hacker… La technologie peut-elle nous aider à assurer la transition écologique ? Le Media-TIC, bâtiment-manifeste construit avec intelligence en 2010 par Cloud 9 dans le quartier 22@ à Barcelone, n’a pas réussi à dissiper les doutes sur le sujet. Une chose est sûre : on a changé aujourd’hui d’échelle car tout est à analyser sous l’angle de l’Anthropocène et la crise sanitaire ne peut qu’accélérer le changement de paradigme. Ce numéro bénéficie du mécénat du Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi ARCHISCOPIE 23 5 Gênes, le viaduc de la reconquête Le défi aura été relevé en 620 jours. Et la pandémie n’aura pas freiné la cadence. Deux ans après la catastrophe de l’effondrement du viaduc de Gênes en plein été 2018, un nouvel ouvrage a été construit et inauguré le 3 août dernier. Un lien vital pour la ville-port sur un kilomètre (1 067 m), réalisé selon le dessin de Renzo Piano. Rebaptisé également, car le viaduc ne porte plus le nom de l’ingénieur qui l’avait construit en 1967, Riccardo Morandi, mais le nom de Ponte San Giorgio, emprunté au saint protecteur de la capitale de la Ligurie. Dix-huit piles de béton, dont les fondations descendent à 50 m sous terre, portent maintenant un tablier en acier. Réalisée par le consortium PerGenova (intégrant des entreprises de construction navale), cette infrastructure, qui franchit notamment la rivière Polcevera en pleine ville, se distingue par la finesse de son dessin ; une ligne blanche rythmée par 43 lampadaires, évoquant “un navire amarré dans la vallée”. On reconnaît là la signature de l’architecte italien, qui s’efforce toujours de travailler sur la légèreté tout en assurant la solidité. L’enquête sur les causes de la rupture de l’ouvrage est toujours en cours et le procès prévu pour 2021. Un BIG Mars ! La course à la planète Mars a bel et bien commencé. Et tandis qu’Elon Musk prévoit des voyages pour 2022, l’objectif est, ici, de préfigurer une ville sur la planète rouge. La commande des Émirats arabes unis a été passée, via la Dubai Future Foundation, à l’agence danoise BIG pour faire cette simulation architecturale, il y a trois ans. Bjarke Ingels s’est inspiré autant de l’habitat troglodyte dans les pays désertiques que de l’habitat des Inuits pour concevoir le prototype d’une “architecture martienne vernaculaire”. La courbe a été privilégiée à l’angle droit. La forme de cet urbanisme en climat pour le moins hostile est née de l’intersection des sphères abritant trois entités majeures : une ferme, un centre de recherche et un parc d’activités. Un musée, dont les murs doivent être construits avec des imprimantes 3D b r è v e s 4 Le pont San Giorgio, Gênes, RPBW arch. Ph. © Enrico Cano. Enrico Navarra. Ph. © Raul Higuera / Courtesy Galerie Enrico Navarra. à partir du sable du désert, est également au programme. “Éduquer et inspirer des générations futures d’explorateurs de l’espace”, c’est l’idée. Le prototype de ce Mars Science City Project devrait s’installer sur un site de 17,5 hectares, près de Dubaï. Cette base servira de test à une équipe pendant un an. Mais l’épreuve en vraie grandeur est programmée pour 2117 ; cela laisse un siècle pour affiner le concept et les techniques. Navarra, de Basquiat à Ricciotti Disparu le 21 juillet dernier à l’âge de 67 ans, Enrico Navarra était une figure joyeuse du marché de l’art. Il avait commencé son parcours comme courtier en lithographie, avant d’ouvrir sa galerie rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris et de s’affirmer aussi comme éditeur. Sa connaissance du monde de l’imprimerie l’avait amené à une réflexion sur l’économie de moyens au profit d’ouvrages de grande qualité. Il ne s’agissait pas pour lui de faire simplement des catalogues pour accompagner les expositions, mais de publier de véritables livres. Au fil du temps, ce savoir- faire s’est révélé un atout pour la galerie : 400 livres en 25 ans. L’ouvrage sur Jean-Michel Basquiat, artiste en qui il a toujours cru depuis les années 1980, est une pièce majeure avec son catalogue raisonné. Mais tous ces livres, il a toujours préféré les donner plutôt qu’essayer véritablement de les vendre ; ainsi accroissait-il et fidélisait-il son réseau. Son regard transversal l’a incité à s’intéresser au design et à l’architecture, de Jean Prouvé aux architectes japonais. Sa collection “Made by”, à laquelle collabore Frédéric Edelmann, révèle la scène émergente en Chine, au Japon, et bientôt en Afrique. Il a également publié un ouvrage sur l’aventure artistique et architecturale du château La Coste aux portes d’Aix-en-Provence (Louise Bourgeois, Richard Serra, Jean-Michel Othoniel, Tadao Ando, Jean Nouvel, Frank Gehry…). Enrico Navarra passera commande à Rudy Ricciotti pour qu’il lui construise sa maison-galerie au Muy, à l’écart du tumulte de Saint-Tropez. Une œuvre forte en symbiose avec le paysage réalisée en 2007 et marquée par un toit en béton fibré en uploads/Ingenierie_Lourd/ archiscopie-23-automne-2020-architecture-et-climat.pdf

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