ARCHITECTURE PARASITAIRE SALMA MAJIDI Une intervention sur la muraille andalous
ARCHITECTURE PARASITAIRE SALMA MAJIDI Une intervention sur la muraille andalouse de la Médina de Rabat Mémoire de fin d'étude DÉCEMBRE, 2016 Ecole d’Architecture de Casablanca Membres du jury Architecte, directeur pédagogique de l’EAC Architecte, enseignant à l’EAC Architecte-Associé à l'agence Groupe 3 Architectes Chef de la Division des Projets d'Aménagement à l'AURS Architecte, fondatrice de Made in A, enseignante à l’EAC Président de la séance Encadrant du TPFE Membre du jury Membre du jury Membre du jury ABDERRAFII LAHBABI LUC BROCHARD OMAR TIJANI SAFOUANE SAAFADI LAURE AUGEREAU à vous, contributeurs, lecteurs et juges de ce mémoire, merci. —Hayao Miyazaki Whisper of the heart, 1995 Nishi-san : When you first become an artist, you are like that rock. You’re in a raw and natural state with hidden gems. You have to dig deep down and find the emeralds tucked inside you. And that’s just the beginning. Once you have found your gems, you have to polish them. And it takes a lot of hard work. Shizuku-chan : What if I look inside myself and not find any gems? ... What if I'm just a rock? ... [gasp] I am going to try anyway! " SOMMAIRE INTRODUCTION & TERMINOLOGIE 6 PROBLÉMATIQUE & HYPOTHÈSES 8 MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 12 I NOTIONS FONDATRICES 17 INTRODUCTION 18 1_ ORIGINES DU TERME 19 2_ TYPOLOGIES ET CAS D’ÉTUDES 26 3_ HISTOIRE 48 SYNTHÈSE 58 II DÉMARCHE CONCEPTUELLE 61 INTRODUCTION 62 1_ RECYCLAGE ARCHITECTURAL? 63 2_ ETUDES DE CAS 86 3_ PARASITISME ET ART 92 4_ LES PARASITES DE L'EAC : EXPÉRIMENTATION 112 SYNTHÈSE 130 III PARASITISME SPONTANÉ 133 INTRODUCTION 134 1_ PARASITISME PAR DÉFAUT 135 2_ PARASITISME HUMANITAIRE 142 SYNTHÈSE 150 IV RABAT : LABORATOIRE DE L’ARCHITECTURE PARASITAIRE 153 1_ UNESCO : AMI OU ENNEMI? 154 2_ COLLAGES EXPÉRIMENTAUX 160 3_ ETAT DES LIEUX 164 4_ CONCLUSION : ENJEUX 188 5_ PROJET : PARAMETRIC PARASITES 190 SYNTHÈSE GÉNÉRALE 222 BIBLIOGRAPHIE 224 INDEX 227 CITATIONS 228 LISTE DES FIGURES & CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE 230 ANNEXES 232 6 7 INTRODUCTION & TERMINOLOGIE L’architecture est un désir d’atteindre, à travers l’imagination subjective, une production culturelle réfléchie. Par ses différentes interprétations, l’architecture se ressource au-delà de ses frontières disciplinaires afin de forger une identité propre, lui permettant de se distinguer de la simple construction. De nouvelles émergences voient le jour constamment dans le champ architectural, une de ces émergences emprunte une notion présente dans le domaine biologique et technique, et s’en sert comme un concept architectural. C’est un nouveau processus de conception, appelé «architecture parasitaire». Dans une interview, Renzo Piano déclare : «Qu’une ville donne la place à l’inattendu, au surprenant, au différent, c’est plutôt bien. Parce qu’elle est un organisme vivant qui évolue, une ville doit accepter le défi de la contemporanéité. Il faut aller vers le futur et ne pas avoir peur, le futur n’est pas l’œuvre du diable. Moi, je suis plutôt rebelle, tout en étant reconnaissant envers nos ancêtres qui nous ont donné une culture, une histoire. Etre rebelle, c’est être contemporain. Et je fais des choses de notre temps…»1. Comme Piano l’a mentionné, nos villes sont des organismes vivants, celles qualifiées de fortes sont à l’abri des facteurs destructifs qui conduisent à la dégradation urbaine, tandis que celles dites faibles sont facilement infectées, conduisant à une communauté dégradée et improductive. Le concept de l’architecture parasitaire se caractérise par des greffes architecturales qui s’implantent sur des bâtiments existants offrant des possibilités d’échange. En fixant de nouveaux éléments architecturaux à un bâtiment, une communauté improductive peut se développer de façon positive sans rejeter son histoire, permettant ainsi à la société de se développer davantage autour de ces additions. Ce mémoire soulève la problématique de deux organismes architecturaux qui vivent ensemble en bénéficiant l’un de l’autre. Le but est de comprendre comment l’ajout d’une intervention ponctuelle et stratégique peut conduire à la revitalisation d’une communauté en difficulté. Pour cela, nous étudions de plus près, la théorie de la préservation et comment l’architecture contemporaine peut intervenir sur l’existant, contenir ses caractéristiques et introduire de nouvelles formes en cohabitation. De telles interventions stratégiques mettent l’accent précisément sur l’insertion d’un parasite architectural. Le terme parasite est utilisé pour décrire une greffe qui possède deux caractéristiques principales; premièrement c’est une addition qui s’attache à des bâtiments existants, deuxièmement, c’est la particularité de sa forme et son rapport souvent en contraste avec l’environnement bâti. Ce mot, avec sa connotation négative, ne semble pas être le terme approprié pour décrire une architecture dont le but principal est de combler le besoin en espace. Les résultats positifs de ces interventions soulèvent la question de cette appellation; est- elle vraiment conforme? Un retour aux origines du terme sera nécessaire pour définir cette architecture et mieux identifier les types de relations hôte-parasite. Il est essentiel de noter que dans ce mémoire, le terme «Architecture parasitaire» désigne la globalité des additions sur des bâtiments existants où la greffe survit grâce à son hôte. Ce mode de conception entretient des modifications visibles, tout en organisant ces greffes par le type de relation qu’elles entretiennent avec leur bâtiment hôte. 1 En réponse à l'annulation du permis de construire d'un projet jugé en dissonance avec son environnement. Interview par Philippe Baverel. Magazine Grand Angle. 8 9 PROBLÉMATIQUE & HYPOTHÈSES L’architecture parasitaire semble être une pratique récente grâce à ses insertions et ses formes particulières, mais la recherche constante de nouvelles manières de transformer l’architecture existante datait de plus longtemps. Contrairement à la méthode de la tabula rasa, le souci de conserver et d’opérer des changements sur l’existant demeurait une démarche écologique qui témoignait d’une diversité spatiale, réunissant l’ancien et le nouveau. Le phénoméne de la table rase, ou ce que nous appelons la «théorie de la destruction», était considérée comme une solution radicale, qui fait disparaitre les traces historiques, sociales et architecturales. Il en résultait aussi une quantité énorme de déchets de démolition, dont le pourcentage de réutilisation était souvent faible. En revanche, une «théorie de la préservation» vise à protéger les bâtiments existants possédant des qualités architecturales spécifiques. L’un des moyens qui favorise la préservation de l’existant serait l’architecture parasitaire, il s’agirait d’une démarche de conception qui se ferait par une greffe ou une addition architecturale qui favoriserait la conservation de l’histoire des bâtiments. Comment cette architecture pourrait-elle être définie et quelles seraient ses origines? Quels seraient les bénéfices de cette architecture de greffe pour la préservation de l’existant? Le processus de conception parasitaire pourrait trouver ses origines dans l’architecture sans architectes, où les individus ajoutaient des pièces à leurs logements en rapport avec leurs besoins. Mais cette pratique était aussi présente dans les grands projets, en Europe, à l’époque médiévale. A l’exemple d’extensions successives de châteaux tel que le château du Louvre qui témoignerait de 500 ans d’architecture française, ou de transformations de lieux de cultes après les reconquêtes, telle que la mosquée-cathédrale de Cordoue. Ce monument authentifierait la présence des romains, des musulmans et des chrétiens. Construire sur les bâtiments existants aurait permis de conserver les couches historiques des lieux et d’identifier les différentes cultures caractérisées par leur propre style architectural. Cette notion est de plus en plus présente dans l’architecture contemporaine en réponse au besoin d’augmentation d’espace dans un lieu précis. L'«architecture parasitaire», ou «architecture parasite», utilise la métaphore biologique pour exprimer l’ajout d'un corps «étranger» à une structure préexistante. Elle se réfère à une architecture qui ne peut pas exister de façon indépendante, mais seulement se greffer sur un édifice existant. Si l’architecture parasitaire trouve ses racines dans l’époque médiévale, sa théorisation n’avait débuté qu’en période d’industrialisation des bâtiments et en pleines émergences utopiques s’opposant à la théorie de la table rase, tel que le mouvement de l’architecture prospective. Un des exemples de la théorie de la destruction est le «plan voisin». Le Corbusier avait imaginé en 1925 un nouveau plan pour Paris, où il avait proposé de détruire une partie de la ville historique pour laisser place à 18 gratte-ciels de 60 étages, afin de régler le problème de l’insalubrité. Dans son essai «Urbanisme», il explique: «Aujourd’hui, ce passé est défloré dans notre esprit ; car la participation à la vie moderne qui lui est imposée le plonge dans un milieu faux. Je rêve de voir la place de la Concorde vide, solitaire, silencieuse et les Champs-Elysées une promenade. Les quartiers du Marais, des Archives, du Temple… seraient détruits, mais les églises anciennes sauvegardées. Elles se présenteraient au milieu des verdures; rien de plus séduisant ! »2. Pour Le Corbusier les constructions nouvelles étaient pensées comme la substitution de ce qui était préexistant. Cette logique de la table rase apparaît liée aux bases du mouvement moderne qui favorise la destruction comme solution dans certaines situations. Dans ce cas, la destruction de la ville historique à laquelle devrait être substituée la ville fonctionnelle. Certes, la destruction pourrait être une solution, mais parfois, l'idée de modifier l’existant, tout en le conservant, permet de dépasser l'idée de «rupture de l’architecture avec son passé» et offre une relation temporelle où le temps passé peut continuer à vivre dans le temps uploads/Ingenierie_Lourd/ architecture-parasitaire-salma.pdf
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- Publié le Mai 17, 2022
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