9 Une méthode pour toutes les dissertations uel que soit le type de dissertatio
9 Une méthode pour toutes les dissertations uel que soit le type de dissertation que vous ayez à rédiger, vous vous trouverez confronté aux mêmes problèmes : il faut trouver des idées, les classer, concevoir un plan, mettre au point une introduction et une conclusion, ménager des transitions, puis enfin rédiger un devoir en n’oubliant pas la présentation. Tout cela doit se faire bien entendu dans un temps limité, en vous efforçant de respecter scrupuleusement le cadre donné par le sujet. C’est exactement à chacun de ces points que va tenter de répondre cette première partie générale. Nous allons nous y employer par une approche analytique et systématique de la méthode, en tentant de rester toujours au plus près de la réalité. Pragmatisme et efficacité sont les maîtres mots que nous nous sommes donnés pour guides, afin de mettre entre vos mains les meilleures armes pour réussir votre dissertation, et donc le concours. PARTIE 1 Q page 10 Domestiquer le temps Sommaire page 21 Bien lire le sujet Rassembler ses idées et construire un plan page 33 page 48 Introduction, transitions et conclusion page 66 Comment rédiger Bien présenter son travail page 78 G D ans la méthodologie efficace de la dissertation,la maîtrise du temps est sans conteste un élément fondamental. Le temps non domestiqué devient un ennemi responsable de nombreux échecs,parfois surpre- nants. À la fin d’une épreuve de dissertation,on trouve ainsi tous ceux qui n’ont « pas eu le temps ».Pas eu le temps de trouver toutes les idées,pas eu le temps de construire un plan,pas eu le temps de rédiger jusqu’au bout.Et dans ce dernier cas,le devoir reste inachevé.Éventuellement,le candidat glisse son brouillon dans la copie,sans savoir qu’au contrôle,celui-ci sera éli- miné, et que le concours sera manqué. UTILISER TOUT LE TEMPS DE L’ÉPREUVE Il y a aussi ceux qui rédigent à la va-vite un devoir bâclé,simple plan déve- loppé, parce qu’ils ont perdu de précieux quarts d’heure à s’égarer dans la construction du plan.Ceux qui soudain,à dix minutes de la fin,perdent le fil de leurs idées en se rendant compte qu’il faut improviser une conclusion qu’ils n’ont pas su anticiper.Et puis il y a aussi ceux qui terminent en avance, avec souvent une certaine fierté,sans penser qu’une rédaction trop brève, une relecture négligée peuvent représenter une perte irréparable. Mais peut-être faites-vous encore partie de ces improvisateurs de haut vol, de ces artistes du tirage de bords qui,l’œil rivé à la montre,anxieux jusqu’à l’ultime minute,ajustent sans cesse leur performance afin de terminer,heu- reux mais surpris,juste à l’heure. T outes ces attitudes traduisent un mauvais mode de gestion du temps qui devient dès lors une lutte contre le temps,génératrice de stress et de perte de performance.Or,il en est d’une épreuve comme d’une organisation :pour en améliorer l’efficacité,il importe de contrôler les facteurs de production, au sens britannique de control dans l’expression :self-control. Ce que nous vous proposons,c’est de mettre en place un véritable contrôle de gestion de votre temps,et pour cela de planifier l’épreuve,de vous en construire d’avance un 10 Domestiquer le temps modèle,une représentation qu’il vous faudra intérioriser,et de vous y tenir. V ous devrez,le jour où vous prendrez place dans la salle du concours,savoir déjà exactement,minute par minute,où vous vous situerez dans votre travail pendant l’épreuve et en maîtriser la progression. Pour cela,la méthode est simple,mais elle réside en deux mots :entraîne- ment et rigueur. 11 D u temps où il préparait ses concours administratifs, l’un des auteurs conserve une anecdote en forme de fable et une métaphore vécue. L’anecdote fut cruelle pour un de ses camarades de préparation. Celui-ci, un garçon de grande valeur, aux connaissances riches et précises, aux rai- sonnements affûtés, au style admirable, récoltait aux devoirs d’entraînement rédigés à la maison les notes les plus élevées, et ses devoirs faisaient l’admiration de chacun. Mais il avait un grave défaut : il ne mesurait jamais son temps. « N’ayez crainte, disait-il à chacun, au jour dit, je serai capable de me contraindre, de respecter les délais imposés, et vous verrez ce que vous verrez. » Le jour dit vint, et, au terme de l’épreuve, il n’en était encore qu’à la moitié de sa rédaction et manqua le concours. La métaphore vécue vint des épreuves sportives du même concours. Piètre sportif, cet auteur craignait beaucoup la course de dix minutes imposée à chaque candidat. Partant trop vite, doublant chacun, il devait ensuite aban- donner, hors d’haleine et incapable de continuer. La veille de l’épreuve redoutée, il rencontra un médecin sportif. Celui-ci lui conseilla, puisque la moyenne était attribuée à ceux qui avaient réussi à courir deux mille mètres, de se fixer cet objectif, en s’obligeant dès le début à ne pas courir cent mètres en moins de trente secondes, et en ne se « lâchant » que dans les deux dernières minutes! L’auteur en question courut donc à la montre, se laissa au départ distancer, et, peu à peu, remonta le peloton fatigué, le dou- bla et obtint une note qui l’étonna lui-même. Il n’était pas inutile de s’attarder ainsi sur ces histoires : leur moralité est que, pour réussir, il faut d’abord, et dès l’entraînement, régler le problème du temps. La Fontaine l’écrivit : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Vécu Le Lièvre et la Tortue… Illustration administrative G S’ENTRAÎNER DANS LES FORMES Si vous vous entraînez au sein d’un groupe de préparation,vous bénéficierez peut-être d’épreuves (souvent appelées « galops d’essai ») organisées dans les conditions du concours.Mais vous vous entraînerez également chez vous,de manière autonome,de façon à multiplier les occasions de vous frotter à la méthode.Un devoir rédigé chez vous est par définition sans contrainte de temps exogène.Cependant,il importe pour vous,et on ne saurait trop insis- ter, de vous habituer dès maintenant à travailler toujours « en temps réel »,de façon à acquérir des automatismes et des réflexes qui vous seront utiles le jour du concours.Ainsi,lorsque vous traitez un sujet,efforcez-vous de ne pas en prendre connaissance à l’avance pour ne pas fausser l’exercice.Isolez-vous et rédigez d’une seule traite dans le temps imparti pour vous mettre dans les conditions du concours.Un formateur,Didier Belet,conseille à ses étudiants une méthode simple pour se mettre dans les conditions du concours :il les incite à s’entraîner dans la salle de lecture d’une bibliothèque publique,en ajustant l’heure du début de la rédaction en sorte qu’elle se termine à l’heure de la fermeture.La contrainte horaire et l’ambiance sont,précise-t-il,ce qui se rapproche le plus des conditions de l’épreuve. Apprendre à dire l’essentiel en temps limité Ce temps imparti,que vous trouverez peut-être assez réduit,c’est celui pen- dant lequel il vous faudra pourtant successivement rassembler vos idées, construire un plan et rédiger.Le temps limité dont vous disposez signifie égale- ment que vous ne pourrez de toute manière jamais tout dire sur un sujet, même si vous connaissez particulièrement bien celui-ci.Il vous faut apprendre à choisir,aller tout de suite à l’essentiel.V ous ne devez cependant pas tomber dans l’excès contraire de celui de l’universalisme :ne soyez jamais simpliste, comme il arrive aux correcteurs de le constater dans l’un ou l’autre devoir. Trouver le bon rythme En trois, quatre ou cinq heures, vous ne pourrez guère aller au-delà de quelques pages grand format,de quatre à dix.On ne rédige pas quatre ou cinq pages comme on en rédigerait vingt,ni a contrario comme on répondrait 12 G à une brève question en dix minutes.De même que l’athlète adapte son rythme selon qu’il part pour courir un 100 mètres ou un 10000 mètres,le candidat doit apprendre à bien doser son effort,à utiliser au mieux son temps en fonction de la durée de l’épreuve concernée.Quant à la mise au point délicate de cette utilisation du temps,c’est à chacun qu’il appartient de la faire,au cours des entraînements.Nous vous proposons cependant une base, à partir de laquelle toutes les adaptations sont possibles. LE DÉCOUPAGE DE L’ÉPREUVE Si on veut réellement parvenir à gérer son temps autrement qu’en sécrétant de plus en plus d’adrénaline à chaque fois qu’on jette un coup d’œil à sa montre,il est primordial de disposer d’une modélisation de l’épreuve,d’un découpage de celle-ci en séquences.Quel que soit le sujet,ces séquences sont les mêmes. La lecture du sujet, suivie d’une première réflexion (a) Il s’agit bien d’une réflexion,bras croisés,en s’interdisant de partir bille en tête dans une première direction,qui paraît souvent très séduisante au début, mais se révèle ensuite tout aussi souvent réductrice et dangereuse. La collecte des idées (b) Il faut ici se contenter d’idées brèves,en une ou deux lignes,et s’interdire de les développer.C’est en quelque sorte un exercice solitaire de brain-storming. Le classement des idées et la construction du plan (c) C’est enfin le travail de construction.Il commence par les fondations,bien sûr.En fonction des idées surgira un plan,ou vice-versa.Nous y reviendrons plus loin. La rédaction (d) Cette rédaction,à qui il faut bien sûr réserver le temps le plus important,et au début de laquelle il est nécessaire de réserver du temps pour la préparation 13 de ses éléments clefs (d 1),doit être programmée soigneusement :divisez le temps que vous vous accordez en uploads/Ingenierie_Lourd/ dissertation 3 .pdf
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- Publié le Jul 04, 2021
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