Samuel DOGUET ESM Bourgogne Franche-Comté Mémoire de pédagogie année 2018-2019

Samuel DOGUET ESM Bourgogne Franche-Comté Mémoire de pédagogie année 2018-2019 Donner du sens au cours d'instrument grâce à la pédagogie de groupe Directeur de mémoire : Jean Tabouret 2 Samuel DOGUET ESM Bourgogne Franche-Comté Mémoire de pédagogie année 2018-2019 Donner du sens au cours d'instrument grâce à la pédagogie de groupe Directeur de mémoire : Jean Tabouret 2 SOMMAIRE Introduction​……………………………………………………………………………………...5 I. Aider le développement de l'élève​………………………………………………………...7 1. Qu'est ce que l'autonomie ? a) Pourquoi favoriser l'autonomie chez les musiciens ? b) Développement de l'élève c) Pour une logique de la motivation 2. Évaluation ​ 3. Orienter un élève le choix des supports II. Donner du sens aux apprentissages grâce au projet​…………………………………14 1. Projet de l'élève 2. Historique du projet 3. Quand sommes-nous dans le projet ? 4. Une démarche de projet III. Le Groupe​…………………………………………………………………………………..…20 1. Le groupe, les enjeux a) Différences entre pratique collective et pratique de groupe b) Environnement musical c) Le groupe et les structures 2. Gérer le Groupe a) Phénomène de groupe b) Les outils pédagogiques en groupe c) Quel est le rôle du professeur ? IV. Expérimentations et bilan​……………………………………………………………….....30 1. Les ateliers a) les percussions corporelles b) les séquences cours individuelles dans un cours collectif c) les ateliers créations 2. Les entretiens Conclusion​………………………………………………………………………………………..43 3 4 Introduction : raison du choix En tant qu'élève, il m'a fallu du temps pour trouver du sens dans mes études musicales et c'est pour cette raison que j'ai choisi de m'intéresser au lien entre le cours d'instrument et la pédagogie de groupe. Alors que j'étais lycéen, j'avais au fur et à mesure décroché de mes études au conservatoire. Pourtant je composais et jouais dans diverses formations (musiques actuelles, fanfare de musique du monde et l'orchestre régional…). Le paradoxe, c'est que la motivation de certains projets était plus forte que lors du cours d'instrument. Le déclic est arrivé un peu plus tard lorsque j'étais étudiant à la faculté. Le contexte et l'environnement étaient différents. Je n'avais plus le même âge, j'avais changé de lieu d'étude, de professeurs, etc... Petit à petit de nouvelles envies se sont dessinées et c'est à ce moment que j'ai voulu progresser individuellement pour pouvoir aller le plus loin possible et faire des projets de manière professionnelle. Je me suis souvent posé la question de savoir si ce déclic aurait pu arriver plus tôt mais il y a tellement de facteurs en cause qu'il est difficile d'avoir une idée précise . Une chose est certaine c'est qu’à un moment donné j'avais un environnement plus favorable ainsi qu’ une relation de confiance avec mes professeurs. J'étais convaincu que le cours d'instrument allait m'aider à mieux réaliser mes projets de musique de chambre, d'orchestre, d'improvisations. Lorsque j'ai enseigné dans des écoles de musiques et en cours particuliers, j'ai constaté que certains élèves, souvent au moment de l'adolescence, n'avaient pas forcément de motivations, d'objectifs. Certains venaient en cours un peu par rituel et avaient du mal à progresser. Or cela ne me satisfaisait pas, je ne pouvais pas me contenter de ranger les élèves en deux catégories, « ceux qui y arrivaient et tant mieux» et ceux « qui n'y arrivent pas et tant pis». Je me suis souvent demandé comment je pouvais faire pour aider les élèves à trouver du sens, de la motivation. 5 Pendant cette recherche, je me suis demandé comment imaginer et améliorer mes futurs cours. Comment développer l'autonomie, stimuler l'envie de jouer par les cours et le collectif ? Comment, en tant que professeur de musique, peut-on faire en sorte pour que l'élève soit stimulé par son environnement musical et artistique ? Je suis convaincu qu'il y a un réel lien à trouver en incluant des notions liées au collectif dans le cours d'instrument. C'est dans ce sens que j'orienterai ma réflexion dans ce mémoire. Dans un premier temps, je commencerai à aborder le sujet par différentes notions. Tout d'abord l'autonomie, s'en suivra la motivation, puis le projet de l'élève et, pour finir, le travail en groupe. Dans un second temps, je présenterai des expérimentations avec des problématiques menées lors de mes interventions en groupe et en cours. Je finirai par des entretiens avec des professeurs de musique afin de comparer les points de vues. 6 L'autonomie Qu'est ce que l'autonomie ? « C'est une attitude générale devant la vie elle s'apprend mais ne s'enseigne pas. Elle doit d'abord se vivre ce qui la fait échapper à la passivité. Il n'y a que véritablement dans la pédagogie active qu'elle peut être recherchée. À l 'école, elle implique une conception renouvelée de la relation pédagogique. L'apprenant désormais au centre de cette relation introjecte l'autonomie et la fait sienne au prix de conflits incessants. » 1 Autonomie pédagogique « Une attitude globale qui devant la vie, qui répond à certaines valeurs et engage toute une dynamique. Cette attitude se trouve proposée par les enseignants à l'appropriation des apprenants. Elle suppose que soient respecté le projet personnel et les différences de chacun en tenant compte d'un projet de société. Certaines stratégies, certaines façons de faire et de s'auto organiser peuvent contribuer à sa mise en place pourvu qu'elles soient analysées en permanence et que soient respectées décision et responsabilisation du projet» 2 Pourquoi favoriser l'autonomie chez les musiciens ? Le cours de musique est un moment privilégié avec l'élève, étant généralement dans des activités de groupe toute la semaine. C'est un moment qui se passe parfois en petit groupe mais en grande partie en «face à face » dans de nombreux conservatoires. Ces moments d'échanges créent des liens forts par le travail exigeant. L'autonomie est sûrement une finalité éducative essentielle à développer avec les élèves, et cela dans n'importe quel domaine. Il serait absurde de l'exclure . L'enjeu est de taille puisqu'il agit directement sur son développement donc sa vie future. C'est pour cette raison qu'il est intéressant de se servir d'outils, celui du projet, personnel, du collectif, du groupe. Ces outils offrent des passerelles qui permettent d'enrichir le contenu du cours. En somme, il est important de considérer que nous formons pour aider l'élève à se 1 ​HOFFMANS-GOSSET Marie-Agnès, ​Apprendre l'autonomie, apprendre la socialisation 5​éme​ édition, ​Lyon, Ed chronique sociale p 127 2 Ibid. p 130 7 développer, par le projet personnel ou non. ​« On ne devient pas autonome tout seul » , « autonome ne veut pas dire se passer des autres ». Dans cette idée notre rôle est plus proche du guide qu'un rapport hiérarchique « maître élève ». Développement de l'élève Apprendre c'est prendre des risques, pour prendre ces risques on a besoin de sécurité. Les proches ont ce rôle d'être le socle de sécurité affective. Comme un équilibriste avec le « projet qui tient son corps ». Il ne pense pas qu'il va tomber car il est habité par son objectif. C'est sûrement l'influence des situations qui définit ce dont nous sommes capables. La question se pose : Comment influencer ces représentations ? Les premières expériences ainsi que l'attitude positive de l'entourage à ce moment ont un rôle déterminant dans l'influence de ces représentations. Elles permettent de convaincre de tout ce qui est possible de faire. C'est un processus analysé et exploité en neuro-linguistique. L'imaginaire ayant une grande importance sur notre avenir, devient une conviction très forte ​« nous devenons ce que nous croyons » ​et c'est pourquoi ​elle ne peut céder à une argumentation, aussi dissuasive qu'elle puisse être. Tableau I: Pour une logique de la motivation. Dans ​Éduquer à la motivation de Jacques André, l'auteur explique que le processus de construction de la motivation n'est pas toujours respecté. Le problème se génère puisque 8 ce processus est soit ignoré soit entravé par différentes causes (environnement, contexte, difficultés sociales...) Pour favoriser les processus de motivation, Jacques André suggère de développer les pulsions de désir, de favoriser le développement d'interactions motivantes et de rendre l'école motivante. L’ensemble de ces points sont nécessaires pour aller vers la pédagogie de projet. Il paraît évident que cette logique puisse être transposable dans l'enseignement des écoles de musique et conservatoires puisque nous faisons face à de l'enseignement individuel et collectif dans une structure. Dans l'enseignement d'un instrument, il est possible d'avoir une approche rationnelle, technique voire mécanique de l'instrument. Cela a l'avantage de donner de la clarté, des repères fixes et peut donner des résultats immédiats, et donc permet de gagner du temps. C’est une approche qui peut aussi permettre de justifier les éléments de théorie musicales, de rhétoriques, de styles, de méthodologies, etc... Cette façon de donner cours induit de la directivité. Suivant le besoin, elle peut convenir à certains élèves. Les temps de cours, approximativement limités à 30 min, nous obligent à faire des choix, qui par le contexte (l’âge, la concentration, la préparation, etc…) orientent fortement la construction des objectifs à court et long terme. Cette directivité offre un gain de temps parfois précieux, elle priorise la réussite, parfois au détriment d’objectifs demandant plus de temps d’expérimentations. Mais quelle réussite cherchons-nous ? Pour qu'un élève développe de la motivation, il faut qu'il perçoive la uploads/Ingenierie_Lourd/ essai-sur-la-pedagogie-de-groupe.pdf

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