DES ACTIONS POUR LA FAUNE en milieu agricole Les habitats des oiseaux Les proje

DES ACTIONS POUR LA FAUNE en milieu agricole Les habitats des oiseaux Les projets mentionnés dans le présent document ont été réalisés dans le cadre du Programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d’eau en milieu agricole, mis en œuvre par l’Union des producteurs agricoles, la Fondation de la faune du Québec et leurs partenaires, entre 2005 et 2010. Le milieu agricole accueille un nombre important d’espèces d’oiseaux souvent bien utiles pour contrôler la vermine (souris, mulots) et les insectes. En effet, les inven­ taires réalisés dans le cadre du Programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d’eau en milieu agricole ont permis de dresser la liste d’une centaine d’espèces qui occupent le territoire agricole. Certaines espèces sont exclusivement asso­ ciées au milieu agricole. L’hirondelle rustique, par exemple, profite des bâtiments de ferme Au Québec, plusieurs espèces d’oiseaux ont bénéficié de la trans­ formation de la forêt en champs cultivés, particulièrement ceux associées aux milieux ouverts. Aujourd’hui, le paysage agricole of­ fre une variété d’habitats pour les oiseaux pouvant servir de sites de reproduction, d’alimentation, de couverts de protection ou d’aires de repos. Ainsi, les prairies, les friches, les pâturages et les boisés demeurent des habitats de prédilection pour de nombreu­ ses espèces. Les haies brise-vent, les bosquets, les arbres isolés, les milieux humides, les bandes riveraines et les cours d’eau con­ s­ Depuis quelques décennies, on assiste, d’une part, au déclin de nombreuses espèces d’oiseaux champêtres et, d’autre part, à la hausse du nombre d’espèces qui nuisent aux cultures. L’augmentation des superficies en culture, prin­ cipalement des cultures annuelles au détriment des cultures pérennes (pâturages, prairies, etc.), l’absence de rotation de cultures, l’assèchement de milieux humides et l’implantation de réseaux La modification de certaines pratiques culturales, la conserva­ tion ou la conception de structures de nidification ainsi que la préservation d’habitats naturels et la création de corridors de déplacement fauniques sont des solutions qui permettent une pour construire son nid de boue. Le goglu des prés et la sturnelle des prés établiront plutôt leurs nids dans les prairies et les pâturages. Quant au busard Saint-Martin et à la crécerelle d’Amérique, deux ra­ paces typiques du milieu agricole, on les aperçoit souvent planant au-dessus des champs, à l’affût de leur proie (rongeurs, oiseaux et insectes). D’autres oiseaux utilisent occasionnellement le milieu agricole lors de leurs migrations, tels que le grand harle, qui utilise les plans d’eau, et l’oie blanche, qui se nourrit des grains de maïs. D’ailleurs, quelques espèces s’avèrent parfois nuisibles aux récoltes lorsqu’elles sont présentes en grande densité, comme l’oie blanche ou certains « oiseaux noirs » (étourneaux sansonnets). tituent également des sites d’intérêt. De même, certaines espèces utilisent des bâtiments de ferme et d’autres structures d’origine humaine comme site de nidification. de drai­ nage ont contribué à la perte, à la dégradation et à la fragmentation des habitats des oiseaux. La perte de ces habi­ tats, tout comme l’usage de pesticides et le cloisonnement du bétail, ont grandement affecté les populations d’insectes dont se nourrissent de nombreux oiseaux, particulièrement pendant l’élevage des oisillons. Également, en raison du devancement de la pé­ rio­ de de récolte et de fauchage, les travaux agricoles sont main­ tenant à leur point culminant durant la période de nidification de plusieurs espèces. Un grand nombre de nids sont ainsi détruits annuelle­ ment par la machinerie. cohabitation harmonieuse entre l’agriculture et la faune ailée. Les producteurs et les partenaires des projets du Programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d’eau en milieu agricole en témoignent dans les pages suivantes. Les oiseaux en milieu agricole L’HABITAT Des oiseaux en milieu agricole LES PRESSIONS SUR L’HABITAT Des oiseaux en milieu agricole DES SOLUTIONS CONCRÈTES MISES EN œUVRE DANS LE PROGRAMME Une série de nichoirs à canard branchu ont été installés dans un corridor boisé conservé le long des méandres du ruisseau des Aulnages. Lors du suivi printanier de 2009, une cane et neuf canetons y ont été observés. Dans le projet ruisseau Richer, M. Robert Beaudry a retardé en juin 2006 la coupe de foin de cinq semaines sur environ 3,3 ha afin de permettre au bruant sauterelle (oiseau menacé d’extinction) de mener ses oisillons à l’envol. Par la suite, le foin a été ensilé pour nourrir les taures. Goglu des prés/Pierre Bannon Oisillons de goglu des prés/Francis Paquette Busard Saint-Martin Luc Farrell/QCN Canard branchu/Éco-nature Photo entête : pluvier kildir - Guylaine Lambert/QCN L’absence d’arbres, d’arbustes et de bosquets arbustifs ou boisés en bordure des cours d’eau et des champs contribue à la disparition de bon nombre d’habitats, servant à l’alimentation et à la reproduction d’une multitude d’espèces d’oiseaux. But visé • Tout en stabilisant les berges et en réduisant l’érosion, la plantation d’arbustes aux abords des cours d’eau créera un habitat de choix pour certains oiseaux et elle pourra, en prime, leur assurer une quantité appréciable de fruits et de graines. Une bande riveraine arbustive constituera également un microhabitat où de nombreux insectes pollinisateurs s’installeront. Ces insectes serviront de source d’alimentation pour les oiseaux insectivores, qui, par ce fait même, s’alimenteront d’insectes indésirables aux cultures. Les champs en cultures annuelles, comme celles du maïs, du blé et du soya, abritent une moins grande diversité d’oiseaux que les prairies et les pâturages. En effet, ces deux habitats, plus hétérogènes, consti­ tuent de meilleurs substituts aux habitats naturels. Dans les champs en cultures annuelles, le sol est généralement labouré à l’automne, ce qui laisse très peu de résidus de récolte, lesquels sont bénéfiques aux oiseaux champêtres. But visé • Le travail réduit du sol et le semis direct sont des tech­ niques qui laissent une quantité appréciable de résidus de culture (tiges, feuilles, grains, etc.) à la surface du sol. Ces résidus sont très utiles pour les oiseaux, qui s’en servent comme matériaux pour la cons­ truction de nids, de couvert de protection envers les prédateurs et de source d’alimentation (grains, insectes). Les champs en cultures annuelles présentent également une plus grande densité de vers de terre dont se nourrissent certains oiseaux et qui sont de précieux alliés pour garder les sols en santé. Description • Avec le travail réduit du sol, le labour à l’aide d’une charrue est remplacé par l’utilisation d’outils aratoires qui ont moins d’impact sur le sol, tels le chisel ou les disques lourds. Quant au semis direct, aucun travail de sol n’est réalisé avant l’ensemencement. Ces techniques permettent d’améliorer la structure du sol et sa teneur en matières organiques, en plus de favoriser l’activité biologique qui s’y déroule. À l’opposé, le labour enfouit la presque totalité des résidus de récolte et laisse le sol à découvert, le rendant ainsi plus vulnérable à l’érosion par l’eau et par le vent et moins attrayant pour les oiseaux. Recommandations • L’adoption de ces pratiques culturales im­ plique des changements importants dans la régie au champ afin d’éviter que les résidus de culture ne nuisent à la croissance et au rendement des cultures. C’est pourquoi il est important de bien connaître ses sols et de s’informer auprès de professionnels. Description • Une bande riveraine d’arbustes peut être réalisée en replat ou en talus sur une ou plusieurs rangées. Le choix des espèces dépend avant tout de la disponi­ bi­ lité des plants. Tout en privilégiant les plantes indigènes qui sont adaptées à la région, on doit considérer, dans le choix des es­ pèces, d’autres aspects comme le type de sol, les conditions du milieu et l’objectif recherché. Par exemple, certaines espèces qualifiées de « produits forestiers non ligneux » (amélanchier, sureau) peuvent présenter un intérêt pour la transformation alimentaire de leurs petits fruits. Le producteur intéressé pourra recourir aux services d’un spécialiste pour planifier la plantation et choisir les espèces d’arbustes appropriées. Entretien des aménagements • L’agriculteur devra prendre soin de ne pas endommager la bande rive­ raine par ses pratiques agricoles au champ. En replat, il devra aussi contrôler les espèces végétales compéti­ trices autour des plants durant les premières années. Dans plusieurs régions, un service d’entretien est offert. implantation de bandes riveraines arbustives travail réduit du sol ET SEMIS DIRECT « Les arbustes ne prennent pas beau- coup de place dans mon champ et requièrent peu d’entretien. La plantation d’arbustes me permet en outre de bien délimiter ma bande riveraine. » Luc Tétreault Producteur agricole Projet ruisseau des Aulnages « En adoptant des pratiques réduites du travail du sol, je fais d’une pierre deux coups, j’améliore la qualité de mes sols et j’aide les oiseaux.» Marcel Loiselle Ferme BM Loiselle, Saint-Marc-sur-Richelieu Projet ruisseau Richer Bande riveraine arbustive offrant un corridor de déplacement vers un boisé Projet rivière Fouquette Plantation de produits forestiers non ligneux en bande riveraine Fédération de l’UPA de la Côte-du-Sud Champ en semis direct Projet rivière Marguerite Cabane à vers de terre Pierre Breton Fondation de la faune du Québec De nombreuses espèces d’oiseaux nichent dans des cavités excavées par des pics dans les arbres morts ou mourants. Or, ces structures sont de moins en moins présentes en milieu agricole ou encore uploads/Ingenierie_Lourd/ fiche-oiseau.pdf

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