Emplacement de la maquette dans la galerie d’architecture moderne et contempora

Emplacement de la maquette dans la galerie d’architecture moderne et contemporaine 1 Gare du Nord 1861-1866, Paris Jacques-Ignace Hittorff © CAPA / MMF / DP © Christophe Correy La Maquette La maquette est située à la table 3 dédiée sur la grande portée et à la gran- de hauteur. Fabriquée en bois, métal et plexiglas, elle reproduit à l’échelle 1/175e le bâtiment de la gare du Nord. Elle permet donc d’observer une façade en pierre traitée dans un style classique. Les pilastres cannelés, les chapiteaux ioniques et les personnifications féminines des villes en témoignent. Des verrières comblent également les ouvertures. Le volume qui abrite les quais reprend la forme d’un hangar industriel. Il s’agit d’un plan basilical à trois nefs qui comprend une vaste ossature métallique. Les fermes métalliques ont une portée de 35m environ. Elles sont soutenues par des colonnes en fonte. Cela donne naissance à une nouvelle esthétique adaptée à la destination de l’édifice. FICHE TECHNIQUE DU BÂTIMENT Programme : Gare desservant les grandes villes du Nord ; réaménagement ultérieur pour accueillir le TGV Nord puis l’Eurostar . Architecte : Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867) Dates : 1858-1864 Lieu d’implantation : Paris, 75010 Dimensions : Longueur de la façade : 180m Matériaux : Pierre de taille, verre, fer et fonte 2 JACQUES-IGNACE HITTORFF (1792-1867) Jacques-Ignace Hittorff est un architecte rhénan né en 1792. Après sa formation chez un maître maçon-charpentier, il fournit des plans pour des maisons bourgeoises de sa ville natale de Co- logne. Elève de Boulanger, architecte des rois Louis-Philippe et Charles X au début de sa carrière puis proche de Napoléon III en- suite, il est aussi archéologue, historien et urbaniste. À partir de 1810, il étudie aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Charles Percier. Il passe 18 mois en Italie dont la majeure partie à Rome. Hittorff mène aussi des recherches en Sicile et se passionne pour l’archéologie, qui est alors une science en pleine émergence en Europe. Il devient ainsi le premier théoricien de la polychromie grecque. Très controversé, il a tout de même effectué de nom- breux traits d’union entre l’architecture antique et contemporai- ne et permis de promouvoir une réinterprétation plus libre de la tradition classique, alors dominée par le néo-classicisme. Pour l’accès au trône de Charles X, en 1825, Hittorff réalise les travaux d’ornement à la cathédrale de Reims en vue du couronnement du roi. Hittorf s’est donc aussi montré décorateur de théâtre. Il revient ensuite à Paris exécuter un certain nombre de comman- des officielles et devient architecte de la ville. Il a également écrit quelques livres sur l’architecture grecque antique. Ses principaux travaux sont : • Théâtre de l’Ambigu Comique (1827-1818, détruit) • Transformation de la Place de la Concorde, dessin des fon- taines actuelles, érection sur la place de l’obélisque de Louxor sur une idée du roi Louis Philippe (1836) • Église Saint-Vincent-de-Paul (1831-1844) • Aménagement de l’Avenue des Champs Elysées et notam- ment les immeubles autour de la place de l’Étoile (1838-1841) • Mairie du Ve arrondissement place du Panthéon (1844- 1850) • Cirque de l’Impératrice ou cirque d’été (1838-1841, détruit) • Cirque d’Hiver (1852) • Orphelinat Eugène-Napoléon dans le faubourg Saint An- toine (1856) • Gare du Nord (1865) • Aménagement du Bois de Boulogne CONTEXTE La gare du Nord a connu de multiples travaux d’aménage- ments en raison de la hausse constante du trafic voyageurs et marchandises de la région parisienne. Elle était le terminus de la ligne reliant Paris à la frontière belge. Inaugurée en 1846, la gare se trouvait à l’extérieur du centre de la ville sur un terrain dégagé appelé le Clos Saint Lazare. Elle ne disposait alors ©The Library of Congress 3 que de deux voies : une à droite pour les arrivées et l’autre à gauche pour les départs. Cependant à peine installée, la gare était déjà trop petite. Lors de la visite de la reine Victoria à l’Exposition de 1855, on dut détourner le train royal pour le faire arriver à la gare de l’Est : les abords de la gare du Nord ne permettaient pas les dégagements nécessaires au cortège et à la sécurité des visiteurs. Humiliés, les dirigeants de la Compagnie du Nord déposent aussitôt un avant-projet pour l’établissement d’une nouvelle gare. L’accroissement du trafic, qui passa de 1 500 000 voya- geurs en 1858 à 2 100 000 en 1863, imposa aussi l’idée d’agran- dir l’embarcadère du Chemin de fer du Nord. Cette deuxième gare du Nord fait partie de la typologie des « gares portes » où il suffit de passer une arche monumentale pour plonger au cœur de l’industrie, de la modernité, du voyage et du rêve. L ’étude du bâtiment dura de 1858 à 1861 et fut confiée aux architectes de la Compagnie du Nord, Ohnet et Lejeune rejoints vers 1861 par Hittorff. Les travaux dirigés par Hittorff s’étalèrent de 1861 à 1864. On attribue à Hittorff le remaniement de la façade tandis que les plans de la gare et toutes les contraintes inhérentes aux services ferroviaires ont été établis par les architectes de la Compagnie. Un fonctionnement rationnel La gare du Nord est une gare terminus en forme de U : les ser- vices départ sont situés à l’Ouest et les services arrivée à l’Est. Ces locaux n’ayant pas les mêmes attributions ni les mêmes besoins, le bâtiment ne pouvait être symétrique. Hittorff a ca- ché cette asymétrie anticlassique par sa grande façade d’ap- parat qui rétablit les proportions. Les services aux voyageurs sont regroupés devant la façade de la rue de Dunkerque. En rentrant par les arches principales, les voyageurs trouvent une salle de pas perdus aménagée dans l’épaisseur de la façade. Les voies de gauche étant dédiées aux départs, on trouve dans l’aile gauche de la gare les salles d’enregistrement de baga- ges, les billets, les salles d’attente grande ligne. Ces servi- ces sont desservis par la cour des départs. De l’autre côté de la cour des départs, l’architecte de la Compagnie Lejeune a dessiné les bâtiments de l’administration de la Compagnie. Les voies de droite sont dédiées aux arrivées donc le corps de bâtiment de droite contient une salle de bagage arrivée, un octroi, une messagerie… Les quatre voies centrales sont affectées au service banlieue. La Compagnie possède presque tous les terrains le long de la rue du Faubourg Saint-Denis, ce qui lui permet de construire peu à peu des immeubles, des remises, des écuries, des garages à omnibus… « Des arcs d’une ouverture immense, des toitures é- normes, des puissants con- treforts donnent à ces palais de l’industrie moderne un caractère tout particulier, une sorte de majesté qui frappe les plus rebelles. Il se- rait étrange que l’architectu- re dont on proclame depuis longtemps la décadence et la mort ne trouvât dans les constructions qu’occasion- nent les chemins de fer le principe de sa renaissance. Chaque croyance sait réal- iser la forme de son temple. En comparant les églises bâties récemment bâties, on voit bien que la religion du siècle est la religion du railway… » Théophile Gautier 4 DESCRIPTION Une ossature moderne Les années 1860 marquent la consécration du chemin de fer qui représente la modernité, une technique de pointe au ser- vice de la société. Le nouveau moyen de transport a fait ses preuves depuis 1840 et les voyageurs se pressent chaque an- née plus nombreux dans les gares. Le bâtiment gare qui en est l’abri doit être à son image. C’est dans ce contexte que l’actuelle gare du Nord a pris forme : des halles d’une gran- de légèreté et d’une prouesse technique. La gare se compose d’un squelette de fer qui est caché par une façade décorative. Cette gare fut considérée comme l’une des plus belles de France à l’époque de sa construction. Le plan développé est celui d’une basilique à trois nefs. L’ampleur de la charpen- te métallique est remarquable : 72 mètres de portée. Cette structure métallique repose sur quatre rangées d’imposantes colonnes corinthiennes en fonte qui culminent à 38 mètres de hauteur. Les colonnes sont fabriquées en Écosse, seul pays où se trouvait une fonderie capable d’en faire d’aussi grosses. Les halles s’étendent sur 36 000 mètres carrés. La partie centrale du bâtiment mesure 180 mètres de long et est accompagnée de 2 ailes de 200 mètres de long chacune. La halle principale de la gare du Nord culmine à 38 mètres de hauteur et repo- se sur des colonnes en fonte par l’intermédiaire de consoles d’appui. Ses 70 mètres de large rythmés par deux rangées de poteaux permettent l’aménagement des voies et des quais. © CAPA / MMF / Gaston&Septet © CAPA / MMF / Gaston&Septet Légende : 1 Charpente métallique en fer et en fonte 2 Colonne en fonte 3 Façade décorative en pierre de taille 5 Une façade classique. Cette façade monumentale d’architecture néo-classique est élevée comme un décor de théâtre. La grande façade de la rue de Dunkerque est bâtie en pierre de taille, elle est fraction- née en une modénature de pilastres et d’arches. Les piles uploads/Ingenierie_Lourd/ hittorff-gare-du-nord.pdf

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