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Accès hors campus À propos Aide English version Me connecter Créer un compte Revues Ouvrages Que sais-je ? / Repères Magazines Accueil Revues Revue Numéro Article Raccourcis Résumé Plan de l'article Citer cet article Sommaire du numéro Cité par... Articles de revues [1] Voir aussi Sur un sujet proche Voir un exemple S'inscrire ➜ Innovations 2012/1 (n°37) Pages : 268 ISBN : 9782804169664 DOI : 10.3917/inno.037.0219 Éditeur : De Boeck Supérieur À propos de cette revue Site de la revue Alertes e-mail Sommaire des nouveaux numéros Votre e-mail © 2010-2018 Cairn.info Chercher Vos mots clés Vous consultez Le secteur du bâtiment face aux enjeux du développement durable : logiques d’innovation et/ou problématiques du changement par Philippe DESHAYES [1] Laboratoire de Modélisation et de Management des Organisations (LM2O), École Centrale de Lille, France Article précédent Article suivant Article précédent Article suivant Pages 219 - 236 Innovation produit et compétitivité dans le secteur du bâtiment Les freins structurels à la pénétration de l’innovation dans le secteur du bâtiment Les freins catégoriels à la pénétration de l’innovation dans le secteur du bâtiment Les freins systémiques Trois leviers opportunistes liés au développement durable De l’enjeu de l’innovation à une problématique du changement Développement durable, bâtiment et société civile Conclusions Bibliographie Notes Résumé Le « choc » du développement durable sur le secteur du bâtiment témoigne exemplairement de l’imbrication étroite entre les innovations elles-mêmes, les pratiques professionnelles et les représentations des parties prenantes. La question soulevée par cet article est celle de savoir s’il convient d’inscrire les transformations en cours du secteur du bâtiment dans les seules problématiques de l’innovation qui sont issues de notre modèle industriel de croissance. Le secteur du bâtiment ne peut-il pas apparaître comme une opportunité de questionnement vis-à-vis de ce modèle industriel et, plus largement, du lien entre pratiques professionnelles et pratiques sociales ? Au-delà, le secteur du bâtiment et de la construction n’apparaîtrait-il pas comme exemplaire pour penser les renouvellements des pratiques de l’industrie face aux enjeux en cours et à venir du développement durable ? Codes JEL : L14, L22, L74, O33, Q01 bâtiment développement durable compétitivité innovation parties prenantes pratiques professionnelles pratiques sociales Plan de l'article Innovation produit et compétitivité dans le secteur du bâtiment Les freins structurels à la pénétration de l’innovation dans le secteur du bâtiment Les freins catégoriels à la pénétration de l’innovation dans le secteur du bâtiment Les freins systémiques Trois leviers opportunistes liés au développement durable De l’enjeu de l’innovation à une problématique du changement Développement durable, bâtiment et société civile Conclusions Pages 219 - 236 1 e secteur du bâtiment et de la construction est l’un des secteurs les plus concerné par les enjeux du développement durable. Les chiffres français sur lesquels entreprises, institutions et experts s’accordent sont en effet impressionnants : le bâtiment (la construction) représente environ 40 % des émissions de CO2 des pays développés, 37 % de la consommation d’énergie et 40 % des déchets produits. L 2 En termes macro-économiques, le secteur correspond à 10 % du produit intérieur brut français et représente, à l’échelle mondiale, près de 100 millions d’emplois. En France, tout type confondu (Grandes entreprises, PME, TPE, Artisans) il représente plus de 300 000 entreprises dont 92 % ont moins de 20 salariés. Ces entreprises correspondent à environ 1,2 million d’actifs dont plus de 900 000 salariés et près de 290 000 artisans (SESSI, 2007 ; Action BTP, 2011). Ces quelques chiffres illustrent l’importance économique du secteur ainsi que son importance sous l’angle des enjeux du développement durable. Ils pointent également la priorité qui est le plus souvent accordée aux enjeux de maîtrise énergétique et de gestion des ressources naturelles ainsi qu’à la lutte contre les différentes pollutions qu’il peut générer (CO2, déchets de matériaux, etc.). 3 Le Grenelle de l’environnement avait très précisément pointé les objectifs du secteur pour les décennies à venir. On peut les résumer à quatre enjeux principaux : L’énergie dans la construction : construction de logements neufs, de bureaux, de bâtiments et d’équipements publics à très haute performance énergétique – au seuil de 50kw/m2 – puis à énergie passive ou positive, rénovation thermique des bâtiments existants avec des programmes en faveur des énergies renouvelables, des politiques d’incitations financières et une intégration généralisée de bilans carbone… L’aménagement d’éco-quartiers : lutte contre l’étalement urbain, contre la pollution de l’air et la pollution sonore, études d’impact environnemental pour les nouvelles zones d’urbanisation en relation d’ailleurs à l’enjeu de reconquête de centres-villes en déclin, … La dynamisation de la filière bois : mise en place de normes de construction adaptées au matériau bois, utilisation du bois certifié dans la construction publique… La réorganisation de l’ingénierie, notamment publique : intégration de clauses environnementales dans les marchés publics, intégration des coûts carbone dans les décisions et projets publics, reconnaissance des partenaires environnementaux selon des « critères objectifs de représentativité »… Les crises de 2009 (subprimes) et de 2011 (« crises de la dette et de l’euro ») ont certes déplacé ces enjeux. Malgré de nouvelles échéances, la question reste, qui s’inscrit dans un clivage d’ailleurs renforcé entre partisans d’une intensité accentuée ou d’un ralentissement des transformations à mener. 4 Tous ces objectifs s’inscrivent dans les paradoxes et contradictions de l’idéal du développement durable tels qu’ils ont été énoncés dès 1987 dans le rapport Bruntland (Bruntland, 1987) : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les droits des générations futures ». Ils doivent s’envisager dans un contexte de tensions entre des enjeux sociaux (équité sociale), des enjeux économiques (maintien de la compétitivité) et des enjeux proprement environnementaux (l’action humaine sur l’environnement). 5 Et cette perspective doit s’inscrire dans le contexte d’évolution et de transformations des différents secteurs d’activité, à commencer par le secteur du bâtiment lui-même : les actions environnementales ne doivent pas diminuer pour autant la compétitivité. 6 Ce dernier point est d’autant plus important à souligner qu’il s’illustre par la priorité généralement affichée aux performances des matériaux, des produits, des bâtiments eux-mêmes et de leurs chantiers – et, de ce fait, par la priorité accordée à l’innovation comme facteur de croissance. Or, vis-à-vis des enjeux relatifs au développement durable, le secteur du bâtiment témoigne d’une situation qui ne peut se satisfaire d’une réponse fondée sur la seule innovation produit. 7 L’approche dominante vis-à-vis de l’innovation reste celle de la logique schumpétérienne qui considère que la concurrence est consubstantielle à la société capitaliste (Dannequin, 2006) et que cette concurrence passe par l’entrepreneur au sens de celui qui transforme une idée en un produit : l’innovateur est celui (ou ceux) qui conçoivent une idée ou un concept nouveau (technologie ou système) tandis que l’entrepreneur est celui (ou ceux) qui transforment ce nouveau concept en un produit susceptible de créer de la richesse (Schumpeter, 1911 ; Sollow, 2008). Cette approche de l’innovation est omniprésente quel que soit le secteur d’activité considéré : « It can be defined as the successful exploitation of new ideas, which can mean new to a company, organisation industry or sector. It applies to products, services, business processes and models, marketing and enabling technologies » (Porter, Ketels, 2003). 8 Dans ce soubassement économiste, les innovations introduites dans le bâtiment face aux enjeux du développement durable concernent avant tout les produits et systèmes permettant la réduction de la consommation énergétique et l’impact sur l’environnement (GES, CO2, etc.), les modèles d’organisation, les technologies et procédés constructifs, les matériels (notamment dans la visée d’une meilleure intégration projet / chantier / matériaux) et les matériaux eux- mêmes. Il y devient alors habituel de considérer que la compétitivité est conduite par l’innovation : soit que les coûts supportés par l’innovation (et la R&D) génèrent in fine des profits au bout de la chaîne de valeur (Porter, 1986) soit que l’innovation permette d’offrir des avantages stratégiques au sein d’un marché. L’innovation (dans les implications schumpétériennes du terme) apparaît ainsi prioritaire pour répondre aux enjeux de performance dans nos économies fondées sur la concurrence par la différenciation et ceci, même si, toujours selon Schumpeter, une ambiguïté demeure entre entrepreneur et innovateur . [2] [2] Cet entrepreneur ne doit pas, non plus, être confondu... 9 Les transformations du secteur du bâtiment face aux enjeux du développement durable sont ainsi essentiellement appréhendées autour de la capacité d’offre compétitive d’innovations produits. La recherche de performances (notamment en matière énergétique) et le souci de gestion des ressources naturelles renforcent non seulement une politique d’innovation sur les matériaux, les produits et les solutions constructives mais, également, des démarches de conception centrées sur la question du choix des (bons) matériaux, produits et systèmes constructifs . L’ingénierie bâtiment qui en procède présente alors tous les traits de l’ingénierie industrielle, intégrant les outils et méthodes de l’ingénierie système (voire ceux d’un pilotage par des modèles), les outils d’optimisation de la production issus, notamment, du lean management, voire l’objectif (subliminal ?) d’une rationalisation des usages assimilée à une rationalisation (« intelligente ») des actions … [3] [3] Sans parler de la conjugaison de [4] [4] Ainsi, par exemple, de démarches de uploads/Ingenierie_Lourd/ le-secteur-du-batiment-face-aux-enjeux-du-developpement-durable-logiques-d-x27-innovation-et-ou-problematiques-du-changement-cairn-info.pdf
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- Publié le Oct 11, 2022
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