Langage de l’image et du film (notes du cours) S6 Y. Ait hammou Préambule La pe
Langage de l’image et du film (notes du cours) S6 Y. Ait hammou Préambule La perception des images et des films est un acte qui nécessite trois processus successifs et complémentaires : le processus physique (la lumière), le processus physiologique (les yeux), le processus psychique (le cerveau). La réception visuelle et iconique est la perception au moyen des yeux de la lumière réfléchie par les objets et la transmission des messages à l’aire occipitale de la vision du cerveau. Dans le cas de l’audiovisuel, la perception des images est accompagnée de celle des sons (parole, voix, bruit, musique, silence). C’est à ce niveau qu’il faut distinguer quatre capacités liées aux perceptions auditive et visuelle. Voir, regarder, entendre, écouter Voir (les yeux) Regarder (les yeux) Acte passif, involontaire, physique, acte passager, superficiel Acte actif, intentionnel, volontaire, psychique, contempler profond Al bassar Al bassira https://www.espacefrancais.com/voir- apercevoir-regarder/ https://www.espacefrancais.com/voir- apercevoir-regarder/ Ecouter et entendre écouter entendre Acte actif, intentionnel, cognitif, prêter attention Acte passif, involontaire, sans prêter attention https://www.youtube.com/watch? v=LqQiNSXbPAI https://www.youtube.com/watch? v=LqQiNSXbPAI Les processus Les processus requis pour la définition des quatre mots de la perception. Voir, regarder, écouter, entendre : 1- processus physique (lumière, l’air) 2- processus physiologique ( œil, oreille) Ecouter, regarder 3- processus psychique, cognitif, cérébral : le cerveau Le cinéma est basé sur deux processus : le processus psycho-acoustique, le processus psycho-optique. Autrement dit, la lecture et la production de films nécessitent l’intervention des organes de la perception et le traitement cérébral. Au fond, un film est fabriqué pour agir sur le cerveau humain. L’image L’image est une structure sémiotique visuelle iconique qui représente sur une surface durable et transportable notre représentation du réel sensible et qui permet de communiquer des idées et des émotions. L’image diffère et complète la parole, l’écriture, les systèmes sémiotiques et culturels. Comme tous les signes, l’image est un objet présent qui renvoie à des objets absents, réels ou imaginaires. Le film est une structure sémiotique iconique basée sur le mouvement, la lumière et le récit. Il se compose de séquences (scènes composées de l’unité d’action, de temps, de personnage, de lieu)et de plans (image mobile située entre deux changements d’angle de la caméra). Le langage de l’image et du film est un ensemble de codes visuels, de choix esthétiques et de pratiques techniques, associés à des mots des langues naturelles, pour mettre en valeur une idée, une émotion, un point de vue. Ce langage est soumis à une grammaire (une syntaxe) iconique, une sémiotique symbolique et à une stylistique subjective. Le langage de l’image renvoie à la deuxième question de l’analyse des images : COMMENT ? qui complète les deux autres questions : QUOI ? et POURQUOI ? Comment l’image dit ce qu’elle dit implique de s’interroger sur la forme visuelle des images. Il existe deux types de langage de l’image : celui de l’image fixe, et celui de l’image mobile. L’image fixe L’image fixe est une structure sémiotique non dotée de l’illusion du mouvement. Son champ comprend deux sous-catégories : - Les images fixes isolées : le dessin, la peinture, la photographie, la gravure, l’affiche, la caricature…. - Les images fixes en séquence (narrative) : la bande dessinée, le photo-roman… Ce langage comprend les codes suivants (Signifiant et signifié) : - Les formes et lignes géométriques : les formes géométriques explicites ou implicites permettent à la fois de signifier des objets réels et de symboliser des notions abstraites. Le cercle, le carré, les lignes horizontales ou obliques, le point…sont associés à des symboles politiques, psychologiques, culturels, religieux…. - Le cadrage : c’est le fait de délimiter les frontières de l’image. Le cadrage est le résultat d’un choix d’information à montrer et d’une dissimulation ou élagage d’informations. - La composition : elle permet d’organiser les éléments visuels dans le cadre bidimensionnel selon les lignes de force et les points forts. - La lumière et les ombres : la lumière permet d’éclairer certaines zones de l’image et d’en occulter d’autres. Sa source dans l’image est significative : la source d’en haut/le divin, le spirituel, la source d’en bas/le diabolique, le terrestre, la source de droite/l’orient spirituel, la source de gauche/l’occident rationnel…A rappeler que les zones de lumière suscitent de la sécurité et de la joie tandis que les zones sombres créent un sentiment d’angoisse et de mystère. De plus,il faut distinguer la lumière naturelle (soleil, lune, feu) de la lumière artificielle obtenue au moyen d’éclairage éléctrique. - Les couleurs : les couleurs permettent de distinguer et de mettre en valeur les objets visuels. Il existe deux types de couleur : les couleurs chaudes (le rouge, l’orange, le jaune) qui expriment la violence, le sang, le dynamisme ; les couleurs froides (bleu, vert, violet)qui symbolisent la paix, le calme, la quiétude, la mort… - L’échelle des plans : c’est le cadrage des personnes et de l’espace selon la distance de l’objectif de la caméra ou du regard. Il existe deux catégories de plans : les plans psychologiques qui permettent de montrer les sentiments (le gros plan, le plan poitrine…), les plans d’action qui permettent de montrer le corps en action (plan américain, plan moyen), les plans qui situent le personnage dans l’espace( plan d’ensemble, plan général…). On peut distinguer aussi : cadrage serré (gros plan…) et cadrage large (plan d’ensemble…). - Les angles de prise de vue : c’est le cadrage d’une personne ou d’un objet selon l’axe vertical : la plongée (caméra au-dessus du sujet) exprime généralement l’infériorité, la soumission ; la contreplongée (caméra au-dessous du sujet) exprime généralement la supériorité, la majesté ; le plan de niveau (caméra au même niveau que le sujet) exprime l’objectivité, la neutralité du regard. - La perspective : c’est la disposition des objets visuels selon l’axe de la profondeur et en fonction des lignes de fuite. Elle donne l’illusion de la troisième dimension et de la profondeur dans l’espace. - La profondeur de champ : c’est la zone de netteté sur l’axe de la profondeur : les zones nettes sont valorisées et rassurantes, les zones floues sont dévalorisées et mystérieuses. - Champ/hors champs : le champ comporte tous les éléments visuels visibles dans le cadre ; le hors-champs comporte tous les éléments visuels invisibles dans le cadre mais prévisibles. Pour évoquer le hors-champ , plusieurs procédés sont possibles : le regard du personnage vers le hors-champ, l’ombre d’un personnage absent, le cadrage serré d’un corps, les sons provenant de l’extérieur…. L’ensemble de ces codes visuels se combinent pour exprimer du sens et des valeurs, pour orienter la lecture de l’image et pour rendre visibles des pans du réel. Ils sont appris, intériorisés, respectés ou violés et transmis aux générations futures. On ne saurait parler de l’image sans les évoquer ou sans les interroger. L’image mobile L’image mobile est une structure sémiotique visuelle qui est dotée de l’illusion du mouvement au moyen du procédé de la persistance rétinienne et de l’effet Phi. Les films cinématographique, télévisuel ou vidéo comportent tous une illusion de mouvement fluide fondée sur le principe de 24 ou 25 images par seconde. L’image mobile cinématographique est née en 1895 grâce aux travaux des frères Lumière. Et depuis, elle n’a cessé d’évoluer et de se complexifier à différents niveaux : le cadrage, les couleurs, la projection, le son, l’esthétique, la thématique… Ce langage comprend : - Le langage de l’image fixe - Les codes du mouvement de caméra : le panoramique (mouvement de la caméra sur son axe pour décrire un espace ou suivre un personnage), le travelling (mouvement de caméra dans l’espace pour suivre un personnage ou un véhicule ou pour décrire un espace), le zoom(le zoom avant permet de concentrer le regard sur un détail en passant du général au particulier, le zoom arrière permet le contraire en situant un détail dans un ensemble), le mouvement combiné(mélange de plsuieurs mouvements de caméra)… - Les codes de mouvement dans le champ : entrer/sortir du champ, bouger dans le champ…. - Le montage ou organisation des plans selon les règles du raccord (cohérence visuelle de la lumière, du mouvement, des couleurs), du rythme(rythme rapide avec plans courts et rythme lent avec plans longs), de l’ellipse (effacement de l’espace- temps pour alléger le récit)… - Le mixage et les rapports avec le son : son in, son off, son hors- champ, playback, doublage, stéréophonie, monophonie, DTS Son in Source sonore visible Son hors-champ Source sonore invisible mais prévisible Son off Source sonore invisible et imprévisible doublage Ajout de la parole traduite à l’image Play-back Ajout de l’image au son prés- enregistré Les réalisateurs, les photographes, les peintres, les dessinateurs puisent dans ce fonds de grammaire visuelle pour construire et pour créer des œuvres toujours inédites, toujours nouvelles. Ils s’approprient le langage pour le transformer en style, en discours subjectif. C’est pour cela que l’usage de ce langage et de ces codes varient d’une œuvre à l’autre, d’un artiste à l’autre. En effet, le langage visuel des images varie en fonction : Du champ artistique : peinture, photo, cinéma Du genre : portrait, nature morte…film policier, film de science-fiction, uploads/Ingenierie_Lourd/ langage-de-l-x27-image-et-du-film.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2021
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