Le Monde des Teintures naturelles nouvelle édition revue et augmentée Dominique

Le Monde des Teintures naturelles nouvelle édition revue et augmentée Dominique Cardon Editions Belin, Paris, 2014 En 2003, la première édition du Monde des teintures naturelles révélait à un large public la richesse de la nature en ressources colorantes dans tous les environnements du globe et les remarquables similitudes que présentent leur découverte et les méthodes mises au point par les peuples du monde entier pour les utiliser. Cette nouvelle édition complète, approfondit et prolonge cette vision de l’exploration humaine des couleurs offertes par la Nature sur un temps très long, depuis les origines, décelées par les identifications de plantes et animaux tinctoriaux dans des textiles préhistoriques, jusqu’au renouveau actuel de leur importance culturelle et économique, avec de multiples exemples de la contribution que les colorants naturels apportent déjà, dans différents secteurs industriels, à l’émergence d’un monde plus « vert ». Cette nouvelle édition s’adresse donc à la fois aux anciens et aux nouveaux lecteurs passionnés par le monde de la couleur, amateurs et professionnels, scientifiques de nombreuses disciplines, artisans-créateurs, artistes, industriels et décideurs. Enrichie des recherches récentes menées par l’auteur, ses étudiants et tout un réseau de collègues, sur les sources de colorants et les procédés tinctoriaux de différentes régions du monde - Afrique tropicale, Amérique du Sud, Asie Centrale, Asie du sud-est, Océanie- Pacifique – elle intègre l’ensemble des connaissances engrangées à ce jour par les botanistes, malacologistes, entomologistes, ethnobotanistes, ethnopharmacologues et chimistes des substances naturelles – sans oublier historiens et archéologues - sur près de 500 espèces de plantes et animaux tinctoriaux, leur habitat et leur distribution géographique, leur composition chimique, les méthodes de leur récolte et de leur mise en œuvre, les couleurs que l’on peut en obtenir et l’histoire de leurs différents usages. Comme dans la précédente édition, la sélection présentée ici vise à comparer les démarches par lesquelles les maîtresses et maîtres des couleurs de chaque culture, sur chaque continent, parviennent à découvrir dans leur environnement naturel des plantes - ou des animaux minuscules - capables de leur fournir toute une gamme de coloris et réussissent à les préparer de façon à les fixer sur une variété de supports. Cette approche comparative, dont la valeur heuristique se confirme à mesure de l’avancement des recherches, amène à circonscrire des groupes de familles ou de genres botaniques et zoologiques possédant des compositions en colorants voisines, qui expliquent la popularité de ces sources de teinture au sein de peuples très éloignés les uns des autres : à ces groupes d’affinités botaniques, zoologiques et chimiques correspond la succession des chapitres de ce livre évolutif. Quoi de neuf dans cette nouvelle édition ? L’ajout d’une centaine d’espèces tinctoriales, végétales et animales et des photos les illustrant (plante ou animal, procédé tinctorial, textile traditionnel ou historique où cette teinture est employée) Parmi ces « nouvelles » espèces, les ressources en colorants de l’Afrique tropicale ont la part belle (chap. 2, pp. 49-51, 55, 58 ; chap. 3, pp. 89, 95-98, 107 ; chap. 4, pp. 166-169 ; chap. 6, pp. 256-262, 286 ; chap. 7, pp. 309, 325 ; chap. 8, pp. 359-360 ; chap. 9, p. 441 ; chap. 10, pp. 486, 489). Ceci est le résultat de la collaboration de l’auteur au programme international PROTA (Plant Resources of Tropical Africa/Ressources végétales de l’Afrique tropicale) : D. Cardon a co-dirigé le volume 3 de la série PROTA, « Colorants et tanins », paru en 2005. Il est urgent, en effet, dans les circonstances géopolitiques et environnementales actuelles, d’inventorier non seulement les ressources naturelles , mais aussi les savoirs traditionnels, souvent en grand péril, de milieux et de cultures africains isolés et trop mal connus ou reconnus, dans l’espoir de contribuer à leur protection et à leur survie. Les mordants végétaux. Dans cette nouvelle édition, la partie consacrée aux plantes servant à fixer les colorants naturels sur différentes fibres textiles est restructurée et sensiblement augmentée (chap. 2, pp. 41-51). Elle répond à un intérêt croissant, y compris de la part des industriels, pour l’utilisation de mordants végétaux non toxiques, compatible avec le développement économique des utilisations des colorants naturels dans le respect de l’environnement et des normes protégeant la santé des producteurs et des consommateurs Plantes à indigo et procédés de cuves d’indigo biologiques des peuples des forêts tropicales d’Asie du sud-est et d’Amérique du Sud (chap 8, pp. 376-387, 391-396). La teinture à l’indigo naturel relève d’un processus biochimique complexe. Sa maîtrise implique une remarquable compréhension empirique des phénomènes en jeu, de la part des teinturières de peuples souvent considérés comme « primitifs » au sein des nations modernes auxquelles ils se trouvent aujourd’hui intégrés. Mettre l’accent sur ces savoirs conservés par des traditions immémoriales représente une contribution originale à l’émergence d’un nouveau regard sur l’ancienneté de l’émergence des civilisations dans les forêts tropicales, tel qu’y invitent aussi des découvertes archéologiques récentes. Découvertes ou re-découvertes concernant les prestigieuses teintures animales, la pourpre et l’écarlate : arrivée d’une nouvelle espèce de Muricidé à pourpre sur les côtes atlantiques de la France et de la Belgique ; découvertes archéologiques sur l’exploitation des Muricidés à pourpre dans la péninsule Arabique et sur les côtes atlantiques de l’Europe (chap. 11, pp. 566-572, 582-584) ; identification et caractérisation chimique du tola’at shani, le kermès de la Bible (chap. 12, p. 595). Une nouvelle rubrique « Autres usages » complétant l’étude de chaque espèce tinctoriale La plupart des avancées récentes dans les connaissances sur la composition chimique des espèces tinctoriales présentées dans cette nouvelle édition sont dues à la « ruée sur les substances naturelles » à laquelle on assiste actuellement au niveau mondial. L’intensification des recherches sur les plantes médicinales traditionnelles d’à peu près toutes les cultures du globe et sur leurs principes actifs a profité directement à la connaissance des plantes tinctoriales, dans la mesure où une très grande majorité d’entre elles ont des activités biologiques qui les ont fait intégrer à la pharmacopée de nombreux peuples, ces activités biologiques étant très souvent dues, précisément, aux colorants présents dans la plante. C’est pourquoi la plupart des « autres usages » signalés dans cette édition sont médicinaux, concernant parfois des pathologies très graves, plaies de nos sociétés modernes. Ne sont pas pour autant exclus les usages alimentaires, magico-symboliques, artisanaux des mêmes plantes. C’est aussi dans cette nouvelle rubrique que sont mentionnées les nouvelles applications industrielles de ces sources de colorants. La chimie des colorants naturels Le chapitre 1 (pp. 27-28) intègre les progrès récents dans la compréhension des interactions physico-chimiques entre les différents groupes chimiques de colorants naturels, les différentes fibres textiles et, éventuellement, les mordants ou substances favorisant les liaisons chimiques entre colorants et fibres. Pour chaque espèce étudiée, la section « Principes tinctoriaux » tient compte des plus récentes études publiées – ou même, avec l’accord des auteurs, encore inédites – concernant les colorants présents. Le nouvel appendice chimique publié en fin d’ouvrage (p. 639), basé sur les mêmes données les plus récentes que la section « Principes tinctoriaux », est conçu comme un atlas des colorants naturels et de leurs structures moléculaires, rassemblées ici à partir des publications originales et des révisions. Par son organisation et le nombre de structures regroupées, il constitue un outil unique à ce jour pour ce domaine scientifique. La nomenclature scientifique Les noms scientifiques des plantes et animaux tinctoriaux déjà présents dans la première édition ont été mis à jour quand nécessaire et ceux des espèces nouvellement intégrées ont été vérifiés comme actuellement valides. Les espèces menacées Cette nouvelle édition mentionne le statut des espèces tinctoriales d’importance historique actuellement menacées de raréfaction ou de disparition et inscrites à ce titre dans la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et recommande de ne pas les utiliser. Les informations fournies sur ces espèces sont destinées à servir aux recherches scientifiques et à attirer l’attention et l’intérêt du public sur ces espèces dans le but d’encourager leur protection et la vigilance contre leur commercialisation illégale. La bibliographie Les notes donnant, dans cette nouvelle édition, les références précises à une bibliographie extraordinaire par son abondance et son interdisciplinarité, ouvrent un accès quasi illimité à l’approfondissement des recherches dans une multiplicité de directions. uploads/Ingenierie_Lourd/ le-monde-des-teintures-naturelle-s-nouvelle-dition-pr-sentati-on 1 .pdf

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