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http://www.fse.ulaval.ca/danielle.riverin-simard Le Projet professionnel • Atelier III.1 1 LE PROJET PROFESSIONNEL Mes points d'interconnexion avec le marché du travail CAPSULE THEORIQUE Le rationnel de la procédure opérationnelle Techniques éducatives Parmi les principales techniques éducatives utilisées dans l’atelier III.1, l’une s’as- socie à la catégorie de la «confrontation cognitive» (leçon) et quatre s’apparen- tent à la catégorie de la «confrontation comportementale» (devoirs, exercices d’ap- prentissage structurés dyadiques, discussion structurée de groupe, aide-mémoire). La leçon consiste à bien préciser le sens de l’atelier et son impact sur la transition; elle sert également à faire la synthèse de celui-ci. Les devoirs invitent à lire une longue série de professions de niveau post-secondaire et à faire ressortir celles qui représentent un certain intérêt pour soi. Les exercices d’apprentissage struc- turés dyadiques prennent une grande importance dans l’identification du projet professionnel comme tel. La discussion structurée de groupe porte sur les résul- tats de l’activité. L’aide-mémoire consiste en un document écrit précisant le sens du projet professionnel comparativement à la notion de choix d’une occupation. Contenu Pour qu’une personne indentifie son projet professionnel de longue durée (son lien durable avec le monde du travail), Hayes et Nutman (1980) suggèrent des ateliers de programmation de l’avenir. Une intervention de cette nature devrait, selon ces auteurs, permettre aux individus d’enclencher un processus de réalisa- tion du lointain prévisible. D’autres techniques ont également été suggérées pour faciliter l’identification de son projet professionnel. Par exemple, selon Nuttin (1980a), il faut se référer d’abord aux motivations ou «objets-buts» des individus. Il serait possible, selon cet auteur, d’établir un profil individuel permettant de connaître le contenu principal de la perspective temporelle d’un individu par des techniques, telles des phrases in- ductives, questionnaires, tests projectifs. Chez d’autres auteurs, les moyens sug- gérés pour identifier son projet professionnel font surtout référence, soit à la logi- que de l’individu (Boutinet, 1989), soit à la créativité de la personne (Fournet, 1989; Ferrasse, 1985). Par exemple, selon Fournet (1989, p.102), «la capacité du regard, d’inventaire, d’anticipation et d’action, plus ou moins globalisante, sur l’es- pace synchronique d’une situation de vie, est concurrente de la capacité plus ou moins divergente de rêve, d’invention, de projection dans l’avenir et de composi- tion de buts multiples, qui s’exerce hors de l’emprise immédiate de cette situation concrète». ATELIER III.1 Atelier extrait de l’ouvrage de Riverin-Simard, D. (2001). intitulé Transitions professionnelles: choix et stratégies. Québec: Presses de l'université Laval . Résumé : http://www.fse.ulaval.ca/danielle.riverin-simard/res6.html http://www.fse.ulaval.ca/danielle.riverin-simard Le Projet professionnel • Atelier III.1 2 Dans le présent programme, l’activité «identification de son projet professionnel» a été choisie pour connaître ce qu’on peut considérer comme le contenu principal de la perspective temporelle vocationnelle d’un individu. Cette activité (adaptation de l’idée originale de Jacinthe Riverin, conseillère en orientation à la Polyvalente Neufchatel de Québec) s’avère à la fois simple et efficace. Elle se base sur le postulat suivant. Le fait de sélectionner un monde significatif (extraire les professions le moindrement intéressantes par un ou plusieurs aspects) (1ère étape: opération 1 de l’atelier) et de réorganiser ce monde d’une manière strictement personnelle (faire des regroupe- ments de professions selon des critères originaux)(2è étape:opérations 2,3,4,5 et 6 de l’atelier) définit en soi le projet professionnel. Selon Sartre (cité dans Dufresne et Ricoeur, 1990, p.2069), «mon appréhension du monde m’annonce le projet que je suis, que j’ai choisi». C’est pourquoi, dans l’action «sélectionner un monde qui m’est significatif» (étape 1), la personne en arriverait à donner les premières couleurs de son projet en le situant parmi la gamme d’activités et de visées occupationnelles reliées à la liste des professions choisies. En effet, c’est précisément au sein de son appréhension sélective du monde que s’annonce ou se formule le projet. De plus, comme il a été souligné précédemment, le projet signifie, selon Heidegger (1964), ce par quoi la personne préfigure le monde et manifeste, d’une certaine fa- çon, sa faculté de le transcender. Ainsi, le fait de réorganiser le monde selon des critères personnels (étape 2) permettrait de déboucher sur la manière dont l’individu veut créer sa relation avec ce monde. Il en résulterait forcément une certaine formu- lation de projet professionnel, car cette relation au monde, ainsi réorganisée, témoi- gne de l’apport potentiel ou éventuel que la personne envisage au sein de ce monde. Par ailleurs, la partie opérationnelle de l’étape 1 qui consiste à «extraire les profes- sions...» fait tout d’abord appel aux processus cognitifs d’exploration et de spécifica- tion, tels que définis par Super (1984; 1957). En effet, sur la base d’une liste d’occu- pations à explorer (exploration), l’activité du présent atelier conduit également à éta- blir une certaine hiérarchie d’orientations ou sous-projets professionnels; en cela, on pourrait dire qu’elle se rapproche des tâches qui sont généralement classées dans le processus cognitif de la spécification (terminologie de Super, 1984; 1957). Cependant, il faut souligner que c’est la partie opérationnelle de l’étape 2, consistant à «faire des regroupements...», qui s’avère de loin la plus importante dans le présent atelier. Or, cette dernière s’apparente surtout au processus cognitif de la cristallisa- tion. C’est pourquoi il est postulé que le rationnel de cette procédure opérationnelle intitulée «Projet professionnel» repose surtout sur ce dernier processus cognitif. Glo- balement, ce processus consiste à restructurer les données professionnelles en utili- sant comme référence les composantes de l’identité personnelle. D’une façon plus détaillée, le processus de la cristallisation (principal processus co- gnitif sollicité par cet atelier III.1) consiste ainsi à mettre de l’ordre dans les multiples informations que la personne possède sur elle ou sur le monde extérieur. Ce proces- sus sert également à organiser les perceptions relatives à son rôle professionnel et à la structure du monde du travail. Cette pensée catégorielle aurait la fonction économi- que de ramener le multiple et le complexe à des classes générales, des familles larges, des concepts fondamentaux ou des convergences englobantes (Guilford, 1967; Klausmeir et Harris, 1966; Mucchielli, 1966; Bruner, 1956). http://www.fse.ulaval.ca/danielle.riverin-simard Le Projet professionnel • Atelier III.1 3 Lors de la transition socio-professionnelle, et devant les multiples avenues à être expérimentées (recherche d’emploi, réinsertion, promotion), les données de la situa- tion (obstacles ou opportunités) apparaissent souvent dans une abondance et une diversité telles que la personne a besoin d’une organisation interne, ou d’une ré- organisation, pour saisir le projet professionnel qui l’anime. Elle doit dégager les ten- dances, extraire l’essentiel en ignorant l’insignifiant, envisager les possibilités géné- rales, dégager les traits, les motivations, les valeurs qui sont vraies dans toutes cir- constances. Selon Super (1984), la personne qui n’a pas cristallisé sa représentation d’elle-même modifie ses attributs et ses évaluations en fonction d’événements parti- culiers, en fonction bien souvent de la dernière situation rencontrée, d’où son senti- ment de confusion, son instabilité et son interminable exploration. Il s’agit là d’un danger possible lors des démarches de la transition socio-professionnelle à cause des éventails (obstacles ou opportunités) que l’individu doit considérer. Il risque l’épar- pillement à l’intérieur de lui-même. L’identification (ou la réidentification) d’un projet professionnel devient alors essentiel. Le point central de la cristallisation qui est étroitement associé au projet profession- nel se base principalement sur les travaux de Guilford et de Hoepfner (1971). La personne ne peut considérer en elles-mêmes les nombreuses occupations dont elle prend connaissance: il lui faut les interpréter en fonction de son identité personnelle, en fonction des traits et motivations qui la caractérisent essentiellement. Le but final du processus de la cristallisation, dans le développement vocationnel (y compris, selon nous, dans la transition socio-professionnelle) est, selon Super (1984): 1. d’iden- tifier parmi un grand nombre d’activités celles pour qui se révèlent des intérêts dura- bles; 2. d’organiser (de réorganiser) le monde du travail sur la base de composantes de l’identité personnelle. En somme, l’exercice de comportements vocationnels relatifs à la cristallisation trouve sa finalité et son sommet dans la réalisation de la jonction entre l’identité personnelle et l’identité professionnelle (Boutinet, 1989; Pelletier et Bujold 1984). Cette tâche, rappelons-le, consiste à structurer les données professionnelles selon des critères psychologiques et à catégoriser le matériel occupationnel en utilisant comme réfé- rences les composantes de l’identité personnelle. Elle s’avère la démarche ultime de la cristallisation, car l’individu apprend alors à articuler ensemble les représentations de lui-même et ses concepts vocationnels dans une projection de rôles profession- nels susceptibles de lui convenir. Cette projection constitue son projet professionnel «durable» qui s’avère, du moins pour un certain nombre d’étapes de vie au travail, la base des choix de ses occupations ou de ses cibles dans les diverses démarches propres à la transition socio-professionnelle. Inscrit dans la perspective organismique, cet atelier vise ainsi à aider l’individu à se doter, dans le temps, d’une orientation générale soutenue qui s’accorde avec ses possibilités actuelles mais surtout prévisibles. Il faut donc, pour la réussite de la tran- sition socio-professionnelle, aider l’individu, comme le souligne Lemaire (1985) à pro- pos de la situation des chômeurs, à poser un acte prospectif, c’est-à-dire à «pré- former» le temps dans l’avenir afin qu’il puisse par la suite, et dans sa succession, le produire maintenant. http://www.fse.ulaval.ca/danielle.riverin-simard Le Projet professionnel • Atelier III.1 4 DEROULEMENT uploads/Ingenierie_Lourd/ le-projet-professionnel-faculte-des-sciences-de-l-x27-education.pdf
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- Publié le Jui 12, 2022
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