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Tous droits réservés © Département des relations industrielles de l'Université Laval, 1982 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 15 oct. 2021 18:30 Relations industrielles Industrial Relations Les formes d’ organisation dans l’ industrie de la construction Roger Miller Volume 37, numéro 1, 1982 URI : https://id.erudit.org/iderudit/029237ar DOI : https://doi.org/10.7202/029237ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Département des relations industrielles de l'Université Laval ISSN 0034-379X (imprimé) 1703-8138 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Miller, R. (1982). Les formes d’organisation dans l’industrie de la construction. Relations industrielles / Industrial Relations, 37(1), 164–176. https://doi.org/10.7202/029237ar Résumé de l'article L'auteur étudie les variables techniques et économiques qui influencent la structure et les stratégies des entreprises de construction. Des interviews auprès de quinze dirigeants d'entreprises de construction ont indiqué que la stratégie porte non seulement sur le choix d'une mission économique spécialisée mais surtout sur la confection d'une structure organisationnelle qui permet le retranchement, l'expansion, la formalisation et la contraction en fonction du contexte économique. À l'exception du noyau permanent, les ingénieurs et les ouvriers absorbent la variabilité de la demande. Les formes d'organisation dans l'industrie de la construction au Québec Roger Miller L'auteur étudie les variables techniques et économiques qui influencent la structure et les stratégies des entreprises de cons- truction. Des interviews auprès de quinze dirigeants d'entreprises de construction ont indiqué que la stratégie porte non seulement sur le choix d'une mission économique spécialisée mais surtout sur la confection d'une structure organisationnelle qui permet le retranchement, l'expansion, la formalisation et la contraction en fonction du contexte économique. À l'exception du noyau perma- nent, les ingénieurs et les ouvriers absorbent la variabilité de la demande. L'objet de cette étude est d'analyser les formes d'organisation dans l'industrie de la construction. À cette fin, nous étudierons d'abord la dyna- mique technico-économique de l'industrie de la construction qui influence à la fois la structure de l'industrie et les stratégies des entreprises qui y oeu- vrent. Par la suite, nous verrons les formes d'organisation utilisées par les différents types d'entreprises. La méthodologie est à la fois déductive et inductive. En effet, une ap- proche déductive fondée sur l'écologie des organisations et le paradigme de l'organisation industrielle a d'abord été utilisée. L'analyse des conditions environnementielles et techniques permet non seulement de prédire les stra- tégies probables des entreprises mais aussi leurs formes organisationnelles1. Par la suite, quinze entrevues avec des dirigeants d'entreprises de construc- tion au Québec ont permis de tester les hypothèses établies au moment de la phase déductive et d'identifier les stratégies économiques et organisation- nelles effectivement poursuivies par les entreprises de construction. Ce document présente une synthèse des éléments les plus pertinents recueillis au cours de ces deux phases de recherche. * MILLER, Roger, D.Sc, professeur de sciences administratives, Université du Québec à Montréal. 1 Voir à ce sujet: Marshall W. MEYER et al., Environments and Organizations, San Francisco, Jossey-Bass Publishers, San Francisco, 1978; F.M. SCHERER, Industrial Market Structure and Economie Performance, Chicago, Rand McNally, 1980; Hans THORELLï, Strategy, Structure, Performance, Bloomington, Indiana University Press, 1979. Relat. ind., vol. 37, no 1 (1982) © PUL ISSN 0034-379 X 164 LES FORMES D'ORGANISATION DANS L'INDUSTRIE, DE LA CONSTRUCTION AUQUÉBEC 165 LES FACTEURS ENVIRONNEMENTIELS ET TECHNOLOGIQUES L'industrie de la construction est le lieu d'une concurrence très vive, mais aussi, le point terminal de décisions d'investissements prises par les en- treprises industrielles, commerciales, privées et les pouvoirs publics. Ces décisions d'investissement, sources fondamentales de la croissance de l'éco- nomie, découlent de supputations et d'anticipations stratégiques quant à l'avenir. Ces investissements dépendent peu de l'épargne privée des indivi- dus, sauf pour la construction résidentielle mais, fondamentalement de l'épargne des entreprises, des possibilités de crédit et des décisions des admi- nistrateurs publics2. En bref, la demande primaire de l'industrie de la cons- truction dépend de décisions autonomes extérieures difficilement influença- bles. Analysons donc les facteurs environnementiels et technologiques qui influenceront la structure de l'industrie et les stratégies des entreprises qui y oeuvrent. La dynamique technologique et économique de l'industrie La structure d'une industrie et les options stratégiques qui s'offrent aux dirigeants sont largement déterminées par des facteurs environnementiels bien que les dirigeants ne soient pas réduits à une adaptation déterministe ou contingente. Au contraire, les dirigeants conservent des marges de manoeuvre stratégique3. Nous allons tenter de montrer que les choix straté- giques dans l'industrie de la construction portent non seulement sur la con- ception de la mission économique mais aussi sur le design des formes orga- nisationnelles4. Les entreprises de construction ont peu d'influence sur la demande générique ou spécifique. Au maximum peuvent-elles prévoir d'une manière judicieuse l'évolution de la demande à laquelle elles feront face et s'organi- ser en fonction de la variabilité qui caractérise l'industrie. Les entreprises qui oeuvrent au sein de l'industrie de la construction peuvent très difficile- ment utiliser des mécanismes tels que la publicité, la promotion ou le design du produit. Au contraire, elles répondent au marché par l'intermédiaire des appels d'offre5. 2 Voir à ce sujet: Alfred EICHNER, A Guide to Past-Keneysian Economies, White Plains, New York, Sharpe, 1979. 3 La stratégie porte en effet sur les quatre dimensions suivantes: marché, technologie, organisation et système socio-politique. 4 Le thème de la multiplicité des domaines stratégiques est articulé d'une manière cohé- rente par H. Igor ANSOFF dans son article: "The Changing Shape of the Stratégie Problem", pp. 23-52 in Dan E. Schendel et Charles W. Hofer, Stratégie Management, Boston, Little, Brown and Company, 1979. 5 L'industrie de la construction représente au Québec, au fil des années, environ 6% de l'emploi total en moyenne. Cette proportion fluctue, il va sans dire, en harmonie avec les déci- sions d'investissement des dirigeants privés ou publics. L'industrie de la construction au sein du produit intérieur brut du Québec, c'est-à-dire la valeur ajoutée aux matières premières par l'industrie, a atteint au cours de la dernière décennie environ 6.5% de la production québé- coise; cette proportion varie entre 5% et 8% selon les années. En considérant les coûts des ma- tières premières, des biens et des services, des appareils et des services de génie conseil et d'ar- chitecture, la valeur globale des activités représente environ 15% de la production québécoise. 166 RELATIONS INDUSTRIELLES, VOL. 37. NO 1 (1982) La technologie de l'industrie de la construction est de forme intensive c'est-à-dire qu'une main-d'oeuvre hautement spécialisée ou des corps de métiers sont appelés, à des moments donnés dans le temps, à oeuvrer sur des matières premières à des étapes différentes de la réalisation d'un projet. Ainsi, l'industrie de la construction, sauf dans la préfabrication qui ne représente qu'une fraction minime des travaux, n'utilise pas de technologie d'assemblage. Lorsqu'un maître d'oeuvre a pris la décision d'investir, en général, il lance, après consultation d'architectes et d'ingénieurs, des appels d'offres auprès des différents segments de l'industrie de la construction. Dans la plupart des cas, un entrepreneur général ou un gestionnaire de pro- jet est choisi pour diriger l'ensemble des travaux. Au cours de la réalisation du projet, ce dernier fait appel à des spécialistes par la méthode de l'impar- tition. Des sous-traitants exécutent donc des parties précises ou s'associent à d'autres équipes sur le chantier. La nature des travaux à réaliser influencera donc la technologie utilisée et les modes d'organisations. Ainsi, les travaux dont la réalisation est routi- nière, telle que la construction de maisons et de bâtiments industriels, com- merciaux et institutionnels, sont facilement programmables; des normes et des pratiques courantes en régissent le déroulement. Dans ce cas, l'entrepre- neur général ou l'expert-conseil achètera des logiciels de gestion de projet et fera largement appel à des sous-traitants. Ce genre d'activités sera surtout accessible aux entrepreneurs généraux et aux entrepreneurs généraux cour- tiers. Les travaux seront réalisés par des entrepreneurs spécialisés qui agi- ront à titre de sous-traitants de l'entrepreneur général lequel fractionne cha- que projet en de multiples composantes répétitives. Le maître d'oeuvre pourra dans certains cas confier la gestion à des conseillers qui planifieront les séquences, procéderont aux appels d'offre chez les sous-traitants et sur- veilleront les travaux. Le propriétaire joue dans ce cas le rôle d'entrepreneur général. Les travaux de génie civil et les grands investissements industriels par opposition sont souvent des projets uniques c'est-à-dire qu'ils nécessitent un effort important de design et de planification. En conséquence, la construc- tion de ces projets n'est pas routinière mais spécifique et intensive. La réali- sation sera confiée soit à des ingénieurs constructeurs spécialisés dans les grands travaux ou à des entrepreneurs généraux suite au morcellement du projet par le maître d'oeuvre ou le gestionnaire du projet. Les ingénieurs constructeurs exécuteront eux-mêmes les travaux spécifiques ne confiant à des sous-traitants que les parties routinières ou les uploads/Ingenierie_Lourd/ les-formes-d-x27-organisation-dans-l-x27-industrie-de-la-construction.pdf
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- Publié le Apv 23, 2021
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