Les Structures Élémentaires de la Parenté Mouton de Gruyter Berlin· New York ,

Les Structures Élémentaires de la Parenté Mouton de Gruyter Berlin· New York , Les Structures Elémentaires de la Parenté de Claude Lévi-Strauss Mouton de Gruyter Berlin . New York Mouton de Gruyter (formerly Mouton, The Hague) is a Division of Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, Berlin. The 1 st edition was published in 1947. The 2nd edition was published in 1967. The 2nd edition was reprinted in 2002. @ Printed on acid-free paper which falls within the guidelines of the ANSI to ensure permanence and durability. Die Deutsche Bibliothek - ClP-Einheitsaufnahme Lévi-Strauss, Claude: Les structures élémentaires de la parenté 1 de Claude Lévi-Strauss. - Reprint of the 2. ed. 1967. - Berlin; New York: Mouton de Gruy- ter, 2002 ISBN 3-11-017354-9 © Copyright 1967 by Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, 10785 Berlin. AIl rights reserved, including those of translation into foreign languages. No part of this book may be reproduced in any form or by any means, electronic or mechanical, including photocopy, recording, or any information storage and retrieval system, without permission in writing from the publisher. Printing & binding: Werner Hildebrand, Berlin. Cover design: Sigurd Wendland, Berlin. Printed in Germany. A la mémoire de Lewis H. Morgan Parmi ceux qui voudront bien se donner la peine de comprelldre les principes généraux de la religion primitive, bien peu, sans doute, reviendront jamais à croire qu'il s'agit là de faits ridicules, dont la con- naissance ne peut apporter aucun profit au reste de l'humanité. Loin que ces croyances et ces pratiques se réduisent à une accumulation de débris, vestige de quelque folie collective, elles sont si cohérelltes et si logiques que, dès qu'on commellce à les classer, même grossièreme/lt, on pellt saisir les principes qui ont présidé à lellr déve{oppemellt; on voit alors que ces principes sont essentiellemelll rationnels, bien qu'ils opèrent SaliS le l'aile d'une ignorance profonde ef in- vétérée ... La science moderne fe/ld de plus en plus à la con- clusioll que s'il y Il des lois quelque part, il doif y l'Il avoir parloul. E. B. TYLOR. Primitive Clliture. Londres, 1871, p. 20-22. PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION Nous entendons par structures élémentaires de la parenté les systèmes où la nomenclature permet de déterminer immédiatement le cercle des parents et celui des alliés; c'est-à-dire les systèmes qui prescrivent le mariage avec un certain type de parents; ou, si l'on préfère, les systèmes qui, tout en définis- sant tous les membres du groupe comme parents, distinguent ceux-ci en deux catégories: conjoints possibles et conjoints prohibés. Nous réservons le nom de structures complexes aux systèmes qui se limitent à définir le cercle des parents, et qui abandonnent à d'autres mécanismes, économiques ou psycho- logiques, le soin de procéder à la détermination du conjoint. L'expression « structures élémentaires» correspond donc, dans ce travail, à ce que les so- ciologues nomment habituellement mariage préférentiel. Nous n'avons pas pu conserver cette terminologie, parce que l'objet fondamental de ce livre est de montrer que les règles du mariage, la nomenclature, le système des privi- lèges et des interdits, sont des aspects indissociables d'une même réalité, qui est la structure du système considéré. La définition qui précède conduirait donc à réserver le nom de structure élémentaire aux systèmes qui, comme le mariage des cousins croisés, pro- cèdent à une détermination quasi automatique du conjoint préféré; tandis que les systèmes fondés sur un transfert de richesse ou sur le libre choix, comme plusieurs systèmes africains et celui de notre société contemporaine, entreraient dans la catégorie des structures complexes. Nous nous confor- merons, en gros, à cette distinction; plusieurs réserves s'imposent cependant. Il n'existe, d'abord, pas de structure absolument élémentaire, en ce sens qu'un système, quelle que soit sa précision, n'aboutit pas - ou n'aboutit qu'exceptionnellement - à la détermination d'un seul individu comme con- joint prescrit. Les structures élémentaires permettent de définir des classes, ou de déterminer des relations. Mais, en règle générale, plusieurs individus sont également aptes à constituer la classe ou à satisfaire à la relation, et ils le sont souvent en grand nombre. Même dans les structures élémentaires, par conséquent, une certaine liberté est toujours laissée au choix. Inverse- ment, aucune structure camplexe n'autorise un choix absolument libre, la règle étant, non pas qu'on peut épouser n'importe qui par rapport au système, mais tous les occupants des positions de la nomenclature qui ne sont pas expressément défendues. La limite des structures élémentaires se trouve x PR~FACE DE LA PREMIÈRE ~DITION dans les possibilités biologiques, qui peuvent toujours faire apparaître des solutions multiples, sous forme de frères, de sœurs, ou de cousins, à un pro- blème donné; celle des structures complexes est dans la prohibition de l'in- ceste qui exclut, au nom de la règle sociale, certaines solutions qui sont ce- pendant biologiquement ouvertes. Même dans la structure élémentaire la plus stricte, on conserve une certaine liberté de choix; et même dans la struc- ture complexe la plus vague, le choix reste sujet à certaines limitations. On ne peut donc pas opposer complètement les structures élémentaires et les structures complexes; et il est également difficile de tracer la ligne de dé- marcation qui les sépare. Entre les systèmes qui assignent le conjoint et ceux qui le laissent indéterminé, il y a des formes hybrides et équivoques; soit que les privilèges économiques permettent d'effectuer un choix secondaire au sein d'une catégorie prescrite (mariage par achat associé au mariage par échange), soit qu'il y ait plusieurs solutions préférentielles (mariage avec la fille du frère de la mère, et avec la fille du frère de la femme; mariage avec la fille du frère de la mère, et avec la femme du frère de la mère, etc.). Cer- tains de ces cas seront examinés dans ce livre, parce que nous considérons qu'ils peuvent éclairer des cas plus simples qu'eux; d'autres, au contraire, qui marquent un passage aux formes complexes, seront laissés provisoire- ment de côté. A proprement parler, le présent travail constitue donc une introduction à une théorie générale des systèmes de parenté. Cela est certain, si l'on consi- dère qu'après cette étude des structures élémentaires, la place reste ouverte à une autre, réservée aux structures complexes; peut-être même à une troi- sième, celle-ci consacrée aux attitudes familiales qui expriment ou surmon- tent, par des conduites stylisées, des conflits ou des contradictions inhérents à la structure logique, telle qu'elle se révèle dans le système des appellations. Si nous nous sommes, cependant, décidé à publier ce livre sous sa forme actuelle, c'est essentiellement pour deux raisons. Nous croyons d'abord que, sans être exhaustive, notre étude est complète, en ce sens qu'elle traite des principes. Même si nous devions envisager de développer tel ou tel aspect du problème auquel elle est consacrée, nous n'aurions à introduire aucune notion nouvelle. Au lecteur désireux d'élucider une question spéciale, il suf- fira d'appliquer au cas considéré nos définitions et nos distinctions, et de procéder selon la même méthode. En second lieu, nous n'espérons pas, même dans les limites que nous nous sommes assignées, être resté à l'abri d'inexactitudes matérielles et d'erreurs d'interprétation. Les sciences sociales sont parvenues à un tel degré d'inter- pénétration, et chacune d'elles est devenue si complexe par la masse énorme de faits et de documents sur lesquels elle repose, que leur progrès ne peut plus provenir que de l'œuvre collective. Nous avons été obligé d'aborder des do~aines à l'étude desquels nous étions mal préparé; de risquer des hypo- PR~FACE DE LA PREMIÈRE ~DITION XI thèses que nous ne pouvions immédiatement vérifier; et aussi, de laisser pro- visoirement de côté, faute d'information, des problèmes dont la solution eût été pourtant essentielle à notre dessein. Si notre travail doit trouver audience auprès de quelques-uns seulement, parmi ceux qui, ethnologues ou sociolo- gues, psychologues ou linguistes, archéologues ou historiens, participent au laboratoire, dans le cabinet de travail ou sur le terrain, à la même étude du phénomène humain; et si certaines des lacunes, à l'étendue et à la gravité desquelles nous sommes en tout premier sensible, peuvent être comblées à la suite de leurs commentaires et en réponse à leurs objections, alors, sans doute, nous aurons été fondé à marquer un temps d'arrêt dans notre enquête, et à proposer ses premiers résultats avant de chercher à dégager ses plus lointaines implications. A l'heure actuelle, une étude de sociologie comparée se heurte à deux diffi- cultés principales : le choix des sources, et l'utilisation des faits. Dans les deux cas, le problème provient surtout de l'abondance des matériaux, et de la dure nécessité de se limiter. En ce qui concerne le premier point, nous n'avons pas voulu dissimuler qu'écrit aux États-Unis, par un contact quo- tidien avec nos collègues américains, ce livre était exposé à faire un usage prédominant de sources anglo-saxonnes. En cherchant à masquer cette orientation, nous nous serions rendu coupable d'ingratitude envers le pays qui nous avait offert un accueil généreux et des possibilités de travail excep- tionnelles; et vis-à-vis de nos collègues français, surtout intéressés dans les récents développements de leur science à J'étranger, uploads/Ingenierie_Lourd/ levi-strauss-claude-les-structures-elementaires-de-la-parente-2002-walter-de-gruyter-inc-libgen-li.pdf

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