GRAND ORIENT DE FRANCE Puissance Symbolique Régulière Souveraine Liberté - Égal
GRAND ORIENT DE FRANCE Puissance Symbolique Régulière Souveraine Liberté - Égalité - Fraternité COMPAGNON Instruction pour le deuxième grade symbolique G...O...D...F... 16, rue Cadet 75439 Paris cedex 09 Édition 2013 Avertissement 3 Observations 4 Présentation du grade 6 Mémento du 2e degré 18 Ouverture des travaux 26 Tuilage et Instructions 31 Clôture des travaux 38 2 SOMMAIRE Pour accéder au grade de Compagnon, tout Apprenti est assujetti(e) à un examen, dans lequel il (elle) doit répondre aux questions qui lui sont posées d'après l'instruction ci-après. 1° Sur la Constitution du Grand Orient de France à partir du commencement du titre III ; 2° Sur les parties du Règlement Général autres que celles désignées pour l'examen du 2e degré ; 3° Sur l'esprit de la Franc-maçonnerie - en quoi notamment elle est différente de toutes les autres associations profanes, pourquoi le grade de Compagnon est l’un des grades les plus importants de l'initiation maçonnique. Le grade d'Apprenti est la base de toute la Maçonnerie, celui de Compagnon en constitue la consécration. L'achèvement accompli de son apprentissage peut seul valoir son augmentation de salaire, à la Sœur, au Frère Apprenti proposé(e) pour le deuxième degré. 3 AVERTISSEMENT La Tenue au grade de Compagnon a lieu ordinairement à la suite d'une Tenue au grade d'Apprenti (mais il peut en être différemment si une loge veut conférer le compagnonnage plus solennellement que d'habitude et invite de nombreuses Sœurs et Frères à y assister, ou si plusieurs loges se réunissent). Les seuls travaux pouvant être à l'ordre du jour pour une Tenue au grade de Compagnon sont : 1° Examen des candidat(e)s pour lesquel(le)s un vote favorable a déjà eu lieu en Tenue d'Apprenti et vote sur leur admission définitive ; 2° Initiation au 2e grade ; 3° Morceaux d'architecture écrits ou oraux ; 4° Prise en considération et vote sur les candidatures de Compagnons pour l'élévation au grade de Maître. Pour tous les autres travaux, même pour la communication de la correspondance hormis les planches d'excuses et les convoca- tions imprimées, il faut préalablement travailler au 1er degré, en vertu de convocations envoyées aux Apprentis comme aux autres membres de la loge. 4 OBSERVATIONS Au grade de Compagnon, la décoration du Temple est la même qu'au grade d'Apprenti, complétée de : 1° Les outils symboliques devant servir aux cinq voyages (maillet et ciseau - équerre et compas - règle et levier - niveau - truelle) rassemblés sur une table près du 1er Surveillant, pour être à la disposition du Grand Expert ; 2° Cinq cartouches placés symétriquement, sur lesquels sont les inscriptions pour les cinq voyages, telles qu'elles sont indiquées au rituel ; 3° L’Etoile flamboyante. S'il y a eu préalablement une Tenue au 1er degré, aussitôt après la clôture des travaux, les Apprentis sont invités par le Vénérable à couvrir le Temple. Si la séance est exclusivement consacrée à des travaux du second degré, il n'y a pas lieu de les ouvrir d'abord au premier degré. 5 Étymologie Le mot " compagnon " est fortement chargé du point de vue symbolique, imaginaire et affectif, qui vient du latin populaire : " companio (companionis) " et qui veut dire " qui mange son pain avec ". D’une façon générale, le compagnon est celui qui accompagne. Le compagnonnage désigne à la fois un temps, celui de la réalisation d’un chef d’œuvre sous la direction d’un (ou de) maître(s) et une relation aux autres. Il y a l’idée d’un cheminement qui, avec les autres, en tenant compte des réalisations des autres, conduit à trouver sa voie et à faire autre chose que les autres… Quelques éléments d’histoire du compagnonnage Il serait hasardeux et hors de propos de prétendre faire ici une histoire du compagnonnage. D’autant qu’il serait sans doute plus juste de parler d’histoire des compagnonages... On peut cependant donner brièvement quelques indications susceptibles de devenir autant de pistes de réflexion. Les compagnonnages apparurent de façon formelle au XIIIe siècle1, en partie, dans la prolongation des guildes, des hanses et des fratries qui s’étaient progressivement développées depuis le VIIe siècle. Les grands chantiers et en particulier ceux des cathédrales contribuèrent à la fois à l’essor et aux formes de ces compagnonnages. Les " ouvriers " du bâtiment furent véritable- ment à l’origine de compagnonnage. 6 PRÉSENTATION DU GRADE 1 Voir par exemple le Livre des Métiers d’Etienne Boileau. Différents métiers, constitués en corps, s’organisent tout au long du Moyen Âge et se voient accorder diverses reconnaissances officielles, de fait ou de droit, comme par exemple le fait d’ester en justice. Le concile de Lavaur fait état des " serments, conjura- tions et signes " des compagnons en 1368. Il est fait référence dès 1469 au " Tour de France ". Parmi les constantes de ces compagnonnages, il faut retenir le serment, le secret, des termes et des mots de métier, le " tour ", quelques rites et un fondement mythologique prestigieux d’inspi- ration biblique ou chrétienne. Ces associations, qui sont en concurrence et souvent en conflit2, se structurent autour de plusieurs grandes figures emblématiques illustrant chacun des récits mythiques autour de deux grands thèmes, qui leur servent de fondement et de référence. Les principales figures en sont : Salomon, Maître Jacques, le Père Soubise. Les deux thèmes sont la construction du Temple de Salomon, dont Maître Jacques aurait été l’architecte avec le Père Soubise et la fin ou la postérité de l’Ordre du Temple, Maître Jacques étant associé à Jacques de Molay exécuté en 1314 par Philippe IV le Bel. Ces associations, qui assurent la formation et, dans une certaine mesure la défense professionnelle et sociale de leurs membres, sont connues par les nombreuses condamnations 7 2 Les compagnons dévoirants chantent : " Chers Compagnons honnêtes, il faut nous rassembler ; C’est pour chasser ces bêtes qui sont dans Montpellier ; Commençons de suite par tous ces Gavots, Car ils sont sans doute de vrais animaux. " (bis) qu’elles suscitent tout au long du XVIe, du XVIIe puis du XVIIIe en particulier à l’aube de la Révolution. Les compagnons s’opposaient souvent entre métiers mais aussi à l’intérieur d’un même métier. Ce ne semble pourtant pas être les désordres, très relatifs qui en découlent, qui justifient les condamnations des autorités ecclésiastiques3 et royales. C’est que les compagnons structurés représentent des " forces sociales " organisées qui s’impliquent non seulement dans les luttes corpo- ratistes, professionnelles mais sociales et politiques. Cela sera particulièrement vrai au moment des guerres de Religion où les mouvements de compagnons rejoindront pour les uns la Réforme pour les autres le catholicisme romain, tels respectivement les " gavots " de Salomon et les " dévoirants " de Maître Jacques. Cela le demeure avant la Révolution, d’autant que les concurrences et les dissensions n’interdisent pas l’union, y compris des " gavots " et des " dévoirants "4, ce qui expliquera les décrets d’Allarde et Le Chapellier (1791) contre les corporations et les coalitions ouvrières. Les compagnonnages survécurent péniblement à ces lois et aux surveillances policières tout au long du XIXe siècle. 8 3 La Sorbonne condamnera à plusieurs reprises ( en particulier les 30 mai 1648 et 14 mars 1655) les " pratiques impies, sacrilèges et superstitieuses qui se font par les compagnons selliers, cordonniers, tailleurs, couteliers et chapeliers, lorsqu’ils reçoivent des compagnons qu’ils appellent du Devoir ". 4 Les compagnons dans la défense de leurs intérêts professionnels organi- sent ce qu’il faut bien nommer des grèves et " damnent " des villes, c’est- à-dire les vident de leurs ouvriers les plus qualifiés. Les efforts d’Agricol Perdiguier, compagnon menuisier, élu député en 1848, pour redonner dans un cadre social et industriel nouveau sa place au compagnonnage ne suffirent pas. Il ne parvint pas plus à réunir les " Compagnons du Devoir " et les " Compagnons du Devoir de Liberté ". Le compagnonnage demeure toutefois de nos jours comme une filière de formation, qui s’est organisée dans l’immédiate après-guerre (1945-1946), à la recherche de formes d’excellences humaines et profession- nelles5. Quelques éléments de réflexion et d’information autour du grade Le grade de Compagnon est présent dans la plupart des rites maçonniques, dont il constitue désormais la deuxième étape, le deuxième degré. Ligou dans son Dictionnaire de la Franc- maçonnerie, s’appuyant sur Ragon, en recense presque trente. Pendant longtemps, il n’y eut que deux grades, ceux " d’apprenti entré " et de " compagnon du métier " dans la maçon-nerie de métier comme dans la maçonnerie spéculative6. 9 5 Il conserve des rites de passage et divers secrets pour assurer la cohésion d’une élite ouvrière capable de travailler suivant les règles du métier et capable de le penser. 6 Les Constitutions d’Anderson de 1723 ne mentionnent que les grades d’" entered apprentic " et de " fellow of the craft " et l’article IV précise que le Compagnon peut " éventuellement devenir surveillant ou maître de la Loge ". Cette dernière dénomination ne faisant pas référence à un grade qui visiblement n’existe pas mais à la fonction de diriger les travaux des francs- maçons réunis en uploads/Ingenierie_Lourd/ memento-compagnon 1 .pdf
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- Publié le Apv 07, 2022
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