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Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain 37 | Printemps 2011 CRITIQUE D'ART 37 Pierre Frey. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernaculaire Valéry Didelon Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/critiquedart/1321 DOI : 10.4000/critiquedart.1321 ISBN : 2265-9404 ISSN : 2265-9404 Éditeur Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Archives de la critique d’art Édition imprimée Date de publication : 1 avril 2011 ISBN : 1246-8258 ISSN : 1246-8258 Référence électronique Valéry Didelon, « Pierre Frey. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernaculaire », Critique d’art [En ligne], 37 | Printemps 2011, mis en ligne le 14 février 2012, consulté le 07 août 2021. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/1321 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart. 1321 Ce document a été généré automatiquement le 7 août 2021. EN Pierre Frey. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernaculaire Valéry Didelon RÉFÉRENCE Frey, Pierre. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernaculaire, Arles : Actes Sud, 2010 1 Publié par Pierre Frey, professeur à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l’ouvrage Learning from Vernacular devrait susciter a priori beaucoup de sympathie chez tous ceux qui ne se satisfont pas de l’état de l’architecture contemporaine. L’auteur s’y livre en effet à une critique en profondeur de son système de production, lequel est selon lui malheureusement beaucoup trop soumis aux règles du libre marché et du progrès technologique. Il vilipende plus précisément le modernisme architectural qui en un siècle n’aurait produit qu’aliénation, uniformisation et banalisation de notre environnement construit. A contrario, Pierre Frey s’adonne à un plaidoyer vibrant pour « l’architecture vernaculaire », source pour lui de bonnes pratiques écologiques, sociales et culturelles. Il définit celle-ci à l’écart de la circulation mondialisée des marchandises, et l’assimile assez généralement au domaine de l’autoconstruction. 2 En cela, l’auteur semble renouer explicitement avec le discours critique tenu par Bernard Rudofsky dans sa célèbre exposition Architecture Without Architects de 1964, et par Ivan Illitch dans son livre Le Genre vernaculaire de 1983. De ce point de vue, une double déception se fait immédiatement jour. D’un côté, rien de très nouveau n’apparaît dans l’ouvrage de Pierre Frey qui, par les exemples concrets qu’il mobilise, ne parvient pas à compléter ou à dépasser l’inventaire réalisé par Rudofsky — l’iconographie du livre est vraiment décevante. D’un autre coté, l’auteur de Learning from Vernacular, se montre pour partie infidèle à l’héritage intellectuel de ces deux Pierre Frey. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernac... Critique d’art, 37 | Printemps 2011 1 mentors, dans la mesure où, à leur différence, il place la « nouvelle architecture vernaculaire » dans les mains des architectes et des ingénieurs. L’ouvrage souffre terriblement de ce postulat paradoxal. Par essence, les hommes de l’art lorsqu’ils s’emparent de ce qui leur échappe —l’architecture primitive, exotique ou ordinaire— lui font perdre inévitablement son altérité et donc son intérêt. Les « nouveaux architectes vernaculaires » présentés par Pierre Frey à la fin du livre apparaissent en cela comme de véritables chimères. 3 Par son rejet absolu du monde contemporain, et par son idéalisation du localisme, de l’artisanat et des modes de construction requérant une main-d’œuvre abondante, Learning from Vernacular peut de surcroît être perçu comme un ouvrage passéiste, voire réactionnaire. Dans la seconde partie, l’apologie de l’habitat chinois traditionnel sur cour résonne curieusement à l’heure ou par millions les migrants cherchent à accéder au confort moderne dans les grandes métropoles. Faut-il y voir autre chose qu’un goût du pittoresque et une tendance à la nostalgie si fréquente chez certains architectes ? D’ailleurs, Pierre Frey confesse quelque part qu’il « n’exprime peut-être ici que le désarroi et le désir d’un homme vieillissant ne supportant pas le bilan de sa propre génération, alors qu’il se pensait né pour y remédier. » Pierre Frey. Learning from Vernacular : pour une nouvelle architecture vernac... Critique d’art, 37 | Printemps 2011 2 uploads/Ingenierie_Lourd/ pierre-frey-learning-from-vernacular-pou.pdf
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- Publié le Dec 10, 2022
- Catégorie Heavy Engineering/...
- Langue French
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