Clefs pour le Déchiffrage – 10 conseils pour le déchiffrage avec un peu + de dé

Clefs pour le Déchiffrage – 10 conseils pour le déchiffrage avec un peu + de détails p. 1 - © Jérôme Coulomb - www.piupiano.com 10 conseils pour le déchiffrage ( Avec un peu plus de détails ) 1. ne pas regarder ses mains  Les progrès sont immédiats, dès que vous cessez de regarder vos mains.  Travail de « l’instrument déchiffrage » (le déchiffrage au piano se travaille spécifiquement, comme un nouvel instrument… où l’on ne regarde pas ses mains.)  Amélioration du lien entre l’œil et la main. 2. lire ‘graphiquement’ autant que possible  Gain de temps, meilleure vue d’ensemble des notes, des mouvements mélodiques, des motifs… Bref, perception plus rapide des éléments musicaux. Le temps gagné à lire ‘graphiquement’ tout ce qui peut l’être sert à mieux lire… le reste. 3. connaître vraiment, en pratique, les tonalités  Pouvoir évoluer quasiment sans y penser dans les tons usuels (Do, Sol, Ré, La, Mi, Fa, Sib et Mib constituent une très bonne base, qu’on étendra progressivement) et si possible dans les tons plus rares. Un temps considérable est épargné si l’on ne cherche pas en permanence les altérations.  Cette connaissance ‘pratique’ ne s’acquiert pas en exécutant les gammes de la façon habituelle, un peu mécanique, mais par des exercices plus variés (il y en a sur ce site), et puis un travail d’oreille, pour acquérir une vraie familiarité avec les gammes et les tons.  Meilleure vue d’ensemble des passages et des transitions (notamment les modulations). 4. tenir un tempo et « avancer » (sans s'arrêter, ni revenir en arrière, ni répéter, ni ‘reprendre’ )  Donne une cohérence à ce qui est joué : meilleure compréhension  L’oreille peut ainsi saisir une représentation « à l’échelle » du morceau.  Il vaut cent fois mieux jouer très lentement et régulier que vite sans régularité.  On profite de l’effet d’entraînement, du dynamisme de la pulsation 5. savoir lire extrêmement lentement, et savoir ‘suspendre’  Comme 4. (Précisons au passage que ‘suspendre’ la lecture, ce n’est pas l’interrompre.)  Apprivoisement du temps, ce grand mystère de la musique. 6. lire temps par temps (et ne pas chercher à ‘avoir de l'avance’ )  Lire temps par temps permet de comprendre l’organisation rythmique de la mesure, et en particulier, d’en avoir une vue d’ensemble. La pulsation est « tenue » plus facilement.  Permet aussi de mieux comprendre le « contenu » de chaque temps. La cohérence de ce qui est lu se répercute dans ce qui est joué.  L’avance en lisant est une conséquence de la bonne lecture, et non un moyen de l’améliorer… A certains niveaux, chercher à avoir de l’avance peut gêner la lecture, au lieu d’aider. 7. relire plusieurs fois la même page / la même pièce (2 ou 3 ou 4 fois)  Améliore la compréhension de ce qu’on a lu, accroît l’expérience de lecture : donne goût au simple fait de comprendre (du moins en partie) ce qu’on lit. Vision plus large.  Lecture plus gratifiante : car on entend « le résultat », autrement dit, on profite de ce qu’on a d’abord décrypté un peu difficilement. Cette satisfaction musicale, encourageante, redonne place au plaisir de la musique, et au plaisir du jeu, et au plaisir d’une relative aisance.  Technique : essayer, à chaque fois, de regarder encore moins ses mains que la fois précédente. Clefs pour le Déchiffrage – 10 conseils pour le déchiffrage avec un peu + de détails p. 2 - © Jérôme Coulomb - www.piupiano.com 8. lire des morceaux qu'on connaît, ou même que l'on a déjà travaillé.  Comme 7.  Permet d’accroître l’expérience de lecture, d’améliorer la compréhension de ce que l’on voit (rythmique / mélodique), améliorer l’efficacité de « l’instrument déchiffrage », celui qui se joue sans regarder ses mains. 9. lire beaucoup de pages faciles  Mêmes raisons que ci-dessus (les points 7. et 8.)  Il sera bien sûr plus facile de ne pas regarder ses mains du tout (ou presque).  Cela permet, encore une fois, de tirer des satisfactions musicales par le déchiffrage ; tel est bien le but du jeu, et de toute musique : le plaisir musical. C’est une partie de notre rôle de professeur d’aider nos élèves à prendre plaisir à la musique. 10. exercer sa compréhension musicale  Autrement dit : améliorer sa compréhension de tout ce qui constitue le « langage musical » : rythme, tonalités, nuances, styles etc. Puisque la difficulté réside dans la rapidité nécessaire à percevoir ce qui est écrit et à restituer à l’instrument ce que l’on a perçu, améliorer la compréhension de tous les éléments musicaux ne pourra qu’accélérer les capacités en déchiffrage. Notez cependant que la perception, la compréhension et le jeu sont 3 choses différentes, et que le déchiffrage utilise simultanément ces 3 ressources distinctes.  Ce travail peut s’effectuer hors-déchiffrage, avec les morceaux que l’on travaille ou que l’on connaît déjà.  Et même hors-instrument (à la table) : en apprenant à lire les éléments de plus en plus efficacement, indépendamment du fait de jouer ce que l’on perçoit. Voilà pour la partie technique indispensable au déchiffrage. Mais, pour ce qui concerne la « musicalité » proprement dite, on peut aussi travailler :  Hors-partition : par l’écoute, la lecture, la réflexion. Il s’agit de « digérer » le langage musical, de même que nous avons digéré le langage parlé. Certain(e)s ont la chance d’avoir cette compréhension de manière quasi-innée. Pour d’autres, ce travail accompagne toute une vie...  Et même hors-musique : car certains principes musicaux ont des équivalents dans d’autres arts, d‘autres domaines de la vie… Quelques exemples : les notions de contrastes, d’évènements, de surprise, de douceur et de violence, de texture, de continuité ou de discontinuité; le monde émotionnel; le monde sensoriel… et bien d’autres choses encore. Bref : le monde… la vie. Le fait que certain(e)s soient plus rapides que d’autres pour progresser a peu d’importance. Un dernier conseil, qui n'est pas technique, mais de bon sens : 0. prendre plaisir à lire la musique. Exemple : vous êtes-vous aperçu(e) que quand vous lisez une partition, disons, de J.-S. Bach, il n’y a, littéralement, aucun intermédiaire entre Bach et vous? Vous avez « l’original » sous les yeux, sa musique pure. Ne vous privez pas de ce plaisir : le contact direct avec les géants de la musique. Les 10 principes de travail, exposés ici avec quelques détails, sont développés, explicités et présentés avec beaucoup plus d’arguments dans le texte d’une quarantaine de pages (en cours d’écriture) : « 10 conseils pour le déchiffrage – arguments » et résumés en une seule page dans le texte : « 10 conseils pour le déchiffrage– résumé » (Tous les textes et exercices de la méthode « Clefs pour le déchiffrage » sont mis en ligne gracieusement sur le site www.piupiano.com au fur et à mesure de leur écriture) Textes, exercices et lectures à vue sur www.piupiano.com Clefs pour le Déchiffrage – Perception - Exécution page 1 – Jérôme Coulomb –- www.piupiano.com – www.dechiffrage.fr PRELUDE On regarde une page de musique. Que voit-on ? • des notes (entendons par là des corps de notes, noirs ou blancs) • des rythmes • des signes musicaux, tels que liaisons de phrasé, accents, nuances, points et tirets (par simplicité, appelons un peu improprement cet ensemble de signes le « phrasé »). 3 ensembles de signes, donc, perceptibles séparément, et pourtant liés et inter-dépendants au sein de la musique. Ces 3 ensembles réunis forment l’ensemble des éléments musicaux. Le déchiffrage peut être analysé comme une double-tâche : • percevoir ce qui est inscrit sur la partition (le plus d’éléments musicaux possible) • exécuter le plus possible d’éléments musicaux perçus. Ainsi, le travail du déchiffrage porte sur ces 2 aspects : perception et exécution. Ils sont liés dans les deux sens : perception Æ exécution : d’abord, bien sûr, parce que l’on joue ce que l’on a perçu, ou en tout cas le plus d’éléments possibles. Et aussi parce que le temps gagné en percevant plus vite permet d’économiser de l’attention, alors disponible pour l’exécution : déplacements, choix de doigtés, « réduction » des passages trop chargés etc. exécution Æ perception : parce que plus vite et plus facilement vous exécutez ce qui est perçu, plus vos économisez d’attention disponible pour voir la partition, comprendre ce que vous voyez, prendre de l’avance en lecture sur ce qui est joué, et disposez de temps pour mieux lire les passages les plus « chargés ». Ainsi, séparer totalement exécution et perception serait artificiel : les deux sont liés comme les faces d’une même pièce. Cependant, la distinction des deux facettes est utile, pour aborder efficacement le déchiffrage. La Perception Plus la perception des éléments musicaux est rapide et précise, plus on percevra d’information musicale (dans l’idéal, toute l’information musicale contenue dans l’écriture), et plus la quantité d’attention disponible pour l’exécution sera grande. Nous l’avons vu, l’ensemble des signes musicaux uploads/Litterature/ 01-dechiffrage-pdf.pdf

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