Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 1 Module de Sémiologie Dr F.MOUSSAOUI 3è

Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 1 Module de Sémiologie Dr F.MOUSSAOUI 3ème année médecine 2016-2017 ELECTROCARDIOGRAMME ECG I- DEFINITION: Enregistrement, en fonction du temps, du courant d’action du cœur lors de sa contraction L'électrocardiogramme est une projection graphique de l'activité électrique du cœur : c'est une image électrique de l'activité cardiaque. II- PRINCIPES DE BASE : A- Les phénomènes fondamentaux : Les morphologies de base : - Ces 2 phénomènes successifs de dépolarisation et de repolarisation, avec leurs morphologies variables suivant la place des électrodes, est à la base de l’électrocardiographie. - La succession de ces 2 phénomènes correspond à l’ACTIVATION CARDIAQUE, applicable aux oreillettes (ACTIVATION AURICULAIRE: dépolarisation et repolarisation auriculaires) et aux ventricules (ACTIVATION VENTRICULAIRE: dépolarisation et repolarisation ventriculaires). Pour plus de simplicité, le terme de d’activation concernera seulement le processus de dépolarisation. - Ces notions de bases de l’ECG permettent de comprendre: - la position des axes électriques, - l’activation cardiaque - les morphologies des dérivations usuelles. Des électrodes de contact ou de voisinage, vont enregistrer ces phénomènes électriques sous l’aspect de morphologies différentes selon la place de l’électrode par rapport au sens de propagation de la dépolarisation et de la repolarisation 1. L’électrode 1 qui voit arriver la dépolarisation, enregistre une électropositivité (amplitude proportionnelle à l’épaisseur de la fibre); 2. L’électrode 2 qui voit fuir la dépolarisation, enregistre au contraire une électronégativité; 3. L’électrode 3, située à mi-chemin par rapport aux 2 extrémités de la fibre, voit d’abord arriver l’onde de dépolarisation et enregistre une électropositivité, puis voit fuir l’onde de dépolarisation, et enregistre une électronégativité.Le complexe obtenu est un complexe dit Diphasique. 4. La repolarisation donne lieu au point B à une onde négative si la récupération se fait dans le même sens que la dépolarisation, de A vers B. le vecteur a une électronégativité en avant orientée vers l’électrode; 5. l’onde de repolarisation est positive si le processus se fait en sens inverse, de B vers A. l’électrode enregistre une positivité car elle voit fuir l’onde de repolarisation avec sa positivité en arrière. La repolarisation étant un phénomène plus lent que la dépolarisation, les ondes correspondantes sont de moindre amplitude et de plus longue durée que les ondes de dépolarisation. Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 2 . B- Qu’enregistre véritablement l’ECG ? Par convention, on attribue aux ondes principales de l’ECG les lettres P, Q,R, S, T et U Chaque onde représente la dépolarisation (décharge électrique) ou la repolarisation (recharge électrique) d’une certaine région du cœur Les changements de voltage détectés par l’électrocardiographe sont minimes, de l’ordre du millivolt. La taille de chaque onde correspond à l’amplitude du voltage généré par l’événement qui lui a donné naissance. Plus le voltage est élevé, plus l’onde est ample L’ECG permet aussi de calculer la durée d’un événement. Le papier ECG se déroule dans l’appareil à une vitesse constante de 25 mm/s. III- TECHNIQUE DE L’ENREGISTREMENT DE L’E.C.G : L’enregistrement se fait sur un papier millimétré qui se déroule à une vitesse constante. Étalonnage correct:Test de 1 millivolt provoque un signal rectangulaire de 1 cm de haut. Vitesse de déroulement connue: Habituellement de 25 mm/seconde; chaque millimètre correspond, dans ces conditions, à 4/100 seconde; 5 mm à O,20 sec. Ligne isoélectrique(tracée par l'appareil qui n'enregistre aucune différence de potentiel) horizontale et parfaitement nette A- Les Dérivations de l’ECG : Représentent différents aspects de l’activité électrique du cœur. Un appareil électrocardiographique utilise l’information qu’il recueille par l’intermédiaire de ses 4 électrodes des membres et de ses 6 électrodes thoraciques pour dresser un tableau détaillé de l’activité électrique du cœur, représenté par 12 postes d’observation différents. Cette série de 12 images ou « dérivations » a donné son nom à l’ECG 12 dérivations. 1- Nomenclature des dérivations de l’ECG :  dérivations des membres, frontales ou périphériques : (I, II, III, aVR, aVL, aVF)  dérivations thoraciques : (V1, V2, V3, V4, V5, V6)  dérivations bipolaires : (I, II, III)  unipolaires : (aVR, aVL, aVF, V1, V2, V3, V4, V5,V6) 2- Emplacement des électrodes ELECTRODES PRECORDIALES  V1: extrémité interne du 4éme espace intercostal droit (EICD)  V2: extrémité interne du 4éme EICG  V4: 5éme EICG, sur la ligne verticale médio-claviculaire Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 3  V3: à égale distance entre V2 et V4; V2,V3 et V4 étant disposées en une ligne oblique;  V5: 5éme EICG au croisement de la ligne verticale axillaire antérieure,  V6: 5éme EICG au croisement de la ligne verticale axillaire moyenne. LES DERIVATIONS DES MEMBRES FRONTALES 6 électrodes de base • V1 rouge • V2 jaune • V3 vert • V4 marron • V5 noire • V6 Violet Chaque dérivation thoracique regarde le cœur dans un plan transversal et selon un angle différent Bipolaires Unipolaires Mise en place des électrodes: 4 sur les membres = Dérivations périphériques Bras D  Rouge Jambe D  Noir Jambe  Vert Bras G  Jaune Ces 4 électrodes permettent d’enregistrer 6 dérivations Rien Ne VasJamais Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 4 IV- L’ORIGINE DE CHAQUE ONDE :  Lorsqu’on connaît l’emplacement de chaque dérivation par rapport au cœur, il est possible de dire si l’onde électrique se dirige vers cette dérivation ou s’en éloigne.  Ceci est très simple à apprécier, parce que le courant électrique qui se dirige vers une dérivation produit une déflexion orientée vers le haut (positive) sur l’ECG,  tandis que le courant qui s’en éloigne produit une déflexion dirigée vers le bas (négative) Exemple  l’onde P qui représente la dépolarisation auriculaire.  elle est positive sur la dérivation II parce que la dépolarisation auriculaire se dirige vers cette dérivation,  mais elle est négative en aVR parce que celle-ci regarde l’oreillette dans la direction opposée. 1- L’onde P : 2- intervalle PR : 3- Complexe QRS : 4-Le segment ST : 5- L’onde T : - Dans un cœur normal, chaque battement commence avec la décharge (dépolarisation) du nœud sino-auriculaire ne provoquant aucune onde identifiable sur l’ECG standard - La première onde détectable apparaît quand l’influx se propage à partir du nœud sinusal pour dépolariser les oreillettes, c’est l’onde P. - Durée inférieur à 0,12s et amplitude inférieur à 2,5 mv - Après avoir parcouru l’oreillette, l’influx électrique atteint le nœud auriculo-ventriculaire (AV) localisé à la partie inférieure de l’oreillette droite. - Le NAV est normalement la seule voie par laquelle un influx électrique peut atteindre les ventricules - L’activation du NAV ne produit pas d’onde identifiable sur l’ECG mais elle contribue à l’intervalle de temps entre l’onde P et l’onde suivante, Q ou R, durée normale entre 0,12 et 0,20s Par convention, la première déflexion du complexe QRS, si elle est dirigée vers le bas, prend le nom d’onde Q. La première déflexion dirigée vers le haut est appelée onde R, qu’elle suive ou non une onde Q. Une déflexion dirigée vers le bas après une onde R est appelée onde S. D’où la possibilité de complexes de morphologies diverses, sa durée normale est de 0,08s Correspond à la période transitoire pendant laquelle aucun courant électrique ultérieur ne peut être propagé à travers le myocarde. Il se mesure de la fin de l’onde S au début de l’onde T, il est isoélectrique. Représente la repolarisation « recharge » du myocarde ventriculaire à son état électrique de repos. Dr F.MOUSSAOUI ECG 3ème année médecine 5 6-L’intervalle QT : 7- L’onde U : V-Analyse de l’électrocardiogramme :  Avant d’interpréter un ECG, il faut s’assurer de la qualité de l’enregistrement et en particulier : - de l’absence de défaut d’étalonnage - de la stabilité de la ligne de base et de l’absence d’interférence - de l’absence d’inversion des fils, par exemple, bras droit – bras gauche, erreur facilement détectable en raison de la négativité de l’onde P en D1. • Elle doit être méthodique et systématique. Elle comporte au minimum l’étude de : • la fréquence et du rythme • la dépolarisation auriculaire : onde P (durée et amplitude) • la conduction auriculo – ventriculaire : durée de l’intervalle PR (ou plus exactement PQ) • la dépolarisation ventriculaire (complexe QRS) : - axe dans le plan frontal - morphologie et amplitude des déflexions Q, R, S, selon les dérivations - durée du complexe • la repolarisation ventriculaire : - position du segment ST par rapport à la ligne isoélectrique - morphologie et amplitude de l’onde T - durée de l’espace QT - onde U La synthèse de ces différentes informations permet de proposer un diagnostic électrocardiographique qui doit toujours être confronté aux données cliniques, radiologiques et éventuellement aux autres examens complémentaires. Un électrocardiogramme normal n’est pas synonyme de cœur normal et, inversement, certaines anomalies électrocardiographiques ne correspondent à aucune cardiopathie. VI-Electrocardiogramme normal : 1 - Rythme cardiaque • La séquence régulière P (d’origine sinusale), QRS-T traduit un rythme sinusal normal. • L’onde P sinusal a une morphologie constante. • Le rythme est régulier si les espaces R-R sont égaux. • Si c’est le cas on dit : un rythme régulier sinusal. 1 - uploads/Litterature/ 02-ecg-3eme-annee-semiologie.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager