Ressources pour le collège et le lycée général éduSCOL MEN/DGESCO-IGEN octobre
Ressources pour le collège et le lycée général éduSCOL MEN/DGESCO-IGEN octobre 2013 http://eduscol.education.fr/ress-LCA Langues et cultures de l’Antiquité Langues anciennes / Langues modernes Lire le latin et le grec aujourd’hui, traduire Fondement - Lire le latin et le grec aujourd’hui Faire lire le latin et le grec aujourd'hui nécessite d'éveiller et de maintenir constamment l'intérêt des élèves par des pratiques pédagogiques qui fassent sens pour eux ― qui soient adaptées à eux et conscientes du monde dans lequel ils vivent, que les langues et cultures de l'Antiquité contribuent, à leur mesure, à éclairer. Il s'agit donc de créer un environnement propice à la lecture et de diversifier les approches du texte, notamment en tenant compte du fait que les élèves évoluent dans une société de l'image. Les pistes suivantes ont prouvé leur efficacité au collège et peuvent être adaptées au lycée. Autour de la lecture : créer un environnement linguistique propice Les langues anciennes sont de nature à susciter chez les élèves un sentiment d'étrangeté. Source de motivation pour les uns, il peut chez d'autres constituer un obstacle, à tout moment du parcours d'apprentissage. L'instauration de pratiques de lecture modestes permet d'apprivoiser le latin ou le grec, de créer un rapport affectif à la langue, mais aussi de stimuler la curiosité intellectuelle. Parler ou faire parler le latin et le grec : utiliser l'oral, à un niveau simple, pour s'approprier la langue. Pour que chacun fasse connaissance, on pourra ainsi en début d'année proposer aux élèves de se présenter en latin. On aura eu soin de leur fournir un lexique de base composé d'expressions transparentes, et/ou associées à des images, selon leur niveau. Plus généralement, on pourra parler latin ou grec dans des situations récurrentes, pour se saluer, par exemple. Le plaisir de la langue : consacrer un moment de la semaine à la découverte d'un proverbe latin célèbre ou à une explication étymologique (de l'expression latine passée en français à telle ou telle marque connue dont le nom est emprunté à une langue ancienne) permet de mieux lire (de comprendre) la langue ancienne comme notre propre langue. On pourra charger les élèves de l'explication et leur faire réaliser un affichage dans la salle de classe, en leur demandant par exemple d'utiliser une graphie latine. Mettre en œuvre ce type de pratiques, c'est commencer à faire lire du latin et du grec, mais c'est surtout créer des conditions favorables pour la découverte de textes plus ambitieux. Diversifier les approches Pour la lecture de ces textes, on gagnera à utiliser l'image, à la fois pour faciliter le rapport à l'écrit et pour mettre en œuvre une réflexion sur les images utilisées. Pour préparer la lecture, on pourra s'appuyer sur l'image fixe ou mobile (tableau, film, bande dessinée). Ainsi, mettre en relation les premières lignes du Bellum Gallicum avec leur parodie dans « Astérix » révèle aux élèves de manière frappante ce que leur imaginaire doit à la latinité. On peut par exemple leur proposer un exercice de rétroversion en leur donnant à traduire la légende de la carte de la Gaule dans la version latine de la BD, comptant sur leurs souvenirs d'enfance et sur l'image pour les aider, puis leur faire comparer cette légende avec le texte de César, en réservant pour la fin la révélation de l'identité de l'auteur latin, et la traduction dudit texte. En outre, il est possible d'associer l'image fixe à la mise en voix. Dans le cadre d'une séance consacrée à la conjuration de Catilina, il est loisible de faire découvrir l'exorde de la Première Catilinaire en projetant au tableau la fresque de Maccari, « Cicéron dénonce Catilina », et en le donnant conjointement à entendre en prononciation restituée, sans que les élèves ne disposent dans un premier temps d'aucune traduction, ni même d'aucune version latine écrite. Procéder ainsi permet d'introduire des notions élémentaires de rhétorique, de comprendre le sens global du texte latin, et de susciter le désir de le lire pour en saisir la signification dans le détail. On pourra prolonger le travail en comparant au discours de Cicéron un discours moderne et en s'interrogeant sur les formes actuelles de la rhétorique (le discours d'André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, souvent abordé en histoire), mais aussi en faisant réaliser aux élèves une mise en scène de l'exorde, en version latine ou non. De manière plus générale, l'image peut être mise à profit à des étapes très variées de la lecture, avec des objectifs plus ou moins modestes. Ainsi, dans le cadre d'une séance consacrée à la pratique de la dévotion, la lecture de l'extrait de Tite-Live consacré à la dévotion de Decius Mus est susceptible de s'appuyer sur le cycle Decius Mus de Rubens de deux manières : pour introduire la notion de devotio d'après l'observation des tableaux, et pour comprendre les étapes de la narration en associant à chaque tableau du cycle un extrait du texte de Tite-Live. Enfin, pour prolonger la lecture, l'utilisation de l'image est tout aussi efficace. Il s'agit d'un moyen commode de mobiliser les élèves, dont l'intérêt va bien au-delà d'une simple étude de réception. Dans le cadre d'une séance consacrée à la mort de Cicéron, on pourra ainsi comparer versions antiques et version moderne ― un texte de Plutarque, un texte de Tite-Live, l'extrait d'une série télévisée très récente. De quelle manière les auteurs antiques construisent-ils respectivement l'histoire ? Comment la série présente-t-elle cet épisode de la vie de Cicéron, quel est l'effet recherché ? Les textes ont été donnés à lire en premier, en traduction, et les élèves ont été sensibles à leur violence, alors que le court extrait de la série télévisée les a peu émus de ce point de vue. C'était alors l'occasion de s'interroger sur le pouvoir des mots et sur celui des images, mais aussi sur les préjugés des élèves : pourquoi la violence choque-t- elle davantage dans des textes écrits il y a deux mille ans que sur les écrans d'aujourd'hui ? Pourquoi l'une serait-elle plus « barbare » que l'autre ? Ces différentes approches offrent l'avantage d'être attractives pour les élèves, mais aussi, à des degrés divers, porteuses d'interrogations. En complément d'autres modes de lecture plus traditionnels, elles permettent de lire le latin et le grec aujourd'hui : de découvrir son étrange proximité. Et cette découverte est tout aussi précise, riche et féconde lorsque la lecture se passe de la traduction. Lire sans traduire Appréhender un texte de langues anciennes par la seule lecture est trop souvent l'objet de réticences, tant de la part des collègues (scepticisme sur la qualité de compréhension d'un texte non traduit, réticence devant une pratique qui serait mieux adaptée aux étudiants qu'aux collégiens ou lycéens, fausse modestie, routine…) que de la part des élèves et de leurs parents, pour qui le travail est incomplet si le texte n'est pas traduit (c'est particulièrement le cas lorsque la langue ancienne est choisie en option au baccalauréat). Il ne s'agit pas, bien sûr, de faire de la lecture sans traduction une méthode exclusive durant l'année scolaire, et une séquence construite avec cette approche différera finalement peu d'une séquence plus traditionnelle, la traduction étant seule absente, sans préjudice pour la compréhension, avec l'avantage d'avoir finalement consacré plus de temps à la lecture du texte. La lecture sans traduction contribue à renforcer la confiance en soi des latinistes et hellénistes (trop souvent dans l'illusion que seul le dictionnaire, ou à défaut une liste de vocabulaire, rend possible l'appropriation d'un texte), et permet d'appréhender des textes plus longs que ceux que l'on ambitionne de traduire. La traduction n'en reste pas moins un exercice exigeant et formateur, dont il n'est pas question de se priver à d'autres moments du cours. Selon le support choisi, cette lecture est accessible aussi bien en collège qu'en lycée, même pour les grands débutants dès lors que les premiers rudiments de la langue ancienne sont acquis. Langues et cultures de l’Antiquité – Lire, traduire Page 2 sur 30 Tous les élèves et tous leurs professeurs ont fait hors du cours de langues anciennes l'expérience de lire un texte dans une langue étrangère imparfaitement connue, tout en étant capables d'en identifier le thème, le propos, et de formuler des hypothèses de lecture pertinentes sans recourir au dictionnaire. C'est d'ailleurs l'idée de départ d'une célèbre bande dessinée dont les héros, des petits nains bleus, ont un vocabulaire pauvre et pourtant totalement compréhensible…Un nombre limité d'indices culturels et linguistiques suffit à la première lecture, le professeur fournissant les moyens d'aller plus loin que cette première approche. Pour cela il lui faut: - créer ou exploiter un environnement culturel qui donne des indices, du connu vers l'inconnu: on ne peut pas mettre les élèves devant un texte latin ou grec avec pour seule consigne "allez-y, qu'est-ce que vous comprenez?", il faut d'autant plus les guider qu'on les prive de leur point de repère habituel, la traduction construite ou donnée; - créer un investissement intellectuel, un affect, sinon les élèves ne fourniront pas l'effort supplémentaire exigé uploads/Litterature/ 04-lca-liretraduirevf-273339.pdf
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- Publié le Mar 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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