IUFM de Bourgogne Centre de Dijon Professeur des écoles La poésie au service de
IUFM de Bourgogne Centre de Dijon Professeur des écoles La poésie au service de l'imagination et de l'expression CLAUZEL François n° de dossier : 04STA00171 Directeur de mémoire : Pierre-Alain Chiffre Mai 2005 1 SOMMAIRE Résumé et mots clés................................................................................................. Introduction…………………………………………………………………......... p.3 p.4 I- La poésie à l’école……………………………………………………………… p.6 1.1 Etat des lieux : quelle place pour la poésie ?……………….…………... p.6 1.1.1 Les programmes de l’école primaire…………………………... p.6 1.1.2 Poésie ou récitation ?…………………………………………... p.9 1.1.3 La poésie sous toutes ses formes………………….…………… p.10 1.1.3.1 Un regard sur le passé et vers l’avenir……….…………… p.11 1.1.3.2 Un regard sur "l’ici" et vers "l’ailleurs"…………………... p.12 1.2 Quel intérêt des élèves pour la poésie ?………………………………… p.13 1.2.1 Manque de lisibilité et idées reçues……………………………. p.13 1.2.2 L’investissement du maître : un critère déterminant…………... p.14 1.3 La découverte du poème………………………………………………... p.15 1.3.1 Un langage différent…………………………………………… p.16 1.3.2 Initiation au plaisir des mots…………………………………… p.17 1.3.3 Réel et imaginaire……………………………………………… p.19 II- L’écrit poétique : solliciter l’imagination de l’élève………………………… p.21 2.1 Une mise en confiance grâce à l’écrit…………………………………... p.21 2.1.1 La liberté de l’élève face à sa production……………………… p.22 2.1.2 Ecrire à partir de l’exploitation de textes poétiques…………… p.23 2.1.3 La variable des contraintes de forme…………………………... p.24 2.2 Des productions de plus en plus élaborées……………………………... p.26 2.2.1 La surprise de la création………………………………………. p.26 2.2.2 De l’adaptation de textes à l’expression libre………………….. p.27 2.3 Analyse des résultats obtenus…………………………………………... p.29 2.3.1 L’évolution des comportements des élèves……………………. p.29 2.3.2 Eléments d’amélioration des activités écrites………………….. p.31 III- Incitation à l’expression orale………………………………………………. p.33 3.1 La poésie oralisée………………………………………………………. p.33 3.1.1 Moments d’échanges autour de la poésie……………………… p.34 3.1.2 Lire, dire la poésie……………………………………………... p.36 3.1.3 De la lecture nue à l’expression personnelle…………………... p.38 3.2 Analyse des résultats obtenus…………………………………………... p.39 3.2.1 Le constat d’un investissement nouveau des élèves…………… p.40 3.2.2 Eléments d’amélioration de l’expression orale………………… p.42 Conclusion………………………………………………………………………… p.45 Bibliographie……………………………………………………………………… p.47 Annexes……………………………………………………………………………. p.48 2 Résumé : La poésie est l'art de combiner les sonorités, les rythmes, les mots d'une langue pour évoquer des images, des sensations, des émotions. Sa pratique peut être mise en place avec les élèves sous différentes formes, à l'écrit comme à l'oral. La position qu'elle occupe dans les programmes de l'école élémentaire reste toutefois floue, c'est à chaque professeur que revient le privilège de lui rendre la place qu'elle mérite dans l'enseignement. Mots clés : – poésie – imagination – expression orale – plaisir des mots – projet 3 INTRODUCTION « La poésie est naturelle. Elle est l'eau de notre seconde soif. »1 affirme Andrée Chedid. Si l'on amène la poésie à l'enfant sans contrainte mais en laissant parler les émotions qu'elle véhicule, alors il ne s'en séparera plus et elle l'accompagnera toujours. C'est en partant de ce postulat que j'ai essayé de mettre en place des activités qui permettent aux élèves de s'initier au plaisir des mots, de développer leur imaginaire et d'oser s'exprimer. Si "la poésie est naturelle", il n'en demeure pas moins que l'intérêt qu'elle suscite chez les élèves est parfois faible. Il faut donc qu'un médiateur leur donne les moyen de la découvrir. Or, de nos jours, c'est à l'école que la plupart des enfants rencontrent la poésie et non plus dans la famille. Pour cette raison, la poésie doit trouver sa place à l'école. Si celle-ci joue ce rôle de médiateur, alors l'enseignant a un rôle capital à jouer, il peut devenir celui qui donne à l'enfant le désir de lire de la poésie mais aussi le goût d'en écrire. Avant d'attaquer mes stages en responsabilité, je n'avais aucune expérience si ce n'est les observations que j'avais pu faire en stage de pratique accompagnée. Mais je suis passionné de littérature et de poésie en particulier, dès lors, j'ai réfléchi aux activités qui pouvaient être mises en place dans les classes afin d'intéresser les élèves à ce domaine, constatant leur absence de plaisir au moment des séances de poésie. Je me suis demandé quelles pouvaient être les raisons de ce manque d'intérêt. La poésie est-elle victime d'idées reçues qui la ramènerait uniquement au « calvaire » de la récitation ? Son exploitation dans les classes ne rendrait-elle pas les élèves suffisamment acteurs, à même de vivre la poésie ? Lors de mes différents stages, j'ai voulu apporter des réponses à ces interrogations, j'ai réfléchi aux motivations qui permettraient aux enfants de surmonter leurs réticences afin d'entrer dans le monde de la poésie et de la vivre comme un instant de partage. De nouvelles questions sont apparues: comment initier à ce langage différent ? Comment mettre en confiance les élèves au moment d'écrire de la poésie ? 1. Andrée Chedid, dans supplément de Textes et Documents pour la Classe, CNDP, n°832, mars 2002, p.1 4 Tout en restant dans le cadre des programmes officiels, il est apparu que l'investissement du maître était un critère déterminant pour que les enfants entrent plus volontiers dans la poésie, chacun à leur manière. Il est le garant d'une mise en confiance qui sera capitale à différents moments : lors du passage à l'expression écrite en utilisant des poèmes qui seront des points d'appui mais aussi en laissant une certaine liberté à l'élève, ou dès qu'il s'agit de lire ou d'interpréter un texte devant ses camarades. Si dans d'autres disciplines, l'enseignant peut s'appuyer sur différents supports -manuels, livre du maître...- la poésie nécessite cet investissement total sans lequel des élèves resteront hermétiques à sa pratique. Or, on constate que certains d'entre eux, réputés "mauvais élèves" accèdent à un statut différent grâce à la qualité de leurs écrits poétiques et à la manière dont ils interprètent leurs textes en expression orale. On peut espérer que l'acquisition d'une certaine confiance et peut-être un regard différent porté par les autres enfants puissent se répercuter sur les résultats de ces élèves dans d'autres domaines. Au regard des programmes qui insistent sur trois aspects essentiels de l'activité poétique en classe, à savoir la mémorisation, l'expression écrite et l'interprétation, j'ai centré mon action sur trois points: • un regard sur la place de la poésie à l'école et les moyens de faire entrer les élèves dans ce langage différent • la sollicitation de l'imaginaire grâce à l'expression écrite • l'incitation à l'expression orale grâce aux différents moments d'échange L'évaluation des activités menées est fondée sur l'évolution du comportement des élèves avant et après les activités mises en place ainsi que sur les demandes formulées à propos de la poésie. Le résultat de ces évaluations fournira des éléments pour tenter d'améliorer les activités qui auront été développées. 5 I- LA POESIE A L'ECOLE La poésie est, au même titre que les arts, un enseignement à part, souvent considéré comme un parent pauvre, même si certaines propositions ministérielles tentent parfois de réorganiser le temps scolaire afin de donner une place plus importante aux activités culturelles. La poésie est le rêve, l'émotion, le besoin de solitude aussi; l'école est le lieu d'apprentissage de la vie sociale avec ses règles et ses contraintes et laisse peu de place à la poésie. Nous évoquerons souvent Georges Jean qui a écrit de très nombreux essais sur la question. Le titre de l'un de ses ouvrages montre toute l'ambiguïté de la place de la poésie à l'école: « La poésie, les enfants, l'école: une rose inutile et nécessaire. »2 Ces deux termes s'opposent pour mieux nous faire comprendre la complexité de la question poétique au sein des classes. 1.1 Etat des lieux : quelle place pour la poésie ? A la lecture des programmes de l'école maternelle et élémentaire, il n'est pas évident de s'exprimer sur la place de la poésie à l'école. On ne la retrouve pas en tant que discipline mais seulement citée dans les compétences à acquérir en fin de cycle. Elle n'a pas de cadre- horaire propre, étant intégrée à l'acquisition et à la maîtrise du langage (cycle I et II) et à la littérature (cycle III.) Cela ne pose pourtant pas de problèmes tant la poésie a sa place à l'école, d'une part parce qu'elle est un outil de communication, et à ce titre s'inscrit totalement dans l'acquisition de la maîtrise de la langue, et d'autre parce qu'elle est un apprentissage de la règle sous différentes formes. 1.1.1 Les programmes de l'école primaire Au moment de rechercher la poésie dans les programmes de l'école primaire, la difficulté est de savoir s'il s'agit ou non d'une discipline à part entière, dans quel domaine la trouver -éducation artistique, maîtrise du langage et de la langue française ?-, quelles compétences lui attribuer. Dans les compétences devant être acquises en fin d'école maternelle, concernant le 2. Georges Jean, "une rose inutile et nécessaire " ... ou... La poésie, les enfants, l'école , SEDRAP, 1994 6 langage d'évocation, on trouve: – "dire ou chanter chaque année au moins une dizaine de comptines ou de jeux de doigts et au moins une dizaine de chansons et de poésies."3 Entre comptines et chansons, le terme de poésie est évoqué. Le contenu est riche car dès l'école maternelle, les enfants aiment lire des mots et répéter des sons. Dans les ouvrages d'activités, les comptines uploads/Litterature/ 05-04sta00171.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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