adpf • association pour la diffusion de la pensée française Ministère des Affai

adpf • association pour la diffusion de la pensée française Ministère des Affaires étrangères Direction générale de la coopération internationale et du développement Direction de la coopération culturelle et du français Division de l’écrit et des médiathèques ISBN : 2-914935-75-7 EAN : 9782914935753 © mars 2006 adpf • 6, rue Ferrus, 75014 Paris ecrire@adpf.asso.fr Muriel Bonicel Muriel Bonicel débute à Paris le métier de libraire sous la houlette de Georges Dupré, à Autrement Dit, en 1979. Après une brève incursion dans les Pays de Loire, elle retrouve Paris et exerce depuis quinze ans à la Librairie TSCHANN, toujours aussi passionnée de littérature, de peinture et de poésie. Éric Maclos Né en 1957 en Haute-Marne. Collabore à la revue Digraphe de 1984 à 2001. Publie Douze Fabriques aux carrés (Digraphe éditeur, 1996), Sur tous les fronts (L’Atelier des Grames, 1999), Une élégie du geste (La Feugraie, 2001), Où ma petite France (Le Préau des Collines, 2003) et La petite annonce faite à Jeanne-Marie (Comp’Act, 2005). Bourse de création du Centre National du Livre en 1998 et en 2003. Employé en librairie dans la grande distribution, il vit et travaille en région parisienne. 100 TITRES POUR LA POÉSIE — MARS 2006 100 Titres… est une publication hors série de Vient de paraître. Vient de paraître, publié quatre fois par an et tiré à 12 000 exemplaires, est diffusé dans les services et établissements culturels français à l’étranger. Directeur de la publication : Jean de Collongue Rédacteur en chef : Paul de Sinety Édition : adpf association pour la diffusion de la pensée française • Conception graphique : David Poullard et Florence Inoué Impression : Imprimerie Dumas-Titoulet Achevé d’imprimer à 12 000 exemplaires en février 2006 à Saint-Étienne Les textes publiés dans ce livret et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et ne représentent en aucun cas une position officielle du ministère des Affaires étrangères. SOMMAIRE 4 INTRODUCTIONE 7 OUVRAGES SÉLECTIONNÉSE 59 INDEX PAR NOMS D’AUTEURSE 100 TITRES POUR LA POÉSIE — MARS 2006 ... « Ou est-ce au contraire – champs célestes de pourpre où vogue un rêve de papillon ! comme ce songe immense : venue des cieux et à nous imposée, une faible ressemblance de la divine folie qui fait danser en nous ce pouvoir et ce goût ? » Marc CHOLODENKO CENT ET QUELQUES-UNS livres des poésies françaises … et une manière d’avant-propos Tout serait perdu. Et comme le livre un objet survivant, un anachronisme, la poésie (de langue française) serait un genre mort. C’est ce qui s’entend, c’est ce qui se lit, du moins de temps à autre, car la preuve que c’est mort, c’est qu’on n’en parle pas, et on n’en parle pas parce que c’est mort, les bavardages distillent leur suffisante tautologie… Le parti pris ici est celui de la chose plutôt que du bruit, du réel plutôt que de la médiatisation, de la vie plutôt que du spectacle – ou de ce qui en tient lieu. Voici donc présentés cent livres d’aujourd’hui qui appartiennent à ce genre réputé mort, ou qui dansent dans les genres, justement. Cet ensemble ne prétend pas être un panorama de la vie de la poésie en France : - tourné vers les poésies de langue française en France, il n’évoque pas l’activité de traduction, qui est d’abord une activité des poètes eux-mêmes, et depuis longtemps, et depuis toujours ; - tourné vers les livres, il n’évoque pas l’activité essentielle des revues, et non plus les lectures, performances et autres manifestations publiques ; - à une exception près (Boris Gamaleya), cet ensemble ignore les poésies des départements et territoires d’outre-mer, faute d’une information suffisante et d’un accès aux livres produits, et nous en sommes désolés, et pensons que cette situation peut, doit poser question ; - enfin, les anthologies en ont été exclues, dans un souci (naïf ?) d’honnêteté, puisqu’il s’agit d’un exercice qui y ressemble. INTRODUCTION 5 Pour se limiter au seul champ du contemporain, saluons donc ici le 49 Poètes : un collectif de Yves di Manno 1, le Poésie en France 1938-1988, une anthologie critique de Henri Deluy 1, sans oublier les anthologies publiées à l’occasion des Biennales du Val-de-Marne 2… Ceci, donc, n’est pas un panorama mais, plus modestement, un échange entre deux lecteurs. Deux libraires se rencontrent, croisent leurs impressions, en s’efforçant, dans leurs choix, de donner une (petite) idée de la multitude : des esthétiques, des écritures, des aventures éditoriales… Bref, de la diversité et de la vitalité – oui – des poésies françaises. Comme pour toute entreprise anthologique, on se dira qu’il y a trop de ceci, pas assez de cela… Mais baste. On manque de tout. Et nous n’avons nul besoin de ce commentaire pour éprouver déjà des remords, mais que nul ne s’inquiète : la contrainte n’est pas l’oubli. Depuis que tant de cadavres annoncent le Décès, c’est bien assez compliqué de vivre, et les chemins les plus alambiqués y deviennent tout simplement nécessaires. Aussi bien passons-nous de l’irritation à l’enchantement, de l’interrogation à l’incertitude, les formes les plus savantes nous déshabillent de l’oubli, et le présent, après tout, est trop compliqué pour le lui confier. Le lecteur repérera de lui-même – émergences, résurgences – les formes incertaines de ce bouillonnement, l’interrogation et la mise à distance du « poétique » comme du « littéraire », de l’opposition écrit /oral, de l’icône enfin, telle que toujours idolâtrée elle circule sous le nom d’image, et la présence enfin massive des femmes dans cette interrogation-là. À peine cernée l’ombre s ‘échappe, et nous voici heureux et insatisfaits à la fois, fouler aux pieds l’océan n’est pas simplement fabriquer l’écume, on voit que faire des vagues n’est pas de saison, ou trop bien, selon comment on se place. La poésie, qu’on la lise ou l’écrive, la pratique de la poésie est cette incertitude posée sur l’épaule du langage, et il n’est de paysage que celui qu’on regarde, avant que de brandir le poing du fauconnier. 1. Flammarion. 2. Farrago. 100 TITRES POUR LA POÉSIE — MARS 2006 Nous sommes dans la langue, et dans les récits qui la traversent – bords et bribes, enfin du cœur la porte se dévoile, et qui pourrait d’un simple coup de main épuiser le ciel ? Et donc rien d’autre, ici, que l’apprentissage d’une lecture de l’infini. Éric Maclos et Muriel Bonicel Janvier 2006 INTRODUCTION 7 Claude ADELEN Soleil en mémoire [Dumerchez, coll. « Double hache », 2002, 146 p., 17,50 ¤, ISBN : 2-912929-60-9] ,!7IC9B2-jcjgaa! • Avec « Le corps d’Eurydice », poème élégiaque à deux voix qui s’interroge sur la pertinence des mots, des images, le mystère de l’amour et la disparition, et « Au regard d’Antigone », le poète, dans la fréquentation douloureuse des statues, statues à demi rongées, figées dans le silence de l’adieu, du renoncement, n’en continue pas moins la conversation, le dialogue : « Un prosaïsme rythmé, une apparence / De spontanéité, mais la déchirure est absolue / Est à l’intérieur de la langue. La poésie, soudain / Serait comme une irruption de l’inquiétude / Au milieu de la conversation. » Dans « Le Futur noir », réflexion sur le crépuscule, le déclin des jours, le désir immobilisé, subsiste une voix : « l’amère, la poésie ». « Paysages en surface » répond à l’urgence de nommer les lieux où écouter les arbres, les lumières, l’amour, et dans « Une saison profonde », poésie altière où s’inscrit « l’instant du mot », l’accord s’établit entre beauté et douleur : « Car à quoi suis-je bon / À nouer, dénouer dans ma bouche / Des phrases qui enlacent la / Beauté à la Douleur. » Jacques ANCET Diptyque avec une ombre [Arfuyen, coll. « Les cahiers d’Arfuyen », no 158, 2005, 114 p., 14 ¤, ISBN : 2-84-590071-6] ,!7IC8E5-jaahbe! • Ce diptyque, pour la première partie, est daté de mai 2000 à octobre 2001 et s’ouvre sur une supplique : « Que je sois… » Ces quarante-cinq neuvains délivrent un chant ténu parfois âpre, un semblant de rire. Après une écriture du deuil et de l’absence – Le jour n’en finit pas (2001), La Brûlure (2002), La Dernière phrase (2004), trois recueils publiés chez Lettres vives – semble renaître un accord avec le monde, se dessiner un paysage nouveau : « Que la main s’ouvre et le monde avec Que tout s’y pose, que tout se change malgré la mort en cette lumière toujours vivante. » La seconde partie date de juin à octobre 2003. La voix s’amenuise, l’écriture épouse une forme plus libre, un vertige l’habite. Confronté au monde, subsiste chez le poète un sentiment de perte, d’inadéquation : « L’espace vient à ma rencontre, il m’enveloppe, je suis perdu ». Dans cette obstination à dire, à habiter l’absence, tel l’arbre auquel s’accroche le regard, « un arbre pour faire tourner le monde », demeure le poète ; il s’inscrit dans l’instant qui vacille, le tremblement des choses. « Entre mes mains, le vide a pris uploads/Litterature/ 100titres-poesie-pdf.pdf

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