Page - 1 Date : 06/01/2009 La mondialisation et les bibliothèques en Afrique :

Page - 1 Date : 06/01/2009 La mondialisation et les bibliothèques en Afrique : les problèmes de s’auto-découvrir dans un monde numérique Benedict A. Oladele, Ph.D Bibliothécaire d’université Université d’Ibadan Ibadan, Nigeria ba.oladele@mail.ui.edu.ng benolak8@yahoo.com Tel: +2348033487015 Fax: +23428103118 (Traduction française : Hager Braham, Bibliothécaire – BiblioMondo inc. Montréal, Québec) Meeting: 115 Africa Simultaneous Interpretation: English, Arabic, Chinese, French, German, Russian and Spanish WORLD LIBRARY AND INFORMATION CONGRESS: 74TH IFLA GENERAL CONFERENCE AND COUNCIL 10-14 August 2008, Québec, Canada http://www.ifla.org/IV/ifla74/index.htm Résumé Ce document examine à quel point la mondialisation comme cadre de développement a affecté le développement des bibliothèques en Afrique. Le Niger est utilisé comme référence pour évaluer l’ampleur avec laquelle la mondialisation a affecté les bibliothèques dans ce pays en addition à la réalisation d’un sondage empirique sur les difficultés affectant le développement des bibliothèques nigériennes. Les constatations montrent que le changement fréquent de la politique du gouvernement à propos du développement de bibliothèques, l’insuffisance budgétaire qui a affecté la capacité de maintenir l’inscription aux ressources d’information et la faiblesse de l’infrastructure de l’information sont des facteurs parmi d’autres responsables du sous-développement de la majorité des bibliothèques dans le pays et par inférence dans le continent. Ainsi, la majorité des bibliothèques en Afrique ne semble pas affectée par la mondialisation et ses technologies entraînantes de l’information. Le parcours des bibliothèques africaines pour entrer au 21e siècle est encore lent et difficile puisque c’est rempli de secousses et de rebondissements. Combien de temps après avoir défini les difficultés celles-ci seront surmontées et présentées comme un indice indiquant le parcours d’auto-découverte des bibliothèques pour devenir des bibliothèques sans frontières. Introduction Selon Buckland (1992), les bibliothèques existent afin «de fournir un service : l’accès à l’information». La performance de ce rôle dépend de la gestion (collection, traitement, élagage et conservation pour les générations) de l’intellect collectif des sociétés, des communautés et des institutions. Ces héritages dont la plupart sont tangibles et se présentent sous la forme de livres, de revues, d’enregistrements de musique. Page - 2 La gestion de ces ressources souligne la nature de la bibliothèque comme un système organique qui n’évolue pas seulement en terme de qualité et quantité des documents et services offerts, mais comme un système en changement constant forcé par les développements dans son contexte immédiat et à distance. Donc, par extension, la bibliothèque devient un système organique confronté sur une base quotidienne aux difficultés, aux changements qui sont enracinés dans son milieu extérieur. Ceci représente les principes avancés par Witten et Bainbridge (2003) que l’existence de bibliothèques au cours des vingt- cinq dernières années a été accompagnée d’un essor pour la majorité d’entre elles à l’époque de la Renaissance, une époque associée à l’invention de l’imprimerie. Ceci a été vrai spécialement pour les sociétés disposant de l’écriture. En Afrique et plus spécifiquement à son époque précoloniale, la notion de bibliothèque était essentiellement orale. À l’opposé des monastères où les volumes étaient enchaînés et des bibliothèques privées de l’Europe et les stèles ou dalles, pierres gravées de Chine, l’idée de bibliothèque en Afrique est biologique. Des individus étaient désignés comme des dépositaires de la mémoire collective de chacune de leurs communautés. D’après Banjo (1998) «la communauté des intellectuels traditionnels : les sages, les chefs de bande, les prêtres, les historiens et les diseurs d’histoires», y compris les musiciens constitués ou fonctionnels comme les bibliothèques et les bibliothécaires dans leur domaine local. Les individus désignés ont été formellement reconnus et auxquels les communautés entières accordent leur respect. Parmi le groupe ethnique des Wolofs de l’Ouest de l’Afrique, les individus désignés ainsi portent le nom de «griots» et, parmi la communauté du Niger parlant le Houassa, le titre officiel de ces individus est «Dan-Masanin» ce qui signifie dans le sens littéral du mot, «instruit». Ils sont souvent des chefs haut placés dans les cours et les palais des émirs. Aussi, parmi les gens parlant le Yoruba au Niger, connus sous le nom de «arokin» ou «olupitan» ce qui signifie gardien de connaissance et dans le sens littéral du terme, le diseur d’histoires. Le fait de pouvoir voir ces individus dans les évènements publics affecte la communauté, car ils sont considérés comme un état de fait auquel elle accorde une haute estime. Les difficultés de ce système sont très considérables vu que ce n’est pas n’importe qui dans la communauté qui peut accéder à ce bien individuel tout comme les usagers pour accéder aux bibliothèques publiques. Il existe aussi la difficulté de mal interpréter les évènements en raison du secret sélectif, du biais, d’amnésie et de maladie. Il y a aussi la difficulté naturelle représentée par la mort et la conséquence de perdre l’héritage complet d’une communauté en l’absence de passation. C’est dans cette connexion qu’une personne peut apprécier un dicton kényan publié sur la chaîne africaine DSTV Africa Movie Magic qui dit «la mort d’un sage ressemble à une bibliothèque en feu». Comme sous-produit de la colonisation en Afrique, le modèle occidental de bibliothèques a été adopté graduellement. Les structures physiques ont été construites et remplies de livres et d’autres textes de lecture pour les usagers dont la majorité est composée de fonctionnaires du gouvernement (Dosummu, 2001). Des activités comme la sélection, l’acquisition de matériel de lecture, leur traitement, étaient tous effectuées à l’étranger avec un contenu reflétant les cultures des maîtres coloniaux. Cependant, à l’époque contemporaine, l’idée d’une bibliothèque a été modifiée par la notion de la mondialisation. Comme idée, elle a généré autant d’affection que de haine parmi les étudiants et les technocrates (Stiglitz, 2002 ; Zelena, 2003). Ce qui constitue l’argumentation de son bien-fondé ou non ne sera pas traité dans l’énoncé de cette étude. Il suffit de dire que la mondialisation est une énigme omniprésente et son impact est quotidien sur les sociétés et les institutions. D’après Zeleza (2003 :1) «la mondialisation semble être partout, à la fois comme Page - 3 une rhétorique et une réalité, comme un processus et un projet’. En tant que processus, la pertinence de la mondialisation a été renforcée par le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et qui représentent sa force conductrice. Dans le contexte d’une bibliothèque, la mondialisation a amené un changement de paradigme dans la compréhension conceptuelle sur ce qu’est la bibliothèque et comment elle fonctionne. Dans la période de pré-mondialisation, la bibliothèque était une localisation limitée en terme de fournir une structure physique ou une construction, tables de lecture, chaises et une rangée de rayons. La diffusion de service se reflétait plutôt par la présence physique à la bibliothèque et les interactions personnelles entre le bibliothécaire et l’usager. Les questions sur l’espace, la distance et les variations des zones ont constitué des difficultés dans ce contexte. Dans le temps actuel où la majorité des bibliothèques appliquent les TIC au niveau de leurs opérations et services, l’accès à la bibliothèque est devenu progressivement anonyme et impersonnel puisque les usagers inter-agissent avec des machines au lieu d’êtres humains. Ceci est devenu ainsi parce que l’information au lieu de se trouver dans les livres sur les rayons, réside maintenant dans les ordinateurs auxquels les abonnés peuvent accéder à distance. Dans ce contexte, une personne peut apprécier la pertinence de la citation suivante : Je suis la bibliothèque Je suis ni mur ni les rayons Pas même les livres classés en rayon Je suis la sagesse de l’univers collectée et adaptée pour vous (toi) Je suis une porte ouverte Entrez L’application des technologies aux opérations ou aux activités menées à la bibliothèque a changé beaucoup la performance des activités routinières pour les rendre relativement faciles. Maintenant, l’information peut être rassemblée et délivrée plus facilement qu’auparavant. Les usagers peuvent désormais mener une recherche combinée dans plusieurs bibliothèques sans quitter le confort de leurs foyers. Le résultat de toutes ces possibilités est que la notion de frontières limitant le service de la bibliothèque a donné lieu à un service sans frontières. Ce développement est plus significatif pour les économies développées. Cependant, il avait des revers pour la gestion de la bibliothèque et la diffusion de services. La situation des bibliothèques en Afrique présente par contre une image complètement différente. La majorité des bibliothèques sur le continent n’étaient pas capables de tirer avantage de certains gains de la mondialisation et des technologies convergentes pour améliorer leur capacité à livrer le service. Ceci n’est pas déconnecté d’un certain nombre de difficultés. Ainsi, à quel niveau les bibliothèques en Afrique ont été influencées par la mondialisation ? Existe-il des difficultés empêchant les bibliothèques en Afrique d’être mondialisées ? Si c’est le cas, quelle est leur nature, et comment les éviter ? L’objectif de cette étude finalement est d’étudier à quel niveau les bibliothèques en Afrique ont été affectées ou non par la mondialisation en regard de leur nature, leurs ramifications et les difficultés, incluant la possibilité de les atténuer. L’étude est divisée en sept sections débutant par une introduction suivie par une section sur la mondialisation et la bibliothèque africaine. Ensuite, une présentation du cadre théorique de la communication suivie uploads/Litterature/ 115-oladele-trans-fr.pdf

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