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Bibliothèque numérique de l’enssib Ce document est « tous droits réservés ». Il est protégé par le droit d’auteur et le code de la propriété intellectuelle. Il est strictement interdit de le reproduire, dans sa forme ou son contenu, totalement ou partiellement, sans un accord écrit de son auteur . L’ensemble des documents mis en ligne par l’enssib sont accessibles à partir du site : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ BÉROUJON, Anne ; DÉCULTOT, Elisabeth ; DONATO, Maria-Pia, et al. Histoire des bibliothécaires. In Histoire des bibliothécaires, Lyon, du 27 au 29 novembre 2003 [en ligne]. Format PDF. Disponible sur : <http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notice-1337> BÉROUJON, Anne DÉCULTOT, Elisabeth DONATO, Maria-Pia GLEYZE, Alain GRESSEL, Valérie LAMARRE, Christine LEMAITRE, Jean-Loup MADL, Claire MOLEDINA, Sheza MONOK, István PERNOO, Marianne VIAL, Mireille Histoire des bibliothécaires, du 27 au 29 novembre 2003 Coordinateurs scientifiques du colloque : VARRY, Dominique et BARBIER, Frédéric Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Table des matières Partie 1 : Bibliothèque religieuse, bibliothèque savante, bibliothèque nationale 3 Un bibliothécaire modèle ? Bernard Itier, bibliothécaire de Saint-Martial de Limoges (1195-1225) 4 Jean-Loup LEMAITRE Qui peut-on appeler bibliothécaire du XVIe au XVIIIe siècle en Hongrie ? 23 István MONOK Partie 2 : Bibliothécaires des Lumières 33 Trois bibliothécaires des Lumières et leur participation à la constitution de bibliothèques « bohêmes » 34 Claire MADL Un bibliothécaire en rupture avec les livres ? Johann Joachim Winckelmann 53 Élisabeth DÉCULTOT Honneur, service, savoir : les bibliothécaires romains (XVIIe-XVIIIe siècles) 65 Maria Pia DONATO Le parcours d’un bibliothécaire de l’Ancien Régime à la Révolution : Charles Boullemier, du collège des Godrans à la bibliothèque de l’École centrale de Dijon 80 Christine LAMARRE Gabriel Prunelle (1777-1853) : médecin, bibliophile et érudit à l’origine de la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier 89 Mireille VIAL Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la bibliothèque de l’Opéra 100 Valérie GRESSEL Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 1/168 - Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Classements et classifications : une étude des bibliothèques privées au XVIIe siècle à Lyon 109 Anne BÉROUJON Partie 3 : Figures de la modernité 127 Les personnels des bibliothèques universitaires françaises (1879-2000) 128 Alain GLEYZE Deux bibliothécaires jésuites de la première moitié du XXe siècle 134 Sheza MOLEDINA Images et portraits de bibliothécaires, littérature, cinéma 149 Marianne PERNOO Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 2/168 - Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Partie 1 : Bibliothèque religieuse, bibliothèque savante, bibliothèque nationale Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 3/168 - Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 4/168 - Un bibliothécaire modèle ? Bernard Itier, bibliothécaire de Saint-Martial de Limoges (1195-1225) Jean-Loup LEMAITRE Directeur d’études, EPHE, IVe section C’est certainement plus comme bibliothécaire de l’abbaye Saint-Martial de Limoges que Bernard Itier est passé à la postérité, que comme « chroniqueur », même si cette dernière activité, marginale au regard de sa vie de moine, l’a fait entrer dans l’histoire littéraire de la France. Cette activité professionnelle a été bien souvent évoquée, depuis Léopold Delisle1 et Henri Duplès- Agier2. Nous avons fait naguère le point sur cette question dans l’introduction à l’édition de sa « chronique » et nous ne ferons ici que résumer les pages publiées en 19983, rien de nouveau n’étant à signaler depuis. L’homme De tous les « chroniqueurs » limousins, Bernard Itier est le plus prolixe sur lui-même et sur sa famille, au point que l’on pourrait être tenté de voir en lui l’initiateur des « livres de raison », genre très répandu en Limousin à partir du XIVe siècle. À l’encontre de ses devanciers, il nous a livré sa date de naissance, en 11634, date confirmée dans une autre note, écrite dans ce style synchronique qu’il affectionne5, où il la situe par rapport aux « puissants » d’alors. Parlant de sa naissance, Bernard n’évoque ni le lieu de celle-ci, ni ses parents, mais l’on peut déduire de nombreux passages qu’ils appartenaient à la frange supérieure de la bourgeoisie limougeaude. Au fil des pages et des marges du ms. BNF lat. 1338, Bernard a consigné les étapes essentielles de sa vie religieuse et de sa carrière monastique, que l’on récapitulera : 1 L. DELISLE, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. I, Paris, 1856, p. 390-391. 2 Chroniques de Saint-Martial de Limoges, publ. par, H. Duplès-Agier, Paris, 1874 (Société de l’histoire de France, 167), p. XVII-XXI. 3 Bernard ITIER, Chronique. Texte établi, traduit et commenté par J.-L. Lemaitre, Paris, 1998 (Les Classiques de l’histoire de France au Moyen Âge, 39), sp. p. XI-LV. On pourra aussi se reporter aux pages le concernant dans : J.-L. LEMAITRE, Les catalogues médiévaux des bibliothèques limousines, Paris, à paraître (Études, documents et répertoires publiés par l’IRHT). 4 BNF, ms. lat. 1338, f. 163 : Anno gracie M°C°L°XIII°, natus est Bernardus Iterii, armarius postea factus, qui hanc cronicam compilavit 5 BNF, ms. lat. 1338, f. 163 : [1] Alexander papa. [2] P. primas. [3] G. episcopus. [4] P. abbas. [5] Fredericus. [6] Ludo(vicus). [7] Heinricus. [8] Aude(bertus). [9] Ademarus. [10] S(tephanus) Cluniacensis quando natus fui. Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 5/168 - Année Âge Vie religieuse Charges monastiques 1163 naissance 1177 14 reçu comme moine et écolier 1185 22 diacre 1188 25 mort de son père 1189 26 prêtre trésorier (- 1191) 1195 32 sous-bibliothécaire 1198 35 sous-chantre 1204 41 bibliothécaire 3e prieur (- 1209) 1225 62 mort et inhumation 23/01 Il entre donc à quatorze ans à Saint-Martial, une abbaye de moines noirs alors passée dans l’obédience de Cluny, au cœur de Limoges, au pied du château vicomtal, où s’est déroulée toute sa carrière. Accédant à vingt-six ans à la prêtrise, il peut offrir le saint sacrifice de la messe. Il ne semble pas y attacher une importance excessive, d’autant que les moines noirs n’exercent pas la cura animarum. Plus importante à ses yeux est la charge de trésorier qui lui est alors confiée, charge qu’il occupe pendant trois ans et trois mois, jusqu’en 1191. Si l’on se reporte à la liste des offices qu’il a dressée, le trésorier n’occupe que le dixième rang. C’est un début, qui va le mener à des charges plus importantes, jusqu’à celle d’armarius, de chantre et de bibliothécaire, qu’il occupe de 1204 à sa mort. Il quitte seulement son monastère pour quelques voyages qui le conduisent à Cluny en 1207 (n.st.), à Clermont, au Puy et à la Chaise-Dieu en 1208, à Poitiers, Tours et Marmoutier en 1210, à Uzerche en 1221. C’est à Saint-Martial que la mort le surprend, le 27 janvier 1224 (1225 n.st.), mort que son adjoint et successeur Étienne de Salvaniec note soigneusement sur le manuscrit même de la « chronique » tenue par Bernard : Anno ab incarnatione Domini M°CCXXIIII°, VI° kal. febroarii, obiit B. Iterius, armarius hujus loci, et post mortem suam, IIII kal. febr., fuit armarius S. de Saviniec, qui tunc erat subarmarius6. Bernard fut inhumé à Saint-Martial. Son épitaphe fut refaite à la fin du XIIIe siècle et jointe à celle de son neveu également prénommé Bernard, prévôt des Cars, mort le 6 mai 1289. Elle était 6 BNF, ms. lat. 1338, f. 148v. Histoire des bibliothécaires, 2003, Lyon. Document consultable sur http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ - 6/168 - encore visible au XVIIe siècle et elle était placée « hors l’église, du costé du petit cloistre et du petit cimetière, <sur une> pierre contre un des piliers de la chapelle St. Benoist. » Le texte en fut copié pour Gaignières7. La mémoire de Bernard ne fut pas oubliée de ses successeurs. Il a été inscrit en addition le 26 janvier dans le deuxième nécrologe de Saint-Martial, et le 27 dans le troisième nécrologe, par un scribe différent du précédent8. Le bibliothécaire de Saint-Martial Bernard est donc sous-bibliothécaire (subarmarius) de son abbaye en 1195, et bibliothécaire (armarius) en 1204, charge confondue avec celle de chantre, qu’il occupe jusqu’à sa mort en janvier 1225. La confusion des fonctions de bibliothécaire et de chantre explique le nombre de tables de pièces liturgiques confectionnées par Bernard. Nous savons par ailleurs grâce à deux de ses notes où se trouvait la bibliothèque de l’abbaye, construite au début du XIIIe siècle par son prédécesseur Pierre de Verteuil, mort en 1211 : — Obierunt Radulfus deu Poi, abbas Dolensis, et Petrus de Vertuol, armarius, qui capellam Sancti Michaelis et librariam edificari fecit, et multa alia bona9. — In crastino missam novam predictus B. celebravit apud S. Michel, ubi est librariam10. Elle était donc au temps de Bernard Itier dans la chapelle Saint-Michel. En 1901, Charles de Lasteyrie, qui ne connaissait pas le texte du ms. Regin. lat. 267, écrivait : « Il est deux bâtiments dont nous n’avons pu retrouver l’emplacement : c’est d’abord la bibliothèque construite par le bibliothécaire Pierre de Verteuil, au commencement du XIIIe siècle ; c’est ensuite la maison abbatiale11. » Il reste à localiser cette chapelle Saint-Michel. Il existait bien encore au début du XVIe siècle une chapelle Saint-Michel de la Carole12, c’est-à-dire située dans « le rond point du sanctuaire » pour reprendre l’expression de Martial Legros, uploads/Litterature/ 1337-histoire-des-bibliothecaires.pdf
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- Publié le Mai 27, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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