Stanislas de Gimita et sa Bibliothèque Occulte PARIS LIBRAIRIE DORBON 6, HUE DK

Stanislas de Gimita et sa Bibliothèque Occulte PARIS LIBRAIRIE DORBON 6, HUE DK SEINE, 6 1891 ) (v> BV. B C%CÇ)>; ;v 4? S' H,STOR'C^l MiOlCAl- <^\ E TsT VENT E A L A M È M E L I B R A I R I E PORTRAIT DE STANISLAS DE GUAITA Grave à l’eau-forte par Lots Delteil et pouvant s’intercaler dans tous les ou- vrages de cel auteur « Au Seuil du Mystère — Temple de Satan — Clef de la Magie noire, etc. » Epreuves sur papier de Hollande (format in-8). 1 50 Il a été en outre tiré sur papier de luxe quelques épreuves d'artiste, de formai i n-4, avant la lettre, avec signature du graveur à la pointe et croquis de remar- que. Ces exemplaires (12 sur Gliine monté et 12 sur Japon) sont tous numérotes et signés par l’artiste. L’épreuve. 4 » PORTRAIT DE FABRE D’OLIVET Ce portrait reproduit en héliogravure Dujardin d’après une miniature exécutée en 1799 par Augustin, destiné à être intercalé dans les divers ouvrages de Fabre d’Olivet, est tiré sur beau papier Whatmann. L’épreuve in-8, format des « Vers dorés de Pythagore — Caïn — Histoire phi- losophique du genre humain — Notions sur le sens de l’ouïe, etc. »). 1 50 L’épreuve in-4 (spécialement tiré pour être intercalé dans la « Langue hébraïque restituée »). 2 » LE SAGE DE L’INDOSTAN, par Fabre d’Olivet Drame philosophique en un acLc et en vers, mêlés de chœurs de musique, repré- senté l’Institut national des Aveugles-Travailleurs, par les Aveugles eux-mêmes en Thermidor an IV (1790). Précédé d’une lettre-préface par Maur. de la Size- ranne et ti’unc notice sur Fabre d’Olivet. — Un volume in-8, br., couv. 2 50 Ce volume est intéressant particuliérement en ce qu’il renferme, outre le drame lui-même et deux autres pièces inédites, une bio-bibliographie de Fabre d’Olivet par sa propre fille. Mademoiselle Fabre d'Olivet., et un sdperbe portrait de ce « classique de Vocculte ». Ouvrage publié en 1894 d'après le manuscrit original et tiré à petit nombre 11 ne nous en reste plus que quelques exemplaires. STANISLAS DE GUAITA Le nom de Stanislas de Guaita évoque, pour ceux, qui le connurent, le souvenir d’un esprit grave et profond que ne troublèrent point les vaines agitations d’un siècle morose et qui finit de décrépitude. Mais parler comme il convient de celui qui édifia cette colossale tri- logie qu’on appelle « le Serpent de la Genèse », restée inachevée par suite de la mort prématurée de l’auteur, est chose difficile. Néanmoins, pour ceux qui ne vécurent pas dans son intimité, voici de brèves notes : Stanislas de Guaita naquit en 1860, d’une vieille et noble famille, originaire d’Italie, mais établie depuis de longues années dans la Lorraine française. Et c’est dans les solitudes du château d’Alteville, maintenant de l'autre côté de la frontière, qu’il passa ses premières années, celles qui ont peut-être la plus décisive influence sur notre devenir. C’est là aussi qu’il passait ses vacances, pendant qu’il faisait ses études classiques au lycée de Nancy, où il se lia avec plusieurs de ses condisciples, surtout avec Maurice Barrés, dont l’amitié lui demeura fidèle jusqu’au delà de la mort. Plus tard, lorsque les contingences de la vie l’eurent amené à Paris, c’est toujours avec un sentiment intense desjours de jadis qu’il revenait chaque été vers les lieux où s’était écou- lée son enfance, et c’est dans ce château, dominant les étangs blêmes et désolés des plaines lorraines, qu’il mourut le 10 décembre 1807, à peine âgé de trente-sept ans. Mais ce qu’il importe le plus de connaître fut l’étrange évolution qui, le faisant passer de la science à l’art, le conduisit au seuil du savoir synthétique des Mages. Son séjour au lycée de Nancy avait développé en lui une propension naturelle vers les sciences d’observation, principalement un goût pro- noncé pour la chimie, où il serait passé maître, s’il avait persévéré dans cette voie, comme il le devint ensuite en art, et, plus tard encore, en métaphysique et en kabbale. U Mais au sortir de l’étroit préau universitaire, où se morfondait son esprit altier, lorsqu’il arriva à Paris, où sa famille l’avait envoyé continuer ses études de droit, il subit l’éblouissement que cause l’ini- tiation aux prodigieux poètes généralement bannis par l'Alma Mater. Il vibra jusqu’au paroxysme, s’exalta de toute la ferveur de sa jeunesse devant les splendeurs de leurs œuvres. Baudelaire surtout avait le don de le plonger dans un océan d’enthousiasme qui le faisait veiller des nuits entières. Mais l’admiration passive ne suffisait pas à son tempé- rament essentiellement actif. Le beau féconde. A cette communion pro- fonde avec les plus grands poètes qui, de nos jours, surent unir dans l’harmonieux réseau des formes l’esprit et la vie, mystère sublime, son âme, touchée par le rayonnement de leur gloire, tressaillit et, à son tour, créa. Ce furent d’aburd « Les Oiseaux de Passage », poèmes parus chez Berger-Levrault à Nancy en 1881, encore très imprégnés du par- fum des maîtres aimés, laissant peu de place à la personnalité nais- sante de Stanislas deGuaita. qui ne devait se manifester vraiment que dans le recueil suivant «La Muse noire », qui attira à son auteur main- tes critiques favorables. Qu’on écoute plutôt cette petite pièce : LE POÈTE Il a connu I oubli des tortures anciennes : La cicatrice est sèche où son cœur a saigné. Au tout-puissant appel de deux magiciennes , La Jeunesse et la Foi , — la vie a regagné Le lambeau de so?i cœur par le mal épargné. Pourquoi faut-il , hélas ? qu'à toutes les souffrances, Comme un aigle intrépide au clair soleil levant , S’envole son désir crédule aux espérances ? Il chante ses projets, — et Vécho décevant Répercute ses chants emportés par le vent. Vous suppliant sans trêve , Illusions chéries, I)e verser à sa soif l’or de votre liqueur, Dans les bois de VAmour éphémère et moqueur, Il cherche des buissons pleins d'épines fleuries Afin d’y déchirer le reste de son cœur. Puis, en 1885, futpubliée « Posa Myslica », livre bien supérieur comme facture au précédent et complètement affranchi de toute influence exté- rieure. Ce devaient être ses derniers vers. Au moment où l’on pouvait croire que son génie allait se déployer III dans toute son envergure, le poète replia ses ailes. Il lui fallait autre chose. L'heuredesa vocation interne, la seule vraie, celle que tout homme apporte avec lui en naissant, était venue pour Stanislas de Guaita, longuement mûrie et préparée par tout ce qu’il avait fait jusqu’alors. C’est vers la science qu'il dirigeait désormais ses pas, non plus la science de l’école qu'il avait, ainsi que l’art, abandonnée pour toujours — le fleuve retourne-t-il jamais à sa source ? — mais vers l’auguste Science des Mages, à laquelle il allait consacrer son merveilleux talent d’écri- vain. unissant l’un à l’autre dans une synthèse définitive. Le monde occulte lui était enfin apparu, découvrant l’infinie variété de ses per- spectives avec, au centre, la fulgurante nuée qui dérobe aux profanes le sommet de la colline sainte, où se dresse la Citadelle des Adeptes, qui renferme le Secret du Monde. En effet, peu avant la publication de « Itosa Mystica », Stanislas de Guaita avait rencontré quelques jeunes hommes très ardents, avides scrutateurs de mystère, avec lesquels il s'était lié d’intimité : Albert Jhouney, Paul Adam, initié à la pratique magique par un prêtre des environs d’Arras, Joséphin Péladan, dont le père et le frère avaient poussé fort loin leurs études de ce côté, furent bientôt ses compagnons d’armes. Déjà, suivant en cela l’exemple des hôtes de l’hôtel Pimodan, il avait demandé à l’opium, au hachisch leurs rêves et leurs enchantements. Mais maintenant ces excitants ne suffisaientplus. Deux voies s’ouvraient devant lui : la magie et la mystique. Or la mystique cadrait mal avec son étonnante activité, le choquait, lui paraissant, avec raison d’ailleurs, une méthode incomplète. Incli- nant vers la véritable tradition rosicrucienne, il estimait très-justement que, pour faire un homme total, il fallait savoir alterner la voie active et la voie passive, unir la pratique à la théorie. Aussi écrira-t-il plus tard, en 1892, sur la garde du rarissime ouvrage de l’abbe Fournié(l), exemplaire provenant de la bibliothèque du baron de Guldentubbé et aujourd’hui en notre possession, ces quelques lignes, jugement très- sûr qu’il porte sur Louis-Claude de Saint-Martin : « Ce livre de l'abbé Fournie est le seul critérium qui nous reste des « doctrines originales de Marlinès de Pasqually , que Saint-Martin a « notablement dénaturées , en les filtrant à l'usage des hommes de désir. (2) « Les a-t-il améliorées ou corrompues en les dénaturant ? Thaï is the « question » Cette sévère et mordante ironie décèle le fond de la pensée de Stanislas (1) Ce que nous avons été, ce que nous nom ne> cl es que nous deviendrons, par PIERRE fournie. Londres, 1801, in-8°. (2) Les mots en romaines sont soulignés dans la note manuscrite autographe. I V ' — de Guaita uploads/Litterature/ 1899-anonymous-stanislas-de-guaita-et-sa-bibliotheque-occulte 1 .pdf

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