Le Groupe de Recherche Européen sur les Milieux Innovateurs (GREMI) réunit une

Le Groupe de Recherche Européen sur les Milieux Innovateurs (GREMI) réunit une quinzaine d'équipes de chercheurs européens et américains. Cet ouvrage est le fruit d'une recherche menée dans différentes régions et présentée à Ascona dans le cadre du colloque GREMI II. Denis Maillat et Jean-Claude Perrin (éds) Entreprises innovatrices et développement territorial GREMI/EDES 1992 EDES Editions de la Division économique et sociale Université de Neuchâtel Pierre-à-Mazel 7 CH-2000 Neuchâtel Secrétariat: Institut de recherches économiques et régionales Pierre-à-Mazel 7 CH-2000 Neuchâtel REMERCIEMENTS Les éditeurs et le GREMI remercient le Plan Urbain (Ministère de l'Équipement, Commissariat Général du Plan, Datar-France), ainsi que le Fonds national suisse de la recherche scientifique qui, par leur appui, ont permis la réalisation des recherches qui font l'objet de cet ouvrage. Elles ont donné lieu à une Table Ronde qui s'est tenue à Ascona (Monte Verità) du 14 au 17 avril 1988 et qui a été organisée par l'Institut de recherches économiques de Bellinzone. Les auteurs tiennent à exprimer leur vive graitude à son directeur le professeur R. Ratti, ainsi qu'à toute son équipe. AUTEURS Stephan BODSON RIDER, Université Catholique de Louvain-la-Neuve, Louvain-la-Neuve Alberto BRAMANTI Université de Bergame, Bergame Roberto CAMAGNI Université Luigi Bocconi, Milan Olivier CREVOISIER IRER, Université de Neuchâtel, Neuchâtel Ferruccio D'AMBROGIO IRE, Bellinzone Eliane FRADIN IER, Université de Poitiers, Poitiers Richard GORDON Silicon Valley Research Group, Université de Californie, Sanza Cruz Bernard GUESNIER IER, Université de Poitiers, Poitiers Denis MAILLAT IRER, Université de Neuchâtel, Neuchâtel Jean-Claude PERRIN CER, Université d'Aix-Marseille, Aix-en-Provence Michel QUEVIT RIDER, Université Catholique de Louvain-la-Neuve, Louvain-la-Neuve Roberta RABELLOTTI Université Luigi Bocconi, Milan Remigio RATTI IRE, Bellinzona Lanfranco SENN Université de Bergame, Bergame Francesco SOLE PARELLADA Université Polytechnique de Catalogne, Barcelone Muriel TABARIES C3E, Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Paris Jaume VALLS PASOLA Université Polytechnique de Catalogne, Barcelone Jean-Yves VASSEROT IRER, Université de Neuchâtel, Neuchâtel - 1 - TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION La relation des entreprises innovatrices avec leur milieu D. Maillat, Université de Neuchâtel ....................................................................................................3 CONTEXTES MÉTROPOLITAINS Nouvelles PME et cité scientifique en formation: Ile-de-France Sud M. Tabariès, Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne................................................................23 PME innovatrices et métropole industrielle dynamique: la zone nord de Milan R. Camagni, R. Rabellotti, Université Bocconi, Milan.....................................................................41 Entreprises innovatrices et zone métropolitaine en mutation: Vallès Oriental en Catalogne F. Solé Parellada, J. Valls-Pasola, Université Polytechnique de Catalogne, Barcelone........55 CONTEXTES PÉRIMÉTROPOLITAINS Innovations et région en développement: trois zones de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur J.-C. Perrin, Université d'Aix-Marseille, Aix-en-Provence...............................................................65 Innovation et zone urbaine intermédiaire: Bergame dans l'axe de développement milanais A. Bramanti, L. Senn, Université de Bergame..................................................................................93 CONTEXTE DE TYPE DISTRICT INDUSTRIEL Innovation et district industriel: l'Arc jurassien suisse D. Maillat, O. Crevoisier, J.-Y. Vasserot, Université de Neuchâtel............................................105 – 2 – CONTEXTE DE TYPE TRADITION INDUSTRIELLE Entreprises de haute technologie et milieu de tradition industrielle: Région de Liège M. Quévit, S. Bodson, Université Catholique de Louvain-la-Neuve..........................................127 CONTEXTES EN VOIE D'INDUSTRIALISATION Intégration locale des PME innovatrices dans une région périphérique: Poitou-Charentes B. Guesnier, E. Fradin, Université de Poitiers ..................................................................................149 Processus d'innovation et intégration locale dans une zone périphérique R. Ratti, F. D'Ambrogio, Institut de recherches économiques, Bellinzone................................167 CONTEXTE DE TYPE TECHNOPOLITAIN PME, réseau d'innovation et milieu technopolitain: la Silicon Valley R. Gordon, Université de Californie, Santa Cruz ...........................................................................197 CONCLUSION Dynamique industrielle et développement local: un bilan en termes de milieux J.-C. Perrin, Université d'Aix-Marsielle, Aix-en-Provence .............................................................225 . - 3 - LA RELATION DES ENTREPRISES INNOVATRICES AVEC LEUR MILIEU1 Denis Maillat Les études de ce volume sont une contribution à l'analyse territorialisée de l'innovation que le GREMI s'efforce de développer à partir d'une approche en termes de milieux innovateurs. Pourquoi certains territoires sont-ils plus innovateurs que d'autres ? Comment caractérise-t-on les milieux innovateurs ? Comment les analyses en termes de milieux innovateurs peuvent-elles contribuer à réinterpréter les théories du développement spatial et à donner de nouvelles orientations à la politique régionale ? Pourquoi ces approches sont-elles particulièrement adaptées à la période de mutations techno-organisationnelle que nous traversons ? Ces questions s'inscrivent dans un courant de réflexion sur le renouvellement des processus du développement spatial. En effet, depuis quelque temps, les modèles habituels (polarisation, division spatiale du travail, etc.) ne sont plus suffisants pour expliquer les phénomènes qui se manifestent dans certaines régions. Le renouvellement de ces modèles et leur enrichissement s'opèrent par la prise en considération des dynamismes générés par les milieux qui constituent les synergies territoriales et les impulsions externes (CAMAGNI, 1991). Cette évolution est naturellement due à la modification des paradigmes organisationnels dominants et au rôle retrouvé des PME. Les recherches réalisées au cours des années soixante mettaient en relief le rôle prépondérant des grandes entreprises et des groupes multinationaux dans le fonctionnement des économies des pays industrialisés. L'accent était porté sur l'organisation fordienne du travail, sur la division spatiale des fonctions, et sur l'opposition entre les régions centrales et les régions périphériques. Depuis la fin des années soixante-dix, l'augmentation du nombre des petites entreprises, les manifestations de leur créativité et de leur capacité d'innovation ont relancé le débat sur les nouvelles formes d'organisation de la production et sur les mécanismes du développement territorial. 1 Tiré de: MAILLAT D., PERRIN J.-C. (Eds), 1992, Entreprises innovatrices et développement territorial, GREMI/EDES, Neuchâtel. Denis MAILLAT – 4 – Cette évolution a bien mis en évidence les deux processus fondamentaux qui déterminent le développement spatial: la logique fonctionnelle, qui conduit à l'éclatement de la production dans l'espace et à la division spatiale des fonctions et la logique territoriale qui met en action les interdépendances au niveau territorial. Les entreprises qui obéissent à la logique fonctionnelle entretiennent souvent des relations asymétriques avec leur territoire d'implantation et ne jouent que rarement le jeu de l'insertion locale. En revanche, dans le cas de la logique territoriale, les entreprises développent des réseaux d'échanges et de coopérations dans leur espace de localisation. Dans la mesure où les territoires leur apportent l'appui logistique essentiel à leur développement (externalités, effets de proximité, etc.), elles ont tout intérêt à miser sur l'intégration et l'enrichissement de leur milieu. Elles y contribuent par les réseaux qu'elles constituent à l'échelon territorial (MAILLAT, 1988). En fait, ces réseaux ne se limitent pas aux échanges marchands inter-firmes, mais ils s'étendent à d'autres domaines: accords avec des laboratoires de recherche, collaboration avec le système de formation, coopération avec les pouvoirs publics locaux, etc. La logique territoriale est donc à même de rendre compte de la réussite que connaissent certaines régions, auparavant moins développées, grâce à leurs capacités spécifiques d'innovation. P. Aydalot avait bien senti cette évolution lorsqu'il abordait le problème sous l'angle du "retournement". "Si les indicateurs montrent depuis les années soixante-dix, écrivait-il, une poursuite de la convergence des niveaux de revenus entre les régions, ce processus ne relève plus, comme dans les années soixante, de l'extension à tout le territoire d'effets issus des régions riches, mais du dynamisme spécifique des régions périphériques" (AYDALOT, 1986). Au modèle de l'innovation venant de l'extérieur et diffusé par les grandes entreprises se substitue un modèle dans lequel les territoires n'apparaissent plus comme des supports passifs de localisation d'éventuelles entreprises innovatrices mais comme des milieux actifs au sein desquels naît l'innovation. En effet, dans la logique territoriale, l'innovation résulte notamment de la mise en valeur d'un savoir-faire et d'une culture technique historiquement constitués grâce à une dynamique interne spécifique à la région (CREVOISIER, 1988). En définitive le dynamisme territorial ne dépend pas de l'action d'une seule entreprise, mais d'un comportement d'ensemble, fonction d'un réseau d'interdépendances qui se manifestent au niveau territorial. Le concept de milieu va permettre de mettre en évidence cette forme de développement. En effet, chaque milieu se présente comme une configuration d'agents et d'éléments économiques, sociaux, culturels La relation des entreprises innovatrices avec leur milieu – 5 – et politiques possédant des modes d'organisation et de régulation spécifiques et non pas comme un simple support d'activités économiques. Selon cette approche, ce sont les milieux qui fournissent aux entreprises les éléments de leur dynamisme. L'accent est mis sur l'organisation de ces milieux structurés en réseaux, à travers lesquels des relations variées de coopération se tissent entre entreprises, entre clients et fournisseurs. Ces relations interviennent également au travers des chaînes de mobilité du marché du travail (HELD et MAILLAT, 1984). Elles incluent aussi les institutions académiques (universités et centres de recherche) qui permettent d'accéder à la connaissance technologique et les administrations attentives au développement territorial (MATTEACCIOLI et PEYRACHE, 1989). Si les entreprises innovatrices bénéficient des ressources du milieu, en retour elles le transforment: "l'entreprise dans sa démarche d'innovation non seulement tente par son réseau de relations et de communications d'anticiper les incertitudes et les turbulences de son environnement mais elle devient par là-même génératrice d'un environnement spécifique" (QUEVIT et BODSON, 1988). Le processus innovateur s'accompagne , en effet, de la formation de réseaux locaux nouveaux et de l'abandon corrélatif de certaines formes antérieures de relations locales. Parallèlement se créent des formes nouvelles de liaisons opérationnelles avec l'extérieur (notamment dans le domaine des relations de marché) dont beaucoup viennent en remplacement de celles qui existaient auparavant. Pour appréhender ces différents phénomènes, il s'agit de dégager les correspondances significatives entre les formes uploads/Litterature/ 1992-gremi-edes-entreprises-innovatrices-et-developpement-territorial-pdf.pdf

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