REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’Enseignement Sup

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique Université Mentouri - Constantine Ecole Doctorale De Français Pole Est Antenne Mentouri - Constantine N° d’ordre :…………….. Série :…………………… Mémoire Présenté en vue de l’obtention du diplôme de Magister Filière : sciences des textes littéraires RÉALITÉS ET FICTION DANS Le fleuve détourné de Rachid Mimouni Présenté par: RADJAH ABDELOUAHAB et dirigé par le Professeur SADDEK AOUADI. Devant le jury composé de: Présidente: Nedjma Benachour, Maître de conférences, université Mentouri-Constantine. Encadreur: Saddek Aouadi, Professeur université Bajdi Mokhtar-Annaba. Co-encadreure: Chebbah Chérifa, centre universitaire de Khenchela. Examinateur: D.r Boussaha Hacène, université Mentouri-Constantine. J’exprime ici ma profonde reconnaissance à mes deux encadreurs qui m’ont dirigé et écouté patiemment et qui m’ont prodigué une aide précieuse. Je remercie également mon enseignante Nedjma Benachour qui n’a jamais hésité à m’encourager et à me confier tous les documents que j’ai demandés. Je remercie très vivement mon enseignant Boussaha Hacène qui a accepté de lire mon mémoire et d’être membre du jury de soutenance. Qu’il me soit permis enfin de remercier tous les enseignants qui ont assuré ma formation, ma sœur Daïkha et mon oncle Salah à qui je dédie ce travail. Avant propos La littérature Magrébine d’expression française : Origine et évolution………………………………1 Introduction générale ………………………………………………………………...……..8 Rachid Mimouni : un homme, une œuvre …………………..…………….…………………………20 Partie théorique I. L’approche sociologique……………………………………...…………………..……………......24 II. La théorie du reflet………………….………………………………………….……...………….24 III. Méthode de la théorie du reflet…………………………………………………………………..25 IV. La théorie de la vision du monde………………………………………………………………...27 1. George Lukacs et la sociologie……………………………………………………………………28 a. Les travaux de George Lukacs…………………………………………………………………....28 b. La théorie du roman ……………………………………………………………………………...30 2. La sociologie de Lucien Goldmann…………………………………………………………........30 a. Le concept de Héro problématique………………………………………………………..............31 b. Le concept de vision du monde…………………………………………………………………...33 c. Le concept de héros positif………………………………………………………………..............34 3. Le structuralisme génétique……………………………………………………………….............35 a. La compréhension…………………………...…………………………………………………….36 b. L’explication …………………………………………………………………….…….…………37 V. La théorie de l’idiologie……………………………………………………..…………………...39 VI. La sociocritique ………………………………………………………………………….………44 Partie pratique CHAPITRE I : Analyse des personnages………………………………………......49 I. Les personnages récurrents……………………………………………………………………..53 1. Caractérisation du personnage-narrateur……………………………………………………….....53 2. Caractérisation d’Omar……………………………………………………………….…………..57 3. Caractérisation de Vingt-Cinq…………………………………………………………………….60 4. Caractérisation de Rachid le Sahraoui……………………………………………………………..63 5. Caractérisation de l’Ecrivain……………………………………………………………………....65 6. caractérisation de Fly-tox..…………………………………………………………………..........67 7. Caractérisation de l’Administrateur……………………………………………………………….68 II. Les personnages non récurrents……..…………………………………………………..……70 1. Mohamed………………………………………………………………………………..………...70 2. Houria…………………………………………………………………………….……………......71 3. Le Messie………………………………………………………………………………………….71 4. Ahmed………………………………………………………………………….………………….72 5. Si Mokhtar………………………………………………………………….……………………...72 III. Les comparses dans Le fleuve détourné………………………………………………………73 1. Salah ………………………………………………………………………………………………73 2. Rabah ………………………………………………………….…………………………………..74 3. Yazid………………………………………………………………………………………………74 4. Saïd ……………………………………………………………………………………………….74 5. Messaoud………………………………………………………………………………………….74 6. Si chérif…………………………………………………………………………………….……...75 7. Ali le fils de l’imam………………………………………………………………………………..75 8. Akli……………………………………………………………….……………………………......76 9. Fatima……………………………………………………….………………………………….....76 10. Ali…………………………………………………...……………………………………………77 CHAPITRE II : Analyse spatio-temporelle…………………………...…………..80 I. Analyse de l’espace ………....…………………………………………………………..……….80 1-Espace rural…………………………….………………………………………………..…………82 2-Espace citadin…………………………………………………………………………..………….85 II. Analyse du temps ………………………………………………………………………………..87 1. Les temps externes au roman………………………………..…………………………………….89 2. Les temps internes au roman ……………………………………...…...……………….…………90 a. Le temps de la fiction ……………………………………………………………………………..90 b. Le temps de la narration ………………………………………………………...………………...91 b.1. Le présent de la narration…………………………………………………………...…………..91 b.2. Le passé mémorial……………………………………………………………………..………..92 CHAPITRE III : Analyse des thèmes ……………..……………...…………………94 I. Le rejet par les siens…………………………………………………………...…………………...95 II. La bureaucratie……………………………………………………………………...…………….96 III. L’autoritarisme (l’oppression, la répression et la censure)………………………………………98 IV. La corruption …………………………………………...………..................................................99 V. Histoire et politique dans le fleuve détourné…………………………………………...………...100 CHAPITRE IV : Analyse du style …………………………………………..………105 Conclusion générale …………………………………………………...…………………..109 Bibliographie…………………………………………...……………………………………..112 1 La littérature maghrébine d’expression française : origine et évolution. Du moment que nous avons choisi de travailler sur un auteur qui a vraiment marqué la littérature maghrébine d’expression française, surtout dans les années quatre-vingt, nous avons voulu faire un aperçu historique de cette littérature. D’où elle est née et comment elle a évolué ? Si des Français algériens ont commencé l’écriture de cette littérature, quarante ans après l’indépendance, des jeunes maghrébins continuent d’écrire et de publier dans cette langue française comme le souligne Jean Déjeux, dans son livre situation de la littérature maghrébine de langue française, « le moment vint aussi ou quelques uns parmi les Maghrébins tentent l’aventure de l’écriture : de s’exprimer, de prendre la parole dans des œuvres de fiction. »(1) De l’hybridité étymologique qu’affiche son nom, la littérature maghrébine d’expression française est issue d’un croisement qui s’est effectué entre la langue française et l’ensemble des strates culturelles qui se sont accumulées, au Maghreb, durant les diverses invasions (les Romains n’ont pas laissé que des vestiges de leur architecture monumentale et les Turques n’ont pas laissé que des mosquées…). Elle est un art maghrébin qui a emprunté ses instruments, afin de pouvoir universaliser la pensée d’un peuple opprimé et afficher des vérités que les textes écrits dans l’autre langue n’ont pas pu, n’ont pas su ou n’ont pas voulu exprimer. Ecrire dans la langue française était la seule manière de se faire entendre de l’opinion publique du pays colonisateur. Cette langue était une arme redoutable au service du porte-parole maghrébin pour revendiquer les droits de son peuple. Maghrébine et d’expression française, elle a contribué et contribue encore à porter le verbe de la révolte et de la contestation très haut. Elle fait entendre, le plus loin possible, les cris criants d’une société violée et violentée. (1) Jean Déjeux, Situation de la littérature algérienne de langue française, Office des publications universitaires, 29rue Abounouas Hydra Alger, Edition 1982. 2 Malgré sa naissance dans un contexte colonial ambigu, elle n’a jamais cessé de s’enrichir et de croître qualitativement et quantitativement ! Quelle est son origine et comment elle a évolué jusqu'à atteindre son universalité esthétique et sa perpétuation dans un Maghreb indépendant ? Si son nom indique qu’il se situe géographiquement du côté ouest, le Maghreb est historiquement la cible (la Qibla) des colonisateurs (les Romains, les Arabes, les Turques, les Français, les Espagnols, les Portugais…). Le fait d’être un creuset culturel d’une grande richesse, que personne ne peut ignorer ou négliger, le Maghreb a pu surmonter les plus grandes épreuves de chaque époque et la domination française fut une et la plus fraîche. Arrivés au Maghreb, les français avaient la force militaire qu’ils ont utilisée pour s’imposer et s’installer. Mais les principales armes de la colonisation étaient d’autres choses : - Le démantèlement de tout ce qui symbolisait la civilisation arabo-musulmane et berbère dans la région. - La destruction et le déchirement de l’identité historique, culturelle et religieuse du maghrébin. - Le remplacement de la langue arabe par le français (en Algérie surtout). Pendant longtemps l’analphabétisme (tragédie collective) régna au Maghreb, puis par calcul politique et pour leur besoin, les Français décidèrent de scolariser ce qu’ils ont appelé Indigènes. L’instruction était en français, par petite dose et au compte-gouttes : les portes de l’école française n’étaient pas ouvertes à tous les enfants maghrébins. L’enseignement était destiné essentiellement aux enfants de notables, dont l’objectif est de faire passer le procès d’assimilation. Dans une intervention en 1898, un partisan de l’école indigène déclare : « Nous ne voulons faire ni des fonctionnaires, ni des ouvriers d’art, mais nous croyons que l’indigène sans instruction est un instrument déplorable de production ». (2) (2) -Morsly Dalila, "L’enseignement de l’arabe et du français en Algérie pendant la période coloniale", journées d’étude du département des langues romaines, Opv.84. 3 Avec la constitution de cette élite est née une littérature maghrébine mais d’expression française, puisque la langue nationale est perdue ou remplacée. Des auteurs commenceront par contester la réalité sociopolitique de leurs pays, puis revendiqueront les droits de leurs peuples pour enfin se révolter contre l’hégémonie française. Si cet art purement maghrébin avec son passeport international (la langue française) a pu décrocher, aujourd’hui, l’universalité de son fond humaniste et de sa forme artistique, son berceau et les notables de sa tribu créatrice sont en Algérie. La littérature maghrébine d’expression française est née en Algérie d’abord, puis s’est déployée pour atteindre la Tunisie et le Maroc. Le développement de cette littérature au lendemain de la deuxième guerre mondiale était accompagné par les mouvements nationalistes et l’émergence d’une conscience politico-idéologique. Les premiers romans reconnus comme tels étaient publiés aux alentours des années cinquante, Le fils du pauvre et les chemins qui montent de Mouloud Feraoun, La grande maison et l’Incendie de Mohamed Dib, La colline oubliée de Mouloud Mammeri, Le passé simple de Driss Chraïbi… Le fils du pauvre est le premier roman qui a pu s’imposer sur la scène littéraire de l’époque. Il a vraiment intéressé les lecteurs qui se sont tournés vers cette littérature par son langage original et son contenu idéologique nationaliste. Il a été publié quatre années seulement avant le déclenchement de la guerre de libération en Algérie. Les romans que nous venons de citer rompent complètement avec la littérature dite d’assimilation, qui s’est développée entre les années vingt et la fin de la deuxième guerre mondiale. En 1956, Kateb Yacine avec son roman de l’éclatement, Nedjma, transgresse les normes d’écriture en pulvérisant complètement les modèles du roman occidental. La publication de ce roman est un événement très important dans l’histoire de cette littérature. Il est à la fois un renouvellement du genre et une rupture avec la production de la décennie précédente. 4 Cette première génération d’écrivains d’expression française s’est consacrée à la critique du pouvoir français militaire, dictatorial et tyrannique. Elle invitait implicitement à la conquête d’une identité collective trop longtemps sacrifiée. Les créateurs de cet art ont réussi à se distinguer des écrivains français d’Algérie en exprimant uploads/Litterature/ realites-et-fiction-dans-le-fleuve-detourne-de-rachidmimouni-pdf.pdf

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