DE L’USAGE DE L’EMPRUNT LINGUISTIQUE De l’usage de l’emprunt linguistique Chris

DE L’USAGE DE L’EMPRUNT LINGUISTIQUE De l’usage de l’emprunt linguistique Christiane Loubier Office québécois de la langue française 2011 De l’usage de l’emprunt linguistique Christiane Loubier Office québécois de la langue française 2011 Catalogage avant publication Loubier, Christiane De l’usage de l’emprunt linguistique / Christiane Loubier. [Montréal] : Office québécois de la langue française, 2011. Comprend des réf. bibliogr. ISBN Version imprimée : 978-2-550-61625-2 ISBN Version électronique : 978-2-550-61626-9 1. Emprunts (Linguistique) 2. Français (Langue) – Emprunts 3. Anglais (Langue) – Influence sur le français I. Office québécois de la langue française 442.4 PC 2582 3 Table des matières Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1 Qu’est-ce que l’emprunt linguistique? . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2 Les catégories d’emprunts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2.1 L’emprunt lexical. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 2.2 L’emprunt syntaxique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2.3 L’emprunt phonétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 3 L’emprunt à l’anglais au Québec et en France. . . . . . . . . . . 17 3.1 La situation sociolinguistique du Québec. . . . . . . . . . . . 17 3.2 La situation sociolinguistique de la France. . . . . . . . . . . 22 4 Cadre d’intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 4.1 Cadre normatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 4.2 Principes directeurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 4.2.1 L’amélioration de la compétence linguistique. . . . 29 4.2.2 La stimulation de la créativité lexicale. . . . . . . . . . 30 4.2.3 La reconnaissance d’emprunts implantés et légitimés dans l’usage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 4.2.4 L’adaptation de l’emprunt au système du français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 4.3 Critères courants d’évaluation de l’acceptabilité des emprunts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 4.3.1 L’usage généralisé de l’emprunt. . . . . . . . . . . . . . 34 4.3.2 L’attestation de l’emprunt dans les dictionnaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 4.3.3 L’ancienneté de l’emprunt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 4.3.4 L’inutilité de l’emprunt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 4.3.5 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 4.4 Critères d’acceptabilité de la politique de l’emprunt de l’Office. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 4.4.1 Le besoin de combler une lacune linguistique par l’emprunt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 4 4.4.2 L’implantation de l’emprunt dans l’usage du français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 4.4.3 La conformité ou l’adaptation de l’emprunt aux normes sociolinguistiques québécoises. . . . . . . . 45 4.4.4 La conformité ou l’adaptation de l’emprunt au système du français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 4.4.4.1 La conformité ou l’adaptation sémantique. . . 48 4.4.4.2 L’adaptation phonétique, orthographique et grammaticale des emprunts. . . . . . . . . . . . 48 4.5 Acceptabilité des emprunts et pondération. . . . . . . . . . . 55 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Index alphabétique général. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 5 Introduction On observe souvent que les langues ne peuvent se suffire à elles-mêmes, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent répondre à tous les besoins de communication de leurs utilisateurs sans emprunter à d’autres langues. Rien de plus normal en effet que des mots d’une langue contribuent à dynamiser un autre système linguistique en s’ajoutant aux ressources de celui-ci. Il en est ainsi pour le français qui, au cours de son histoire, a emprunté au grec, au latin, à l’italien, à l’anglais, etc. Mais les langues n’évoluent pas selon leurs propres fins, indépendamment des personnes et des groupes qui les parlent. La question de l’emprunt linguistique ne se pose donc pas d’une manière identique à l’intérieur de toutes les sociétés parce qu’elle ne suscite pas la même dynamique de rapports de forces et de pouvoir. Les causes de l’emprunt sont ainsi intimement liées aux conditions sociohistoriques, particulièrement politiques et économiques, qui font évoluer les situations sociolinguistiques. Si, par exemple, l’anglais a intégré un grand nombre de mots dont l’origine est française, ce n’est pas en raison d’un simple mouvement naturel d’échange entre les langues; c’est surtout parce que l’Angleterre fut conquise par les Normands francophones en 1066. Soulignons également que le français a été la langue dominante de la diplomatie internationale jusqu’à la Première Guerre mondiale. Mais, depuis le milieu du XXe siècle, le prestige de l’anglais a suivi la progression ascendante du pouvoir socioéconomique des États-Unis. Le marché anglophone de biens, de services et de capitaux domine aujourd’hui l’économie, favorisant ainsi l’utilisation généralisée de l’anglais, langue véhiculaire qui s’impose à tout pays, à toute collectivité ou à tout acteur social qui veut jouer un rôle sur le marché international. À l’échelle nationale, cette dynamique socioéconomique vient souvent influencer l’évolution des situations sociolinguistiques en suscitant notamment l’expression de nouveaux besoins d’apprentissage et de maîtrise de l’anglais qui oblige l’État à assouplir ou à modifier les normes dans le domaine éducatif et, par le fait même, la politique d’aménagement linguistique. D’un point de vue linguistique, la dynamique sociolinguistique mondiale mène inévitablement à un échange déséquilibré entre les 6 systèmes des langues. L’anglais vient maintenant en tête de toutes les langues prêteuses. Les situations inégalitaires de coexistence linguistique permettent de vérifier l’application d’un principe sociolinguistique fondamental en aménagement linguistique : c’est toujours la langue dont le statut socioéconomique est le plus faible qui emprunte massivement à la langue qui jouit du plus grand prestige et de la plus grande force socioéconomique. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le français qui est fortement influencé par l’anglais dans son évolution, mais bien un très grand nombre de langues dont l’allemand, le hindi, le japonais, les principales uploads/Litterature/ 20110601-usage-emprunt.pdf

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