Campus adventiste du Salève Faculté adventiste de théologie Rôle et impact de l

Campus adventiste du Salève Faculté adventiste de théologie Rôle et impact de l’intercession dans la guérison spirituelle et physique de l’intercédé Réflexions à partir de l’étude narrative du récit de la guérison de l’homme atteint d’une paralysie en Lc 5.17-26 Mémoire présenté en vue de l’obtention du Master en théologie adventiste par Mélanie BARRETO-COGNE Directeur de recherche : Luca MARULLI Assesseur : Rivan DOS SANTOS Collonges-sous-Salève Avril 2015 2 Remerciements Je tiens à remercier Dieu, qui m’a accompagné tout le long de ce travail et qui m’a permis de le terminer et de vivre concrètement le sujet d’étude de ce mémoire. Je remercie mon formidable époux pour son encouragement permanent et son intercession à mon égard. Il a su me soutenir dans les moments les plus difficiles. Je tiens à dire merci d’une manière spéciale à mon directeur, Luca Marulli, pour sa disponibilité et ses précieux conseils qui m’ont permis de mieux comprendre mon sujet d’étude. Je remercie Rivan Dos Santos pour son soutien spirituel durant mes études ainsi que d’avoir accepté de critiquer ce travail et de partager ses connaissances. Je suis également reconnaissante à Yvan Bourquin pour le cours d’analyse narrative qu’il a dispensé à la FAT lors de ma seconde année de master ainsi que pour la relecture de la partie exégétique de mon travail. Je souhaite remercier tous les professeurs de la Faculté pour leur enseignement et leur soutient qu’ils m’ont apportés durant ma formation et notamment les discussions échangées concernant mon étude. J’adresse aussi mes remerciements aux administrateurs du Campus, à l’église du Genevois et celle du Salève, à ma famille et mes amis qui n’ont pas cessé de m’encourager et de me soutenir durant tout mon parcours. Je remercie Renaud Bruel pour le temps qu’il a accordé à la relecture pointilleuse de ce travail. Enfin, j’aimerai dire merci à toutes les personnes qui m’ont gardé Mélissa à savoir la famille Laviolette, mes voisins du Parc, Christelle Hoareau, Amel Bettache et d’autres encore car elles m’ont permis de travailler sur mon mémoire. 3 Introduction Une simple lecture de l’évangile de Luc nous permet de comprendre l’intérêt que Jésus portait aux malades en les guérissant. Il y a la guérison de la belle mère de Simon (Lc1 4.38-39), de l’homme à la main paralysée (Lc 6.6-11), de la résurrection de la petite fille du chef de la synagogue (Lc 8.40-47, 49-56), la guérison de la femme hémorragique (Lc 8.43-48), le recouvrement de la vue de l’aveugle (Lc 18.35-43), la guérison du serviteur du Grand Prêtre venu l’arrêter, celui qui avait été frappé par l’épée par un des disciples de Jésus (Lc 22.50-51) et encore beaucoup d’autres (Lc 5.15, 6.17-18, 9.11 etc.). Seulement aucune des guérisons miraculeuses n’est associée explicitement au pardon des péchés mise à part la guérison de l’homme atteint d’une paralysie en Lc 5.17-26. Explicitement, car l’histoire de la purification du lépreux précédant notre récit suggère que cet homme a été pardonné. Le mot utilisé dans ce récit miraculeux de Lc 5.12-14 n’est pas «guérir» mais «purifier». «Guérir» par contre se retrouve dans l’histoire de la guérison de la femme hémorragique en Lc 8.43-48. Le lépreux, comme la femme aux pertes de sang étaient considérés comme des personnes impures (Lv 13.8, 15.25), mais à la différence de la femme aux pertes de sang, l’impureté du lépreux, comme le flux de sang chez l’homme, étaient associés à une condition de péché moral, de jugement et de punition de Dieu (Lv 14.34, Nb 12.10, 2 Ro 5.27, 2 Sam 3.29 etc.). A Qumran aussi l’écoulement chez l’homme et la lèpre étaient considérés comme des conditions qui demandaient la repentance. Dans le fragment qumrâniens du Document de Damas 4Q270 ii, on trouve une liste de pécheurs, et parmi eux on trouve seulement deux cas d’impureté : le lépreux et le « zab » (homme qui a un écoulement)2. 1 Nous suivrons, tout le long de ce travail, le standard d’abréviation des livres bibliques de la NSB, 2 Hannah K. HARRINGTON, “The Nature of Impurity at Qumran”, in Lawrence W. SCHIFFMAN, Emanuel TOV, James C. VANDERKAM (éd.), The Dead Sea Scrolls Fifty Years After Their Discovery. Proceedings Of The Jerusalem Congress. July 20-25. 1997, Jerusalem, Israel Exploration Society / The Shrine Book /Israel Museum, 2000, p. 610-616. 4 Cela laisse entendre à un lecteur juif de l’époque que la guérison du lépreux de Lc 5.12-14 était associée à son péché, donc en le guérissant, son péché était pardonné. D’ailleurs, après l’avoir purifié, Jésus l’envoie au Temple pour offrir le sacrifice d’expiation. Il montre ainsi qu’il est d’accord avec la fonction du Temple. Cependant, Jésus pardonne directement les péchés de l’homme atteint d’une paralysie de Lc 5.17-26 sans passer par le Temple. Cela montre à la fois qu’il est conscient et d’accord sur le fond de la fonction du Temple où s’y pratiquaient les sacrifices pour l’expiation des péchés du peuple, mais aussi, qu’il est venu le remplacer. Nous voyons alors, entre les deux histoires du lépreux et de l’homme atteint d’une paralysie, une évolution de Jésus : il passe d’un Jésus simplement guérisseur, à un Jésus qui se charge aussi du pardon des péchés. De plus, ce récit est polémique car Jésus pardonne les péchés de l’homme handicapé et le guérit en voyant la foi de ses porteurs. L’homme infirme ne fait aucune confession alors que Jésus suggérait que pour être pardonné il fallait le demander à Dieu (Lc 11.4). Cela nous interroge donc sur la fonction des porteurs vis-à-vis de l’homme atteint d’une paralysie et plus généralement sur la fonction de l’intercesseur vis-à-vis de l’intercédé. Cet acte d’intercession a permis aux péchés de cet homme d’être pardonnés, mais aussi à l’homme d’être guéris. Luc laisse clairement apparaitre dans ce texte le lien entre le pardon des péchés et la guérison physique3 notamment par la question de Jésus posée aux maîtres de la loi « Qu’est ce qui est plus facile, dire : “tes péchés t’ont été pardonnés, ou bien dire : lève-toi et marche ?” ». Nous nous demandons alors, à la lumière de ce texte, quel est aujourd’hui le rôle et l’impact de l’intercession dans le pardon des péchés et la guérison physique d’une personne. Pour apporter des réponses à cette problématique, nous diviserons notre travail en cinq chapitres. Premièrement nous comprendrons qui était l’auteur de l’évangile de Luc, ainsi que le message qu’il a voulu transmettre à son lectorat par son œuvre. 3 François VOUGA, Evangile et vie quotidienne, Genève, Labor et fides, 2006, p. 176. 5 Cela nous aidera à saisir le contexte dans lequel le récit de la guérison de l’homme atteint d’une paralysie à été rapporté. Ayant compris la vision générale de l’œuvre lucanienne ainsi que le contexte de notre texte d’étude, nous pourrons alors l’étudier en second temps grâce au moyen que propose l’analyse narrative. Nous verrons comment le narrateur a su mettre en avant la révélation de l’autorité de Jésus par ses différents commentaires et les deux intrigues du texte. Nous y découvrirons la fonction des personnages ainsi que le rôle primaire qu’a joué la foi dans le miracle. Avant d’interpréter ces nouvelles découvertes et comprendre le rôle et l’impact de l’intercession dans la guérison spirituelle et physique de l’intercédé, nous verrons, dans notre troisième chapitre, comment l’acte de médiation était compris à l’époque du récit. Nous saisirons alors la portée et le rôle du ministère de guérison de Jésus sur terre. Nous comprendrons dans un quatrième temps, en quoi les porteurs de notre récit ont été des intercesseurs. Nous y découvrirons les impacts qu’a eus leur acte d’amitié, notamment en ce qui concerne la révélation du ministère de Jésus. Enfin, en cinquième et dernière chapitre, nous établirons un bilan de notre étude en tirant les applications de l’acte d’intercession des porteurs et en saisissant l’importance de devenir aujourd’hui des médiateurs du salut divin. 6 Chapitre 1 : introduction générale et établissement du texte 7 L’intercession dans la guérison spirituelle et physique de l’intercédé fait écho à l’histoire de la guérison de l’homme atteint d’une paralysie, rapportée dans les trois évangiles synoptiques dont celui de Luc en Lc 5.17-26. En effet ce texte parle du pardon des péchés de l’homme handicapé porté par ses amis et de sa guérison physique. Avant de comprendre ce processus d’intercession, il nous paraît important de comprendre le contexte dans lequel le récit a été écrit. C’est la raison pour laquelle, nous allons, premièrement, le replacer dans son contexte puis nous en ferons la traduction qui servira de base à notre étude. 1. L’évangile selon Luc 1.1. L’auteur L’auteur de l’évangile selon Luc ne nous livre pas beaucoup d’informations sur son identité. La tradition le considère comme l’auteur de l’évangile de Luc et celui des Actes des Apôtres à cause des nombreuses ressemblances stylistiques, de vocabulaire, et de langue4. Le prologue nous renseigne sur le fait qu’il n’est pas un témoin directe de ce qu’il relate car il appartient aux chrétiens de la seconde ou de la troisième génération5. Il se peut que l’auteur ait uploads/Litterature/ 2015-cogne.pdf

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