Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

Université du Québec à Montréal Département d’études littéraires Dramaturgies d

Université du Québec à Montréal Département d’études littéraires Dramaturgies du traumatisme Sigle : LIT835E-10 Professeure : Catherine Cyr Session : Automne 2017 Courriel : cyr.catherine@uqam.ca Horaire : lundi de 14h à 18h Bureau : J-4833 DESCRIPTION Depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui, la question du traumatisme s’est posée, de façon lancinante, comme objet de réflexion, de discours et de création. Traversées par une « conscience du monstrueux » (Naugrette, 2004), diverses écritures dramatiques ont tracé, dans le sillage des pièces de Samuel Beckett ou de Charlotte Delbo, les contours d’un « théâtre tout entier informé par Auschwitz ». Comme l’écrit Élisabeth Angel-Perez (2006), avec le génocide, « la mort est traitée comme un produit industriel. L’humanité se découvre une inhumanité insoupçonnée. La philosophie achoppe sur cet impensable, cet inconsolable de la pensée (...). L’art entre en aporie » (p. 12). Les dramaturgies contemporaines, bien qu’elles n’investissent pas nécessairement l’imaginaire génocidaire, s’attachant souvent à mettre au jour les blessures de l’intime, s’écrivent depuis cet « inconsolable », dans les cendres d’un théâtre – d’un monde – de « l’après-effondrement du sens » (Angel-Perez, 2015). Dans le cadre de ce séminaire, les tentatives de ces dramaturgies pour écrire le traumatisme, ou pour penser les possibilités de sa représentation, seront interrogées. La perspective théorique privilégiée sera l’esthétique – en particulier la poétique du drame moderne et contemporain (Poulain, 2011 ; Ryngaert, 2005, Angel-Perez, 2006). Des perspectives historiques, psychanalytiques et féministes seront aussi convoquées à l’occasion, permettant, lorsque ce croisement est éclairant, une saisie composite des œuvres étudiées. À travers la lecture de différentes pièces actuelles (Liddell, Kane, Mayorga, Shields, Srbjlanovic), oscillant entre le politique et l’intime, ou s’érigeant à leur carrefour, nous aborderons les formes et fonctions du discours traumatique et de ses poétiques énonciatives (répétition, ressassement, éclatement, spectralisation du corps, etc.). À travers celles-ci, nous examinerons les possibles d’une « esthétique de la résistance » (Page, 2012). Enfin, une attention particulière sera accordée aux dramaturgies contemporaines des femmes et à la spécificité des imaginaires corporels, traumatiques et résilients, que celles-ci déploient. PÉDAGOGIE Ce séminaire exigera des étudiant.e.s une participation active et soutenue : il est attendu que toutes et tous fassent les lectures exigées et s’engagent dans les discussions en classe. Chaque semaine, des pièces et des textes théoriques seront proposés. Les échanges porteront sur les œuvres et sur la documentation théorique permettant de l’éclairer. DÉROULEMENT ET MODALITÉS D’ÉVALUATION Les trois premiers cours de la session établiront les assises théoriques du séminaire. À partir de la quatrième séance, les étudiant.e.s écriront, à chaque semaine, un bref commentaire (1 ½ - 2 pages) sur une œuvre dramatique proposée (15%).1 Une discussion sera ensuite engagée en classe autour de ce texte. Deux exposés oraux seront aussi livrés. Le premier exposé consistera à faire un compte rendu critique d’un texte parmi les lectures théoriques (10 minutes / 15%). Un deuxième exposé fera état de l’avancement d’une recherche liée à la problématique du séminaire (20 minutes / 30%). Enfin, un travail écrit, issu de cette recherche, sera remis à la fin de la session (10-12 pages / 40%). Dans ce travail, les étudiant.e.s développeront, à travers un cadre théorique distinct, une analyse des imaginaires du traumatisme rencontrés dans un texte dramatique de leur choix. CALENDRIER COURS 1-3 : Éléments théoriques COURS 4-10 : Exposés courts; suites réflexives; discussions COURS 11-15 : Exposés longs LECTURES OBLIGATOIRES (ce corpus est sujet à changement) Pièces *disponibles à la COOP et à la réserve de la bibliothèque centrale ; certains textes, inédits, seront réunis dans le recueil. Hillers, Marta [1945] (2016), Une femme à Berlin, adaptation de Jean Marc Dalpé, inédit. Kane, Sarah (1998), Manque, Paris : L’Arche. Liddell, Angelica (2012). La Maison de la force (tétralogie du sang). Besançon : Les Solitaires intempestifs. Mayorga, Juan (2006). Himmelweg (Chemin du ciel). Besançon : Les Solitaires intempestifs. 1 Les étudiant.e.s seront exempté.e.s de ce travail la semaine où sera présenté leur exposé court. Parenteau-Lebeuf, Dominick (2006). « Vive la Canadienne », dans Filles de guerres lasses, Carnières : Lansman. Shields, Erin (2015). Si les oiseaux..., traduction de Maryse Warda, inédit. Srbljanovic, Biljana (2004). Supermarché, Paris : L’Arche. Recueil Cyr, Catherine (2017). Dramaturgies du traumatisme. UQAM, ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES (liste partielle) Dramaturgie Danan, J. (2010). Qu’est-ce que la dramaturgie ? Paris : Actes Sud. -----------. (2013). Entre théâtre et performance : la question du texte. Paris : Actes Sud – Papiers. Lesage, M.-C. (2009). « Dramaturgie contemporaine. Une forme en fuite ou en devenir? » Dans R. Audet (Dir.), Enjeux du contemporain (p. 49-67). Québec : Éditions Nota bene. Poulain, A. (2011). (Dir.). Passions du corps dans les dramaturgies contemporaines. Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires du Septentrion Rancière, J. (2008). Le spectateur émancipé. Paris : La Fabrique. Ryngaert, J.-P. et al. (2002). Nouveaux territoires du dialogue. Paris : Actes Sud – Papiers. Ryngaert, J.-P. (2003). Lire le théâtre contemporain. Paris : Nathan. Sarrazac, J.-P. (Dir.) (2010). Lexique du drame moderne et contemporain. Belfort : Circé. ------------------. (1999). L’avenir du drame : écritures dramatiques contemporaines. Belfort : Circé. Pensées, écritures, représentations du traumatisme Agamben, G. (1999). Ce qui reste d’Auschwitz. L’archive et le témoin. Paris : Payot Rivages. Altounian, J. (2000). La Survivance. Traduire le trauma collectif. Paris : Dunod. Amfreville, M. (2009). Écrits en souffrance. Paris : Michel Houdiad. Angel-Perez, E. (2015). « La scène traumatique de Sarah Kane », Sillages critiques, no. 19. -------------------. (2006). Voyages au bout du possible : Les théâtres du traumatisme, de Samuel Beckett à Sarah Kane, Paris : Klincksieck. Asso, A. (2013). Le théâtre du génocide. Shoah et génocides arménien, rwandais et bosniaque. Paris : Honoré Champion. Bertrand, M. (1990). La pensée et le trauma. Entre psychanalyse et philosophie. Paris : L’Harmattan. Blanchot, M. (1980). L’écriture du désastre. Paris : Gallimard. Combaz, L. (2013). « Le traumatisme : béance, trou, stigmate », Cliniques, 1 (5). Caruth, C. (Dir.). (1995). Trauma. Explorations in Memory. Baltimore : John Hopkins University Press. Didi-Huberman, G. (2003). Images malgré tout. Paris : Éditions de Minuit. Jamison, L. (2016). Examens d’empathie. Paris : Pauvert. Nancy, J.-L. (2003). « La représentation interdite », Au fond des images. Paris : Galilée. Naugrette, C. (2004). Paysages dévastés. Belval : Circé. Page, C. (Dir.). (2012). Écritures théâtrales du traumatisme. Esthétiques de la résistance. Rennes : Presses Universitaires de Rennes. Rennie, Y. (2007). Écrire le viol. Paris : Non lieu. Semprun, J. (2009). L’Écriture ou la vie. Paris : Folio. Wajcman, G. (2004). L’Objet du siècle. Paris : Verdier. uploads/Litterature/ 20173-lit835e-10-dramaturgies-du-traumatisme-cyr-catherine.pdf