1 Autour de la littérature comparée Awatif Jassim ALSAADI 2 Etudier la producti
1 Autour de la littérature comparée Awatif Jassim ALSAADI 2 Etudier la production littéraire prend plusieurs aspects ; certains prennent comme point de départ le texte lui-même, d’autre s’intéressent à l’auteur et son milieu. Un nouveau point de vue s’est produit pour étudier le lien entre plusieurs textes, plusieurs auteurs ou littératures, c’est la littérature comparée, sujet de notre étude. Ce travail fait la présentation de la littérature comparée, de son histoire, ses buts, et ses écoles, puis discute le problème de sa désignation « la littérature comparée » que beaucoup de chercheurs trouvent lapsus. La comparaison est une activité essentielle du fonctionnement de l'esprit humain : elle est à l'origine de mille décisions dans la vie pratique – comparer les prix, les plats d'un menu de restaurant, etc.- et elle gouverne, également la vie intellectuelle: elle est une des formes de la mise en rapport, c'est-à-dire de l'intelligence, qui est au sens étymologique du terme la capacité de relier des choses ou des idées entre elles. Rousseau lui donne un rôle central dans la connaissance: La réflexion naît des idées comparées, et c’est la pluralité des idées qui porte à les comparer. Celui qui ne voit qu’un seul objet n’a point de comparaison à faire. Celui qui n’en voit qu’un petit nombre, et toujours les mêmes dès son enfance, ne les compare point encore, parce que l’habitude de les voir lui ôte l’attention nécessaire pour les examiner: mais à mesure qu’un objet nouveau nous frappe nous voulons le connaître; dans ceux qui nous sont connus nous lui cherchons des rapports. C’est ainsi que nous apprenons à considérer ce qui est sous nos yeux, et que ce qui nous est étranger nous porte à l’examen de ce qui nous touche.1 En tant que méthode, la comparaison n’est pas nouvelle, elle était déjà utilisée pour expliquer ou pour distinguer certains états ; Dès l'Antiquité, on distingue deux sortes de comparaisons : la comparaison simple (comparatio), qui n'est pas une image, mais qui met en rapport deux éléments appartenant au même système référentiel ("Jean est aussi grand que Paul"); la comparaison par analogie (similitudo), qui, elle, est une image, et qui fait appel à un univers référentiel différent de celui de l'élément comparé (La terre est bleue comme une orange, Eluard, L'Amour, la poésie, "Premièrement") 1 J.-J. ROUSSEAU, Essai sur l’origine des langues, C. Kintzler, éd. Flammarion, GF, 1993, p84. 3 Dans ces deux cas, la ressemblance syntaxique est totale, puisque la comparaison comporte trois éléments : le comparé, le comparant et l'outil de comparaison : comme, aussi… que, tel, plus…que, moins… que, semblable à, etc. 1 D’après ce qui précède nous trouvons que la littérature comparée comporte deux éléments sur trois : le comparé et le comparant mais ce qui manque l’outil de comparaison car dans l’étude comparative le vrai outil est l’investigation d’une relation ou d’un rapport qui existe entre le comparé et le comparant que ce soit un certain influence de l’un sur l’autre selon l’école française ou un méthodologie de la théorie selon l’école nord-américaine ou bien un approche historique de la théorie et de la critique selon l’école de l’Europe de l’Est.2 Alors La comparaison, (…), n'est qu'un des moyens de ce que nous appelons, (…), littérature comparée.3 Naissance et développement de la littérature comparée La naissance de la littérature comparée ne date pas du temps actuel, selon la théorie d’Etiemble, mais elle date bien des millénaires d’années, il estime que Le comparatisme est aussi vieux que la civilisation écrite : ceux-là faisaient du comparatisme sans le savoir qui, à Sumer, compilaient voilà plusieurs millénaires des dictionnaires plurilingues.4 Les travaux comparatiste continuent même au temps médiéval5. Ce qui marque l’originalité de cette science et son importance dans chaque développement culturel et littéraire. Mais le nouveau est la désignation de cette science. Pourtant les livres qui évoquent la littérature comparée précisent certains noms considérés comme les pionniers dans ce ˺ Lexique des Termes Littéraires. Sous la direction de Michel Jarrety. Librairie Générale Française. 2001. p. 91 2 http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0001820 3 - cité par Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. Les essais cix. Nrf. Gallimard. Paris. 1963.P.73. 4- Encyclopaedia universalis. V 13. p. 909 5 - Ibid. 4 domaine, comme Claude Fauriel que l’on considère comme le premier comparatiste officiel en France ; On ne sait plus guère aujourd'hui que le premier comparatiste officiel fut dans notre pays Claude Fauriel. Pour cet homme, qui avait célébré le culte officiel de la Raison au temps de la Révolution, qui était sur place recueillir les chants des Grecs opprimés par les Turcs, mais qui avait été aussi le familier de Mme de Staël et l'ami de Manzoni, avait été fondée en 1830 à la Sorbonne une chaire dite "de littérature étrangère". Il l'occupa jusqu'à sa mort en 1844, mais, malade, il avait déjà installé à sa place comme suppléant Frédéric Ozanam, qui lui succéda.1 Faisant partie d’un cours de littérature française, Villemain a donné un cours qui sera plus tard publié où il évoque à plusieurs reprises le terme de la littérature comparée ; Villemain a donné à la Sorbonne durant le semestre d'été de 1828 et pendant le semestre suivant un Cours de littérature française dont une partie sera publiée en 1828 et 1829 sur des sténographies révisées : il y traite de l'influence que l'Angleterre et la France ont exercée l'une sur l'autre et de l'influence française en Italie au XVIIIe siècle. L'"Avis des éditeurs", en tête du deuxième volume, indique que l'orientation nouvelle des écrivains au XVIIIe siècle favorisait "cette étude comparée des littératures, qui est la philosophie de la critique". Le quatrième volume, contenant la première partie du cours, ne paraîtra qu'en 1838 : Villemain emploie dans la préface l'expression "littérature comparée"; dans le cours lui-même, professé en 1828, il disait qu'il voulait montrer "par un tableau comparé ce que l'esprit français avait reçu des littératures étrangères, et ce qu'il leur rendit". Il avait laissé de côté l'Allemagne, parce qu'il leur redit". Il avait laissé de côté l'Allemagne, parce qu'il en ignorait la langue et parce que Mme de Staël en avait déjà exploré les ressources.2 Paris n’était pas le champ unique pour les études comparatives en XIXe siècle, Jean-Jacques Ampère, à Marseille, voulait se consacrer à la littérature comparée. Il estime que l’histoire littéraire n’est jamais complète sans l’accomplissement des travaux comparatifs 1 Pierre Brunel et Yves Chevrel, Introduction In Précis de Littérature comparée, sous la direction de Pierre Brunel et Yves Chevrel. PUF. Paris. 1989. P11 2- P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? Paris. 1983. P.18. 5 Après Paris,-Marseille, où, à la fin de la Restauration, se fonde un Athénée, à l'imitation de celui qui dans la capitale avait pris la succession du vieux Lycée de la Harpe,- c'est-à-dire une sorte de faculté libre, une chaire à prêcher les idées libérales, sous le couvert des lettres et des sciences. Jean-Jacques Ampère (…) dès 1826, voulait se consacrer à la "littérature comparée de toutes les poésie.1 La littérature comparée jouait un rôle de conciliation entre les pays, dépassant les frontières, citant le cas de la France et sa relation avec l’Allemagne tout de suite après la première guerre mondiale Au lendemain de la première guerre mondiale quelques Français, animés d'une volonté d'irénisme et de cosmopolitisme, considérèrent que la littérature comparée était l'une des disciplines les plus propres à ouvrir les // frontières.2 La littérature comparée trouve son succès non seulement sur le plan populaire et culturel mais également sur le plan pédagogique ; en 1966 la littérature comparée devenait matière obligatoire à l’université ; En 1966, notre discipline connaissait, au plan pédagogique, un grand saut qualitatif et quantitatif (…). A la faveur de la réforme "Fouchet", sous l'appellation "histoire littéraire générale", la littérature comparée devenait littéraire générale", la littérature comparée devenait matière obligatoire pour les deux premières années, ouvrant // largement les programmes et les esprits aux littératures et aux cultures étrangères.3 Le fait d’enseigner la littérature comparée à l’université est considéré comme triomphe non seulement en guise de la culture générale, mais pour ouvrir des possibilités à l’extérieur, à l’étranger qui reste toujours une énigme pour nous. Dans les domaines littéraires ainsi qu’esthétiques, enseigner le comparatisme sert à mieux apprécier les textes créatifs, les critiquer et de bien enraciner ses origines. 1 - Ibid. pp. 18/19. 2 -Ibid. pp. 23/24. 3 Daniel-Henri Pageaux, Avant-propos. In La Recherche en littérature générale et comparée en France, Aspects et problèmes. S.F.L.G.C. 1983. Paris. Pp.3/4. 6 Ajoutons que l’enseignement des méthodes comparatistes est un bénéfice intellectuel non seulement dans les recherches littéraires mais dans tous les domaines du savoir ; En dehors du domaine littéraire, on peut penser aussi que l'enseignement comparatiste est loin d'être sans bénéfice intellectuel : l'aptitude à passer d'un système de normes et de références à un autre, à s'essayer à la pratique de différents langages, à lier sans cesse analyse et synthèse, est une de ces qualités qui peuvent trouver un accomplissement, ou un prolongement, uploads/Litterature/ 35898.pdf
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- Publié le Fev 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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