Le prophète Josué vu par quelques Pères de l'Eglise et autres auteurs chrétiens
Le prophète Josué vu par quelques Pères de l'Eglise et autres auteurs chrétiens anciens Après la mort de Moïse, Dieu parla à Josué fils de Nun… (Josué 1.1) Textes rassemblés et mis en ligne avec une introduction par Albocicade 2013 Introduction Le livre de Josué tient, dans l'Ancien Testament une place charnière. Après les Commencements, les temps d'esclavages et de Désert, voici enfin l'entrée en Terre Promise ! On y verrait à moins une préfiguration du Salut. Mais – et cela le lecteur moderne ne peut le percevoir – il y a beaucoup plus : pour les premières générations chrétiennes, ce n'est pas le "livre de Josué", mais le "livre de Jésus". Josué et Jésus En effet, à peine quittent-ils les étroites limites de la Province romaine de Palestine – où naquit, vécut, mourut et ressuscita Jésus de Nazareth – que les chrétiens doivent délaisser l'araméen pour employer le grec. C'est en grec qu'ils s'écrivent les uns aux autres, en grec qu'ils racontent la vie du Messie (qu'ils appellent "Christos"), en grec qu'ils citent les saintes Ecritures, en grec qu'ils les lisent [1]. Or, le traducteur Juif du livre de Josué en grec a rendu l'hébreu "("יהושע בן נוןYehoshua ben Nun) par "Ιησους υιος Ναυη" (Yésous uios Naué)… et "Ιησους", c'est "Jésus". C'est d'ailleurs sous cette forme qu'il est passé dans le Nouveau Testament [2]. C'est donc "Jésus fils de Navé" qui est mis en parallèle avec "Jésus Christ" par les lecteurs chrétiens. L'identité de nom ne pouvait que les frapper, d'autant que ce nom de "Josué/Jésus" lui a été imposé par Moïse : auparavant, il s'appelait Hosée (heb : " ,"הושעgrec "Αυση") [3]. Aussi, on verra en Josué un précurseur, une préfiguration du Christ dans d'innombrables détails. Pourtant si les points de convergence ne manquent pas, les oppositions non plus, comme le souligne l'auteur de l'Epître aux Hébreux ! En toute rigueur il aurait fallu n'employer, dans les traductions qui suivent, que le nom "Jésus". Je n'ai pu me résoudre à m'astreindre à cette règle qui troublerait plus le lecteur qu'elle ne l'éclairerait. Qu'au moins en lisant, l'on garde en mémoire que pour le lecteur ancien, il en était ainsi. Le choix des textes Pour réaliser ce petit recueil de textes s'étendant principalement sur les 4 premiers siècles de l'Eglise, j'ai pioché presque au hasard de ma bibliothèque, dans des traductions parfois anciennes, certaines munies de notes et d'autres non… Sans prétendre le moins du monde à l'exhaustivité, c'est à peine si j'ai classé les auteurs par ordre chronologique. Il ne s'agit donc ici que d'un petit coup d'œil sur un thème secondaire, et non d'une œuvre scientifique : qu'on le reçoive comme tel sans lui demander plus qu'il n'est disposé à offrir. On trouvera donc, et dans cet ordre, des passages plus ou moins brefs de l'Epître aux Hébreux, St Clément de Rome, St Barnabé, St Justin le Philosophe, St Irénée de Lyon, Tertullien, Origène, Eusèbe de Césarée, St Cyrille de Jérusalem, St Ephrem le Syrien, St Grégoire le Théologien, St Grégoire de Nysse, St Ambroise de Milan, St Jean Chrysostome, St Jérôme, St Poemen et St André de Crète. Les représentations de Josué étant peu fréquentes, il ne m'a pas semblé inopportun de clore ce recueil par un "excursus iconographique" contenant une icône et une fresque, toutes deux récentes. Notes 1. Le Nouveau Testament a originellement été rédigé en grec. Or on a depuis longtemps constaté que les citations de l'AT dans le Nouveau suivent la traduction grecque des Septante (LXX) plutôt que le texte massorétique lorsque ceux-ci divergent. Le vocabulaire du NT est donc dépendant de cette LXX, comme pare exemple le terme "Christos". d'autre part, même lorsque plus tard ils les lisent en d'autres langues, en particulier en latin, c'est à partir de ce texte "grec" que la traduction est réalisée : il faut attendre le Ve siècle pour que St Jérôme réalise une première traduction "à partir de l'hébreu", traduction qui mettra encore des siècles avant de s'imposer dans l'occident latin. 2. Luc 3.29 , Actes 7.45, Hebreux 4.8 3. Nombres 13.16 Epître aux Hébreux Ier siècle L'Epître aux Hébreux est le premier texte qui mette en relation "Josué/Jésus" et "Jésus le Fils de Dieu" ; c'est aussi le seul texte du Nouveau Testament à le faire. Aussi, quoiqu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'un texte "patristique", sa place ici est tout à fait légitime. Car si Josué leur eût donné le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Chapitres 3 et 4 C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison. Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même. Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu. Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ; mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions. C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, le jour de la tentation dans le désert, où vos pères me tentèrent pour m’éprouver, et ils virent mes œuvres pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies. Je jurai donc dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement, pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte. Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l’avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse ? Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ? Et à qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ? Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent. Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il dit : Je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres eussent été achevées depuis la création du monde. Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour. Et ici encore : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Or, puisqu’il est encore réservé à quelques-uns d’y entrer, et que ceux à qui d’abord la promesse a été faite n’y sont pas entrés à cause de leur désobéissance, Dieu fixe de nouveau un jour, aujourd’hui, en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes. Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et mœlles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos uploads/Litterature/ josue-vu-par-les-peres-pdf.pdf
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- Publié le Mar 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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