Patins à roulettes Conquérants de l’asphalte, Que la vitesse exalte, Nos clefs

Patins à roulettes Conquérants de l’asphalte, Que la vitesse exalte, Nos clefs en bandoulières, Bardés de genouillères, De pin’s et d’amule es, Sur pa"ns à roule es. Bruyants météorites, Dont les passants s’irritent, Espiègles funambules, des tro oirs à bitume, Chevaliers de la glisse, Qui fait notre délice, Quelque fois il arrive, -Malheur à nos gencives!- Qu’on se ramasse une pelle, En trente-six chandelles, Qu’on se prenne une bûche, Sans avoir vu l’embûche, Qu’on morde la poussière, En casque e à visière. Ah seconde fatale Où soudain l’on s’étale! Bernard Lorraine L’école Dans notre ville, il y a, Des tours et des maisons par milliers, Du béton, des blocs , des quar"ers. Et puis mon cœur qui bat, Tout bas. Dans mon quar"er, il y a Des boulevards, des avenues, Des places, des ronds-points, des rues, Et puis mon cœur qui bat, Tout bas, Dans notre rue, il y a , Des autos , des gens qui s’affolent, Un grand magasin, une école. Et puis mon cœur, mon cœur qui bat tout bas. Dans ce e école il y a , Des oiseaux chantant le jour, Dans les marronniers de la cour, Mon cœur, mon cœur qui bat, Est là Jacques Charpentreau Les Hiboux Ce sont les mères des hiboux, Qui désirent chercher les poux, De leurs enfants, leurs pe"ts choux, En les tenant sur leurs genoux. Leurs yeux d’or valent des bijoux, Leur bec est dur comme des cailloux, Ils sont doux comme des joujoux, Mais aux hiboux point de genoux! Robert Desnos Bonjour Comme un diable au fond de sa boîte, Le bourgeon s’est tenu caché… Mais dans sa prison trop étroite, Il baille et voudrait respirer. Il entend les chants, des bruits d’ailes. Il a soif de grand jour et d’air, Il voudrait savoir les nouvelles, Il fait craquer son corset vert, Puis d’un geste brusque il déchire , Son habit étroit et trop court, « Enfin se dit-il je respire, Je vis, je suis libre. -Bonjour! » Paul Géraldy Les Libellules Avec leurs ailes nuancées, Les libellules élancées, Comme des miss Dansent le soir, sur l’eau sans vagues, Des ballets vagues Sous les yeux glauques des fourmis. Les libellules dansent, dansent, Et les feuilles qui se balancent Dans les zéphirs Ont l’air de mains applaudisseuses Pour les danseuses Au maillot bleu fait de saphirs Et l’eau sourit vers le ciel rose... Jean Rameau Le hérisson Bien que je sois très pacifique Ce que je pique et pique et pique, Se lamentait le hérisson Je n’ai pas un seul compagnon. Je suis pareil à un buisson, Un tout pe"t buisson d’épines Qui marcherait sur des chaussons. J’envie la taupe ma cousine, Douce comme un gant de velours Emergeant soudain des labours. Il faut toujours que tu te plaignes, Me reproche la musaraigne. Certes, je sais me me re en boule, Ainsi qu’une grosse châtaigne, Mais c’est surtout lorsque je roule Plein de piquants, sous un buisson, Que je pique et pique et repique Moi qui suis si pacifique Se lamentait le hérisson Maurice Carême Anagrammes Par le jeu des anagrammes, Sans une le re de trop Tu découvres le sésame Des mots qui font d’autres mots. Me croiras-tu si je m’écrie Que toute NEIGE a du GENIE? Vas-tu prétendre que je triche Si on change ton CHIEN en NICHE? Me traiteras tu de vantard Si une HARPE devient PHARE Tout est permis en poésie. Grâce aux mots, l’IMAGE est MAGIE Pierre CORAN Mon cartable Mon cartable a mille odeurs Mon cartable sent la pomme Le livre, l’encens, la gomme Et les crayons de couleurs. Mon cartable sent l’orange, Le bison et le nougat Il sent ce que l’on mange et ce que l’on ne mange pas La figue, la mandarine, Le papier d’argent ou d’or Et la coquille marine, les bateaux sortant du port Les cow-boys et les noise es, La craie et le caramel, Les confeBs de la fête Les billes remplies de ciel Les longs cheveux de ma mère Et les joues de mon papa, les ma"ns dans la lumière, la rose et le chocolat Maurice Carême uploads/Litterature/ 8-nouvelles-poesies-pdf.pdf

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