Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Plaidoyer
Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Plaidoyer pour les Arabes Retrouver ce titre sur Numilog.com DU MÊME AUTEUR Aux Éditions Julliard Les Dents du topographe, roman, 1996 De quel amour blessé, roman, 1998 Méfiez-vous des parachutistes, roman, 1999 Le Maboul, nouvelles, 2000 La Fin tragique de Philomène Tralala, roman, 2003 Tu n’as rien compris à Hassan II, nouvelles, 2004 La Femme la plus riche du Yorkshire, roman, 2008 Le Jour où Malika ne s’est pas mariée, nouvelles, 2009 Une année chez les Français, roman, 2010 La Vieille Dame du riad, roman 2011 L’Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine, nouvelles, 2012 Les Tribulations du dernier Sijilmassi, roman, 2014 Les Noces fabuleuses du Polonais, nouvelles, 2015 Ce vain combat que tu livres au monde, roman, 2016 L’Insoumise de la Porte de Flandre, roman, 2017 Chroniques de l’autre rive, 2019 Chez d’autres éditeurs La Meilleure Façon d’attraper les choses, livres pour enfants, Yomad, 2001 Verbannen woorden, poésie, Vassallucci, Amsterdam, 2002 Chronique des temps déraisonnables, Emina Soleil, 2003 Hollandse woorden, poésie, Vassallucci, Amsterdam, 2004 De l’islamisme – Une réfutation personnelle du totalitarisme reli- gieux, Robert Laffont, 2006 L’Eucalyptus de Noël, livre pour enfants, Yomad, 2007 Des Bédoins dans le polder, essai, Zellige, 2011 Le Drame linguistique marocain, essai, Zellige, 2011 Le Jour où j’ai déjeuné avec le diable, chroniques, Zellige, 2012 Du bon usage des djinns, chroniques, Zellige, 2014 Une lecture personnelle d’Averroès, leçons, Éditions universitaires d’Avignon, 2014 D’un pays sans frontières – Essais sur la littérature de l’exil, Zellige, 2015 Lumières marocaines, livre d’art, Langages du Sud, 2018 Dieu, les mathématiques, la folie, essai, Robert Laffont, 2018 Retrouver ce titre sur Numilog.com Fouad Laroui Plaidoyer pour les Arabes Vers un récit universel essai Mialet-Barrault Éditeurs Retrouver ce titre sur Numilog.com © Flammarion, 2021 ISBN : 978-2-0802-3215-1 Retrouver ce titre sur Numilog.com Avant-propos Pourquoi ce livre ? Parce qu’il y a de quoi être excédé quand on est pris entre deux feux, tous les jours, depuis des décennies : d’un côté le racisme, l’ignorance et ceux qui confondent « Arabe » et « isla- miste » ; de l’autre, certains Arabes, qui leur facilitent la tâche, par leur esprit borné ou leur fanatisme reli- gieux. La partie n’est pas simple – et les coups pleu- vent des deux côtés, pour celui qui est pris, à son corps défendant, dans les feux croisés. Pourquoi maintenant ? Parce qu’il y a un mouve- ment, plutôt un frémissement, en Europe – en parti- culier en France et en Espagne – en faveur de la prise en compte des Arabes et de leur langue dans l’enseignement. Inutile d’ajouter que ce genre d’ini- tiatives est combattu avec vigueur par tous ceux pour qui « ces gens-là, monsieur », n’ont rien à voir avec nous, ils ne sont pas « de notre monde », littéra- lement. En France, en octobre 2020, deux jours après que le président de la République eut affirmé (dans son Retrouver ce titre sur Numilog.com Plaidoyer pour les Arabes 8 fameux « discours contre le séparatisme ») être en faveur de l’enseignement de la langue arabe, le ministre de l’Éducation nationale estima qu’il fallait « avoir l’esprit ouvert et une approche républicaine de ce sujet ». Il précisa que la langue arabe devait être « détachée de l’enjeu religieux ». Un ancien ministre proposa de revoir la façon dont on l’enseigne – ce qui est une excellente idée, on verra plus loin pourquoi. Certains l’accusèrent de vouloir imposer la langue du Coran à tous les petits Français. En réalité, la question n’est pas tant celle de la langue que celle de la façon dont on raconte l’His- toire, en général, ou celle de la philosophie, celle des sciences, etc. Il ne s’agit donc pas de communautarisme ou de l’enseignement d’une langue sacrée mais de l’exact contraire. Tout d’abord, en intégrant les Arabes dans le récit du monde, on intègre ipso facto ceux d’entre eux qui sont en Europe dans un récit européen élargi, enrichi, inclusif (c’est donc le contraire du commu- nautarisme). Quant à leur langue, ou celle de leurs aïeuls ou ancêtres, il ne s’agit pas d’apprendre un idiome sacré mais une langue profane qui a produit de la poésie irrévérencieuse, de la science et de la philosophie de haute tenue. On peut trouver là d’excellents textes qui n’ont aucun rapport avec un endoctrinement religieux – qui en prennent même parfois le contrepied. Il y a des libres-penseurs partout. Ce plaidoyer pour les Arabes vise donc trois buts : dénoncer le rejet et la détestation auxquels ils sont Retrouver ce titre sur Numilog.com Avant-propos 9 en butte quotidiennement, en montrant l’ignorance et la mauvaise foi qui les motivent ; esquisser la voie d’une renaissance des Arabes par le rejet de la bigote- rie et l’ouverture aux sciences ; enfin, et c’est le plus important, plaider pour l’intégration des Arabes dans l’Histoire universelle – telle qu’on la raconte aujour- d’hui en Occident. Cette intégration, la simple honnêteté intellec- tuelle la demande, le bon sens l’exige. Il n’y a que des bénéfices, pour tout le monde, à opérer une telle révolution culturelle. N’est-elle pas le contraire de ce « séparatisme » qui inquiète, à bon droit, nombre de républicains ? N’est-elle pas la meilleure façon de refaire de la Méditerranée une mare nostrum ? Mais avant d’arriver au cœur de l’argumentation, il est nécessaire de procéder à quelques éclaircisse- ments. De quoi, de qui parle-t-on ? Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Définitions Les Arabes Qu’est-ce qu’un Arabe ? Notons d’emblée qu’on ne peut pas en donner une définition juridique : ce mot (un Arabe) n’a aucune valeur légale (à l’inverse du Français, ressortissant de cet État qu’est la France). On ne peut pas non plus en donner une définition « raciale » : les races n’existent pas, il n’y a qu’une espèce, l’espèce humaine. Mais alors – tentons une définition extensive – qui sont les Arabes ? « Tous ceux qui parlent arabe », répondait simplement Jacques Berque, après une longue réflexion ; tous ceux qui se revendiquent comme tels, suis-je tenté de dire, instruit par l’exemple du Maghreb, où certains se disent Arabes et d’autres non. Les deux définitions se rejoignent dans celle que donnait le poète palestinien chrétien Jabra Ibrahim Jabra (1920-1994) : « Quiconque s’exprime en arabe et se sent Arabe. » Retrouver ce titre sur Numilog.com Plaidoyer pour les Arabes 12 Selon une encyclopédie, « le mot désigne à l’ori- gine les habitants de la péninsule arabique […] mais il est aujourd’hui utilisé pour désigner des popula- tions liées par la pratique de la langue arabe ». Juan Vernet dit la même chose, puisqu’il précise d’emblée : « […] le mot “arabe” ne renvoie pour moi ni à une ethnie, ni à une religion, mais à une langue ; celle qu’employèrent des Arabes, des Perses, des Turcs, des Juifs, des Espagnols […] 1. » Lorsque le penseur Al-Afghani (1838-1897), qui était Perse ira- nophone et dont le patronyme signifie « l’Afghan », parle du « peuple arabe 2 », il s’y inclut très naturel- lement. La question de la langue est donc importante, à plus d’un titre. Si Al-Andalus fait encore rêver, c’est parce que les trois religions abrahamiques ont su y créer une civili- sation raffinée dont l’arabe était la langue commune – il y avait au moins cette unité-là, incontestable. Pendant des siècles, elle fut à Damas, à Bagdad, au Caire la langue de la culture et du savoir scienti- fique. Le cinquième calife omeyyade, Abd al-Malik, avait décrété, vers 690, que l’arabe serait désormais la langue officielle de l’Empire. « L’adoption d’une langue commune a assuré pendant ces sept siècles la continuité des recherches, d’un foyer de culture à un autre, au sein du vaste espace musulman 3. » 1. Vernet, 1978, p. 13. 2. Al-Afghani, 1883, p. 53. 3. Jacquart, 2005, p. 11. Retrouver ce titre sur Numilog.com Définitions 13 L’érudit persan Biruni (973-1048) l’exprime de belle façon : « Les sciences venues des diverses parties du monde ont été traduites en langue arabe ; par ce moyen elles ont été embellies et ont pénétré le cœur des hommes, tandis que les beautés de cette langue coulaient dans leurs veines et leurs artères. » Certes… Mais cette langue admirable « rata » deux siècles qu’il ne fallait pas rater – c’est ce que je voudrais montrer ici – et peut-être est-elle aujourd’hui une partie du problème… Mais il faut être ici très précis : il ne s’agit pas des élucubrations de Renan sur l’inca- pacité congénitale des langues sémitiques à « saisir la science ». Il s’agit de deux choses très concrètes : 1. la question des nomenclatures scientifiques ; 2. la question de la diglossie. Cela sera abordé dans la deuxième partie de cet essai. Arabes ou musulmans ? De quoi parlerons-nous ici ? Des Arabes ainsi définis (par la langue) ? Pas vraiment. Une certaine confusion est ici inévitable. La civilisation « arabe » d’hier serait plus correctement uploads/Litterature/ 9782080232151.pdf
Documents similaires










-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5984MB