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Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com HISTOIRE DES ANIMAUX Retrouver ce titre sur Numilog.com Du même auteur dans la même collection CATÉGORIES. SUR L’INTERPRÉTATION (édition bilingue). DE L’ÂME. ÉTHIQUE À EUDÈME (édition bilingue). ÉTHIQUE À NICOMAQUE. MÉTAPHYSIQUE. MÉTÉOROLOGIQUES. LE MOUVEMENT DES ANIMAUX. LA LOCOMOTION DES ANIMAUX. LES PARTIES DES ANIMAUX (édition bilingue). PARTIES DES ANIMAUX (livre I). PETITS TRAITÉS D’HISTOIRE NATURELLE. PHYSIQUE. LES POLITIQUES. PREMIERS ANALYTIQUES. RHÉTORIQUE. SECONDS ANALYTIQUES (édition bilingue). SUR LA JUSTICE (Éthique à Nicomaque, livre V). TOPIQUES. RÉFUTATIONS SOPHISTIQUES. TRAITÉ DU CIEL (édition bilingue). Retrouver ce titre sur Numilog.com ARISTOTE HISTOIRE DES ANIMAUX Traduction, introduction, notes, bibliographie et index par Pierre PELLEGRIN Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre GF Flammarion Retrouver ce titre sur Numilog.com © Flammarion, Paris, 2017. ISBN : 978-2-0807-1291-2 Retrouver ce titre sur Numilog.com INTRODUCTION L’Histoire des animaux, même réduite, comme dans cette traduction, à ses neuf premiers livres, est le plus long des traités d’Aristote qui nous sont parvenus. Ce titre français est le décalque du titre grec de l’ouvrage. Par le terme historia, Aristote désigne une recherche, ou une enquête sur un sujet donné. Il parle ainsi d’« historia sur les animaux » (notre Histoire des animaux), mais aussi sur l’âme ou sur la nature, se référant par là au traité De l’âme et à la Physique. Comme dans notre expression « histoire naturelle », cette histoire-là ne contient aucune référence à une suite d’événements dans le temps, bien que le terme puisse aussi, dès avant l’époque d’Aristote, recouvrir cette dernière acception et qu’Aristote lui- même emploie, au moins une fois, historia en ce sens 1. L’Histoire des animaux a fait l’objet de nombreuses édi- tions et traductions, mais, du moins jusqu’à une date très récente, les interprètes de la philosophie d’Aristote ne s’y 1. Cf. Poétique, 9, 1451b1 sq. ; cf. P . Louis, « Le mot ἱστορία chez Aristote », Revue de philologie, 1955, p. 39-44 ; il faut se méfier des références erronées contenues dans ce petit article. La conclusion de Louis est que l’historia « se contente de relever les faits particuliers avec toute l’exactitude possible » (p. 44). Je vais m’efforcer de montrer qu’il n’en est rien. Retrouver ce titre sur Numilog.com HISTOIRE DES ANIMAUX 8 sont guère intéressés, la laissant aux philologues et aux historiens de la biologie. À cela il y a plusieurs causes, dont l’une, au moins, semble évidente. Quand commença, à partir des années 1970, ce que l’on a appelé le « biological turn », ce mouvement de reconquête philosophique du corpus zoologique aristotélicien, les deux autres grands trai- tés de ce corpus, les Parties des animaux et la Génération des animaux, se sont trouvés, si l’on peut dire, directement exploitables dans le cadre de cette entreprise, ce que l’His- toire des animaux n’était pas, ou du moins pas au même degré. Ce tournant biologique, en effet, a consisté en deux mouvements en quelque sorte réciproques. Il s’agissait d’abord de montrer que les concepts et les procédures cognitives à l’œuvre dans les autres traités du corpus aristotélicien l’étaient aussi dans les écrits biolo- giques. Si l’étude des êtres vivants, et plus particulière- ment des animaux 1, relève de ce qu’Aristote appelle la physique, science théorétique dont les objets sont mobiles et engagés dans la matière, il faut bien que ce que nous nommons la zoologie (terme qu’Aristote n’emploie pas plus que celui de biologie) satisfasse aux conditions de la scientificité telles qu’Aristote les établit dans ses ouvrages « logiques ». Les procédures scienti- fiques définies dans les Analytiques sont, de fait, à l’œuvre dans les traités biologiques. On y trouve ainsi la distinc- tion entre les caractères qui appartiennent à l’essence même d’un animal (être sanguin par exemple) et qui, de ce fait, ne peuvent être déduits d’autre chose, et les carac- tères dont l’attribution à l’animal en question peut être 1. Je n’ai pas de lumières particulières sur la réalité et le destin du traité sur les plantes attribué à Aristote. Retrouver ce titre sur Numilog.com INTRODUCTION 9 démontrée (avoir des poumons par exemple). La conjugai- son de l’observation et de l’induction n’y manque évidem- ment pas, et James Lennox a tenté, non sans succès, de montrer que la démonstration par syllogisme scientifique, qui est le cœur même de l’épistémologie aristotélicienne, se trouvait bel et bien dans les ouvrages zoologiques, quand on savait l’y chercher 1. Tout cela mériterait de longs développements qui n’ont pas leur place ici. L’autre mouvement, à l’inverse, utilise les traités zoolo- giques pour compléter la définition et l’analyse du fonc- tionnement de notions scientifiques cardinales que l’on trouve dans les autres ouvrages du corpus. Et il est vrai que la prise en compte des Parties des animaux, aussi bien de son livre I (un texte méthodologique peut-être rajouté après coup à l’ensemble) que des trois autres livres, enrichit grandement l’image de la causalité, et notamment de la causalité finale, que l’on peut retirer des passages sur l’étiologie que contiennent les autres ouvrages d’Aristote. De même pour la Génération des animaux et la question, on ne peut plus cruciale en aris- totélisme, de l’acte et de la puissance. Si les Parties des animaux et la Génération des animaux n’étaient pas par- venues jusqu’à nous, notre connaissance d’Aristote s’en trouverait dramatiquement appauvrie. Rien de tel, en revanche, ne se présente avec l’Histoire des animaux, ou, en tout cas, pas avec une netteté compa- rable, et si l’Histoire des animaux avait été perdue, notre connaissance des grands concepts et des méthodes fonda- mentales de la philosophie aristotélicienne n’en serait 1. Voir par exemple son article phare : J. Lennox, « Divide and Explain : the Posterior Analytics in Practice », in A. Gotthelf et J. Lennox (éds), Philosophical Issues in Aristotle’s Biology, Cambridge University Press, 1987, p. 90-119. Retrouver ce titre sur Numilog.com HISTOIRE DES ANIMAUX 10 guère affectée. Il existe pourtant un chapitre fort impor- tant de la philosophie d’Aristote pour la compréhension duquel il est tout à fait crucial que l’Histoire des animaux ait existé, à savoir ce que l’on pourrait appeler, non sans anachronisme, la philosophie biologique d’Aristote. L’His- toire des animaux en est une composante indispensable. Retenons donc, pour l’instant, que ce n’est pas dans le champ de la philosophie que l’Histoire des animaux a connu une postérité extraordinairement riche et variée. Notons aussi, paradoxe supplémentaire, que cette posté- rité est peut-être plus riche et plus variée que celle de n’importe quel autre ouvrage du Stagirite. Il faut, de fait, reconnaître que l’Histoire des animaux est tellement stupé- fiante qu’il n’est guère étonnant qu’elle ait stupéfié des générations de lecteurs. C’est donc de la fonction de l’Histoire des animaux à l’intérieur du corpus zoologique qu’il faut encore une fois parler. La division du travail entre l’Histoire des ani- maux et les autres traités zoologiques est clairement indi- quée par Aristote lui-même. On peut, par exemple, citer le début du livre II des Parties des animaux, qui est, en fait, le début du traité lui-même, puisque, comme je l’ai rappelé plus haut, le livre I a tout d’une introduction méthodologique peut-être ajoutée par la suite, qu’elle ait été ou non écrite avant le traité proprement dit : De quelles parties et de combien, chaque animal est com- posé, on l’a montré clairement dans les recherches sur les animaux [c’est-à-dire l’Histoire des animaux], mais du fait de quelles causes chacune possède tel caractère, il faut main- tenant l’examiner, en prenant à part chacune de celles dont on a traité dans ces recherches (646a8). Retrouver ce titre sur Numilog.com INTRODUCTION 11 Cette distinction est fort claire pour le lecteur, même débutant : on trouve dans l’Histoire des animaux une description assez précise des différents organes des ani- maux des différentes familles, par exemple les poumons chez ceux qui en ont, mais c’est dans les Parties des ani- maux que sont expliquées à la fois la fonction des pou- mons et les causes du fait qu’ils sont ce qu’ils sont (spongieux chez les uns, durs chez les autres, etc.). Il en va de même pour ce qui est des relations entre l’Histoire des animaux et la Génération des animaux : l’Histoire des animaux décrit les organes reproducteurs des différents animaux, mais aussi leurs manières de s’accoupler, leurs périodes de fécondité, les relations entre parents et reje- tons, etc., mais c’est la Génération des animaux qui four- nit les causes du processus de fécondation et celles de la formation de l’embryon. L’Histoire des animaux elle-même semble adhérer à un tel schéma, qui dit, dans un passage méthodologique souvent invoqué : Tout cela, présenté de cette manière, est pour l’instant schématiquement un avant-goût de tous les sujets et de toutes les propriétés qu’il faut considérer. Nous en parlerons plus tard exactement afin d’abord de saisir les différences entre les animaux et les attributs communs à tous. Après cela il faudra s’efforcer d’en trouver les causes. C’est là, en effet, adopter la méthode conforme à la nature, une fois qu’on est en possession du résultat uploads/Litterature/ 9782080712912.pdf

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