A. CASELLA ET V. MORTARI LA TECHNIQUE DE L’ORCHESTRE •CONTEMPORAIN TRADUIT DE L
A. CASELLA ET V. MORTARI LA TECHNIQUE DE L’ORCHESTRE •CONTEMPORAIN TRADUIT DE L’ITALIEN PAR PIERRE-PETIT Copyright 1908 by Société Anonyme des Editions RICORDI Tous droits de la présente édition réservés. PREFACE Le présent ouvrage est un manuel pratique, mis à jour, qui traite de la technique et des possibilités expressives des instru ments de l’orchestre contemporain, sans entrer, pour autant, dans le domaine de Vorchestration proprement dite, pour la quelle, un travail assidu, ainsi que la lecture et l’étude des partitions des grands compositeurs serviront beaucoup plus qu’un Traité. C’est en tenant compte de l’expérience personnelle et de celle des Maîtres que l’ouvrage a été rédigé par Alfredo Casella et par moi-même, en étroite collaboration, pendant les années 1945-1946. Malheureusement, Casella a disparu avant d’avoir vu la publication de ce volume et j’ai dû me charger, seul, d’exécuter scrupuleusement et intégralement ce qui avait été con venu, en son temps, en faisant un nouveau et rigoureux contrôle de tout l’ouvrage sur les épreuves d’imprimerie. L’ouvrage devait être dédié à un maître de l’orchestration, mais, puisque rien n’avait été décidé à ce sujet, je me permets maintenant, en témoignage d’affection, de dévouée gratitude et d’admiration envers mon grand Ami, de dédier à Sa mé moire la part que j’ai eue dans ce travail. Fidèle aux intentions de Casella, je m’empresse, en outre, de remercier les éminents spécialistes qui, par leurs précieux conseils, ont facilité et garajiti notre tâche. Rome, Juillet 1948 VIRGILIO MORTARI. LE SON 1 LE SON Tous les sons et tous les bruits que nous entendons proviennent, sans exception, d’un corps qui les a émis : ce corps s’appelle source sonore. Pour parvenir à émettre un son, il faut que la source sonore vibre avec une fréquence suffisante, qui ne doit jamais ètre inférieure à 16 oscillations par seconde. Le son se propage à travers l’air, aussi bien qu’à travers n’importe quel corps, solide ou liquide. Dans l’air, il se défÈace à la vitesse d’environ 340 mètres par seconde. Lorsqu’un corps vibre, il est animé d’un mouvement oscillatoire ayant comme centre la position que le corps occupe lorsqu’il est immobile. Les particules d’air qui se trouvent dans le voisinage immédiat de la source sonore sont soumises à une succession de compressions et de raréfactions, qu’elles se transmettent mutuellement tout en s’éloi gnant dans toutes les directions à la vitesse du son, c'est-à-dire à environ 340 mètres par seconde. Il se forme ainsi une ondulation circulaire, subdivisée en couches alternées de compressions et de raréfactions de plus en plus éloignées dans l’espace. Caractères des sons. Les caractères qui pennellenl rie distinguer un son d’un autre peuvent se réduire à trois : — l'intensité, c’est-à-dire le caractère qui fait qu’un même son est fort ou faible, selon l’amplitude de la vibration ; — la hauteury qui permet de cataloguer les sons en sons graves ou en sons aigus, suivant leur longueur d'onde ; — le timbre, qui, à un son de même hauteur et de même intensité, donne mille couleurs différentes. 2 LE SON Les cordes vibrantes» l-ne source sonore commune à byaucoup d’instruments est constituée par la corde aonore. Prenons, par exemple, une corde à violon, et fixons-la en A el en B. Si nous la pinçons, ou si nous la frottons avec un archet, elle se met à vibrer, donnant naissance à un son : elle prend alors la forme d’un fuseau. Les points A et B, qui restent immobiles, prennent le nom de nœuds, alors que le point médian M. où la vibration a le. maximum d’amplitude, s’appelle le rentre. M A B Les sons harmoniques. Lorsqu’une corde vibre comme celle qui est figurée en 2. aver deux mouds latéraux et un ventre, on dit qu’elle donne le son fondamental. Si. par contre, nous appuyons légèrement un doigt au milieu, en C. nous constatons que la corde, lorsqu’elle vibre, forme deux fuseaux, et que le point C reste immobile. Nous obtenons ainsi trois nœuds (en A. B el C), et deux ventres (entre A el C. et entre C el Bl. Si. au contraire. nou> F. 3 appuyons légèrement le doigt au point D, qui se trouve au tiers de la corde, cette der nière. en vibrant, se divisera en trois fuseaux d’égale longueur, et possédera quatre nœuds. A. B, C et D. Par un procédé analogue, on peut parvenir à diviser la corde en plus <lr F. 4 trois segments d’égale longueur. Le son obtenu par la corde entière, non divisée, s’appelle, on le sait, son fondamental ; les sons émis lorsque la corde se divise en deux ou en plusieurs segments s’appellent sons harmoniques. Le son harmonique émis lorsque la corde vibrante se divise en deux fuseaux a une longueur d’onde égale à la moitié de la longueur d’onde du son fondamental ; le son harmonique émis lorsque la corde se divise en trois fuseaux a une longueur d’onde égale au tiers de la longueur d’onde du son fondamental ; et ainsi de suite. Si, comme son fondamental (que nous appellerons le son I), nous choisissons le Do grave donné par la quatrième corde du violoncelle, voici quels seront les sons har moniques (sons 2, 3,. etc....): LE SON 3 N.-B. — Les suns 7,11, 1.3 et 14 sont d’une justesse assez imprécise ; les suns 7 et 14 sont un peu bas, le son 11 se trouve entre le fa et le fa dièze, et le son 13 se trouve entre le sol dièze et le la. En général, cependant, une corde vibrante ne prend .jamais exclusivement une seule des formes correspondant au son fondamental ou aux sons harmoniques. Sup posons que nous fassions vibrer le son fondamental : la curde émet également, en même temps, la série des sons harmoniques. Sa vibration, par conséquent, est une superposition de différentes vibrations : celle du son fondamental, et celles des sons harmoniques. Bien entendu, c’est le son fondamental qui prédomine. Il est intéressant de noter que le timbre dépend de la quantité et de l’intensité des harmoniques qui accompagnent le son fondamental; même si le nombre des har moniques est constant, il suflira d’une légère variation dans l’intensité de l’un d’entre eux pour déterminer des différences notables dans le timbre du son. Plus le son sera pauvre en harmoniques, et plus son timbre sera vide et privé d’expression : le meilleur exemple en est le diapason, qui donne un son pur, sans harmoniques; par contré, la présence d’harmoniques nombreux — surtout des harmoniques consonants —- coïncidera- avec un timbre plein et vigoureux. Tubes sonores. Si, par une mince ouverture, on souffle dans un tube, afin de mettre en vibration l’air contenu à l’intérieur, on produit un son dont la hauteur varie avec la longueur du tube. Tous les instruments à vent sont des tubes sonores, où l’air est mis en vibration par le souffle de l’exécutant. De même qu’une corde, un tube sonore peut produire, lui aussi, un son fondamental et ses harmoniques. Cependant, un tube sonore aura un comportement totalement différent selon qu’il aura les deux extrémités ouvertes ou l’une des deux fermées, c’est-à-dire qu’il s’agira d’un lube ouvert ou d’un lube fermé. En effet, dans le premier cas, aux deux extrémités du tube, l’air est libre de vibrer, ce qui fait qu’en ces deux points s.e trouveront deux « rentres ». Dans le second cas, au contraire, l’extrémité fermée marquera l’emplacement d'un « nœud », puisque l’air y reste immobile, alors qu’un « ventre » se formera à l’extrémité ouverte. Si nous représentons, par un schéma conventionnel, l’air en vibration à l’intérieur du tube, le point où sc croisent les lignes pointillées marquera l’emplacement d’un nœud (c’est-à-dire un. endroit où les particules d’air restent immobiles), alors que les points où les lignes pointillées sont le plus écartées marqueront un ventre (où l’air est notable ment agité) ; nous conviendrons d’appeler « Chambre » l’espace oblong compris entre deux nœuds. Tubes ouverts. Aux deux extrémités du tube, nous devrons toujours avoir deux ventres. Lorsque- l’air contenu dans le tube vibre avec la longueur d’onde propre au son fondamental, à 4 LE SON l’intérieur du tube se formera un seul nœud. La vibration de l’air pourra donc rire figurée ainsi : F. 5 Nous obtenons donc deux « demi-chambres », avec un ventre à chaque extrémité, et un nœud au milieu du tube. En tout, cela ne fait par conséquent qu’une seule « chambre ». Mais si. par contre, grâce à une pression différente des lèvres (1). on produit le premier son harmonique (qui, nous le savons, correspond à une longueur d’onde égale à la moitié de celle du son fondamental), la vibration de l’air à l’intérieur du tube ne pourra cire représentée que par la figure suivante, étant donné que, nous le rappelons encore, on doit trouver un ventre à chaque extrémité du tube. F. 6 Ce qui nous donne une « chambre » entière au milieu du tube, et deux demi-chambres sur les côtés : en tout, deux chambres complètes. Pour le deuxième harmonique, uploads/Litterature/ a-casella-v-mortari-la-technique-de-l-x27-orchestre-contemporain.pdf
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- Publié le Fev 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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