U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L L E S , U N I V E R S I T É D ' E

U N I V E R S I T É L I B R E D E B R U X E L L E S , U N I V E R S I T É D ' E U R O P E DIGITHÈQUE Université libre de Bruxelles ___________________________ PRÉAUX Jean, éd., Problèmes d’histoire du Christianisme, Volume 3, Editions de l’Université de Bruxelles, 1973. ___________________________ Cette œuvre littéraire est soumise à la législation belge en matière de droit d’auteur. Tout titulaire de droits qui s’opposerait à la mise en ligne de son article est invité à prendre immédiatement contact avec la Digithèque afin de régulariser la situation (email : bibdir@ulb.ac.be) Les illustrations de cet ouvrage n’ont pu être reproduites afin de se conformer à la législation belge en vigueur. L’œuvre a été publiée par les Editions de l’Université de Bruxelles http://www.editions-universite-bruxelles.be/ Les règles d’utilisation de la présente copie numérique de cette œuvre sont visibles sur la dernière page de ce document. 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La découverte d'un édicule considéré par d'aucuns comme mar­ quant l'emplacement de la tombe de Pierre au Vatican résulte du désir exprimé par le pape Pie XI (mort le 10 février 1939) d'être enterré, sous la nef centrale de la basilique consacrée au Prince des apôtres, dans les Grottes vaticanes, près de Pie X (pape de 1903 à 1914), qu'il avait fait béatifier. Afin de rendre ces Grottes plus claires et plus salubres, le cardinal camerlingue Pacelli, alors secrétaire d'État et qui allait devenir le pape Pie XII le 2 mars 1939, donna l'ordre d'en abaisser le sol. Ces travaux d'aménagement, placés sous la sur­ veillance sourcilleuse de Mgr Ludwig Kaas, secrétaire-économe de la Congrégation de la Révérende Fabrique de Saint-Pierre, conduisirent à la découverte, à une dizaine de mètres sous le dallage de la basilique édifiée au XVIe siècle, de mausolées appartenant à une vaste nécro­ pole païenne située sur le versant Sud de la colline vaticane en dehors des murs de Rome et qui fut en usage du début du Ile siècle de notre ère jusqu'à celui du Ive. C'est à l'Ouest de ces mausolées, dans une région de simples tombes à inhumation qu'a été mise au jour une niche creusée dans le mur d'échiffre d'un escalier (appelé le « mur rouge» en raison de la couleur de l'enduit qui le recouvrait) et sur­ montant une fosse vaguement cubique d'environ 80 cm de côté, qui contenait des ossements humains (fig. 1). Cette niche incurvée, large de 72 cm et profonde de 21 cm, était surmontée à une hauteur d' 1 m 40 par une plaque de travertin, qui reposait à 72 cm plus à l'Est sur deux colonnettes au chapiteau corinthien. Au-dessus avait été entaillée dans le mur une autre niche, plus large et plus profonde, dont toute la partie supérieure a disparu: le couronnement en tympan dont on l'a coiffée sur plusieurs reconstitutions graphiques est pure­ ment conjectural. On a proposé de voir dans cet édicule la memoria qui aurait été érigée sur la tombe de saint Pierre: il a été en effet surmonté au cours des siècles, d'abord sous Constantin, lorsque fut bâtie la basilique, par une construction en marbre, qui l'englobait 5 au cours du Ile siècle. La façade du mausolée 0 (appartenant à la famille des Matuccii) contient une brique datée par son estampille de 123, mais le monument peut être postérieur de plusieurs années; en effet, lorsque l'on cherche à établir une chronologie sur des bri­ ques imprimées de cachets, il convient de ne pas perdre de vue que les stocks peuvent s'être écoulés avec lenteur et que d'autre part des briques ont été plus d'une fois remployées bien longtemps après leur première utilisation. Le mausolée S a été construit postérieurement à 0, contre le flanc occidental duquel il est venu s'appuyer. C'est un peu plus tard encore qu'a été élevé, au delà d'un clivus, passage montant vers le Nord, le mausolée R, doté, au Nord, d'une terrasse R', dont le sol est situé un mètre plus haut. La terrasse R' est, à son tour, dominée, à un mètre plus haut encore, plus au Nord, par un enclos funéraire Q à ciel ouvert, où six tombes à arcosolia avaient été creusées au pied des murs Nord, Ouest et Est. La dénivellation de 2 m entre le mausolée R et l'enclos funéraire Q rendit nécessaire la construction, dans la partie Nord du clivus montant à l'enclos, d'un escalier que l'on soutint à l'Est par un mur d'échiffre, le «mur rouge », dans la face orientale duquel a été aménagée la memoria qui nous occupe. Sous l'escalier courait un égout, incliné du Nord au Sud, qui avait pour fonction d'évacuer les eaux recueillies dans la cour à ciel ouvert de l'enclos funéraire Q. Cet égout était recouvert de briques, dont certaines portaient des estampilles au nom d'Aurelius Caesar et de Faustina Au?,usta. Il s'agit de Marc-Aurèle (qui porta le titre de César de 140 à 161 et qui fut empereur de 161 à 180) et de sa femme Faustine la Jeune (qui fut proclamée Augusta en 147 et mourut en 175). D'autres briques avec les mêmes estampilles ont été trouvées dans le mur rouge. Celui-ci et la niche qui y fut creusée datent donc au plus tôt de 147, mais si l'on tient compte, comme nous l'avons rappelé plus haut, des lenteurs avec lesquelles pouvaient s'épuiser les stocks de briques et des remplois dont celles-ci étaient l'objet, il n'est pas interdit de supposer que le mur rouge a été édifié seulement dans la deuxième moitié du Ire siècle et peut-être même assez tard. C'est ce que tendent à montrer diverses observations strati­ graphiques. M. A. Audin a fait remarquer que la façade postérieure Nord du Mausolée S présentait, entre les fondations en blocage de petites pierres maçonnées et la partie visible du mur en briques, une recoupe située 60 cm plus haut que la recoupe similaire de la façade anté­ rieure tournée vers le Sud 1 (fig. 2). Il en a conclu que la ligne idéale 1 Amable AUDIN, La memoria de saint Pierre au cimetière du Vatican dans Byuntion, t. 24 1954, pp. 265·294, spécialement pp. 272·275. 7 de faire des libations selon un rite païen, qui ne devait être adopté par les chrétiens qu'à partir de la fin du Ille siècle. M. Prandi, en démontant cette tombe, y a découvert des briques au nom de Cn. Do­ mitius Trophimus Vitalis, datables de 115-123, qui fournissent de nouveau un terminus post quem et il a conclu du niveau où se situait cette tombe qu'elle devait avoir été aménagée aux environs de 150 : la moulure séparant le massif souterrain du socle apparent est, en effet, à 70 cm au-dessus de la recoupe de fondation du mur Nord du mausolée S. Le mur rouge est postérieur à cette tombe gamma, sur l'angle Nord-Ouest de laquelle passent ses fondations. La tombe thèta, située 50 cm au Nord de f!,amma, au même niveau que la sépa­ ration entre le socle et le massif souterrain de celle-ci, était faite de deux rangées de tuiles se contrebutant au-dessus du cadavre simple­ ment mis en terre. L'une de ces tuiles porte une estampille au nom de Statius Marcius Demetrius, qui aurait vécu sous Néron ou sous Vespasien. Mais ici encore il faut tenir compte de la possibilité d'un délai assez long entre la fabrication de cette tuile et son remploi dans une tombe extrêmement modeste. La niche du mur rouge et la fosse qu'elle surmonte sont assez nettement postérieures à ces deux tombes. Et c'est pendant l'intervalle de temps au cours duquel ,le terrain s'est surhaussé qu'a été creusée une troisième tombe, êta, au-dessus de gamma et de thèta. Il résulte de tout ceci que la niche du mur rouge ne peut guère être datée avant la fin du Ire siècle. C'est d'ailleurs seulement sous le pontificat de Zéphyrin (199- 217) qu'au témoignage d'Eusèbe (Histoire ecclésiastique, II, XXV, 7) un « homme ecclésiastique » de Rome, appelé Caïus, polémisant contre Proclus, le chef des montanistes de Phrygie, qui se targuaient de posséder à Hiérapolis les tombes de l'apôtre Philippe et de ses filles, invoque l'existence de trophées ( tropaia) de Pierre et de Paul à Rome : «Soit que tu ailles au Vatican, écrivait-il uploads/Litterature/ a005-1973-003-f-pdf.pdf

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