• Version originale en anglais• Association pour le développement de l’éducatio

• Version originale en anglais• Association pour le développement de l’éducation en Afrique Biennale de l’éducation en Afrique (Libreville, Gabon, 27-31 mars 2006) Programmes d’alphabétisation efficaces Session parallèle A-5 Aller de l’alphabétisation à l’apprentissage tout au long de la vie Liens entre alphabétisation et éducation tout au long de la vie par Rosa María Torres Document de travail en cours d’élaboration NE PAS DIFFUSER DOC A-5.1 2/12• Ce document a été préparé par l’ADEA pour sa biennale (Libreville, Gabon, 27-31 mars 2006). Les points de vue et les opinions exprimés dans ce document sont ceux de(s) (l’auteur(s) et ne doivent pas être attribués à l’ADEA, à ses membres, aux organisations qui lui sont affiliées ou à toute personne agissant au nom de l’ADEA. Le document est un document de travail en cours d’élaboration. Il a été préparé pour servir de base aux discussions de la biennale de l’ADEA et ne doit en aucun cas être diffusé dans son état actuel et à d’autres fins. © Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) – 2006 Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) Institut international de planification de l’éducation 7-9 rue Eugène Delacroix 75116 Paris, France Tél. : +33(0)1 45 03 77 57 Fax : +33(0)1 45 03 39 65 adea@iiep.unesco.org Site web : www.ADEAnet.org Biennale 2006 de l’ADEA – Liens entre alphabétisation et éducation tout au long de la vie 3/12• I. Introduction 1 1. Bon nombre de personnes doivent penser que les notions d’alphabétisation et d’éducation tout au long de la vie n’ont rien en commun. En réalité, la plupart – y compris de nombreux responsables de politiques et spécialistes en éducation – voient en l’alphabétisation une activité éducative non formelle, de soutien et de courte durée destinée aux jeunes et aux adultes démunis qui n’ont pas fréquenté l’école lorsqu’ils étaient enfants. Le présent article s’efforce de traiter de ces idées fausses et d’autres encore à ce sujet, et de montrer le lien étroit qui existe entre alphabétisation et éducation tout au long de la vie. 2. Les calendriers nationaux et internationaux ont négligé l’alphabétisation des jeunes et des adultes au cours des deux dernières décennies. Les objectifs de l’Éducation pour tous (Jomtien en 1990 et Dakar en l’an 2000) ont accordé la priorité à l’éducation des enfants et à l’enseignement primaire. Les objectifs de développement du millénaire couvrant la période 2000-2015 n’incluent même pas l’alphabétisation dans les ODM relatifs à l’éducation. 3. À partir de la fin des années 1980, la Banque mondiale a recommandé de ne pas investir dans l’alphabétisation et l’éducation des adultes en général dans les pays en développement et ce à cause : (a) du manque de ressources et de la nécessité de donner la priorité à l’éducation des enfants et à l’enseignement primaire, et (b) de la faible rentabilité des programmes d’éducation des adultes.2 Ces raisons invoquées sont dénuées de tout fondement car : (a) l’éducation des enfants et celle des adultes sont étroitement liées et ne peuvent donc être considérées comme une option, et (b) l’argument de la faible rentabilité ne reposait sur aucune preuve valable ou une connaissance solide du terrain. Ces dernières années la Banque mondiale a reconnu ces faits et les a rectifiés (Lauglo 2001, Oxenham and Aoki 2001, Torres 2004).3 Le but ne consiste pas tant à éradiquer l’analphabétisme qu’à assurer l’accès de tous à l’alphabétisation– veillant ainsi à l’édification de familles lettrées, de communautés lettrées et de sociétés lettrées. La réalisation de cet objectif implique une action menée simultanément sur quatre fronts complémentaires : 1 Il s’agit de la version préliminaire d’un article en cours de rédaction, qui doit être présenté à la Biennale de l’ADEA au Gabon (en mars 2006). 2 Ces deux arguments sont énoncés dans le document de politique éducative de 1995 de la Banque mondiale intitulé Priorities and Strategies for Education. L’argument de la faible rentabilité était fondé sur une seule étude (Abadzi, 1994) commandée par la Banque mondiale, et les données utilisées se référaient aux résultats du Programme expérimental mondial d'alphabétisation (PEMA) mis en oeuvre dans les années 60 (entre 1967 et 1972) dans 11 pays (Voir Lind and Johnson, 1990). 3 Maintenant, en revanche, quelques études subventionnées par la Banque mondiale (voir par exemple Carr Hill 2001, réalisée en Ouganda) concluent que l’éducation des adultes (extra-scolaire) peut être plus rentable que l’enseignement primaire (scolaire). C’est un argument subtil, qui peut amener à voir l’éducation des adultes et l’éducation non formelle comme un substitut de l’enseignement aux enfants. Biennale 2006 de l’ADEA – Protection et éducation de la petite enfance en Afrique subsaharienne: vers une extension de la couverture et un ciblage de l'efficacité des services 4/12 (a) une éducation de base universelle de qualité pour tous les enfants, qui place l’alphabétisation (acquisition, développement et application) au centre des efforts et des réformes en matière d’éducation; (b) assurer l’alphabétisation pour tous, jeunes et adultes, non seulement au moyen de programmes spécifiques pour adultes mais aussi dans le cadre des efforts d’éducation s’adressant aux familles et aux communautés, et en faisant appel à tous les moyens possibles; (c) promouvoir une culture et un environnement lettrés aux niveaux local et national, encourager non seulement la lecture mais aussi l’écriture, faire appel à toutes les institutions, modalités et technologies relatives à l’alphabétisation (par ex. bibliothèques, écoles, journaux, radio, TV, technologies numériques, etc.); (d) lutter contre la pauvreté sur le plan structurel, non seulement à travers des interventions adéquates et focalisées mais surtout grâce à des politiques économiques et sociales judicieuses et justes. Il est absolument impossible d’offrir une éducation et une alphabétisation de qualité à tous sans éliminer la pauvreté, garantir l’équité et promouvoir le développement national humain et économique.4 II. Éducation tout au long de la vie L’éducation tout au long de la vie signifie littéralement « apprendre toute la vie durant ». C’est ce que nous faisons tous, qui que nous soyons, où que nous vivions et que nous allions ou non à l’école. Ainsi, dans un sens, l’éducation tout au long de la vie n’a rien de nouveau. Cependant, l’adoption et le renouveau actuels de ce concept comme paradigme des systèmes éducatifs partout dans le monde impliquent la prise en compte des points suivants : (a) ce qui importe c’est apprendre (et non l’information, l’éducation ou la formation en soi) ; (b) la société de l’information et du savoir qui émerge implique fondamentalement l’édification de sociétés et de communautés éducatives; (c) l’éducation permanente est fondamentale de nos jours pour survivre et pour rehausser la qualité de vie des gens, ainsi que pour le développement humain, social, économique national; (d) il existe de nombreux systèmes, lieux, moyens, modalités et styles d’apprentissage; (e) il s’avère primordial d’assurer des possibilités d’apprentissage pour tous, toute la vie durant. III. Alphabétisation et éducation tout au long de la vie 1. L’alphabétisation : un concept sans lien avec l’âge Le terme alphabétisation fait essentiellement référence à la capacité de lire et d’écrire (le calcul étant souvent ajouté comme un complément à l’alphabétisation ou une composante de 4 Cette quatrième stratégie est capitale. L’alphabétisation et l’éducation pour tous requièrent des politiques intersectorielles. Les politiques d’éducation doivent être liées aux politiques économiques et sociales. Cf: Torres, Rosa María, “Justicia económica y justicia social 12 tesis para el cambio educativo”, Movimiento Internacional Fe y Alegría/Entreculturas, Madrid, 2005. Cf. http://www.fronesis.org/libreriarmt.htm Biennale 2006 de l’ADEA – Protection et éducation de la petite enfance en Afrique subsaharienne: vers une extension de la couverture et un ciblage de l'efficacité des services 5/12 celle-ci). Bien que les mots analphabétisme et alphabétisation aient été traditionnellement forgés pour se référer à la population âgée de 15 ans et plus, apprendre à lire et à écrire est en fait un concept et un processus sans lien avec l’âge. Il s’applique aux enfants, aux jeunes et aux adultes. Selon les conventions sociales, l’enfance est l’âge « normal » où l’on devient alphabète. On est tous supposés apprendre à lire et à écrire à « l’âge scolaire ». De telles conventions supposent des sociétés qui garantissent efficacement le droit universel des enfants à l’éducation et à des institutions éducatives qui leur permettent d’exercer ce droit. Mais tel n’est pas le cas dans la plupart des pays du Sud et dans de nombreux pays du Nord. Des millions d’enfants n’ont pas accès à l’enseignement primaire ou à une école qui garantit leur droit à l’éducation, ou bien ils n’ont pas la possibilité de rester suffisamment longtemps à l’école pour acquérir de solides compétences en lecture et en écriture. Aussi des millions d’enfants, de jeunes et d’adultes sont-ils contraints d’apprendre à lire et à écrire à un stade ultérieur en ayant recours aux options éducatives formelles ou non formelles de la « seconde chance ». « L’âge scolaire » n’a rien à voir avec « l’âge d’apprendre ». De plus, il conviendrait de revoir les notions en usage telles que « scolarisation tardive » ou « trop âgé pour être scolarisé » qui font de l’âge un facteur de discrimination. uploads/Litterature/ a5-1-torres-fr 2 .pdf

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