facebook.com AHMED BABA : la vie et la pensée d'un philosophe africain du XVIèm
facebook.com AHMED BABA : la vie et la pensée d'un philosophe africain du XVIème siècle 41-52 minutes ahmed baba 1526 -1620 Né le 26 octobre 1556, à Araouane au Mali Ahmad ibn Ahmad al-Takuri Al-Musafi al Timbukti fut sans conteste l'un des plus grands penseurs de son époque. Sa vie résume pour elle seule, tous les aspects positifs et à la fois tragiques qui caractérisent l'histoire mouvementée du Soudan occidental. Citation : "O toi qui vas à Gao, fais un détour par Tombouctou. Murmure mon nom à mes amis, et porte-leur le salut parfumé de l'exilé, qui soupire après le sol ou résident sa famille, ses amis, ses voisins. Console là-bas mes proches chéris, de la mort des Seigneurs qui ont été ensevelis" [1]. Le Soudan médiéval sous Ahmed Baba Avant d'aborder la vie et la pensée de ce grand homme que fut Ahmed Baba, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Les trésors historiques et philosophiques du moyen Âge africain sont de nos jours inconnus voir méconnus. L'Éthiopie, la Nubie et l'Égypte antique se sont particulièrement illustrées dans le domaine de la philosophie et des arts, ainsi que le Soudan occidental et central qui connaît son apogée au XVIème siècle. Ahmed Baba n'était pas le signe d'une précocité, mais au contraire l'aboutissement d'un engagement qui avait commencé bien longtemps avant son avènement. Koumbi saleh. Ancienne capitale de l'empire du Wagadou, connu sous le nom de Ghana par les Arabes. Cette ville en pierre fut fondée au IVème siècleSous le glorieux empire du Ghana quelques témoignages nous sont parvenus par le biais d'historiens arabes. Ainsi El Bekri confirme la présence d'une classe de lettrées et de savants au sein même de l'appareil d'État africain. Dans son livre intitulé " Kitab al Masulik mamlik " (Livres des routes et des royaumes) parut en 1068, il écrit " la capitale possède des jurisconsultes et des hommes remplis d'éruditions ". On peut donc penser que cette tradition littéraire soudanaise est bien plus ancienne que ce qu'on n'a toujours pensé. Néanmoins, très peu d'écrits ont été retrouvés pour cette période. C'est sous l'empire du Mali qui fut le Grand héritier de Ghana par bien des aspects, que l'on verra s'affirmer une véritable élite d'intellectuels et de savants. Kanka Moussa, empereur du Mandé fut de ceux qui incitèrent le plus à la connaissance des sciences. Son règne des plus remarquables, a permis à une petite élite de répandre toute une pensée philosophique à travers toute l'Afrique de l'ouest. En 1325 de retour du pèlerinage, le Mansa malien rapporta avec lui des ouvrages achetés au Caire et à la Mecque. De grands savants l'accompagnaient alors, parmi eux on peut citer la présence d'Ibrahim es-Sahéli, un Arabe issu d'une famille de Grenade ou encore el-Mamer, descendant du fondateur de la dynastie des Almohades. Ces derniers s'étaient fixés à Tombouctou, qui n'était alors qu'une bourgade. Lorsqu'il meurt en 1337, Kanka Moussa laisse à sa nation les prémices d'une politique qui permettra par la suite à la population de profiter des bienfaits du savoir. Ne restait plus à ses successeurs, que de poursuivre son oeuvre déjà considérable. Depuis 1325, Tombouctou avait subi d'importantes transformations. Les premières écoles y avaient vu le jour, mais pour s'affirmer comme un véritable centre intellectuel mondial, la ville devait se doter de l'appareil universitaire qui devait faire sa renommée. C'est ainsi que vers 1400, fut créé par une vieille femme, la grande université de Sankoré, qui sera suivi de deux autres toutes aussi prestigieuses. Pour mieux comprendre ce phénomène, citons quelques témoignages (un extrait du site www.AfricaMaat.com - La littérature africaine d'inspiration musulmane pendant les XIVème, XVème et XVIème siècle - de Jean Philippe Omotunde - Publié le 12 novembre 2004). L'Afrique noire s'est particulièrement illustrée en matière de littérature, de philosophie, de réflexion sociale, spirituelle, de culture générale et d'enseignement universitaire avec ou sans influence étrangère. Ce passage de l'historien Ibrahim Baba Kaké est l'un des vifs témoignages [2] : " les universités africaines étaient au Moyen Age des foyers d'une intense activité culturelle. Les villes comme Oualata, Djenné et surtout Tombouctou, avaient déjà leurs universités. L 'université d'el Azhar au Caire, l'université Karaouine à Fès avec l'université de Tombouctou, formèrent le triangle culturel de l'Afrique (...) Les ouvrages des écrivains et savants africains avaient été accueillis avec faveur dans tout le monde arabe. Ces faits sont peu connus et pourtant, dès 1856, Cherbonneau les confirmait dans son Essai sur la littérature arabe au Soudan : " On remarque, (...) que l'enseignement donné à la jeunesse de ces contrées avait atteint le même niveau que celui des universités de Cordoue, de Tlemcen ou du Caire" (...) Il se formait dans ces universités africaines de véritables lignées de lettrés dont Ahmed Baba était le modèle le plus représentatif. Ce savant dont la renommée déborda largement les limites de la Nigritie, avait saisi toute la subtilité de la pensée arabe de son temps (...) On lui attribue un nombre considérable d'ouvrages traitant du droit musulman, de la grammaire, de l'ethnologie, de la logique, etc. (...) Il y a une dizaine d'années, Mohammed Ibrahim al Kettani a commencé l'inventaire des manuscrits de l'Occident africain dans les bibliothèques du Maroc, sa moisson s'est révélée très fructueuse[3], poursuit Ibrahim B. Kaké. Il écrit à ce sujet : " Il existe dans les bibliothèques du Maroc, une quantité d'ouvrages dus à la plume d'une quinzaine d'auteurs d'Afrique occidentale. Le total général de ces livres se situe autour de trois cents, près d'une centaine sont dus au seul Ahmed Baba" . On peut donc affirmer que pendant les XIVème, XVème et XVIème siècles, la philosophie et les sciences s’épanouissaient au même degrés sur presque tout les points du continent africain". Fin de l'extrait. L'Afrique occidentale avait atteint un niveau culturel et scientifique de tout premier plan à l'époque médiévale. En quelques siècles, une florissante école du savoir s'y était constitué. Pour une population de 100 000 habitants, Tombouctou pouvait s'enorgueillir d'en avoir le quart se constituant pour lui seul, d'étudiants. Soient 25 000 personnes, au sein des trois grandes universités, des 190 écoles et des 80 bibliothèques privées que comptait la ville. Selon les sources, les livres étaient le bien le plus précieux à Tombouctou. Très recherchés sur les marchés, ils ont permis à un savant, tel l'érudit qu'était Ahmed Baba de se constituer une bibliothèque riche de 1600 volumes et selon ses propres dires, elle était bien loin d'être la plus fournie du pays. Plus à l'est, au sein du royaume du kanem-Bornou et chez les cités-états Haoussas, la même effervescence culturelle permettait au Soudan tout entier, de se sentir fier d'appartenir un monde qui se disait tout simplement cultivé. L'Arabe était de très loin, la langue du savant de l'époque. Elle symbolisait la culture, le savoir et le goût des bonnes choses qui composaient l'existence. Des textes en hébreu étaient aussi rédigés. Ismael Diadé Haidara, descendant de la famille Kati dispose d'un nombre considérable de manuscrits. Héritage inestimable laissé par ses ancêtres, ils regorgent d'informations historiques comme, les naissances et les décès dans la famille impériale, la météo, des ébauches de lettres impériales, herbes médicinales, les divers registres, le sel et l'or en bourse [4]. Mais les langues africaines avaient aussi leur part. On retrouve donc une multitude de textes. D'une diversité étonnante, ils témoignent par bien des aspects de la particularité de chaque copiste, tamashek, haoussa, peul, songhai, dioula, soninkés, wolof, Kanouri, ou encore juif et arabe [5]. Ismael Diadé Haidara avec les manuscrits de famille collectée Chaque maître donnait ses propres cours, sous forme de conférences. Il existait donc, toute une corporation de scribes maîtrisant la calligraphie tâchant de retranscrire le plus fidèlement possible les manuscrits. Ainsi l'écorce des arbres, les omoplates de chameaux, la peau de mouton, ou le papier en provenance d'Orient et d'Italie, servaient à populariser la science et la pensée. En outre tout un savoir didactique consignant pêle mêle la course des planètes, les tonalités des cordes d'un instrument de musique, les cours des tissus et la noix de kola, a été conservé dans les moindres recoins des manuscrits (...), traités de bonne gouvernance, textes sur les méfaits du tabac, précis de pharmacopée... Des ouvrages de droit, de théologie, de grammaire et de mathématiques sont commentés par des savants de Cordoue, de Bagdad ou de Djenné. Des actes juridiques portent sur la vie des Juifs et des renégats chrétiens à Tombouctou, témoignent de l'intensité commerciale de l'époque. La vente et l'affranchissement des esclaves, les cours du sel, des épices, de l'or et des plumes sont l'objet de parchemins adossés à des correspondances de souverains des deux rives du Sahara, illustrés d'enluminures en or (texte issu en partie du Monde Diplomatique, sept 2004). Cet environnement des plus favorables pour l'étude, était idéal pour permettre à quiconque de parfaire ces connaissances. Ahmed Baba disposait donc de tous les ingrédients, permettant de devenir un grand penseur. La vie et la pensée d'Ahmed Baba 1 ses premières années C'est à Araouane que le jeune uploads/Litterature/ ahmed-baba-la-vie-et-la-pensee-d-x27-un-philosophe-africain-du-xvieme-siecle.pdf
Documents similaires










-
36
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2741MB