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1 Pr S.KHADRAOUI LITTERATURE GENERALE ET COMPAREE – MASTER Littérature : « un patrimoine commun à toute l’humanité. » Goethe. Les caractéristiques intrinsèques de la littérature font qu’elle est inépuisable. La littérature se définit au sein d’une triple postulation : 1. Elle est d’abord un art dont l’essence réside dans l’usage du mot et dont la spécificité du langage est le nécessaire ancrage dans la spécularité de sa matière première. • Rapport entre l’écrivain et la langue, entre la littérature et la langue ; • Avoir qualité de langue : la langue précède la littérature : une langue est un patrimoine commun à la disposition de tous. Loin d’être uniquement un ‘’ornement’’, la littérature participe à la construction même de la langue. Elle contribue à lui donner qualité de langue. En littérature : « le travail d’écriture toujours à transformer sa langue en langue étrangère, à convoquer une autre langue dans la langue, langue autre, langue de l’autre… On joue sur l’écart … Régine Robin ; • C’est pourquoi, il existe une relation entre l’identité de la langue et la littéraire ; 2. Elle produit à la fois du national et du contre-national, de l’identité et de l’altérité, du singulier et de l’universel ; 3. Elle ne s’apprécie vraiment que par l’interdisciplinarité, l’interdiscours. Elle n’est pas une production autosuffisante. Dès lors, il n’est de clarté que trompeuse. Une littérature ne peut être comprise qu’en rapport avec tous les éléments qui la composent. La tâche du chercheur est de trouver le site à partir duquel l’ambiguïté s’éclaircit. La question de fond est de savoir si : • la compréhension de la littérature est possible en dehors de l’interdisciplinarité ; • l’étude de la littérature doit être exclusivement littéraire ; Réponse : il est nécessaire, voire obligatoire d’embrasser les œuvres littératures au-delà de la littérature, c'est-à-dire les considérer dans la diversité, comme produit forcément pluriel et composite. 2 • Discipline polymorphe, la littérature générale et comparée ne compare des œuvres et des auteurs. Elle analyse des rapports entre textes, des relations entre littératures, des dialogues de cultures. • Elle se nourrie d’interférences, d’interactions, de rencontres et d’échanges. • Elle est interdisciplinaire dans son esprit comme dans ses méthodes, interrogeant les expériences de l’étranger, ouvrant la réflexion littéraire à l’étude des arts et des phénomènes de culture. • La dimension étrangère : l’esprit d’ouverture aux littératures et aux cultures. NOTIONS GENERALES Pour mieux cerner la signification, les origines et le développement de la littérature comparée, il est utile de commencer par la définition de la littérature. A vrai dire, nous ne pouvons dire qu’il existe une seule définition de la littérature, car celui qui interroge l’histoire de la littérature et même l’histoire littéraire, se rend compte que les définitions de la littérature varient en fonction des époques et des courants littéraires. En ce sens, chaque courant littéraire et chaque époque ont leur propre définition et leur propre conception du discours littéraire. Toutefois, si la diversité des définitions de la littérature explique l’évolution de cette dernière à travers les époques, il n’empêche pas de présenter une définition dont les caractéristiques sont générales, voire communes à toutes les littératures quelque soient le lieu et l’époque. En effet, la littérature est une communication savante qui porte la marque de deux préoccupations ; l’une esthétique, voire artistique, l’autre humaine. Dans cette définition, nous avons mis l’accent sur les éléments suivants : - La littérature est une communication qui implique le contact, l’échange et le dialogue entre écrivain/émetteur et lecteur/récepteur. D’où les propos de J.P.Sartre : on n’écrit pas pour soi même, on écrit pour qu’on soit lus ; - Le qualificatif : « savante » permet de mettre en avant les caractéristiques techniques, voire artistiques de la littérature. Ce sont ces caractéristiques qui nous permettent théoriquement de distinguer le discours littéraire du discours non littéraire. Plus encore, elles permettent de distinguer l’œuvre littéraire de valeur de celle de moindre valeur. 3 - Le fond et la forme sont les deux faces de la même pièce, à savoir la littérature. Celle-ci est inconcevable en dehors de ces deux éléments. Une œuvre littéraire de valeur est celle où le fond et la forme se mêlent et se complètent pour former un « objet artistique » merveilleusement travaillé. LITTERATURE NATIONALE Si nous parlons de littérature (s) nationale (s), c’est parce que l’œuvre littéraire ne peut exister que par le truchement d’une langue donnée ; l’arabe, le français, l’anglais. Ce qui signifie, que toute œuvre littéraire appartient nécessairement et obligatoirement à une tradition linguistique donnée, que nous pouvons appeler : « nationale ». D’où les appellations : littérature arabe, littérature française, littérature anglaise…L’élément linguistique est donc important dans la qualification de la littérature de nationale ou non. Toutefois, il n’est pas déterminent. Car, il suffit de voir la littérature algérienne d’expression française (pour ne citer que cet exemple) pour se rendre compte que l’élément linguistique peut être facilement écarté. Pour faire face à l’élément linguistique qui, il faut le dire, pose problème, la notion de littérature nationale trouve son fondement, d’une part, dans le cadre géographique, et d’autre part dans l’identité de l’écrivain, même si ce dernier élément pose à son tour un problème, justifié par la littérature des binationaux. Face à cette difficulté, nous pouvons dire que la littérature nationale est une réalité incontournable. La notion de littérature nationale reste primordiale et indispensable, même si elle pose problème. LITTERATURE GENERALE En réalité, il n’existe pas une littérature générale dans le sens où l’on parle des diverses littératures nationales. Il n-y a pas donc de littérature dite « générale » qui viendrait se juxtaposer ou se superposer aux différentes littératures nationales. En contre partie, il faut admettre que l’expression « littérature générale » a un grand mérite. Elle met le doigt sur l’étroitesse et l’insuffisance du concept, pourtant primordial, de littérature nationale. La complexité de la vie et la nature du phénomène littéraire font dès que nous éprouvons pour la littérature un intérêt vrai, nous nous sentons obligés de faire craquer le cadre de la nation pour recourir aux littératures étrangères, voire au patrimoine universel. 4 L’isolement de la littérature n’est donc jamais total. Dans chaque littérature, prise pour nationale, il y a généralement une part étrangère féconde. L’originalité absolue dans la création humaine n’existe pas Dans ce contexte, il faut dire que le génie n’est d’aucun ni d’aucun pays. Il existe des écrivains de valeur à peu prés dans tous les temps et chez tous les pays. Ainsi, il nous est permis de dire que l’admiration ne va pas s’arrêter aux frontières nationales. Les plus grands écrivains ont, par la qualité de leurs productions, par leur grandeur, une vocation à l’universalité. Dans le domaine littéraire, un chercheur, même s’il ignore les langues étrangères, ne pourra se passer totalement de connaître aux moins sommairement les grandes figures et les chefs d’œuvre de la littérature universelle. C’est dans cet esprit que surgit l’intérêt et le mérite de « la littérature générale » qui permet la constitution d’une sorte de « PANTHEON LITTERAIRE » édifié au-delà des frontières linguistiques. Ceci dit, même si nous nous efforçons de nous maintenir à l’intérieur d’une littérature nationale, nous nous apercevons rapidement qu’il est impossible de résister au charme et par conséquent à l’influence des littératures étrangères. Le phénomène des emprunts est universel et constant. Généralement, toute littérature subit l’influence fécondante de l’étranger. Cela est évident quand nous envisageons les influences de la littérature andalouse arabe sur la littérature européenne et par la suite les influences de la littérature occidentale sur la littérature arabe. En ce sens, nous pouvons dire presque sans risque de nous nous tromper qu’une littérature n’est vraiment elle-même que dans la mesure où elle se définit par rapport à une autre, et parfois contre cette autre. D’ailleurs, la définition de n’importe quel objet se fait par rapport à un objet semblable ou par rapport à un objet différent. Outre ces intérêts et ces mérites, la littérature générale, de part son champ de recherche et d’investigation plus large que celui de la littérature nationale tenu pour étroit, permet de faire intervenir un autre facteur de rapprochement très important, mais difficile à cerner. Il s’agit d’évoquer un certain état d’esprit, de sensibilité et de goût que la littérature générale favorise et qui se trouve à peu prés le même en un temps donné dans différents pays. Les courants littéraires sont un exemple illustratif, confirmant ainsi les notions: « Air de famille », « Génie du temps », « Esprit de siècle » qui 5 se trouvent entre les écrivains non pas uniquement d’un même pays mais entre les écrivains de différents pays. De ce qui précède, nous pouvons dire que la littérature générale se préoccupe de tresser des liens entre les diverses littératures nationales. Tantôt ces liens existent historiquement et objectivement et ce sont les influences exercées par telle littérature sur telle autre ; tantôt, ils se apparaissent comme un climat commun, une atmosphère qui enveloppe des œuvres appartenant à des littératures différentes en leur uploads/Litterature/ litt-comp-master.pdf
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- Publié le Jui 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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