P ar un beau matin de 2004, après une nuit de folie et l’esprit encore embrumé
P ar un beau matin de 2004, après une nuit de folie et l’esprit encore embrumé de vapeurs alcooliques, de jeunes lyonnais promis à une longue et bril- lante carrière dans les milieux de la Ou les affaires internationales ?) décidèrent, au grand dam de leurs parents, d’engager toutes leurs éco- nomies dans la fondation d’une mai- son d’édition de jeux de rôles. Après avoir dégrisé, ils se rendirent compte de la connerie monumentale qu’ils venaient de commettre l’ampleur de la tâche qui les attendait. Mais ils ne se découragèrent pas et ouvrirent leur carnet d’adresse pour essayer de trouver - samment inconscients pour travail- ler avec eux les jeux qui allaient faire leur fortune. Du garage au building À l’image de Steve Jobs quelques années auparavant, ces jeunes plein d’ambition se mirent à l’œuvre dans un garage sombre et obscur où ils avaient installé leur matériel, leur bibliothèque et leur ludothèque. Vivant dans le noir nuit et jour, éclairés à la seule lueur de leurs écrans d’ordinateur, ils distinguaient à peine l’ombre des livres posés sur les étagères autour d’eux. Certains y voient l’origine du nom de l’éditeur : les éditions des livres noirs. Pour plus de « modernité », le nom fut en- suite traduit en anglais, avec un pas- sage au singulier (mais vous noterez que « éditions » reste en français !) pour faire plus « occulte » ! C’est en tout cas une version. m’ont permis de trouver une autre explication au nom donné à la mai- - coup de temps dans le pré situé à l’arrière du jardin de ses parents, où des chèvres broutaient paisiblement sous le regard protecteur d’un gros noir troublait fortement le jeune homme. Les archives ne révèlent pas explicitement la profondeur de ce - vid voulut nommer sa maison d’édi- tion d’après cet animal qui venait de s’éteindre. Ainsi naquit Black Bouc n’est pas très doué pour l’anglais), qui fut rapidement transformé en Black Book Éditions, en référence, dit-on, à Conspiracy X. Toujours est-il que c’est ainsi que les hommes en noir débutèrent leur marche vers la gloire et la célébrité, rapidement acquises grâce à des jeux connus et reconnus. L’argent se mit LE BBE BUILDING Le repaire des hommes en noir enfin révélé ! femmes se retournèrent sur le pas- sage des Men in black. Le garage d’origine n’était plus à la hauteur, il fallait viser plus haut. Les Largo Winch lyonnais achetèrent alors ce qui est depuis devenu le fameux « BBE Building », une tour impres- sionnante à côté duquel l’Empire State Building n’est qu’une cabane au fond des bois. Ayant su s’entou- fondateurs purent se retirer au som- met de leur immeuble, entourés des plus belles femmes, où ils vivent Black Bouc Éditions - cool, et du sexe. Un dernier trait de génie leur per- mit de décrocher le méga jackpot en 2013 avec le crowdfunding de Pavil- lon noir. Si vous ne vous en êtes pas encore aperçu, jetez un œil sur le paysage lyonnais : vous n’y trouverez pas le fabuleux BBE Building. Nor- mal : grâce au jackpot, les hommes en noir l’ont déménagé pierre par Le BBE Building L’imposant gratte-ciel trône au- jourd’hui au sommet d’une petite île secrète des Caraïbes. Il abrite toutes les activités de l’éditeur, qui pensait ainsi être à l’abri des elfes noirs et des râlistes des forums. Sur ce point, BBE a échoué. Le lieu n’en demeure pas moins fantastique. Petite visite L’accueil Vaste hall d’entrée, ses murs sont masqués par les couvertures de tous les ouvrages publiés par BBE. Mais c’est le mythique Casus Belli n°8, « Celui qui ne doit pas être édité ». Tenu en main par une statue plus sa vitrine en verre sécurisé. Nul ne sait si les exemplaires publiés contiennent tous les articles conte- nus dans cet original unique. accueillent les employés de BBE et les rares visiteurs avec leur sourire de potiche, vêtues de combinaisons moulantes fabriquées dans un im- probable tissu métallisé et dont la fermeture éclair est largement abais- sée. Une immersion soudaine dans le monde de BBE grâce à ce décolleté vertigineux. Le centre de Thalasso de détente pour les auteurs milliar- daires de BBE comprend une piscine olympique sur le bord de laquelle se prélassent des nymphettes aux formes parfaites, des SPA et des salles de massage tenues par des elfettes dénudées, des saunas aux bancs en bois précieux, et divers jacuzzis remplis de champagne (dans lesquels les rédacteurs de Casus Belli ont le droit de venir se détendre une fois par mois hôtesses en noir se plient en quatre pour satisfaire les moindres désirs des habitués. Les salles de test Cette partie du complexe BBE est consacrée aux entretiens que subissent les auteurs venus pro- poser des textes à BBE. Grâce à des techniques modernes portant des noms poétiques, leurs idées leur sont soutirées sont étudiées avec soin. Les jeux proposés peuvent ensuite faire l’objet de démonstrations et de tests à l’issue desquels, si le résultat est positif, les auteurs se font presser le citron jusqu’à ce que mort s’ensuive sont chaleureusement invités à si- gner un contrat de travail. On n’a ja- mais eu de nouvelles des auteurs de textes ou de jeux dont les tests n’ont pas été concluants. Le département artistique - ment fondamental chargé de la mise en page et des illustrations de l’en- semble des publications du groupe BBE. Rouquin à lunettes, il porte- nombreuses équipes de maquet- teuses qu’il supervise depuis le Pa- radis ; en réalité, il s’agit à l’origine d’un surnom qui lui a été attribué par les rédacteurs de Casus Belli, jaloux des fonctions qu’il occupe au Paradis Le département artistique est placé sous le patronage de Wayne Rey- nolds, ce qui entraîne régulièrement des échanges de piques entre la liche Slater (cf. la Crypte) et le Maq’. La salle de concert sommes levées par les impôts sur les de concert démesurée, dont l’acous- tique n’a d’égal que le chant des si- concerts Phil’harmonique (une des vieilles liches devait venir jouer du » le Maq’, chorège de l’île, a récemment recruté Noam et la salle ne sert plus qu’à diffuser en boucle les « chan- sons » de ce dernier. Le service de traduction gant de velours) de la divine Aurélie, le service de traduction est chargé que cela paraisse, les gammes Path- - lement vide, la cinquantaine de tra- ducteurs du service préférant lire et jouer aux bouquins dont on leur du centre de thalasso et de la plage. Pour assurer leur job, ils comptent essentiellement sur un droïde de protocole qu’ils ont déniché dans un vide grenier, ce qui explique une partie des retards constatés depuis quelques années et vilement imputés aux elfes noirs. Le service juridique La négociation des licences, l’uti- lisation de documents sous copy- right, etc. sont des domaines sen- sibles, en particulier dans le milieu impitoyable du jeu de rôle. Très tôt, BBE a engagé un staff de juristes qui maîtrisent ces sujets sur le bout des ongles. Aujourd’hui, le service occupe un étage entier de la tour, et sa centaine d’avocats et assistants ju- ridiques travaillent nuit et jour pour répondre aux questions pointues qui leur sont posées. The Twilight Zone (la TZ) Une « porte » éthérée sise dans la salle du trône débouche au centre chaque face, gravée de deux initiales, s’ouvre sur des lieux composites où les auteurs et traducteurs viennent puiser inspiration et réconfort, et parfois laissent la raison. PF : mondes medfan. Le portail dimen- sionnel qui y mène est scellé par la rune de Sihédron qui ne peut être - ment d’âmes parmi les adeptes de la Society. DF : plis des langes dessinent un laby- rinthe au sein duquel évoluent des enfants de toutes races. En son centre, se trouverait l’entité primor- diale du lieu, un œuf nouveau-né nommé l’egg. SW : jungle impénétrable dans la- quelle poussent aussi bien des buil- dings que des châteaux. On y croise une population bigarrée aux formes changeantes (du Conan en uniforme de l’Entreprise au policier de ban- lieue en armure de peau de bête). EP : gigantesque réseau informa- tique qui occupe la salle et autour duquel s’enroule un poulpe colossal. Une intrigante osmose unit le couple et des morphes en noir s’affairant au- tour, clones sans visage dont seules les tenues révèlent les identités. Les modos ED : construite en architecture Thé- rane, la salle est sous le joug d’une bande de sylphelins devenus fous, gardant jalousement les secrets des futurs ouvrages interdits. À la solde qu’une poignée de MJ élus par Le Maq lui-même. CO : vide, ou presque. Au centre, se dresse un homme hirsute, une grenouille sur l’épaule. Les mains de ce virtuose dessinent des rouages, créant et assemblant sans cesse des mécaniques impossibles. Certains le nomment « le mécanicien », d’autres simplement « le Kégron ». MN : vivant dans une pénombre éternelle, les habitants sont tous de- venus aveugles. Nul ne s’est aventuré dans ces lieux maudits uploads/Litterature/ aide-de-jeu-cb-hs-00-bis.pdf
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- Publié le Mar 25, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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