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Mahé POTHON 3eB 08/11/2021 Fiche de lecture sur Albert Camus : Le Premier Homme

Mahé POTHON 3eB 08/11/2021 Fiche de lecture sur Albert Camus : Le Premier Homme I/Le livre Courte biographie de l'auteur : Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Dréan, en Algérie, et mort accidentellement le 4 janvier 1960 à Villeblevin, est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. Journaliste militant engagé dans la Résistance française et, proche des courants libertaires, il est actif dans les combats moraux de l'après-guerre. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1957. Son œuvre comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des films, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence. La philosophie de Camus : Il était méfiant à l'égard des idéologies. Camus écartait toute idée de révolution définitive et soulignait les risques de déviation révolutionnaire. Camus restera un homme de la gauche modérée qui se positionne à distance de la gauche communiste et de la droite libérale. Selon lui, l'homme cherche toujours un sens au monde, un sens à son existence sur Terre, un sens à ses actions. Hors, le monde dans lequel nous vivons n'a pas de sens. Titre : Le Premier Homme, Éditions folio, paru en 1994, langue d'origine : français. II/Le récit Le cadre spacio-temporel du récit se passe dans les années 60 en France et en Algérie lors de la décolonisation (guerre d'Algérie). L'époque du récit est située avec précision. Le roman autobiographique commence en 1913, année de la naissance de l'auteur pour se poursuivre 40 ans après lorsque, devenu adulte, Jacques Cormery tentera de de savoir qui était son père, mort un an après sa naissance, au cours de la guerre 1914-1918. Le narrateur raconte ensuite les événements dans l'ordre chronologique du récit. Le contexte historique de l’œuvre se déroule pendant la guerre d'Algérie qui opposera la France à son ancienne colonie. Connue aussi, sous les appellations événements d'Algérie, révolution algérienne, guerre d'indépendance algérienne et guerre de libération nationale, ce conflit armé s'est déroulé entre 1954 à 1962 en Algérie (colonie française depuis 1830, divisée en départements en 1848). Cette guerre fera 13722 victimes civiles européennes, 25600 soldats français morts, 50000 harkis (collaborateurs français) morts, plus de 250000 pertes algériennes (y compris civils) et 2 à 3 millions d'algériens déplacés sur une populations de 10 millions de personnes. Dans sa tourmente, cette guerre entraînera la chute de la 4ème République, le retour de Charles de Gaulle au pouvoir et la création de la 5ème République. La guerre d'Algérie prend place dans le mouvement de décolonisation qui affecta les empires occidentaux après la seconde guerre mondiale. Le personnage principal de l’œuvre s'appelle Jacques Cormery. Il représente la vision que l'auteur a de lui-même. L'histoire d'Albert Camus et celle de Jacques Cormery ont beaucoup de points communs. Jacques évolue dans un cadre familial peu ordinaire. Son père n'étant plus en vie, il est entouré uniquement par sa mère douce, soumise et par sa grand-mère aux allures de tyran. Plus âgé, il entreprend de se rendre de nouveau dans son village natal. Tous les souvenirs des jours de sa plus tendre jeunesse refont surface. Il n'a rien oublié de son vécu dans ces lieux, les choses les plus merveilleuses, au même titre que les moins heureuses. En plein dans la quarantaine, il cherche à découvrir, qui il est réellement en se replongeant dans ses racines. Les opposants, les adjuvants : Dans le livre, il n'y a pas d'opposants. Chaque adjuvant semble incarner un des aspects de l’œuvre de Camus, le refus, la révolte, la force d'obstination, la sensualité, l'amour, le mystère. Pour la grand-mère, ce sera le refus, voire la révolte et la force d'obstination. L'oncle Ernest incarnera la sensualité, l'amour des joies sauvages et naturelles. La mère, représentera l'amour bien sûr mais aussi un certain mystère, voir une angoisse presque mystique du père décédé ancré dans la mémoire d'Albert Camus depuis son enfance. III/Le genre L'auteur est Camus. Le narrateur est Jacques Cormery, tout comme le héros. Camus se rattache à se personnage fictif qu'est Jacques. Il raconte sa vie par l'intermédiaire d'un héros et d'un narrateur imaginaire. Le Premier Homme est un roman autobiographique. L'intention de l'auteur : Albert Camus était en train de finaliser son livre comme première partie d'une trilogie quand il a eu un accident de la route mortel, ce qui l'a empêché de finir puis de publier son livre. C'est sa fille qui s'en chargera. Le livre explore la situation de l'homme face au souvenir et le situer, lorsque l'environnement familial est difficile ou singulier. Tout au long du roman, Albert Camus cherche comment exprimer son amour pour ce père invisible, tout en s'efforçant d'en rechercher la trace. Le livre explore les liens de l'homme à sa famille. Concernant la guerre d'Algérie, Albert Camus met en lumière sa position déchirée sans prendre de position sur la question. Peut-être ne faisait-il que poser les bases d'une réflexion qu'il prévoyait de développer dans une deuxième partie. La lecture et les livres tiennent une place prépondérante dans l'enfance. Cette passion permet de s'arracher à une des conséquences de la pauvreté qui est l'ignorance. Le narrateur affirme à propos de l'école : «...la pauvreté et l'ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, comme refermée sur elle même; la misère est une forteresse sans pont-levis.» (p163) L'école assouvit la soif de connaissance qui est propre à l'enfance. La lecture est une fenêtre grande ouverte sur le monde qui apporte à ces enfants pauvres l'espoir qu'il existe une vie meilleure, plus riche d'aventures, de rêves et moins pénible. Le professeur M.Germain leur lit un roman : Les croix de bois de Dorgelès. Cette lecture permet à Jacques Cormery d'imaginer ce qu'a été la vie de son père avant de mourir. Jacques écoute le professeur avec une telle fascination que lorsque M.Germain achève sa lecture en fin d'année, le jeune Camus a « le visage couvert de larmes » en écoutant le récit de la mort du héros. (p167) A sa mort, Albert Camus n'avait pas encore donné de titre à son nouveau manuscrit, et Le premier homme ne désignait qu'un chapitre de l'ouvrage. Ce titre fut finalement retenu parce qu'il illustrait parfaitement le contenu du manuscrit, tout en laissant un sentiment d'inachevé. IV/La lecture J'ai bien aimé ce livre même si je préfère les livres contemporains aux livres anciens. Je trouve cette plongée dans le siècle dernier bien écrit, avec ce langage très imagé pour faire surgir les émotions et les sentiments. Mais c'est surtout l'histoire qui me touche. Le fait qu'il soit orphelin de père et qu'il va mener, tout au long de sa vie, une quête pour trouver qui était son père et au delà la question de sa propre identité. Le premier chapitre m'a de suite accroché car ce « prologue » se rapproche du genre fantastique (du XXIème siècle) que j'apprécie beaucoup. Le rapport auteur-narrateur-héros n'est pas respecté mais on arrive quand-même à deviner l'autobiographie de Camus derrière ce personnage principal : Jacques Cormery. Je n'ai pas eu la chance de découvrir d'autres livres autobiographiques mais par contre, j'ai pu voir assez de portraits pour m'imaginer ce qu'il aurait peint de sa vie s'il avait été peintre. Il aurait sûrement peint son père, à partir de ses souvenirs récoltés tout au long de sa vie, sa mère, sa grand-mère, son oncle. Grâce à son histoire on apprend comment c'est passé son enfance mais aussi comment c'est déroulé la guerre d'Algérie. Je n'en avais jamais entendu parler mais dans le livre j'ai pu percevoir en quoi consistait cette guerre. J'ai découvert un auteur dont l'humanité transparaît à travers ce roman autobiographique comme le prolongement d'un amour éperdu pour la richesse infini que les livres et leur lecture nous apportent. uploads/Litterature/ albert-camus 3 .pdf