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-\i- m _• ! ^'- f^^ vj ^^ O' Àl«^.< YJ^> ^'^'^^^^^^^ .^ \ii >. •Mm -' j^-^-^j/ Vi ? y l<^ 'BiiL . /V.77 / Û.r^^tA.^j^s, Jdd^. ETUDES BIBLIQUES SAINT PAUL PREMIÈRE ÉPITRE AUX CORMHIEN& PAR LE P. E.-B. ALLO DES FRÈRES PRÉ CHEURS Professeur a l'Université de Fribourg (Suisse) DEUXIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE LEOOFFRE J. GABALDA et Ci«, ÉDITEURS BUE BONAPARTE, 90 1934 ILi/. INTRODUCTION CHAPITRE PREMIER VUE d'ensemble sur les épîtres aux corinthiens. Pénétrer et commenter les deux épîtres de saint Paul aux Corinthiens, c'est une entreprise qui offre autant d'attrait que de difficultés. Extrêmes sont l'intérêt, la variété et la complexité des sujets qui s'y succèdent. Et comme ce sont de vraies lettres, — non des épîtres artificielles, — la connaissance y est présupposée d'une multitude de conjonctures que ne nous a pas expliquées leur auteur. La Première est d'une valeur unique comme document d'histoire. Elle seule^ illustrant les données des Actes des Apôtres en leur seconde partie, nous repré- sente au vif, et sous tous les aspects, la pénétration de l'Évangile en ces grandes cités méditerranéennes qui furent le premier terrain de son expansion formi- dable à travers le monde antique. Il y trouvait les premières pierres d'attente pour l'édification d'une Eglise universelle conçue et née en Palestine, mais qui ne pouvait prendre sa forme définitive que chez les gentils. Cependant toute l'organisation — ou la désorganisation — des mœurs et des cultes gréco- romains devaient tendre à l'éiouffer dès ses premiers pas, ou à le noyer dans le « chaos ethnique » et son syncrétisme religieux, si l'Esprit de la Pentecôte n'avait mis là des yeux vigilants et des mains fermes. Or, la Première aux Corinthiens est le tableau, que rien ne saurait remi^lacer, de cette prise de contact, si accidentée, entre le christianisme en toute la force de son enthou- siasme juvénile, toute l'ivresse du souvenir récent deniomme-Dieu, et l'hellé- nisme mûr, trop mûr, penché au bord do la décadence, mais imprégnant encore à fond toutes les pensées et tous les gestes des hommes. La mentalité religieuse héritée d'innombrables siècles païens, la tournure d'esprit générale, les prétentions du rationalisme philosophique qui avait établi un modua ^ns\md'. avec toutes les superstitions, et puis toutes les mœurs, tout Tctat social, toutes les habitudes de famille et do société, constituaient un ensemble qui devait paraître impénétrable, établi à jamais, et qui se sentit soudain remué et disloqué par le forment divin, la nouveauté absurde, téméraire, barbare de la Croix. Au milieu do quelles luttes intestines cette tranaformaliou pouvait com- mencer, — en attendant la guerre sanglante, — cotte ICpîIre nous ou donne une première vue, plus ample et plus nuancée que tous les autres documents du i'"' siècle. Au contre do rengagement se dresse la liguro de TApolro Paul qui, sans le cliercher, se peint lui-tuAino coinmo une incarnation typique delà philosopbio et des ambitions de la Croix tranaforn\atrioe. VI INTRODUCTION. La Deu3(ième Épitre aux Corinthiens, qui présuppose le milieu de la Pre- mière, resserre cependant le champ visuel aux limites d'une communauté chré- tienne déjà bien assise sur ses bases, — ou, plus précisément, aux relations de cette jeune Eglise avec celui qui l'a engendrée dans le Christ, le grand Apôtre qui en est le père et devrait en rester le modèle vivant. Le regard, moins étendu, est entraîné plus loin en profondeur. Après les premiers élans d'une ferveur parfois peu éclairée ou peu ordonnée, la communauté, sous l'influence de quelques meneurs qui veulent façonner à leur guise l'idéal nouveau, menace déjà de végéter ou de se corrompre; il faut que la vitalité débordante du « père » reflue abondamment sur ses nourrissons spirituels pour prévenir ou guérir leurs maladies d'enfance. Tâche incroyablement dure, car ils n'ont guère encore l'esprit de vraie liberté, d'union et de sacrifice! Pour maintenir l'attachement au Christ et à sa vraie doctrine, Paul est obligé, lui leur instructeur et leur modèle, de revendiquer ses droits à leur amour, à leur confiance, et à leur soumission. C'est pourquoi il se voit forcé aussi de leur bien montrer ce qu'il est, d'abord ce qu'il est pour eux, puis ce qu'il est en lui-même, par la grâce de Dieu. Effusions ardentes, que trouble souvent dans la forme la vivacité du sentiment, mêlant l'éloquence la plus véhémente à d'infinies délicatesses de persuasion, et tout cela au milieu d'allusions à des incidents graves pour l'esprit de la communauté et le cœur de l'Apôtre, mais matériellement trop menus pour s'être inscrits dans l'histoire générale, même dans les Actes. Aussi est-il très malaisé parfois d'en deviner la vraie portée et d'en refaire la trame. Cette obscurité, que les plus pénétrantes recherches sont encore loin d'avoir totalement dissipée, est le tourment de tous les com- mentateurs. Mais ils sont bien dédommagés par l'accès que leur ouvre cette missive enflammée dans les profondeurs de l'âme de Paul, transformée par une grâce si extraordinaire, et ils le sont aussi par les vues qui leur sont données sur l'ensemble de son apostolat. Comme le Christ vivait en lui, ses sentiments personnels ne peuvent s'exprimer sans éveiller les considérations les plus hautes et les plus profondes tant sur la vie mystique individuelle où tout croyant est appelé que sur les dogmes fondamentaux du salut qui nourrissent cette vie. C'est dire que l'étude de cette épître sans plan ni système est, en dépit de ses difficultés partielles, une des plus instructives pour la doctrine, et la plus attachante au point de vue psychologique et spirituel, — sans parler de la délectation de sa beauté littéraire, encore supérieure à celle de la Pre- mière Épître. On ne pourrait y comparer à cet égard que l'Épître aux Phi- Uppiens ou le billet à Philémon. Mais celle-ci est beaucoup plus longue, plus passionnée, plus riche d'aspects. Elle éclaire toute la doctrine objective de la justification dans VÉpître aux Romains, de l'union du Christ et de ses membres dans VÉpître aux Éphèsiens, en nous montrant ce qu'a opéré la Rédemption dans l'âme de celui qu'un auteur non catholique, Ad. Deissmann, a pu appeler, avec une certaine justesse, « le Premier après l'Unique ». A tous ces égards, on pourrait dire que ces deux lettres forment la partie du Nouveau Testament la plus instructive pour l'histoire et la vie chrétiennes, — sinon pour la doctrine formulée, — après les Evangiles et les Actes. L'une nous apprend comment la croix s'est implantée dans le monde antique, si étranger et si hostile; l'autre, quel homme de Dieu il a fallu pour l'implanter. CHAPITRE II CORINTHH ET SON ÉVANGÉLISATION. I. L'apostolat de Paul jusqu'à son arrivée à Corinthe. Un jour quelconque de Tannée 50 ou 51 — plus important pour Thistoire que beaucoup d'autres qui sont des « dates historiques » — s'introduisit dans Corinthe un voyageur très modeste et très isolé que personne peut-être, dans la grande ville agitée, ne remarqua. C'était le « Docteur des nations », venu d'Athènes soit par mer, soit à travers les passes incommodes de la route de Mégare et le terrain plat et dénudé de l'isthme. Tout le long de sa route il avait eu sous les yeux*le beau spectacle du golfe, des montagnes, des îles; mais une vision divine intérieure devait le rendre peu attentif à la nature qui, champ de bataille des puissances invisibles, ne lui apparaissait qu'en travail gémissant vers la rénovation {Rom. viii, 22). Il se sentait lui-même alors, d'après ses aveux (I Cor. ii, 3), courbé sous le poids de sa propre faiblesse, et, quand il aperçut la majesté de l'Acrocorinthe, il dut penser, non sans frémir, que jamais encore il ne s'était attaqué à une si forte citadelle des « princes de ce monde ». Son succès à Athènes [Act. xvii, 16-34) n'avait que médiocrement répondu à ses espérances; il se trouvait seul et comme abandonné, à peu près dénué de toute ressource, le cœur rempli d'inquiétudes pour ses disciples de Macédoine dont il n'avait pas de nouvelles, et le corps peut-être travaillé par un accès de sa maladie chronique. Il entra pourtant avec courage dans les rues de la cité, se fiant dans la force du Christ qui vivait et agissait en lui, même et surtout quand il cachait sa présence. Ses triomphes apostoliques, il ne pouvait l'oublier, avaient été déjà nombreux et retentissants; à Corinthe ipême on avait pu en apprendre quelque chose (I T/iess. i, 9-10) avant qu'il y arrivât. Dès le lendemain de sa conversion, Saul avait prêché à Damas (et peut-être en « Arabie ») avec assez d'éclat pour que les Juifs voulussent le faire assassiner administrativement [Act. ix, 23-25; II Cor. xi, 32 s.). Puis il avait vu Pierre et Jacques {Gai. i, 18-19), notifié à Jérusalem qu'il était bien converti, et fait constater ce prodige aux croyants comme à ses anciens amis, leurs adversaires. Obligé de fuir encore {Act. ix, 29, s.), il avait porté son activité dans sou pays do Tarse et en Cilicic {iùid. 30), sans qu'il nous vienne do là aucun renseigne- ment précis sur son travail. Il uploads/Litterature/ allo-first-corinthians.pdf
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- Publié le Nov 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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