L'AMI DISPARU Ce travail, sans aucune prétention littéraire, présente en un rac
L'AMI DISPARU Ce travail, sans aucune prétention littéraire, présente en un raccourci aussi clair que possible, avec la relation de phénomènes bizarres, les hypothèses scientifiques qu'ils ont suscitées, et les moyens employés pour les reproduire. Il ne s'adresse ni aux incrédules indolents, dont la raison se contente de négations systématiques, ni aux mandarins de toutes robes, dédaigneux du problème de la destinée de l'homme, ni à la foule laborieuse de ces simples croyants que la foi du charbonnier cuirasse contre vents et marée. x:n Une pensée plus modeste l'a fait naître, Éveiller la curiosité des indifférents sans foi ni Dieu, que la fatale imminence d'un grand voyage en pays inconnu n'a pas encore agitée; créer un guide sûr pour cette épreuve de tourisme extra-terrestre, à laquelle nul ne peut se soustraire ; prouver l'erreur de cet adage populaire, DE L'AUTAE MONDE PERSONNE N'EST .JAMAIS REVENU en montrant par la matérialité des faits que sur notre monde, en Europe, en Amérique, les disparus reviennent tous les jours; faciliter enfin la communion des vivants et des morts : telle est sa raison d'être. Pour atteindre ce but, j'en appelle, d'une part, aux expériences les plus concluantes de savants observateurs de tous pays : astronomes, chimistes, magistrats, médecins, philosophes, physiciens, prêtres; d'autre part, à quelques phénomènes nou* veaux et aussi déterminants, où je suis intervenu, soit comme opérateur, soit comme témoin. Qu'il existe de faux spirites, des médiums fraudeurs plus avides de lucre que de vérité, le fait ne se discute pas. Quel qu'en soit le nombre d'ailleurs, les artifices de ces disciples de Robert Houdin n'arrêteront pas plus la diffusion du spiritisme que le fétichisme et le charlatanisme n'ont entravé la marche des religions et de la médecine. J'en appelle surtout au témoignage que mes lecteurs tireront de leurs propres facultés. S'ils sont rares les sujets possédant une puissance d'effluves assez développée pour converser dès le premier essai avec les intelligences invisibles qui nous entourent, je n'ai rencontré parmi les trente personnes que j'ai éprouvées, ni homme ni femme absolument inapte. Toutes ont fait parler la table, la plànxv plànxv ehette, le petit panier, Si courtes qu'aient été ces communications, elles donnaient l'image de deux personnes installées aux deux extrémités d'un fil téléphonique, échangeant leurs idées, parlant le même langage, ne se distinguant entre elles que par la visibilité de l'une et l'invisibilité de l'autre. Quelle est donc cette intelligence, cette volonté qui vit, parle, agit comme nous? Si vous l'interrogez, elle répond : l'intelligence, la volonté d'un de ceux qui vous a précédé dans la tombe, l'esprit d'un aîné disparu. Quelle créance faut-il accorder aux mystérieuses assertions de ces êtres invisibles et nomades? Sont-ils bien les personnalités qu'ils annoncent, et le troublant problème de l'immortalité de l'âme ne tient-il sa solution lumineuse qu'à leur présence parmi nous ? Telles sont les graves questions qui font l'objet d'une oeuvre à laquelle j'ai consacré huit années d'études et près de deux ans d'expériences. Puissent ces efforts, s'ajoutant à tous ceux de mes devanciers, ranimer dans l'âme de mes frères humains le sens' du « divin » étouffé de nos jours sous l'apport séculaire de toutes les contingences religieuses ! Puisse l'usage familier des procédés de .communication avec les morts consoler ceux qui pleurent, encourager ceux qui peinent et pénétrer les timorés de la vérité de cette maxime : La Mort n'est pas la fin de l'être; c'est une crise de croissance. Portrait de Tara, reine d'Egypte, dessiné d'un seul jet et d'un mouvement spàsmodique, en présence du Dr Haas, de Nancy, par un médium n'ayant jamais reçu de leçon de dessin. Il est question dans l'histoire de l'cgyptologuc Maspero d'une femme de Ramscs III du nom de Tia. (Extrait du Bulletin de la Société psychique de Nancy.) I'AMI DISPARU Il n'est pas plus difficile de naître deux fois qu'une. Le spiritisme, dont l'histoire est vieille comme le monde, est devenu, depuis moins d'un siècle, une science née, de même que la physique, la chimie, l'entomologie, de l'observation de certains faits mystérieux. 1. — Son but est de prouver la survie de l'homme et la possibilité de communiquer avec les morts. Ses premières manifestations apparaissent ï/AMI DISPARU — ÉTUDE aux parois des tombeaux préhistoriques, sur les tablettes assyriennes du vingtdeuxième siècle avant Jésus-Christ, au fond des sanctuaires égyptiens. L'homme appelle alors son frère disparu : il le consulte, il s'inspire de ses avis, parce qu'il le sent plus près de ses dieux. En grandissant, la nécromancie prend la forme religieuse avec son culte, ses prêtres, ses rites. Dans toutes les races se révèlent la nervosité et la sensibilité de la femme. Les temples orientaux et les collèges de druidesses s'emplissent de voyantes et d'inspirées. D'après les récits de la Bible, l'ombre de Samuel, fondateur des communautés prophétiques, annonça à Saûl que la bataille du lendemain lui serait fatale; il advint même que l'évocation des morts prit chez les Juifs une telle extension que Moïse, soucieux de son autorité religieuse, l'interdit sous peine de mort. Plus près de nous, les livres sibyllins prédisent la chute de l'Empire romain sept cents ans,avant l'invasion des barbares. Les tables commencent à tourner. 2. — Voici, d'après l'historien latin Marcellin Mammicn, une des premières manifestations du guéridon. Trois officiers l'ayant interrogée sur le successeur éventuel de l'empereur Valens, la table répondit : Ce sera un homme instruit, sage, dont le noni commence par les lettres t, h, e, o, cl; mais vous ne le verres pas, votre curiosité vous coûtera la vie. Cette consultation fut rapportée à Valens, qui fit trancher la tôte aux trois officiers. Puis tous les personnages de l'Empire assez populaires pour rêver la pourpre et dont le nom commençait par les lettres funestes, comme Théodore, Théodose, ThéoJnle, subirent le même sort. Il n'y eut d'oublié dans celte barbare proscription qu'un officier subalterne vivant dans la retraite en Espagne : ce fut l'empereur Théodose Ier, dit le Grand. Cependant les systèmes, pas plus que les dogmes religieux, n'arrêtent le spiritisme en marche. Socrate, ce sage de la Grèce, nous parle de son inspirateur invisible avec la même foi que, plus tard,. Jeanne d'Arc rendra témoignage à ses voix. « Non, mes L'AMI DISPARU ETUDE voix ne m*ont pas trompé?. », tel fut le dernier cri de la vierge lorraine sur le bûcher de Rouen. 3. — Avant les inspirations de Descartes et les extases de Pascal, un palefrenier obscur, sans instruction, du nom de Mahomet, avait écrit cette oeuvre politico- religieuse magistrale, fondement de la civilisation musulmane, le Coran, De quelle bouche l'a-t-il recueillie? Si vous l'en croyez, c'est l'oeuvre de l'archange Gabriel. Enfin la science officielle a-t-elle jamais expliqué les manifestations stupéfiantes du cimetière de Saint-Médard, dont le récit circonstancié valut à Carré de Montgeron, conseiller au " Parlement, son auteur, la disgrâce et l'exil? Ce n'est pas sans motif que je passe sous silence la période ténébreuse de la sorcellerie au Moyen Age. Qu'y a-t-il, en effet, de commun entre les dévots du sabbat, exploiteurs de l'ignorance, et les adeptes d'une ** science naissante qui ne demande qu'à la raison son droit de cité? En abordant l'étude du spiritisme moderne, il me serait facile de démontrer l'universalité de la croyance aux esprits; de prouver que Chine et Japon, peuplades du Gongo, Polynésiens, Fans, Iroquois et Esquimaux sont unis dans 1^ même culte millénaire de l'Ancêtre; qu'enfin les récentes expériences de M. le colonel de Rochas ont mis en relief la possibilité scientifique du dédoublement de l'homme, que l'on rencontre au seuil des religions primitives des quatre coins du monde. Mais ce sujet relève plutôt de l'histoire des religions. Il me tarde de noter le passage récent du spiritisme du domaine religieux sur le terrain scientifique. Au lecteur sceptique qu'une telle préoccupation fait sourire, je poserai cette simple question : l'italien Galvani entrevoyait-il au delà de la contraction $es pattes de grenouille l'énorme réservoir de force que la découverte de l'électricité allait ouvrir? 4. — En i846, l'une des filles du pasteur américain Fox, entendant des coups frappés sur le mur de sa chambre, interpelle l'auteur inconnu de ce bruit en disant à haute voix : « Si vous êtes un esprit intelligent, frappez trois coups », et les trois coups se firent entendre. 5. — Moins de cinquante ans après, des sommités de la science sont réunies en Algérie, villa Carmen, autour d'Eusapia Paladino. Endormi dans un fauteuil, ce médium occupe un angle du salon séparé par un rideau de serge du reste de la pièce. Tous ses gestes sont surveillés. On a pris le soin de Scruter auparavant les moindres coins, de s'assurer de la fermeture hermétique des portes et des fenêtres communiquant soit avec l'extérieur, soit avec l'intérieur de la maison. Au bout de quelques minutes, un nuage blanc semble sortir du plancher, s'élève et se développe; bientôt un fantôme apparaît avec tous les attributs de la vie. Conte de grand'mère, pensez-vous! Lisez plutôt la description qu'en a faite un des témoins, M. le Dr Gh. Richet, membre de l'Institut : « uploads/Litterature/ ami-disparu.pdf
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- Publié le Oct 17, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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